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11 avril 2017 2 11 /04 /avril /2017 12:10

 

Le prophète Ésaïe (u) a annoncé au sujet de la Mecque : « Lève tes regards autour de toi et tu seras rayonnante et heureuse car les richesses des mers te viendront et les ligues des nations te visiteront, jusqu’à t’inonder de lourds chameaux et te rétrécir le sol en raison des trésors qui te seront rassembler. Les béliers de Madiân te seront ramenés, les gens de Saba te viendront, et le bétail de Fâran te sera regroupé, et les gens de Maareb (Nebayoth) vont te servir. »[1] Il fait allusion aux gardiens du temple de la Mecque qui sont les enfants de Maabar, le fils d’Ismâ’îl. Toutes ces choses se sont réalisées à la Mecque. Il y est déposé les trésors des deux mers, les ligues des nations viennent y faire le pèlerinage, les moutons de Fâran[2] y sont amenés pour les offrandes et le rite du pèlerinage.

 

Le prophète Ésaïe a dit en parlant de la Mecque : « Toi qui te morfond dans la désolation et qui ne jouit d’aucun égard, voici que moi je mettrai un cerne de fard autour de tes pierres, je te fonderai sur des saphirs, je ferai tes créneaux en rubis, tes portes en pierres étincelantes et pour ton pourtour en pierre ornementales. Je répandrai la paix sur tes fils, je t’ornerai de la probité (ou justice ndt.) et de la piété. J’éloignerai de toi le malheur et la souffrance. Celui qui me voudra n’aura qu’à te prendre pour direction et lieu de séjour, car tu seras un asile et un refuge pour ceux qui vivront en ton sein. »[3]

 

Ce passage fait la description de la Mecque, de la Ka’ba la Maison Sacrée. Le Khalife Mahdî (m. en 169 h. ndt.) de la dynastie Abbasside et les rois de tous temps, entretenaient la construction du Temple Sacrée avec grand soin. Ils l’ornèrent d’or, de pierres précieuses, de teintures et de pierres d’azur (lapis). Les couronnes et les trésors des différents empires lui furent emmenés pour lui servir d’ornement. Les plafonds du Haram que j’ai pu voir illuminent les yeux de leurs éclats. Il faut vraiment avoir l’esprit étroit et l’haleine courte pour accoler cette prophétie d’Ésaïe à un autre lieu saint que la Ka’ba. Elle ne peut correspondre à Jérusalem au sujet de laquelle on n’a jamais pu dire à une époque quelconque, contrairement à la Mecque : « Toi qui te morfond dans la désolation et qui ne jouit d’aucun égard ».

 

« Pousse tes acclamations, toi, stérile, qui n’enfantais plus, explose en acclamation et vibre, toi qui ne mettais plus au monde ; car les voici en foule, les fils de la désolée, plus nombreux que les fils de l’épousée, dit le SEIGNEUR. Élargis  l’espace de la tente, les toiles de tes demeures qu’on les distende ! Ne ménage rien ! Allonge tes cordages et tes piquets, fais-les tenir, car à droite et à gauche tu vas déborder : ta descendance héritera des nations qui peupleront les villes désolées. »[4]

 

« Avance et vibre, toi stérile qui n’as pas enfanté, prononce la gloire et jubile, toi qui n’as pas porté d’enfant ; ta famille sera plus nombreuse que ma famille. »[5]

 

Il entend par famille les Lieux Saints de Jérusalem et par stérile la Mecque étant donné qu’elle n’a pas enfanté avant notre Prophète (r). Il ne convient pas de dire que la stérile serait les Lieux Saints de Jérusalem, le temple des prophètes et la source de la révélation : cette terre a toujours été fertile.

 

« Voici que sur mes paumes je t’ai gravée, et bientôt tes enfants viendront vite, celui qui veut te faire peur ou te trahir sera éloigné de toi ; lève donc ton regard autour de toi, ils te viendront et se rassembleront vers toi. Tu porteras mon nom, je suis le Vivant, tu seras vêtue de manteaux, et ornée d’une couronne. Tes endroits seront étroits tellement il y aura d’habitants et d’invocateurs. Ceux qui s’érigent contre toi devront te craindre, tes fils vont se multiplier tellement que tu vas t’écrier : qui donc m’en a offert autant alors que je suis seule ? Ils voient une stérile, mais qui me les a fait grandir et me les a pris à sa charge ? »[6]

Ésaïe décrit l’importance de la Ka’ba. Allah l’a recouvert d’un tapis de brocart luxueux, et a chargé son entretient aux Khalifes et aux rois. Mekka est la ville dont le Très-Haut a fait grandir le nombre d’enfants grâce aux pèlerins et à ses résidents. Louange à Allah qui nous a montré le chemin de la religion et qui a détruit l’argument des impies !

 

Ésaïe a prophétisé que le savoir s’épanouira au Hijâz (Médine et la Mecque ndt.) pour se répandre aux quatre coins de la terre, en disant : « Habitant de Téma, donnez de l’eau aux assoiffés et nourrissez-les avec votre pain. »[7]

 

L’eau est une métaphore pour exprimer le savoir. Le Messie affirme à cet effet dans l’Évangile : « Quiconque boit de cette eau-ci aura encore soif ; mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; au contraire, l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source jaillissant en vie [éternelle]. »[8] L’eau prend le sens ici de savoir et de sagesse. Ésaïe annonce ainsi la future émergence du Livre d’Allah et de la sunna (Tradition) de Son Prophète. Il en est de même pour l’expression : « nourrissez-les avec votre pain. » ; elle est comparable aux paroles de Jésus disant : « C’est moi le pain de vie ; celui qui en mange n’aura pas faim. »[9] Ainsi, il faut prendre ce passage au sens figuré.

 

Ésaïe fait état des bienfaits dont le Tout-Puissant fera don aux habitants du Hijâz et du Yémen : « Les humiliés et les indigents qui cherchent de l’eau, mais vainement, et dont la langue sèche de soif, moi le SEIGNEUR, je leur répondrai, moi Dieu [au lieu de : le Dieu d’Israël ndt.], je ne les abandonnerai pas. Je ferais jaillir des fleuves sur les coteaux pelés et des sources au milieu des ravines, je transformerai le désert en étang et la terre aride en fontaine. [Je mettrai dans le désert le cèdre, l’acacia, le myrte, et l’olivier ; j’introduirais dans la steppe le cyprès, l’orme et le buis ensemble], afin que les gens voient et sachent, qu’ils s’appliquent et saisissent ensemble que la main du SEIGNEUR a fait cela, que le Saint d’Israël l’a créé. »[10]

 

« Les bêtes sauvages me rendront gloire, les chacals et les bétails, car je procure en plein désert de l’eau, des fleuves dans la lande, pour abreuver mon peuple mon élu, peuple que j’ai formé pour moi et qui redira ma louange. »[11]

Ce passage confirme les paroles du Messager d’Allah (r) s’adressant à ‘Attâb ibn Usaïd qu’il investit émir à la tête de la Mecque : « ‘Attâb ! Sais-tu à la tête de quels gens t’ai-je investi ? Je t’ai investi à la tête de la famille d’Allah. » En l’ayant répété deux ou trois fois. [12] En outre, les arabes surnommaient les habitants du Hijâz et du désert « chacals », et ceux des plaines désertiques « bétails ». Ésaïe nous fait savoir qu’Allah (r) a élu ce peuple sur tous les autres peuples.

 

Ésaïe a dit : « C’est moi le Seigneur, il n’y d’autre dieu en dehors de moi ; je suis celui que rien n’échappe. J’annonce plutôt des choses aux créatures avant qu’elles n’aient lieu et je leur dévoile les événements et les mystères de l’inconnu. Ma volonté sera toute exécutée et j’appellerai bientôt un oiseau du désert éloigné et étendu. »[13]

 

Cet oiseau qui sera appelé du désert lointain et étendu n’est autre que Mohammed le Messager d’Allah (r).

                     

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/

 

[1] Ésaïe ; 60.4-7 dans la version actuelle, il est dit : « Porte tes regards sur les alentours et vois : tous, ils se rassemblent, ils viennent vers toi, tes fils vont arriver du lointain, et tes filles sont tenues solidement sur la hanche. Alors tu verras, tu seras rayonnante, ton cœur frémira et se dilatera, car vers toi sera retournée l’opulence des mers, la fortune des nations viendra jusqu’à toi. Un afflux de chameau te couvrira, de tout jeunes chameaux de Madiân et d’Eifa ; tous les gens de Saba viendront, ils apporteront de l’or et de l’encens, et se feront les messagers des louanges du SEIGNEUR. Tout le petit bétail de Qédar sera rassemblé pour toi, les béliers de Nebayoth seront pour tes offices. »

[2] Fâran ou Parân est le large désert à l’intérieur duquel se trouve la Mecque. Sa terre s’est rétrécie en raison des flux de lourds chameaux qui portent les personnes et leurs charges, et les gens de Saba – qui sont les yéménite – y sont venus, comme le souligne ibn Taïmiya dans El Jawâb e-Sahîh.

[3] Voir Ésaïe ; 54.11-15 La version contemporaine est sensiblement différente. Elle dit en effet : « Humilié, ballottée, privée de réconfort, voici que moi je mettrai un cerne de fard autour de tes pierres… Tous tes fils seront disciples du SEIGNEUR, et grande sera la paix de tes fils. Dans la justice tu seras stabilisée, loin de toi l’extorsion : tu n’auras plus rien à craindre ; loin de toi la terreur : elle ne t’approchera plus. On complote, on monte un complot ? Cela ne vient pas de moi ! Qui complote contre toi, devant toi s’écroulera. »

[4] Voir : Ésaïe ; 54.1-7

[5] Ésaïe ; 54.1-7 dans la version actuelle, il est dit : « Pousse des acclamations, toi stérile, qui n’enfantait plus (dans une autre version : qui n’a pas enfanté), explose en acclamation et fibre, toi qui ne mettait plus au monde ; car les voici en foule, les fils de la désolée, plus nombreux que les fils de l’épousée dit le SEIGNEUR. »  

[6] Voir : Ésaïe dans tes termes proches ; 49.16-21

[7] Ésaïe ; 21.14-15 Selon la version œcuménique : « Allez à la rencontre de l’assoiffé, apportez de l’eau, habitants du pays de Téma ; allez au-devant du fugitif avec son pain, car ils s’enfuient devant les épées. »

[8] Jean ; 4.14

[9] Jean ; 6.35-48 Selon la version œcuménique : « … celui qui vient à moi n’aura pas faim. »

[10] Ésaïe ; 41.17-20 Nous avons repris les termes de la version actuelle en sachant que l’auteur ne fait pas mention des parties entre crochets.

[11] Ésaïe ; 43.20-21 Dans la version actuelle, « les bétails » est remplacé par « les autruches ».

[12] Rapporté par ibn ‘Adî dans Dhu’afa e-rijâl (7/245) avec une chaîne narrative dont l’un des éléments est jugé faible par les spécialistes. Il existe cependant un autre hadîth – qui lui est authentique – selon lequel le Prophète (r) a dit : « Les gens du Coran sont la famille d’Allah. » Rapporté par ibn Mâja ; voir : Sahîh ibn Mâja (1/42).

[13] Ésaïe ; 46.9-11 Voici le texte de la version actuelle : « Rappelez-vous les premiers événements, ceux d’autrefois : Oui, c’est moi qui suis Dieu, il n’y a en pas d’autre, Dieu et il n’y a que du néant en compagnie de moi. Dès le début j’annonce la suite, dès le passé, ce qui n’est pas encore exécuté. Je dis : « Mon dessein subsistera et tout ce qui me plaît, je l’exécuterai. » J’appelle du levant un oiseau de proie, d’une terre éloignée, l’homme du dessein que je revendique. » L’oiseau est ici une image pour désigner l’étendu de l’empire et de la religion de Mohammed (r). Voir : el ajwiba el fâkhira d’el Qarrâfî (p. 182, 183).

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