Tout sur le djihad II
(Partie 1)

Nous devons tous nous souvenir de baser nos croyances sur la Bible et non sur nos émotions (2 Timothée 3:16-17).
Ecclésiastes 3:8 déclare : « Il y a un temps pour aimer et un temps pour haïr ; un temps pour la guerre et un temps pour la paix. »
Que ceux donc qui disent que c'est mal fait de répandre le sang des malfaiteurs, aillent plaider contre Dieu.[1]
Nous avons vu dans la partie précédente avec des explications d’ibn Taïmiya que le djihad à pour vocation de repousser toute entrave à la propagation du message, et de punir les malfaiteurs, non de convertir par la force. Les exégètes et érudits chrétiens, avec les Pères de l’Église à leur tête, reprennent ce raisonnement, à la différence toutefois où la frontière entre le messianisme guerrier et les conversions forcées sont malheureusement ô combien plus poreuses !
Une guerre sainte est une guerre lancée au nom d'un Dieu ou approuvée par une religion. Le concept apparaît chez Augustin d'Hippone dans son célèbre ouvrage La cité de Dieu contre les païens où il expose que, si les païens ne veulent pas comprendre les beautés et vérités du christianisme dès qu'on leur expose, il faudra se résoudre à leur faire la guerre. Il commente cette parole de Luc XIV.23 contrains-les d'entrer.
Compte tenu du caractère structurant pour les hommes et les peuples de leur foi, cette idée fit fortune et de telles guerres sont particulièrement longues et dures. http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_sainte
"Oblige les à entrer, que ma maison puisse être remplie" : Augustin et d'autres ont utilisé l'expression "Oblige les à entrer" comme justification de contraindre les gens à entrer dans le Christianisme, parfois en utilisant la persécution et la torture.
David Guzik's Commentary on Luke. C. The guests of the Messiah's Banquet. 2. (16-24) Jesus' parable about the great feast.
http://www3.calvarychapel.com/ccbcgermany/commentaries/4214.htm
Thomas d'Aquin : Cependant, il est dit en S. Luc (14, 23): " Va sur les routes et les sentiers, et force à entrer pour que ma maison soit pleine. Mais c'est par la foi que les hommes entrent dans la maison de Dieu, c'est-à-dire dans l'Église. Il y a donc des gens qu'on doit contraindre à la foi.
Conclusion :
Parmi les infidèles il y en a, comme les païens et les Juifs, qui n'ont jamais reçu la foi. De tels infidèles ne doivent pas être poussés à croire, parce que croire est un acte de volonté. Cependant, ils doivent être contraints par les fidèles, s'il y a moyen, pour qu'ils ne s'opposent pas à la foi par des blasphèmes, par des suggestions mauvaises, ou encore par des persécutions ouvertes. C'est pour cela que souvent les fidèles du Christ font la guerre aux infidèles ; ce n'est pas pour les forcer à croire puisque, même si après les avoir vaincus ils les tenaient prisonniers, ils leur laisseraient la liberté de croire ; ce qu'on veut, c'est les contraindre à ne pas entraver foi chrétienne. Mais il y a d'autres infidèles qui ont un jour embrassé la foi et qui la professent, comme les hérétiques et certains apostats. Ceux-là, il faut les contraindre même physiquement à accomplir ce qu'ils ont promis et à garder la foi qu'ils ont embrassée une fois pour toutes.
Solutions :
1. Certains ont compris que cette autorité patristique interdisait non l'excommunication des hérétiques, mais leur mise à mort : c'est clair dans ce texte de S. Jean Chrysostome. Et S. Augustin parle ainsi de lui-même: " Mon avis était d'abord qu'on ne doit forcer personne à l'unité du Christ, qu'il fallait agir par la parole, combattre par la discussion. Mais ce qui était mon opinion est vaincu non par les paroles de contradicteurs, mais par la démonstration des faits. Car la crainte des lois a été si utile que beaucoup disent : "Rendons grâce au Seigneur qui a brisé nos liens !" ". Si le Seigneur dit : " Laissez-les croître ensemble jusqu'à la moisson ", nous voyons comment il faut le prendre, grâce à ce qui suit : " de peur qu'en ramassant l'ivraie vous n'arrachiez en même temps le froment ". Cela le montre suffisamment, dit S. Augustin : " Lorsqu'il n'y a pas cette crainte, c'est-à-dire quand le crime de chacun est assez connu de tous et apparaît abominable au point de n'avoir plus aucun défenseur, ou de ne plus en avoir qui soient capables de susciter un schisme, la sévérité de la discipline ne doit pas s'endormir. "
2. Les Juifs, s'ils n'ont nullement reçu la foi, ne doivent nullement y être forcés. Mais, s'ils ont reçu la foi, " il faut qu'on les mette de force dans la nécessité de la garder ", dit le même chapitre des Décrétales.
3. " Faire un vœu, dit-on, est laissé à la volonté, mais le tenir est une nécessité. " De même, embrasser la foi est affaire de volonté, mais la garder quand on l'a embrassée est une nécessité. C'est pourquoi les hérétiques doivent être contraints à garder la foi. S. Augustin écrit en effet au comte Boniface : " Là où retentit la clameur accoutumée de ceux qui disent : "On est libre de croire ou de ne pas croire ; à qui le Christ a-t-il fait violence?" - qu'ils découvrent chez Paul le Christ qui commence par le forcer et qui dans la suite l'instruit. "
4. Comme dit S. Augustin dans la même lettre : "Personne d'entre nous ne veut la perte d'un hérétique, mais David n'aurait pas eu la paix dans sa maison si son fils Absalon n'était mort à la guerre qu'il lui faisait. De même l'Église catholique : lorsque par la ruine de quelques-uns elle rassemble tout le reste de ses enfants, la délivrance de tant de peuples guérit la douleur de son cœur maternel. "
Saint Thomas d'Aquin, Somme théologique IIa IIae Pars, la morale prise par le particulier, question 10: L'infidèlité en général, article 8: Faut-il contraindre les infidèles à la foi? http://catholiquedu.free.fr/somme/4sommetheologiqueIIa-IIae.htm#_Toc79331865
Voir : http://islampaix.blog4ever.xyz/pas-de-contrainte-en-religion-version-chretienne
Pour Julien, « l'expérience lui avait appris qu'il n'y a pas de fauves plus dangereux pour les hommes que ne le sont souvent les chrétiens pour leurs coreligionnaires »[2]
C’est au nom du même principe qu’el Fawzân justifie la peine de mort pour apostasie dans un article dans lequel il réfute les idées progressistes en vogue en KSA, et que nous reproduisons ici :
Réponse à ceux qui conteste la mise à mort pour apostasie
Par Sheïkh Sâlih el Fawzân
Les tenants de la liberté d’expression en sont arrivés à contester la peine capitale pour apostasie, car, à leurs yeux, elle lui est incompatible. Ils avancent que le Messager d’Allah (r), n’a jamais appliqué la peine de mort pour ce genre de cas, et le Coran n’en fait pas non plus mention. Ils s’inspirent également du Verset : [Il n’y a nulle contrainte en religion].[3] Voici en gros les arguments que j’ai pus lire et sur lesquels ils s’appuient.
En réponse, nous disons :
- La peine capitale pour apostasie est établie par le consensus des légistes. Dans el mughnî (8/126), ibn Qudâma souligne : « Quatrièmement (concernant le statut de l’apostat) : il est mis à mort s’il refuse de se repentir, selon l’opinion de l’ensemble des savants. »
- Cette peine a pour fonction de protéger les rangs et de dissuader contre la tentation de prendre la religion pour un jeu. N’oublions pas que la religion fait partie des cinq fondamentaux que voici : la croyance, la vie, l’honneur et la lignée, la richesse, et la paix.
- Quant à prétendre que la ridda n’est pas établie dans le Coran, nous répondons que la sunna authentique s’en est chargée. Nous avons notamment le hadîth : « Mettez à mort celui qui change de religion. » Le Prophète (r) affirme également : « Le sang du musulman est sacré, sauf dans trois cas : l’homme marié adultère, le meurtrier, celui qui laisse sa religion et qui s’écarte de la communauté. »[4] Or, le Coran nous ordonne de le suivre en ces termes : (Les enseignements que le Messager vous a donnés, prenez-les et ceux qu’il vous a interdit, renoncez-y).[5] et le fait est qu’il nous enjoint de mettre à mort tout musulman qui change de religion, en sachant que ces ordres ont valeur d’obligation.
- Quant au Verset : [Il n’y a nulle contrainte en religion].[6] Il s’oppose aux conversions forcés, mais sans tolérer l’apostasie. L’apostat mérite son sort, car il connait la vérité, et, après l’avoir acceptée, il lui tourne purement et simplement le dos. La peine capitale a pour but de donner l’exemple et de faire passer le messager que la religion n’est pas un jeu.
- La liberté d’expression est tolérée dans certains domaines qui ne touchent ni au crédo ni aux affaires religieuses auxquels il incombe de donner foi et de se soumettre sans broncher.
- La sentence prévue pour l’apostasie entre dans les limites d’Allah qu’il n’est pour aucune raison permis de suspendre. Le Messager d’Allah (r) nous montre la voie : « Par Allah, Si Fâtima, la propre fille de Mohammed venait à voler, je lui ferais couper la main. » Gardons à l’esprit que l’apostasie est plus grave que le vol ! Le meilleur des hommes a sévèrement interdit toute intercession qui ferait obstacle à la Loi divine.
- Quand à dire que le Messager d’Allah (r), n’a jamais appliqué la peine de mort pour ce genre de cas, nous répondons : il y avait une raison à cela, comme il l’explique lui-même : « … afin que les gens n’aillent pas dire que Mohammed tuent ses Compagnons. »
Que les Prières et le Salut d’Allah soient sur notre Prophète Mohammed ainsi que sur ses proches et ses Compagnons !
Écrit par : Sâlih ibn Fawzân el Fawzân.
Membre de l’Ordre des Grands Savants
d’Arabie saoudite.
Le 19/07/1433 h.
À suivre…
Par : Karim Zentici
[1] Jean Calvin, commentaire sur le Nouveau Testament, Tome 3, commentaire sur Romains 13.4, page 230.
[2] Ammien Marcellin, XXII, 5, 2 sq. Cf. J. Bidez, Vie de l'Empereur Julien, p. 228.
[3] La vache ; 256
[4] Rapporté par el Bukhârî (6878) et Muslim (1676), selon ‘Abd Allah ibn Mas’ûd (t).
[5] Le rassemblement ; 7
[6] La vache ; 256