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29 juillet 2019 1 29 /07 /juillet /2019 14:10

Karim Hanifi crucifié sur l’autel du réformisme néo-rationaliste II 2/3

 

Or, le Messie a été élevé au ciel dans le sens où il a été purifié (épargné, débarrassé) du complot des juifs visant à le tuer. Si el wafâ signifiait vraiment la mort, l’annonce faite par Allah de le préserver et de le sauver se saurait avérée fausse. Selon cette hypothèse, le Seigneur lui-même aurait débarrassé les juifs de Jésus qui souhaitaient sa mort d’une façon ou d’une autre. Est-il possible de comprendre le verset suivant : (Les juifs complotèrent contre Jésus, mais Dieu, le plus fin des stratèges, déjoua leur complot)[1] en disant qu’Allah a fait mourir Son serviteur ? Quel est le meilleur stratagème pour déjouer le complot des juifs, le faire mourir avant qu’ils ne lui mettent la main dessus ou bien de l’élever vers Lui, et de le faire revenir sur terre à la fin des temps afin qu’il tire vengeance de ses conspirateurs et de ses ennemis ? Ce jour-là il va les soumettre par les armes à une seule religion qui est l’Islam ; tout récalcitrant sera tué et tout converti aura la vie sauve. Aucune narration authentique digne de considération parmi les nombreuses versions que rapportent ibn Kathîr ne laisse entendre qu’el wafâ signifie « faire mourir ».

 

La narration d’ibn ‘Abbâs rapportée par ‘Ali ibn Abî Talha est en effet munqati’ (interrompue, coupée à l’intérieur : chaîne narrative dont il manque un rapporteur à l’intérieur, contrairement à la chaine maqtû’ qui est coupée aux extrémités ndt.). Ibn Abî Talha ne l’a pas entendu directement d’ibn ‘Abbâs. Celle-ci ne fait pas le poids devant les nombreuses autres versions attribuées à ibn ‘Abbâs spécifiant que le fils de Marie se trouve actuellement au ciel à la suite d’une ascension, et qu’il va, plus tard, revenir sur terre. Et quand bien même, elle serait authentique, ce serait logiquement pour signifier que le Messie va connaître la mort à la fin des temps une fois qu’il sera revenu au milieu des terriens. Cette orientation qui s’impose pour plus de cohérence est corroborée par Qatâda. Il est notoire que la conjonction de coordination wa (et) n’indique ni l’ordre chronologique ni la conséquence. Cette orientation est donc beaucoup plus pertinente que celle avancée par Wahb ibn Munabbih, sous l’autorité d’ibn Ishâq. Cela, afin qu’elle s’accorde avec les autres annales rapportées par ce même Compagnon.

 

La narration de Wahb ibn Munabbih n’a pas plus de poids que celle d’ibn ‘Abbâs. Déjà, ibn Ishâq, sa source, est un historiographe non un spécialiste en hadith. D’autre part, Wahb ibn Munabbih est un juif converti. En règle générale, les gens du Livre ayant embrassé l’Islam se servent de bon nombre d’anecdotes israélites issues de leur culture pour expliquer le Coran. Quoi que, Wahb ne fait que souligner ici que le fils de Marie a goûté à la mort pendant trois heures durant lesquelles il fut élevé au ciel, avant de retrouver à nouveau la vie.

Pour Ibn Hazm, le Christ a connu la mort avant d’être élevé au ciel, en se fiant au sens strict du texte : (Je vais te reprendre, t’élever vers Moi). S’il a vu juste pour l’élévation, il n’est pas allé plus loin que le sens littéral du texte concernant la première partie du Verset, comme il est de coutume chez les littéralistes.

 

Après déduction, il reste trois interprétations plausibles pour expliquer le Verset en question :

 

  1. L’opinion de la majorité : ibn Kathîr l’a adopté et l’a imputé à el Hasan el Basrî par le biais d’une narration. Selon cette opinion, el wafâ signifie « faire dormir ».[2]
  2. L’opinion de Qatâda qui a interverti l’ordre chronologique du Verset. Selon lui, il voudrait dire : « Je vais t’élever et reprendre ton âme » c’est-à-dire après ton retour sur terre.
  3. L’opinion d’ibn Jarîr concernant le sens d’el wafâ : il correspondrait à l’élévation proprement dite. Autrement dit, Je vais t’enlever de la surface de la terre et te monter corps et âme au ciel. Cette exégèse est attribuée à ibn Zaïd, et correspond notamment à celle qu’ibn Kathîr a attribué à Matar el Warrâq.

 

Ces trois interprétations s’accordent à dire que le Messie fut élevé vivant au ciel, bien qu’elles ne soient pas toutes aussi plausibles les unes que les autres. L’opinion la plus cohérente, au demeurant, est celle de la majorité des savants, puis celle de Qatâda, et enfin celle d’ibn Jarîr qui s’inscrit en troisième position, mais certes Dieu seul le sait !

 

2- Allah (I) révèle : (Et pour avoir soutenu qu’ils avaient mis à mort Jésus fils de Marie, et messager de Dieu, alors qu’ils ne le tuèrent point, ni même ne le crucifièrent, mais ils furent victimes d’une illusion. D’ailleurs, ceux-là même qui se divisèrent sur la chose, n’en avaient aucune certitude. Ils se livraient à de vulgaires conjectures, envahis qu’ils furent par le doute sur sa mort probable • Allah, Tout-Puissant et Sage, l’éleva plutôt vers Lui).[3]

 

Le Seigneur dément les Juifs qui se glorifient du meurtre d‘Issa (u) sur la croix. Il informe, en revanche, sachant que Ses informations sont infaillibles, qu’un substitut l’a remplacé sur le bois. Allah a donné son apparence vraisemblablement à l’un de ses disciples, mais peut-être aussi à l’un de ses ennemis, qui a donc été condamné à mort et crucifié vivant à la place de Jésus, et à l’insu de ses bourreaux. Le Très-Haut met ensuite à notre connaissance que le doute demeure malgré tout dans leur esprit, et qu’ils n’ont pas la certitude de l’avoir éliminé réellement. En fait, ils sont nourris par la présomption qui n’est fondée sur aucune certitude.

 

Contrairement à leurs  allégations, nous dit le Coran,  le fils de Marie est monté au ciel. Le Verset s’achève sur les deux Noms sublimes le Puissant et le Sage qui exaltent le Dieu triomphant sur ses ennemis dont le plan a été mis en échec. Dans son immense sagesse, Le Tout-Puissant a sauvé son serviteur des griffes de ses inquisiteurs. Le Verset démontre explicitement qu‘Issa fut élevé vivant au ciel, et il  réfute par-là même qu’il fut assassiné et crucifié. Si le Messie était vraiment mort et enterré sur terre (sic), et si l’élévation en question correspondait à l’élévation de son âme ou encore de son rang comme le prétend l’adversaire, il n’aurait pas été adéquat d’évoquer son élévation en opposition à son meurtre. Le fait qu’il fut élevé vivant réfute justement l’idée qu’il fut tué et crucifié sinon le Verset aurait dit : « Ils ne l’ont ni tué ni crucifié mais Allah l’a fait mourir. »

 

(Allah, Tout-Puissant et Sage, l’éleva plutôt vers Lui) : Quel élément permet de penser qu’Allah a élevé l’âme de Jésus uniquement, alors que le Verset rejette justement l’idée qu’il fut tué et crucifié ? S’il avait s’agit de l’élévation de l’âme, cela n’aurait eu aucune conséquence sur le meurtre présumé du Messie. Cette hypothèse rendrait plutôt cette revendication cohérente. En supposant qu’il fut effectivement assassiné, son âme serait montée au ciel. Pourtant, l’élévation dont il est question dans le Verset laisse entendre que le Seigneur (I) a privilégié Son serviteur d’une certaine faveur. Il l’a fait monter vivant (corps et âme) auprès de Lui. En cela, il se distingue des autres Prophètes et des croyants en général dont les âmes sont élevées au ciel après leur mort. Or, le Verset met l’accent sur une particularité dont ‘Issa est le seul à jouir.

 

(Allah, Tout-Puissant et Sage) : en concluant le Verset en ces termes, Allah nous manifeste Sa Puissance et Sa Sagesse. Cette manifestation devient cohérente dans la mesure où il s’agit d’un événement important et hors du commun. Il n’y a rien de particulier à ce que l’âme d‘Issa soit élevée après sa mort, car comme nous l’avons souligné il ne se distinguerait en rien des autres croyants. Voyons plutôt ce que  les exégètes parmi les anciens nous disent à ce sujet.

 

Ibn Abî Hâtim a dit : d’après Ahmed ibn Sinân, selon Abû Mu’âwiya, selon el A’mash, selon el Minhâl ibn ‘Amr, selon Sa’îd ibn Jubaïr, ibn ‘Abbâs a dit : « Le jour où Allah prit la décision de l’élever au ciel, ‘Issa rejoignit ses compagnons dans la maison où s’étaient réunis douze hommes qui composaient ses Apôtres. Il était arrivé de la fontaine qui se trouvait à l’intérieur, et son visage ruisselait d’eau. Sur place, il s’exclama : « Cette nuit, l’un d’entre vous va me renier douze fois après avoir cru en moi. Qui d’entre vous veut prendre mon apparence et se faire tuer à ma place afin d’avoir le même rang que le mien ? » L’un des plus jeunes de l’assemblée s’est alors levé. « Assis-toi lui, lança-t-il ! » Après avoir réitéré sa question, ce jeune se leva à nouveau. « Assis-toi, répéta-t-il ! » La troisième fois, le garçon en question se leva et s’écria : « moi !

  • Tu seras cet homme » affirma finalement Jésus.

Le jeune homme reçut l’apparence de son maître, et ‘Issa fut élevé au ciel par une petite lucarne de la maison. Lorsque les soldats juifs envahirent les lieux pour s’emparés d‘Issa, ils eurent à faire à son double qu’ils emportèrent pour le tuer et le mettre en croix. L’un des Apôtres renia alors douze fois le Messie après avoir cru en lui. »

 

Ibn Kathîr, qui rapporte cette annale, en a fait le commentaire suivant : « Sa chaîne narrative jusqu’à ibn ‘Abbâs est authentique. Cette annale est rapporté également par e-Nasâî, selon Abû Kuraïb, selon Abû Mu’âwîya, etc. Plus d’un ancien mentionne qu‘Issa a dit : « Qui d’entre vous veut prendre mon apparence et se faire tuer à ma place pour me tenir compagnie au Paradis ? » »[4]

Ibn Ishâq a dit : d’après un ancien chrétien converti à l’Islam, Allah a annoncé à Jésus : « Je vais t’élevé vers moi ! » Dès lors, Jésus s’est exclamé : « Vous les Apôtres ! Qui d’entre vous veut me tenir compagnie au Paradis ? Il lui suffit de se faire passer pour moi auprès de mes bourreaux en prenant mon apparence, et de se faire tuer à ma place.

  • Moi, Esprit de Dieu, s’écria Serge !
  • Assis-toi à ma place, lui somma-t-il. »

 

Serge a pris la place d‘Issa (u)  qui a été élevé au ciel. Les soldats sont alors entrés et se sont emparés de son double pour le crucifier. Ils l’ont ainsi confondu avec l’Apôtre de Dieu.

D’après ibn Jarîr, selon Mujâhid, un homme qui reçut l’apparence du Christ fut crucifié à sa place tandis qu’il fut élevé vers le Très-Haut.

 

3- Allah (I) révèle : (Tous les adeptes du Livre donneront foi à son ministère avant sa mort, et, le Jour du grand jugement, il présentera son témoignage qui sera ou non en leur faveur).[5]

 

Ibn Jarîr explique : « Les exégètes ont des opinions différentes pour expliquer ce Verset. Certains assurent notamment que : (Tous les adeptes du Livre donneront foi à son ministère avant sa mort) signifie avant la mort d‘Issa à l’époque où il va redescendre sur terre pour tuer l’Antéchrist. En ces temps futurs, il n’y aura plus qu’une seule confession qui est l’Islam, la religion hanîfiya (fidèle) d’Ibrahim (u). »

 

Les partisans de cette opinion :

 

Selon ibn Bashshâr, selon ‘Abd e-Rahmân, selon Sufiân, selon Abû Husaïn, selon Sa’îd ibn Jubaïr, selon ibn ‘Abbâs : (Tous les adeptes du Livre donneront foi à son ministère avant sa mort) avant la mort d‘Issa (u). El ‘Awfî a rapporté la même chose de la part d’ibn ‘Abbâs. Quant à Abû Mâlik, il affirme au sujet du Verset : (Tous les adeptes du Livre donneront foi à son ministère avant sa mort), que cela aura lieu au moment où ‘Issa ibn Mariam (u) redescendra avant sa mort, période à laquelle tous les gens du Livre sans exception vont croire en lui.

Selon e-Dhahhâq, selon ibn ‘Abbâs : (Tous les adeptes du Livre donneront foi à son ministère avant sa mort) fait référence aux Juifs uniquement, mais pour el Hasan el Basrî il s’agirait du Négus et de son entourage. Ces deux narrations ont été rapportées par ibn Abî Hâtim.

 

D’après ibn Jarîr également, selon Ya’qûb, selon Abû Rajâ, el Hasan a signalé au sujet du Verset : (Tous les adeptes du Livre donneront foi à son ministère avant sa mort) : « Cela se passera avant la mort d‘Issa. Par Allah ! Il est actuellement vivant auprès d’Allah, mais dès qu’il va redescendre sur terre, tout le monde va croire en lui. »

 

Après avoir relaté les paroles d’ibn Jarîr, ibn Kathîr a fait le commentaire suivant : « Qatâda, ‘Abd e-Rahmân ibn Zaïd ibn Aslam, et tant d’autres ont la même explication. Cette opinion est la bonne comme nous allons le démontrer prochainement grâce à une preuve irréfutable in sha Allah ! Nous avons confiance en Dieu en qui nous nous remettons entièrement ! »

Ibn Kathîr a rapporté selon ibn Jarîr l’opinion des exégètes disant que le pronom dans : (avant sa mort)[6] correspond soit à un juif soit à un chrétien non au fils de Marie. Autrement dit, nul adepte du Livre parmi les juifs et les chrétiens ne va goûter à la mort sans n’avoir cru auparavant à ‘Issa. L’explication est la même au sujet de Mohammed (r) ; c’est-à-dire qu’un adepte du Livre va croire en lui avant que cet adepte en question ne rendra l’âme. Or, ibn Kathîr a fait savoir en commentaire : ibn Jarîr a précisé ensuite que l’opinion la plus pertinente était la première d’entre elles alléguant que tous les gens du Livre sans exception vont croire à ‘Issa après son retour sur terre, et avant que ce dernier ne goûte à la mort. Nul doute qu’ibn Jarîr a choisi la bonne opinion, car celle-ci coïncide au contexte dans lequel le Seigneur réfute catégoriquement la prétention des juifs qui se vantent, comme le croient les chrétiens crédules, d’avoir crucifié et assassiné le Christ.

Il n’en fut pas ainsi, nous informe le Seigneur, mais Jésus fut remplacé par un substitut qui fut tué à sa place sans que ses bourreaux s’en aperçoivent. Puis, le Seigneur le fit monter auprès de Lui. Il est actuellement vivant, et il va redescendre avant la fin des temps comme le confirment les annales communément transmises que nous allons mentionner sous peu in shâ Allah !

 

Dès lors, il va tuer l’Antéchrist, briser la croix, tuer le porc, et lever le tribut dans le sens où il ne l’acceptera pas des partisans des autres religions qui n’auront d’autre choix que l’Islam ou l’épée. Le noble Verset ci-dessus nous apprend donc qu’à cette période, tous les gens du Livre vont croire en lui sans qu’aucun d’entre eux ne se désiste. C’est pourquoi, le Verset précise : (Tous les adeptes du Livre donneront foi à son ministère avant sa mort).[7] Soit, avant la mort d‘Issa qui serait selon les juifs et les chrétiens qui les ont imités, mort et crucifié ; (et, le Jour du grand jugement, il présentera son témoignage qui sera ou non en leur faveur)[8] : c’est-à-dire qu’il va témoigner des œuvres des adeptes de ces deux confessions dont il fut contemporain avant de monter au ciel et après son retour sur terre…

 

Il a dit ensuite : ainsi, ce Verset établit comme nous l’avons signalé, que le Messie est actuellement en vie, qu’il se trouve au ciel, et qu’il va redescendre sur terre avant la fin temps dans le but de démentir les allégations des juifs et des chrétiens à son encontre, et qui sont aussi diversifiées que contradictoires, et dénuées de toute vérité. D’un côté les juifs manquent de considération à son égard (tafrît) et de l’autre côté les chrétiens éprouvent envers lui de la considération à outrance (ifrât). Les juifs en effet manquent de respect à lui et à sa mère pour avoir proférer de graves calomnies sur leur dos. À l’opposé, les chrétiens l’encensent avec exagération en lui octroyant des qualités qu’il n’a pas et en le hissant du statut de prophète à celui de divinité. Allah est bien au-dessus des mensonges que profèrent les uns et les autres ! Qu’Il soit exalté et sanctifié ! Il n’y a d’autre dieu digne d’être adoré en dehors de Lui ! Fin de citation.

 

À suivre…

                     

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/

 

[1] La famille d‘Imrân ; 54

[2] Nous ne concédons pas facilement à ibn Kathîr que la majorité valide le sens de « faire dormir » pour el wafa, dans la mesure où aucun ancien ne l’a jamais avancé de façon sûre. Déjà, la narration de Hassan est « faible », et, aux dires d’ibn Taïmiya (bayân talbîs el jahmiya (2/419), et peut-être de façon plus claire, d’ibn ‘Atiya (el muharrar el wajîz 3/143), il existe un consensus stipulant que Jésus est actuellement vivant au ciel, et qu’il reviendra à la fin des temps. nous le verrons, des traditions communément transmises corroborent cette assertion.

En outre, en dehors d’ibn Munabbih qui s’inspire des annales israélites, et d’une narration jugée « faible » imputé à ibn ‘Abbâz, aucun ancien n’a jamais interprété el wafa par la mort dans ce contexte, wa Allah a’lam (N. du T.).

[3] Les femmes ; 157-158

[4] L’authenticité de cette narration est controversée, mais celle-ci est recoupée par un ensemble d’indices qui valident l’idée du « substitut », n’en déplaise à notre boulimique Karim Hanifi.

[5] Les femmes ; 159

[6] Les femmes ; 159

[7] Les femmes ; 159

[8] Les femmes ; 159

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commentaires

R
Merci beaucoup pour cet article très complet.
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