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27 novembre 2021 6 27 /11 /novembre /2021 13:55

Les néo-takfirî 1/4

 

Archive de Majlis el kalam, réponse au pdf « Dévoilement des mensonges de Karim Zentici »

 

Subhâna Allah ! Sans vouloir vous couvrir de fleurs, votre conclusion rejoint exactement celle du chercheur universitaire Mohammed ibn ‘Abd Allah ibn ‘Alî el Wuhaïbî, qui est l’auteur d’une thèse ès doctorat ayant pour titre : nawâqid el îmân el i’tiqâdiya. Ce dernier explique en effet, que l’analyse objective réclame de passer à la loupe les avis d’ibn Taïmiya et d’ibn ‘Abd el Wahhâb, qui certes posent problèmes, mais qui, comme vous le désigner merveilleusement bien, est l’argument clef de ma thèse ; vous faites bien de souligner que celle-ci n’est que le fruit d’une modeste compilation que je ne fais que transmettre, tant bien que mal. Il aurait donc fallu que la réfutation, pour être objective et fertile porte sur cet argument ou son utilisation, au lieu de chercher à discréditer les écrits d’un modeste traducteur, sur qui, rappelons-le, ne repose nullement cette thèse.

 

Sinon, que dire alors d’une recherche académique, supervisée par des spécialistes et, qui plus est, dans une université saoudienne, au cœur même du Najd, discutée devant un jury avisé, et qui reçut les plus grands honneurs. Indépendamment du fait qu’on puisse adhérer à ses conclusions ou non, son auteur serait-il aussi malintentionné que Karim Zentici, lui, qui, pourtant, rejoint nos adversaires sur certains détails de la question épineuse du hukm bi ghaïri ma anzala Allah !

 

Mais, procédons par étapes, in shâ Allah !

 

• Je voudrais commencer par rendre hommage à toute personne qui me fait cadeau de mes défauts, pour reprendre la parole du deuxième khalife de l’Islam, car le musulman est le miroir de son frère, et il est imposé aux membres de cette communauté de prodiguer le bon conseil. C’est à la fois, un honneur pour moi, car la critique vient souvent après un effort. Il va sans dire qu’il ne sera pas reprocher à la personne cloitrer chez elle (quoi que l’internet peut faire des miracles !), de mal comprendre ou de manipuler le message qu’il revient à chacun de répandre à sa façon, bien que principalement et avant tout, et il faut le souligner, cette noble tâche incombe aux savants.

 

Or, si mes paroles sont conformes à la vérité, le mérite en revient à Allah uniquement, mais si je me trompe, c’est par ma faute et celle de Satan… C’est pourquoi, dors et déjà, je me repens à Allah de toutes les erreurs que je peux commettre, avant même qu’elles ne me parviennent. Je m’en repens sur le champ, et sans me soucier du blâme de personne !

 

Si cela est dit, je voudrais, avant d’entrer dans le vif du sujet, mettre le doigt sur certains points, qui, à mon sens, méritent d’être souligner. En vrac :

- Quoi qu’on puisse penser de ses idées, Karim Zentici, aussi petit soit-il, a au moins le mérite de décliner son identité, en supportant les risques que cela implique. Il savait pertinemment que certains téméraires allaient lui chercher des noises. En sachant qu’il accueille toute critique constructive à bras ouverts. Il en fait même sa devise, et remercie par avance, tout effort qui va dans ce sens. Et surtout, en n’ayant rien à se reprocher, in shâ Allah, il ne se cache pas derrière des « pseudonymes » !

- L’auteur d’accusations aussi graves lancée contre une personne, indépendamment du fait qu’elle soit musulmane ou non, ou qu’on épouse ses idées ou non, voire que ces accusations soient justes ou non, a défaut d’avoir de la décence et du respect pour ceux qui le lise, devrait au moins avoir du courage en donnant son vrai nom.

- Karim Zentici ne fait pas ce constat dans le but de se plaindre, car lui, joue le jeu, et sait pertinemment que son honneur est exposé, mais il s’en remet à Allah. Tout effort sur le sentier du Très-Haut, ou tout mujâhid, aussi petit soit-il, qui prend sur lui de sacrifier son honneur à Son Seigneur, n’a pas le droit de réclamer des dommages et intérêts.

- C’est pourquoi, peu lui importe qu’on entache son honneur et qu’il soit dénigrer, car il garde entre les yeux que la vérité est au-dessus de tout, et qu’elle seule mérite qu’on la défende, au dépend même de sa propre personne. Ainsi, il a également pour devise de ne jamais défendre sa personne. L’autre raison, c’est que … la caravane passe…

- La vérité ne s’incarne nullement en les personnes d’ibn Taïmiya et d’ibn ‘Abd el Wahhâb. Pour les traditionalistes, ils ne font que la véhiculer, mais la vérité absolue émane uniquement des textes scripturaires de l’Islam qui se traduisent par le Coran et la sunna ; et en troisième lieu, nous avons le consensus. Si la vérité penche d’un côté et leur opinion de l’autre, notre choix est déjà fait sans la moindre hésitation, car pour reprendre les paroles d’ibn el Qaïyim, si Sheïkh el Islam (en parlant d’abû Ismâ’îl el Harawî) est cher à nos yeux, la vérité est encore plus chère. Nous construisons donc l’amour et la haine en Dieu en fonction de la vérité non des personnes, en dehors de la personne du Prophète, comme le souligne ibn Taïmiya lui-même.

- Vous pensiez vraiment qu’il suffisait de dévoiler les supercheries de Karim Zentici pour que la vérité éclate au grand jour, que tout le monde se range dans les rangs, que le doute allait s’installer chez les traditionalistes, que les gens adhèrent au takfirisme en masse et que tout revienne dans l’ordre. En admettant que ce charlatan et cet usurpateur confectionne des mensonges sur Shâfî’î, Tâbarî, ibn el ‘Arabî, et surtout ibn Sahmân, sans parler d’ibn Taïmiya et d’ibn ‘Abd el Wahhâb, que faites-vous des savants contemporains qui adhèrent au ‘udhr bi el jahl. Vous avez tout de même conscience que KZ n’a rien inventé, et qu’il ne fait que reprendre les idées de ses maitres à penser que sont les savants ! Aurez-vous le courage, ou la témérité c’est selon, de dire qu’ils sont également des menteurs ? Le plus sage, c’est que vous leur donniez des circonstances atténuantes, mais ce pauvre traducteur n’y aurait-il pas droit également ? Ne serait-il même pas plus en droit de gagner votre indulgence ?

 

Voila, une fois cette mise au point faite, il ne reste plus qu’à passer au vif du sujet, à travers des interventions que j’essaierais de rendre brève dans la mesure du possible, et nous pouvons intituler :

 

Quand on a une maison en verre, il ne faut jeter des pierres sur le voisin…

 

• Pour bien commencer votre réfutation, vous offrez une jolie définition du ‘udhr bi el jahl dont vous m’attribuer l’origine. Je vous remercie pour cet honneur, mais sans vouloir faire preuve de mauvaise foi, le fait est que je n’ai jamais prononcé ces paroles. Un internaute (Marseille13) l’a d’ailleurs très bien compris, et a posé le doigt au bon endroit. Sans dire que tous vos efforts tombent à l’eau, je reconnais toutefois que le procédé était pas mal. Vous forgez dans votre esprit une conception virtuelle du sujet, qui est adaptée à votre niveau d’intelligence, et qui est plus commode, pour avoir en main suffisamment d’arguments pour vous y opposer, dont notamment les paroles d’ibn battîn (sur lesquelles je vais m’attarder), puis vous mes les accoler en insistant dessus, comme pour, à défaut de convaincre la personne concernée, vous convaincre vous-même.

 

Je dis donc :

 

1- L’une des règles rudimentaires dans l’art de la polémique, c’est qu’il faut cerner les points de divergence qui nous oppose à notre adversaire, pour certes, dans un premier temps, éviter tout malentendu, mais surtout, pour éviter d’évoluer dans un monde virtuel où on serait un héros imaginaire terrassant les méchants salafis !

2- Vous pensiez vraiment que vous étiez tombé sur un adversaire aussi faible (si je fais preuve d’autant de péremption, c’est pour venger la mémoire d’un grand homme), qui tomberait dans des pièges aussi faciles. Désolé de ne pas assouvir vos espoirs ! En revanche, je vous ai tendu des pièges dans lesquels vous êtes naïvement tombés comme vous allez le voir in shâ Allah, wa el muwaffaq man waffaqahu Allah !

3- Vous voulez me faire croire que je confine le kufr dans le ‘inâd, mais je vous rappelle que dans un article précédent, qui n’est qu’une modeste traduction, j’ai dressé une liste des formes de kufr possible… Je vous y renvoie !

4- Mais, je ne peux vous condamner, car avant vous, un grand Sheïkh a eu le même genre de confusion. Vous êtes donc à mon sens, à fortiori excusable ! L’Imam ibn battîn en effet démentait les paroles d’Ibrahim ibn ‘Ajlân qu’il attribuait à ibn Taïmiya et ibn el Qaïyim sur le ‘udhr bi el jahl, car à ses yeux, ce serait confiné le kurf dans le… ‘inâd. C’est d’ailleurs certainement ce genre d’arguments que vous voudriez utiliser contre moi, dans votre prochain radd « virtuel » que vous nous promettez. Mais, économisez vos efforts, je vous réponds dès à présent qu’ibn battîn – qu’Allah lui fasse miséricorde – a d’autres paroles qui n’ont pas moins d’autorité que celles-ci. Qu’on en juge : « Ses paroles – qu’Allah lui fasse miséricorde –, disant qu’il n’est pas possible de les taxer d’apostats (kaffar), pas avant de leur avoir exposé les enseignements du Messager (), ou en d’autres termes, qu’il n’est pas possible de les kaffar en personne, ou en particulier, en affirmant par exemple qu’un tel est un kâfir ou tout autre formule du genre. Cependant, nous disons que tel acte relève de la mécréance et que l’auteur de cet acte est mécréant. Il a donc jugé dans l’absolu que l’auteur de tel acte est un kâfir un nombre de fois incalculable dans ses ouvrages. Il a même relevé le consensus disant que l’auteur de ces pratiques païennes est un apostat… » Trois hypothèses sont possibles pour résoudre ce mystère : soit, l’Imam réfute ceux qui refuse dans l’absolu de kaffar l’ignorant dans le domaine du tawhîd, même celui qui vit en terre musulmane et qui a les possibilités de le connaitre, alors que KZ, tout comme ibn Taïmiya et son élève, précise que l’excuse est accordée au nouveau converti, ou au bédouin qui vit loin des villes, certes, mais pas à tout le monde. J’espère que vous concevez la nuance ; soit, un peu comme vous, toute proportion gardée, ibn battîn pénétrait mal la tendance des deux Imams sur ce point précis ; soit il est tout simplement revenu sur sa première tendance. Quoi qu’il en soit, la tendance des deux Imams est claire sur ce point.

5- En principe, le débat s’arrête ici, mais pour ne pas que vous ayez l’impression que votre tentative tombe à l’eau, je vous prends par la main et continue avec vous…

 

• Zentici n’a pas pris soin de cacher quoi que ce soit, il n’a pas besoin de cela, tant les arguments en sa faveur sont nombreux, mais la aussi j’ai envie de dire ramatnî bi dâiha wa insalat ! Quoi que mon but ici, n’est pas de le démontrer, car je ne veux pas entrer dans ce jeu. Zentici n’a fait que reprendre mots-pour-mots, sauf dans des cas rares, les mêmes passages qu’ont retranscrit soit des savants de renoms (bien que vous puissiez le contester) soit des thèses universitaires. Il les a, de surcroit, fidèlement utiliser dans les mêmes contextes, sauf là aussi dans des cas rares, comme par exemple la parole de Tabârî dans e-tabsîr fî ma’âlim e-dîn, sans oublier au passage de placer un piège dans lequel vous êtes tombés la tête en avant, comme nous allons le voir in shâ Allah !

 

Vous voudriez nous dire que la divergence n’existe pas sur le sujet. Je vous ai déjà ramené les paroles de Sheïkh el ‘Uthaïmîn qui en fait état, mais puisque qu’apparemment vous n’en êtes pas convaincu, j’ajoute ici celles de Sheïkh el Fawzân, connu pourtant, pour sa position ferme contre le ‘udhr bi el jahl (que, à mon sens, il faut nuancer). Certains s’accrochent même éperdument à certains ouvrages qu’il a préfacés sur le sujet, quoi qu’on ne puisse leur en vouloir, tant la question est complexe.

 

Ce fameux Sheïkh dit en effet : « Quant à taxer d’apostat un cas particulier, la question est sujette à divergence entre les savants. Il incombe en effet de réunir les conditions et d’exclure toute restriction possible avant de sortir un individu de la religion. » Devrions-nous dire ici également, je cite : « Qu’Allah nous en préserve» ? Vous aurez beau me ramener certaines de ses paroles disant le contraire, et avancer que Zentici manipule les paroles des savants, que, que, que, et que… mais c’est peine perdue d’avance, car elles ne font pas plus autorité que les miennes… Ainsi, comme je l’ai déjà affirmé, toute controverse entre traditionalistes sur le sujet est stérile.

En parlant du ‘udhr bi el jahl, nous ne cherchons nullement à atténuer la gravité de l’association, mais nous avons conscience que des personnes malintentionnées, ou pour le moins ignorantes, se servent de cette question comme rempart pour kaffar les musulmans à grande échelle, en commençant par leurs États. N’oublions pas que Sheïkh el Fawzan a un discours très violent contre les kharijites et les takfiristes de tout bord, et surtout, même si cela ne concerne que certains d’entre eux, il ne kaffar pas l’État saoudien.

 

À suivre…

                      

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/

 

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