Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
2 décembre 2021 4 02 /12 /décembre /2021 09:28

Les néo-takfirî 2/4

 

Archive de Majlis el kalam, réponse au pdf « Dévoilement des mensonges de Karim Zentici »

 

La parenthèse fermée, passons à la première accusation, qui en réalité n’est pas la première, et qui concerne l’Imam Shâfi’î. Avant cela, j’aimerais vous remercier d’énormément me faciliter la tâche en me permettant de mieux construire mes idées. Je ne m’éterniserais pas sur votre argumentation, que je ne qualifierais pas, pour ne pas vous effleurer, d’hors sujet, mais de « virtuelle ». En revanche, excusez-moi l’expression, mais je trouve qu’elle est très rudimentaire, et qu’apparemment ce domaine n’est pas votre plat préféré. Cela explique peut-être pourquoi vous portez si bas dans votre estime Sheïkh ibn Bâz, car, si vous auriez été un peu plus humble, vous n’auriez pas été privé des connaissances des wahhabites, dans un domaine dans lequel ils sont passés maitres ! Mais, concentrons-nous plutôt sur les points suivants :

- Il n’est pas la peine d’avoir fait des études pour comprendre que nous ne sommes pas obligé de partager les idées de l’auteur que nous utilisons. Ibn Taïmiya dit à ce sujet : « Les références auxquelles nous nous rapportons, parmi les adeptes du kalâm ou autres, ne nous rejoignent pas forcément dans tous les points que nous établissons dans ce domaine. » Que dire alors de ceux qui partagent nos idées ! Vous êtes en train de dire qu’il faut que les références que nous utilisons doivent nous rejoindre dans tous les domaines. Rassurez-vous, c’est impossible. Vous-même ne respectez pas un tel principe…  

- En réponse à vos attaques, nous vous avons prouvez que le principe du ‘udhr bi el jahl existe, et qu’il n’est pas une invention des savants contemporains (en sachant que aimmat e-da’wa ne font pas partie des salafs pour autant, pas même ibn Taïmiya), indépendamment du fait qu’il existe dans le shirk akbar ou non. Nous avons donc remonté dans le temps jusqu’à l’Imam Shâfi’î, puis Tâbarî pour l’établir. J’aurais osé espérer que vous l’auriez compris.

- D’ailleurs, l’argument se retourne contre vous, car si Shâfi’î ne parle pas du shirk akbar, il n’en fait pas non plus exception. Donc, jusqu’à preuve du contraire sa parole reste générale. C’est donc à vous de prouver que le shirk akbar fait exception sans inverser les rôles.

- C’est d’ailleurs, en s’inspirant de ce genre de paroles qu’in Taïmiya établit que les anciens ne faisaient pas la distinction entre les usûl et les furûr dans ce chapitre, et c’est ce que nous voulions.

- Mais, me direz-vous, certains considèrent que le ‘udhr bi el jahl est valable pour les questions subtiles dont fait partie le domaine des Noms et attributs divins, comme l’établit Shâfi’î, non pour les questions évidentes comme le… shirk akbar. à quoi, nous répondons que ce n’est pas l’apanage du shirk akbar. Donc, et c’est ce que nous voulions, il n’y a pas d’exception, en sachant que la chose est relative ; ce qui est subtile pour les uns ne l’est pas pour les autres. nous ne pouvons donc nous servir de ce paramètre pour fonder une règle ou un critère qu’on appliquerait indifféremment sur tous les cas… wa Allah a’lam !

 

Je ne veux pas aller plus loin, mais si cela est clair :

 

• Ainsi, je n’ai aucune raison de forger des mensonges sur Shâfi’î, pour les raisons que nous venons de voir, mais j’ajoute ici :

- Vous pensez que j’aurai pris un risque pareil, et que je ne me serais pas douté, en admettant que j’ai des intentions malhonnêtes, que vous alliez décortiquer mes paroles à la loupe – et être à l’affut de la moindre erreur en sachant que des erreurs, Dieu sait que j’en fait ! – La preuve, c’est que, sans que je j’ai eu besoin de le faire, vous avez écrit un journal sur moi, que dire alors si je l’avais réellement fait !

- Je n’ai pas la prétention de faire ici un cours de traduction, mais khabar a ici un sens plus général qu’ « information » qui est une traduction littérale du passage en question. il s’agit ici des « textes scripturaires de l’Islam », que j’ai traduis pas « enseignements ». Par ailleurs, en traduction, il faut tenir compte du contexte et ne pas toujours faire du mots-à-mots. Le contexte parle des Noms et des Attributs divins, donc j’ai pensé (en sachant que je n’ai pas le texte sous les yeux, mais je vous fais confiance) qu’il n’était pas la peine de le préciser. Mais, si réellement, la chose porte à confusion, alors, astaghfiru Allah wa atûb ilaïhî !

- Je vous ai proposé les citations de 25 savants sur le sujet, en commençant par Shâfi’î, qui est le plus ancien savant que j’ai trouvé en ayant utilisé l’expression du ‘udhr.

- Il n’y a pas de mal ici à vous en proposer un autre qui vécut pratiquement à la même époque, et dont les paroles, sont peut-être même, plus éloquentes. Ce qui élève le chiffre à 26, et il y en aura d’autres in shâ Allah ! Ibn Abî Hâtim a dit : « J’ai interrogé Abû Zur’a et mon père au sujet de la tendance des traditionalistes dans les bases fondamentales (usûl) de la religion, et celle des savants qu’ils ont connus à travers toutes les contrées (le hijâz, l’Iraq, le Shâm, et le Yemen) ; ils m’ont répondu notamment : la foi est composée des paroles et des actes, elle peut monter et descendre… Celui qui prétend que le Coran est créé commet un acte de mécréance qui le fait sortir de la religion ; celui qui doute sur sa mécréance parmi ceux qui comprennent, est un mécréant également ; celui qui doute sur la Parole d’Allah () et qui ne se prononce pas par doute en disant qu’il ne sait pas si celle-ci est créé ou non est un jahmî ; celui qui ne se prononce pas au sujet du Coran par ignorance (jâhilan), il incombe de l’instruire et de le taxer d’innovateur, sans qu’il ne sorte pour autant de l’Islam. »

- Mais, me direz-vous, cela concerne les Noms et les Attributs divins, alors expliquez-moi pourquoi, vous utilisez contre moi un texte de Tabarî qui ne voit pas le ‘udhr bi el jahl dans… les Noms et les Attributs divins ? Ce dernier point nous rapporte à la deuxième accusation qui n’est est pas une deuxième. Je dis donc :

 

L’accusation au sujet des paroles de Tabarî

 

Là, cela commence à devenir intéressant, mais vous avez bien fait de garder le meilleur pour la fin ! Vous allez enfin découvrir le piège que je vous ai tendu, mais procédons par étapes :

 

Les savants qui voient le ‘udhr bi el jahl ne se servent pas du texte de e-tabsîr fî ma’âlim e-dîn. En cela, il est concevable que vous poussiez le contester, cependant :

 

1- Ce qui m’intéressait dans ce texte, c’est que l’auteur évoque le ‘udhr bi el jahl, indépendamment de savoir dans quelles limites il le voit. Il était donc intéressant de savoir que la question remontait loin dans le temps.

2- Je vous ai ramené un exemple de son tafsîr où il évoque la question d’iqâmat el hujja, mais vous avez fermé les yeux dessus.

3- La tendance qui ne voit pas le ‘udhr bi el jahl dans le shirk akbar n’a pas le droit d’utiliser ce texte pour les raisons suivantes :

- L’auteur affirme notamment qu’il ne voit pas le ‘udhr bi el jahl dans les Noms et les Attributs divins, contrairement à celle-ci.

- Il faut donc relativiser son discours, et c’est ce que nous faisons, car sinon, il faudrait taxer d’apostasie ibn Hajar el ‘Asqalânî, e-Nawawî, el Baïhaqî, el Ghazâlî, el Qurtubî, ibn ‘Asâqir, etc. ce que ne font pas les traditionalistes, dont notamment ceux qui ne voient pas le ‘udhr bi el jahl !

- Ibn Jarîr lui-même relativise, comme en témoigne son tafsîr du V. 112 de la S. el mâida où il affirme que les apôtres doutaient de la qudra d’Allah, bien que d’autres savants ne le lui concèdent pas.

- Les paroles de Tabarî impliquent, comme le souligne ‘Abd el ‘Azîz e-Raîs, que celui qui renie l’élévation d’Allah (el ‘ulû) que s’accordent à reconnaitre les textes et la raison est un apostat, alors que ce sont les mutakallimîn et ceux qui sont influencés par leurs idées qui ne donnent pas d’excuses dans l’absolu à celui qui fait du taqlîd (suivisme aveugle) dans les bases fondamentales de la religion (usûl).

 

Voici enfin l’histoire du piège que je vous avais promis d’aborder : en évoquant ibn Jarîr, je n’étais pas dupe, car je savais pertinemment que certains de ceux qui ne voyaient pas le ‘udhr bi el jahl dans le shirk abkar l’utilisaient ; mais le fait est qu’ils le faisaient au mauvais endroit. ne le prenez pas mal, mais il n’était pas difficile de deviner que vous alliez sauter sur l’occasion.  Ensuite, vous remarquerez je l’ai utilisé pour dire qu’il distingue entre, je cite : « mâ yasa’ el jahl bihî wa mâ la yasa’ el jahl bihî ou en d’autres termes : mâ yu’dhur bi el khata wa mâ la yu’dhur bi el khata. Autrement dit, les enseignements qu’il est concevable d’ignorer et ceux qu’il est inconcevable d’ignorer. » C’est donc ce que nous voulions, autrement dit qu’il parle du principe du ‘udhr bi jahl. Puis, nous avons nuancé son discours, comme vous pouvez le constater. Vous pourrez constater également que je n’ai jamais dit que l’Imam Tabarî voit le u’dhr bi el jahl dans le shirk akbar ! Et méfiez-vous que je ne vous tende pas d’autres pièges ! Quant à votre démonstration, je suis désolé de ne pas y participer pour les raisons que j’ai évoquées plus haut…

 

Nous pouvons donc, in shâ Allah, passez à la troisième accusation, qui…

 

À suivre…

                      

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/

Partager cet article
Repost0

commentaires