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5 décembre 2021 7 05 /12 /décembre /2021 21:27

Les néo-takfirî 3/4

 

Archive de Majlis el kalam, réponse au pdf « Dévoilement des mensonges de Karim Zentici »

 

• Ici, en passant au plat de résistance, vous décider de monter d’un cran et de nous emmener aux confins du… virtuel, aux limites de l’entendement…

 

Mais avant de répondre à cette accusation, j’aimerais soulever un point qui se présente sous forme de conseil. Je dis donc :

 

Akhî Abû el Hasan ! Je ne vous apprends rien en vous disant que les Juifs se caractérisent par :

- Ils vouent une haine viscérale aux prophètes et à leurs adeptes,

- Ils cachent les textes, quand,

- Ils ne les falsifient pas,

- Et surtout, ils interprètent à leur façon des textes qu’ils comprennent mal, voire pas du tout !

 

Allah révèle : [Voudriez-vous vraiment qu’ils vous croient alors qu’une partie d’entre eux écoutent la Parole d’Allah ! Puis, ils la transforment en toute conscience après l’avoir assimilée]. Il dit ensuite : [Parmi eux, il y a des illettrés qui ne connaissent du livre que la lecture (ou des conjectures), etc.] Abû el Hasan, il ne peut vous échapper que le Prophète () a annoncé que cette communauté allait suivre pas à pas les traces des communautés précédentes à tel point que si leurs membres entraient dans le trou d’un lézard du désert, ils les suivraient. Certains membres affiliés à l’Islam devaient forcément détourner le sens des mots et transformer les injonctions (commandements) et les informations que les textes du Coran et de la sunna formulent. Ils comptent dans leurs rangs des illettrés qui ne pénètrent pas la signification des textes. Ils peuvent même s’imaginer que leurs convoitises ou leurs conjectures qui consistent à simplement lire les textes sans en pénétrer le sens profond, constituent le summum de la religion, comme le souligne ibn Taïmiya dans majmû’ el fatâwa. Si nous voulons le salut pour nous-mêmes, nous devons nous démarquer de ces caractéristiques et suivre le chemin tracé par le prophète () et appliqué à la lettre par les grands de cette communauté, dont ibn Bâz fait partie wa Allah a’lam !

 

La parenthèse fermée, nous pouvons entrer dans le vif du sujet !

 

- Vous êtes d’accord avec moi pour dire que le début du texte que vous utilisez en faisant avoir fait une grosse prise, et que, pourtant, vous prenez soin de souligner, n’est pas à mettre au compte d’ibn el ‘Arabî. Ce n’est qu’une explication avec laquelle nous pouvons être d’accord ou non, et qui n’engage que son auteur.

- Le texte que je rapporte est utilisé par les savants qui voient le ‘udhr bi el jahl, dont notamment Sheïkh Ibrahim e-Ruhaîlî, qui est docteur en ‘aqîda à l’Université de Médine, et qui a une chaise à la mosquée du Prophète (), mais, me direz-vous, cela ne veut rien dire, si ce n’est que Karim Zentici n’a rien inventé.

- Dans votre exultation, vous oubliez que Bukhârî parle du kufr dûn kufr et du kufr e-ni’ma, ce qui est un argument contre les takfirî.

- Ibn el ‘Arabî ne fait qu’expliquer les paroles d’el Bukhârî, et veut nous dire, que, contrairement à l’avis des kharjites, et des néo-takfirî, les traditionalistes s’accordent à dire que les grands péchés ne font pas sortir leur auteur de l’Islam, bien qu’ils soient une branche du kufr, et quand bien même, le législateur les nomment ainsi. Cela ne concerne ni le kufr akbar ni le shirk akbar, mais cela tout le monde l’aura deviné !

- Je ne vous accuse pas de cacher la suite du deuxième texte que vous utilisez, mais vous souligner que pour l’auteur, le kufr consiste à ignorer l’existence d’Allah, mais vous oubliez de souligner qu’il parle aussi de tous les actes que le législateur nomme ainsi, ou pour reprendre votre traduction : deuxièmement commettre un geste ou tenir un propos au sujet duquel Allah, Son messager ou l’unanimité des musulmans ont annoncé que cela ne peut surgir que d’un mécréant comme par exemple : se prosterner devant une idole ou marcher pour se rendre à l’église en s’accrochant un Zinâr en compagnie des fidèles [de cette église] lors de leurs rituelles ; ou alors que ce propos ou ce geste ne peut en aucun cas coexister avec la connaissance d’Allah. » Cela concerne donc notamment, le shirk abkar.

- Par conséquent, comme le dit à juste titre ibn el ‘Arabî, dans le texte que j’utilise, l’auteur d’un acte de kufr ou de shirk, n’est pas taxé de kâfir ou de mushrik (cela peut désigner certes le kufr asghar et le shirk asghar, mais cela désigne également, et en premier lieu, le kufr akbar ou le shirk asghar, sinon on ne parlerait pas de faire sortir son auteur de la religion. Et sinon, cela concernerait indépendamment tous les enseignements de la religion que la personne ne veut pas reconnaitre. Nous ne sommes donc pas, si l’on suit votre raisonnement uniquement dans le kufr asghar.

- En admettant qu’ibn el ‘Arabî tient compte uniquement du kufr asghar ce qui ne tient pas debout, en regard de ce que nous avons expliqué, son discours est le même que les grandes références de l’islam qui parlent du ‘udhr bi el jahl, et c’est ce que nous voulions.

 

Ensuite, comme je l’expliquais dans un article précédent : D’un point de vue terminologique, il faut savoir que le kufr correspond pour certains savants à tout ce qui s’oppose à la foi ou pour la plupart, à renier n’importe quel enseignement du Prophète () ; cela concerne aussi bien les masâil el ‘ilmiya (ou usûl pour certains) que les masâil el ‘amaliya (ou furû’ pour certains). notons qu’il s’agit dans cette définition du kufr akbar (majeur). C’est d’ailleurs de cette façon qu’il est utilisé dans les textes, sauf si le contexte spécifie qu’il s’agit du kufr asghar (mineur).

 

Ainsi, les textes font plus souvent allusion aux kufr akbar, bien qu’il puisse s’agir du kufr asghar ou, comme le formulent les savants, du kufr dûn kufr. C’est le cas pour la question du hukm bi ghaïri mâ inzala Allah, dans la mesure où son auteur ne l’autorise pas moralement (c’est la question de l’istihlâl), comme le souligne ibn Taïmiya et Sheïkh ibn Bâz. Il peut s’agir également du kufr e-ni’ma (l’ingratitude). Dans ces deux cas, on parle de kâfir de façon relative, non de façon absolue, et ce que veut dire notamment ibn el ‘Arabî.

 

Le kufr est également nommé dans les textes, shirk (association), zhulm (injustice), et fisq (perversité). Il y a donc un shirk dûn shirk, du zhulm dûn zhulm et du fisq dûn fisq, comme il y a un shirk akbar, un zhulm akbar et un fisq akbar. En tenant compte de ces notions, on s’éloigne des deux tendances extrêmes : el hijrâ wa e-takfîr et des murjites.

 

Pour certains savants, le kufr est synonyme du shirk, pour d’autres, le kufr a un sens plus général. En fait, le shirk est l’un des facteurs du kufr parmi tant d’autres. C’est pourquoi, les savants disent que tout shirk est du kufr, mais que le contraire n’est pas vrai, bien que les textes puissent utiliser le shirk dans le sens du kufr, conformément à la règle (itlâq el juz ‘ala el kull). Le contraire est aussi valable, on parle alors d’itlâq e-shaï bi ba’dh shu’abihi.

 

 

• Puis, votre ascendant virtuel revient à la charge, et même refrain, je ne veux pas m’en mêler. Mais j’aimerais m’arrêter un peu sur un sujet dans lequel vous m’invitiez depuis longtemps à entrer, et dans lequel, je l’avoue, je n’osais m’aventurer, car, contrairement à vous-autres, les questions du takfîr n’étaient pas ma tasse de thé…

 

Je voulais en parler plus tard, mais, puisque vous m’y forcer, je le fais dès maintenant, en demandant l’aide du Tout-Puissant ! Ensuite, promis, nous passerons à ibn Sahmân…

 

Je voudrais ajouter ici, avant de passer au point en question, la fin des paroles d’ibn ‘Arabî que ni vous ni moi, n’avons évoquées, mais qui rejoignent la démonstration que j’ai faite précédemment. Ce dernier affirme en effet : « Personne, en dehors des innovateurs, ne va à l’encontre de ce principe. » Je vous laisse deviner à qui il fait allusion Wa Allah el mousta’ân !

 

Vous me demandiez en effet, pour me piéger, si, à mes yeux, celui qui commet du shirk akbar était musulman avant l’iqâmat el hujja… ce à quoi, je ne voulais pas me prononcer ; je me contentais d’évoquer les paroles des savants sur la question, sans répondre franchement. Je me suis rendu compte ensuite que, c’était l’axe de votre argumentation, autour duquel tournait tout votre raisonnement, dans le but de kaffar les musulmans à grand échelle. En fait, tout discours avec vous sur un autre sujet était vain. Il fallait se concentrer sur celui-ci pour le détruire de fond en comble.

 

La tâche était d’autant plus difficile que certaines paroles de savants allaient dans ce sens, dont notamment celles d’ibn Battîn. Il y a même un da’î algérien, qui est pourtant tout sauf un takfirî, qui vous rejoignait en partie, dans le raisonnement. J’ai presque même pensé que, finalement, les savants contemporains, en dehors de ceux que j’avais cités, ne rejoignaient pas ibn Taïmiya, dont le discours est plus que limpide, sur la question. C’est pourquoi, les shubuhât sont un mal terrible. Elles peuvent déstabiliser plus facilement qu’on ne peut se l’imaginer…

 

Bref, je pense que le passage suivant signe le glas de vos idées, ou pour le moins, il dissipe ce qui pouvait semblé obscur in shâ Allah aux yeux des moins avertis, en sachant que le mérite revient à Allah uniquement !

 

L’exemple s’illustre dans les paroles de l’Imam e-San’ânî disant dans tathîr el i’tiqâd que les qubûriyîns ne sont pas excusables, pour être des mécréants d’origines étant donné qu’ils ne connaissent pas le vrai Islam et le vrai sens du tawhîd.

 

Or, nous avons vu dans un précédent article qu’en fonction de savoir s’il provient d’un non-musulman ou d’un musulman, le kufr se divise en deux catégories pour lesquelles la loi prévoit des statuts différents :

Kufr asrî : qui sont les non-musulmans (qui se divisent en gens du livre et en païens)

Kufr târî : c’est l’apostasie (ridda) qui se vérifie au niveau du cœur, des paroles et des actes.

 

Sheïkh ‘Abd e-Latîf ibn ‘Abd e-Rahmân explique – et n’allez pas dire s’il-vous-plait que j’ai manipulé ses paroles – : « … Les savants ont parlé au sujet du statut de ces gens-là (leur kufr leur shirk, et leur égarement). Il est connu de façon unanime chez les savants que l’auteur de tels actes qui prononcent les deux attestations de foi est taxé de kâfir et de murtadd après iqâma el hujja ; ils ne le considèrent nullement comme un mécréant d’origine. Je n’ai jamais vu quelqu’un le dire en dehors de Mohammed ibn Ismâ’îl dans sa risâla tajrîd e-tawhîd qui a pour titre tathîr el i’tiqâd. La raison qu’il avance, c’est que ces gens-là ne connaissent pas ce qu’exprime la parole de l’unicité, et par conséquent, ils ne sont pas entrés dans l’Islam pour ignorer le sens qu’elle exprime. Or, notre Sheïkh ne se range nullement avec lui sur ce sujet (ou lui concède nullement une telle opinion ndt.). »

 

Cette opinion est donc shâdh (qui va à l’encontre de la grande majorité des savants ndt.) car en prononçant l’attestation de foi, l’individu devient musulman, du point de vue du statut terrestre (el hukm e-zhâhir dont je vous parle depuis toujours) ; il incombe donc de se comporter avec lui comme avec les musulmans, tant que nous ne soyons pas sûr du contraire. Auquel cas, il devient un apostat (murtadd). En revanche, en disant que c’est un mécréant d’origine, cela implique qu’il n’est même pas entré dans l’Islam sous prétexte qu’il n’ait pas compris le sens de la shahâda. Cette opinion va à l’encontre de la tendance que les savants ont établis, car comprendre son sens n’est pas une condition déterminant qu’une personne est musulmane ou non. Cette condition est uniquement valable pour gagner le salut dans l’au-delà (el hukm el bâtin dans je parle depuis toujours).

 

Ainsi, je vous ai proposé plus haut des paroles d’ibn Battîn un savant d’aimmat e-da’wa qui n’est pas un savant du taghût selon vos critères, et qui explique les paroles d’ibn Taïmiya sur la question du ‘udhr bi el jahl, et maintenant je vous propose des paroles d‘Abd e-Latîf ibn ‘Abd e-Rahmân un savant d’aimmat e-da’wa qui n’est pas un savant du taghût selon vos critères, et qui explique les paroles de Mohammed ibn ‘Abd el Wahhâb sur la question du ‘udhr bi el jahl… je suis désolé, mais après cela, je ne peux plus rien pour vous !

 

Mais attendez…

 

• D’autres textes de e-San’ânî dans lesquels ils estiment qu’il ne faut pas combattre les qubûriyîns avant de leur faire iqama el hujja, font preuve de nuance, en sachant que cette démarche ne doit pas avoir lieu avec des mécréants d’origine.

 

Ainsi, s’ils deviennent apostats, c’est uniquement après iqama el hujja, et c’est ce que nous voulons.

 

Or, l’Imam e-Shawkânî, qui a certaines paroles sur le ‘udhr bi el jahl et ce qui élève le nombre à 27 savants, rapporte des paroles de e-San’ânî pour le moins étranges. Ce dernier considérerait en effet, que l’invocation des morts relèverait du kufr ‘amalî ghaïrî mukhrij min el milla (qui ne fait pas sortir de la religion). e-Shawkânî se charge lui-même de répondre à cette opinion qui nous aurait attiré les foudres si nous aurions osé nous y approché et qui ne nous effleure même pas l’esprit…

 

Ici, il y a une question qui se pose d’elle-même : que faut-il faire, de grâce, pour échapper à votre courroux, faut-il, comme vous le faites, considérer que les paroles du ‘udhr bi el jahl d’ibn el ‘Arabî concerne le kufr asghar ghaïr mukhrij min el milla, ou bien, comme e-san’anî, que le qubûrî est un kâfir aslî (et qui n’a donc pas droit au ‘udhr bi el jahl) bien que son acte relève du kufr ‘amalî ghaïrî mukhrij min el milla ? J’avoue que je commence à m’y perdre !

 

Bref, il n’y a pas qu‘Abd e-Latîf ibn ‘Abd e-Rahmân, qui est, rappelons-le le descendant de Mohammed ibn ‘Abd el Wahhâb, qui condamne les paroles de san’anî précédemment citées, mais si nous faisons un tour de côté de l’Inde, nous pourrons nous familiariser avec l’un de ses grands savants, qui n’est autre que le Sheïkh e-Sahsawânî, vous savez le fameux auteur de siyânat el insân. Dans ce livre il affirme (p. 445), qu’à l’unanimité des savants (il ne tient donc pas compte du qawl shâdh de san’anî), qu’avant l’iqâma el hujja, le qubûrî n’est pas un mécréant d’origine. Ce qui fait 28, wa li Allah el hamd !

 

Un autre wahhabî, qui lui est égyptien, mais qui malheureusement, n’a pas la « chance » d’échapper à la vindicte des takfîrî contemporains, d’être un savant du taghût, confirme les paroles d’e-Sahsawânî. Oui, c’est ce que fait, ‘Abd e-Razzâq el ‘afîfî, à qui nous pouvons donner, ne vous en déplaise, le chiffre 29. soit dit en passant, Sheïkh Muqbil, qui, j’espère n’est pas à vos yeux, un prêtre de Pharaon voit également le ‘udhr bi el jahl, bien qu’il conçoive que la divergence sur le sujet puisse exister et qu’elle n’implique pas de jeter l’anathème sur l’adversaire. Ce qui fait, si je ne m’abuse, monter le chiffre à 30 !

 

Mais, passons, à la cerise…

 

À suivre…

 

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/

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