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7 décembre 2021 2 07 /12 /décembre /2021 16:58

Les néo-takfirî 4/4

 

Archive de Majlis el kalam, réponse au pdf « Dévoilement des mensonges de Karim Zentici »

 

• Vous avez bien choisi votre dessert, tout le monde attend la « chute d’ibn Sahmân », ou du moins ceux qui se sont laisser prendre par le sujet. Ici, nous sortons du « virtuel » pour entrer dans une autre dimension, qu’il est difficile à décrire. Est-ce un état second engendré par l’exultation d’avoir attrapé un gros poisson, ou bien sommes-nous dans le monde de l’absurde ? Difficile à dire, mais en tout cas, commençons par la fin pour déroger à ce cycle « infernal ».

 

Vous dites judicieusement : « C’est comme si j’allais prendre un livre de Rabî3 El Madkhalî dans lequel il dénonce Sayyed Qutb, qu’Allah lui fasse miséricorde, et que je prenne les paroles de Sayyed Qutb en disant « Regardez ce que Cheykh Rabî3 dit ! » C’est un mensonge tellement gros qu’il me fait rire, hélas. »

 

- C’est beau, mais le problème c’est que ces paroles, je les ai prises de Rabî’ el Madkhalî lui-même, dans un livre que je vous ai indiqué, mais ce n’est pas grave de l’avoir oublié, puisque je prends la peine, ici, de vous le rappeler. Le livre, qui est une réfutation à el Hasan ibn Farhân el Mâlikî, porte le titre révélateur de : dahr iftirâât ahl e-zaïgh wa el irtiyâb ‘an da’wa el imâm Mohammed ibn ‘Abd el Wahhâb ; il est notamment préfacé par Sheïkh el Fawzân.

- Donc ce passage n’engage que lui ! Et encore une fois, Karim Zentici, ce pauvre traducteur, n’a rien inventé.

- Dans votre chaine de condamnation, vous donnez quel numéro à Sheïkh el Fawzân ?

- Je vois qu’en disant – je cite – qu’Allah lui fasse miséricorde, en parlant de Sayyed Qutb, vous considérez le ‘udhr bi el jahl pour cet homme, ou bien est-ce faire deux poids deux mesures ?

- Si Rabî’ (A) rapporte des paroles de Saïd Qutb (B) qui lui-même, par exemple, rapporte des paroles de Ghazâlî (C), à qui faudrait-il les imputer, à A, B, ou C, je vous laisse résoudre cette équation tout seul. Il en est de même pour ibn Jarsîs qui rapporte des paroles d’ibn Taïmiya, en sachant qu’ibn Sahmân ne les lui reproche pas entièrement, il justifie même certaines d’entre elles…

 

Cependant, j’avoue qu’il règne quelques anomalies dans le passage en question, non que je remette en question votre honnêteté. Je n’ai malheureusement pas les moyens de le vérifier matériellement par moi-même pour des raisons que je ne peux évoquer ici, mais, fautes de le faire, nous allons avancer par tâtonnement. Ainsi :

 

- Je vous ai proposé d’autres paroles d’ibn Sahmân où il voit clairement le ‘udhr bi el jahl et que vous n’avez pas contesté. D’ailleurs, vous évoquez l’une d’elles en finissant par vous oublier… ce n’est pas grave, ce doit-être l’émotion !

- Ibn Sahmân reproche à ibn Jarsîs de ne pas voir le kufr el mu’ayin (contrairement à KZ, il n’y a donc aucune comparaison à faire) et de mettre cette opinion sur le compte d’ibn Taïmiya.

- Les paroles qu’ibn Jarsîs impute à ibn Taïmiya ne vont pas à l’encontre du discours de ce dernier qui avait la propension de se conformer fidèlement au vocabulaire des anciens. D’ailleurs :

- Ce passage ressemble étrangement à celui d’ibn el ‘Arabî dont il est question plus haut. Qu’en en juge : « Si l’ignorant ou celui qui commet une erreur parmi les adeptes de cette communauté, fait un acte de kufr ou de shirk qui en principe, le rend soit mushrik soit kafir, il est excusable en raison de son ignorance et de son erreur (ya’dhur bi el jahl wa el khata) jusqu’à ce que lui soit établit de façon claire et limpide, loin de toute confusion. » La ressemblance est frappante.

- Puis, ibn Sahmân enchaine, comme je l’ai indiqué également : « Quant à taxer de kâfir un musulman, nous avons vu que les wahhabites ne kaffar pas les musulmans. Sheikh Mohammed ibn ‘Abd el Wahhâb – qu’Allah lui fasse miséricorde – fait partie des gens qui prennent le plus de précaution avant de se prononcer sur le takfîr, à tel point qu’il n’est pas formel sur l’ignorant qui implore un autre qu’Allah parmi les occupants des tombes ou autres, s’il ne trouve personne pour le conseiller et pour lui faire parvenir la hujja par laquelle tous ceux qui s’y opposent deviennent mécréant. » Il dit exactement la même chose que le passage que vous contestez, et que vous avez osé reprendre, comme si vous êtes assurés que personne ne va le lire… Il le dit même de façon plus éloquente.

- Je disais ensuite : Il dit dans l’une de ses rasâil : « Nous ne taxons pas d’apostasie ceux qui adore le mausolée d’el Kawâz en raison de leur ignorance et étant donné qu’ils n’ont personne pour les prévenir. Comment pourrions-nous le faire alors pour celui qui n’émigre pas chez nous ! » On lui posa également la question au sujet des ignorants, il a répondit : « Ceux contre qui la hujja est appliqué et qui ont les moyens de la connaitre, ils deviennent mécréant en adorant les tombes. Quant à ceux qui akhlada ilâ el ardh wa ittaba’a hawâh fa la adrî mâ hâluhu. » Toutes ces paroles vont dans le même sens. C’est pour cette raison que j’avance que nous entrons dans le monde de l’absurde, mais je ne dis pas cela pour vous offenser !

- Ibn Sahmân fait remarquer que contrairement à ibn Jarsîs, il faut distinguer entre les questions subtiles et les questions évidentes dans les questions du takfîr el mu’ayyin, en sachant que, comme nous l’avons vu plus-haut, ces choses-là sont relatives. C’est pourquoi :

- Ibn Sahmân prend la précaution de préciser que ceux contre qui la hujja est établi ne sont plus excusables, ce que ne dit pas ibn Jarsîs, et c’est ce que nous voulons.

- L’autre hypothèse consiste à dire qu’ibn Sahmân parlent de gens contre qui ibn ‘Abd el Wahhab a enlevé toute excuse possible, comme en témoignent certaines de ces lettres personnelles que rapporte e-durar e-sunniya, et qui peuvent porter à confusion, en les prenant dans leur généralité, alors qu’elles concernent des tribus bien précises d’Arabie, qui de surcroît était contemporaines à l’Imam, wa Allah a’lam !

- La parole d’ibn Jarsîs qu’ibn Sahmân conteste c’est celle disant tatabaïyan (qui signifie jusqu’à ce qu’il se rende compte), ce qui en effet est différent de yubaïyan (qu’on lui établisse). C’est la seule interprétation que nous pouvons donner à ses paroles, sinon, force est de constater qu’il se serait trompé…

- C’est pourquoi, nous maintenons que ce passage est obscur.

- Regardez les paroles suivante de l’Imam : « Si l’on sait que nous ne taxons pas d’apostasie ceux qui adorent la stèle érigée au-dessus de la tombe de ‘Abd el Qadîr, ainsi que celle sur le tombeau d’Ahmed el Badawî et d’autres dans le genre, en raison de leur ignorance et car ils n’ont personne pour leur éclaircir, comment pouvons-nous dès lors le faire pour celui qui n’associe rien à Allah sous prétexte qu’il n’a pas émigré chez nous, dans la mesure où il n’a pas apostasié ni combattu la vérité. Gloire à Allah ! Quelle énorme calomnie ! »  « en raison de leur ignorance et car ils n’ont personne pour leur éclaircir » ou selon certains manuscrits : « car ils n’ont personne pour leur faire comprendre » Il suffit de faire passer le message de façon à ce qu’il soit perçu pour être considéré comme reçu, non que la personne comprenne parfaitement qu’elle se trompe, cette nuance est de taille… wa Allah a’lam !

 

Bref, je ne veux pas m’aventurer davantage, car, le jeu de certains est justement de pousser à la faute, et je ne veux pas leur donner cette joie. C’est pourquoi, je dis Allah a’lam ! En tout cas, une chose est sûre, c’est que vous avez le don, et cela je l’affirme sans ambages, de pêcher en eau trouble et de noyer le poisson. J’aimerais finir avec une parole d’ibn Sahmân qu’apparemment vous suivez. Je pense que notre prochain rendez-vous se fera avec Ahmed ibn ‘Atîq, Ishâq ibn ‘Abd e-Rahmân (en sachant que ce dernier rapporte des paroles de Mohammed ibn ‘Abd el Wahhab sur iqâma el hujja contre les adorateurs des tombes dans son propre livre où il ne voit pas le ‘udhr bi el jahl (p. 18)) et e-durar e-sunniya.

 

Voici ce qu’elle dit : « Je pense wa Allah a’lam, que seul la personne compétente est à même de faire l’iqâma el hujja, et que celui qui n’en est pas capable, comme l’ignorant, qui ne connait pas les règles de sa religion et qui ne connait pas les paroles des savants dites sur le sujet, ne peut l’établir. » Je ne sais pas s’il faut en rire ou en pleurer !

 

Conclusion :

 

Je vous laisse la faire tout seul !

 

PS : je n’ai pas cité Sheïkh el Albânî au cours de mes interventions, bien qu’il est parmi les savants qui ont le mieux éclairci la question du ‘udhr bi el jahl à notre époque, puisqu’à vos yeux, c’est le roi des murjites. Quoi qu’il en soit, cela fait 31 !

 

 

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/

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