Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
9 février 2011 3 09 /02 /février /2011 18:39

 


 

Toujours en réponse à l’article datant du 12/01/2008 et publié par Le site « la croyance sunnite : le Tahwid », voici la suite de la fatwa d’ibn Taïmiya faite pour des savants du Maghreb (voir : el Qâ’ida el Marrâkushiya) :

 

Mohammed ibn ‘Uthmân ibn Abî Shaïba, le Hafîzh de Koufa fait également ce constat. Il est de la hiérarchie d’el Bukhârî et tant d’autres. Il affirme que cette tendance est celle des traditionalistes.[1] L’imam Yahyâ ibn ‘Ammar e-Sijistânî l’a également évoqué dans sa fameuse lettre sur le credo de la sunna qu’il écrivit au roi de sa province. Dans cet ordre, dans el ibâna dont il est l’auteur, el Hafîzh Abû Nasr e-Sijzî affirme : « Nos imams comme e-Thawrî, Mâlik, ibn ‘Uyaïna, Hammâd ibn Salama, Hammâd ibn Zaïd, ibn el Mubârak, Fudhaïl ibn ‘Iyâdh, Ahmed, et Ishâq sont unanimes à dire qu’Allah est lui-même au-dessus de Son Trône et que Son Savoir est partout. »[2] Ce même constat est fait par Sheïkh el Islâm el Ansârî, Abû el ‘Abbâs e-Tarqî, Sheïkh ‘Abd el Qâdir el Jîlî et un nombre de grandes références musulmanes que personne ne dehors d’Allah ne peut recenser.

 

El Hafîzh Abû Na’îm el Asbahânî, l’auteur de Huliya el Awliyâ et bien d’autres fameux ouvrages, a dit dans el ‘itiqâd qu’il a composé : « Notre voie est celles des anciens (salafs) qui suivent le Coran, la Sunna, et le consensus de la communauté. Il a dit : Ils croient notamment qu’Allah a toujours eu tous Ses Attributs qui sont anciens et qui ne Lui ont jamais manqué ; ils ne disparaissent pas et ne se transforment pas. Allah a toujours été Savant par Son Savoir, Voyant par Sa Vue, Entendant par Son Écoute. Il a toujours parlé avec Sa Parole. Il a créé les choses à partir de rien. Le Coran est Sa Parole, ainsi que tous les autres Livres qu’Il a révélés ; ils sont Sa Parole incréée… » Après avoir évoqué un certain nombre d’enseignements, il enchaîna ensuite : « Tous les hadiths qui sont rapportés du Prophète (e) de façon certifiée au sujet du Trône sur lequel Allah est établi, ils y adhèrent sans faire aucune description (mot-à-mot : sans dire comment ndt.), ni aucune assimilation (ressemblance ndt.). Allah est séparé de Sa création et Sa création est séparée de Lui ; il n’y a entre eux ni union ni mélange (ou fusion). Allah est donc établi sur Son Trône au ciel non sur la terre. »[3] Il a évoqué ensuite tous les points qui composent la croyance des anciens et qui font leur unanimité.

 

Yahyâ ibn ‘Ammar précise également dans sa fameuse lettre : « Nous ne disons pas comme les jahmites qu’Allah est intégré dans les endroits, qu’Il est mélangé à toute chose et que nous ne savons pas où Il est. Nous disons plutôt qu’Il est Lui-même sur le Trône et que Sa Savoir englobe toute chose ; Sa Vue, Son Écoute, et Sa Puissance cernent toute chose ; tel est le sens du Verset : [où que vous soyez].[4] »[5]

 

L’initié (el ‘ârif), Sheïkh Ma’mar ibn Ahmed, le chef des soufis déclare : « J’ai voulu à l’époque où nous vivons, donner à mes amis certaines recommandations sur la sunna et réunir les paroles qui font l’unanimité des traditionalistes, des savants, des soufis parmi les premières et les dernières générations… » Il énonça ensuite certains éléments de sa recommandation, dont notamment : « Allah est établi sur Son Trône sans que nous fassions de description, d’assimilation ni d’interprétation. L’istiwâ nous est connu mais le comment nous est inconnu. Allah est donc établi sur Son Trône, Il est séparé de Sa création et Sa création est séparée de Lui ; il n’y a entre eux ni union ni mélange ni juxtaposition. Allah (U) est Entendant, Voyant, Savant, et Compétent. Il parle, agrée, se met en colère, rit, Il est content ; Il se dévoilera souriant à Ses serviteurs le Jour de la Résurrection. Il descend toutes les nuits au premier ciel de la façon dont Il veut sans que nous fassions de description ni d’interprétation. Quiconque renie cet Attribut (e-Nuzûl) ou qui l’interprète autrement est un innovateur égaré. »[6]

 

Dans son livre e-risâla fî e-sunna, l’imam Abû ‘Uthmân Ismâ’îl ibn ‘Abd e-Rahmân e-Sâbûnî a dit : « Les adeptes du hadîth croient et témoignent qu’Allah est au-dessus des sept cieux sur Son Trône, comme le formule Son Livre… il n’y a aucun désaccord entre les savants de la communauté et les grandes références anciennes sur la question qu’Allah (I)est sur Son Trône et que Son Trône est au-dessus des cieux…

Il a dit : Notre imam, Abû ‘Abd Allah e-Shâfi’î s’est inspiré dans son livre où il développe que l’esclave croyante est désignée pour expier une faute commise et qu’il n’est pas valable de le faire avec une esclave non croyante. Selon l’annale sur la question, Mu’âwiya ibn el Hakam voulut affranchir une esclave noire en expiation à sa faute. Il demanda alors l’autorisation au Prophète (e) de le faire. Dès lors, le Prophète mit la fille à l’épreuve pour savoir si elle était croyante. Il l’interrogea ainsi : « Où est Ton Seigneur ? » Elle fit alors un signe en direction du ciel en guise de réponse. S’adressant ensuite à Mu’âwiya, le Prophète s’exclama : « Affranchis-la, car elle est croyante. »[7] Il jugea qu’elle avait la foi une fois qu’elle eut reconnu que Son Seigneur était au ciel. Elle identifia Son Seigneur en faisant savoir qu’Il était en haut. »[8]

 

El Hâfizh Abû Bakr el Baïhaqî a dit : « Chapitre : la parole sur l’istiwâ : Allah révèle : [Le Miséricordieux, est sur Son Trône établi],[9] [Puis, Il s’est établi sur le Trône],[10] [Il est le Dominateur au-dessus de Ses créatures],[11] [Ils craignent Leur Seigneur qui est au-dessus d’eux],[12] [Vers Lui monte la bonne parole],[13] [Vous sentez-vous à l’abri que Celui qui est au ciel],[14] (qui en général à le sens de « dans » ndt.) signifie ici au-dessus du (sur le) ciel comme en témoigne d’autres Versets comme : [Je  vais vous crucifier sur (fî) un tronc de palmier],[15] [Parcourez sur (fî) la terre].[16]C’est-à-dire au-dessus de la terre ; tout ce qui nous est au-dessus fait partie du ciel, et le Trône est au sommet des cieux. Le Verset signifie donc : vous sentez-vous à l’abri que Celui qui est sur le Trône, comme l’expriment explicitement d’autres Versets. » Il a dit ensuite : « Les Versets que nous avons retranscrits réfutent catégoriquement la parole de certains jahmites qui prétend qu’Allah Lui-même est partout. Ainsi, dans le Verset : [et Il est avec vous où que vous soyez],[17] Allah fait allusion à Son Savoir non à Lui-même. »[18]

 

Dans son commentaire du Muwatta, Abû ‘Omar ibn ‘Abd el Barr affirme en explication au hadîth du nuzûl (disant qu’Allah descend chaque nuit au premier ciel ndt.) : « Il n’y a aucun désaccord entre les spécialistes sur l’authenticité de ce hadîth. Il démontre qu’Allah est en haut, sur Son Trône au-dessus des sept cieux, comme l’affirment les traditionalistes. C’est un argument qui va à l’encontre des mu’tazilites il a dit : Il est tellement connu tant auprès du commun des gens que de l’élite, qu’il suffit de l’énoncer pour l’expliquer. Sa compréhension est tellement élémentaire que personne n’interroge les traditionalistes à son sujet et qu’aucun musulman ne le leur a jamais contesté. »[19] Ce même Abû ‘Omar souligne dans un autre passage : « À l’unanimité des savants des Compagnons, des tabi’ins qui ont hérité leur exégèse, selon l’explication du Verset : [lorsque trois confidents s’entretiennent en privée, Il en est le quatrième][20] Allah est sur Son Trône et Son Savoir est partout. Aucune personne de référence ne les a jamais contredits. »[21]

 

Ce credo fut hérité des salafs (des anciens) par les khalafs (les nouvelles générations) ; Ils ne nous ont transmis aucun autre héritage. Cet héritage incarne la vérité éclatante qui est conforme aux Versets coraniques et à la tradition prophétique.[22]

 

Par : Karim Zentici 

 

 

    



[1] Voir son livre : el ‘Arsh (p. 49-50).

[2] Ibn Taïmiya a évoqué cette annale dans dar e-ta’ârudh (6/250), bayân talbîs el jahmiya (2/38, 416, 417) et e-Dhahabî dans el ‘ulû (2/1315) ; ce fameux ibâna est considéré disparu à l’heure actuelle.

[3] Ibn Taïmiya évoque ce passage dans : dar e-ta’ârudh (6/252), bayân talbîs el jahmiya (2/40) ; tout comme e-Dhahabî dans el ‘ulû (2/1305) et ibn el Qaïyam dans e-sawâ’iq el mursala (4/1280, 1286).

 

[4] Le fer ; 4

[5] Ibn Taïmiya a évoqué cette annale dans bayân talbîs el jahmiya (2/529) et e-Dhahabî dans el ‘ulû (2/1312).

[6] Rapporté par el Asbahânî dans el Hujja (1/231) ; voir : dar e-ta’ârudh (6/256), bayân talbîs el jahmiya (2/529), el ‘ulû (2/1308) et e-sawâ’iq el mursala (4/1289).

[7] Rapporté par Muslim (1/382), Abû Dâwûd (1/572), e-Nasâî (3/14-18), et l’imam Mâlik dans el Muwatta (p. 552-553).

[8] ‘Aqîda Ashâb el hadîth (p. 175-176). Nous voyons avec cette dernière parole de l’imam e-Shafi’î que les imams des quatre écoles et leurs premiers adeptes reconnaissent tous autant qu’ils sont, l’istiwâ conformément à la croyance salafî, contrairement à ce que veut nous faire croire le site : « la croyance sunnite : le Tahwid ».

[9] Tâ-Hâ ; 5

[10] El A’râf ; 54

[11] Le bétail ; 18

[12] Les abeilles ; 50

[13] Le Façonneur ; 10

[14] La royauté ; 16

[15] Tâ-Hâ ; 17

[16] Le repentir ; 2

[17] Le fer : 4

[18] El i’tiqâd (p. 116-118).

[19] E-Tamhîd (7/128, 129, 134).

[20] La polémique ; 7

[21] E-Tamhîd (7/138-139).

[22] Dans un autre passage de cette fatwa, ibn Taïmiya donne l’explication suivante : « Les savants traditionalistes ont recensé les paroles des anciens sur l’ithbât (qui consiste à reconnaître les Noms et les Attributs divins ndt.), dont Seul Allah connaît le nombre. Personne n’est en mesure de rapporter la moindre parole faisant allusion au nafî (négation des Noms et des Attributs divins ndt.), si ce n’est des annales forgées de toutes pièces ou bien des annales, qui certes sont authentiques, mais dont le sens est ambigu ; en sachant que ceux qui les interprètent à leur façon sont bien loin de comprendre les paroles des anciens. »

Partager cet article
Repost0

commentaires