L’Imam el Bukhârî était-il Ash’arî ?
(Partie 2)
Voir : el ashâ’ira fî mîzân ahl e-sunna (p. 590-591) de Faïsal el Jâsim.
Voici l’argument en question :
Concernant l’Attribut, Dhahik (rire, sourire), selon el Baïhaqî dans son fameux ouvrage el asmâ wa e-sifât : « El Bukhârî a dit : le Dhahik en question correspond à la Miséricorde… »
Nous disons en réponse :
Premièrement : el Baïhaqî se contente de citer cette annale sans chaine narrative. Il explique en effet : « Au sujet du Dhahik évoqué dans les textes, el Farabrî rapporte selon Mohammed ibn Ismâ’îl el Bukhârî – qu’Allah lui fasse miséricorde – : Le Dhahik a le sens de Miséricorde. »
L’auteur a certainement puisé cette annale dans a’lâm e-sunan d’el Khattâbî. Ce dernier souligne en effet, en explication au hadîth décrivant qu’Allah fut content (‘ajiba) et qu’Il a rit (Dhahik), suite à l’altruisme incomparable qu’un ansarî (auxiliaire médinois) et sa femme ont fait preuve avec leur invité : « Abû ‘Abd Allah a dit : Le Dhahik a le sens de Miséricorde. Cette annale est rapportée par el Farabrî, non ibn Ma’qal. »[1]
Or, en annotation à ce passage, ibn Hajar offre un indice de taille : « Je n’ai vu cette annale dans aucun des manuscrits d’el Bukhârî que j’ai pu avoir sous les yeux. »[2]
Deuxièmement : cette annale s’oppose à la ‘aqîda (croyance) de l’Imam comme nous l’avons vu précédemment. Il prenait les Attributs divins dans leur sens littéral, sans n’avoir nullement recours au ta-wîl. En cela, il était fidèle à ses Sheïkh tel qu’Ahmed, Ishâq, Abû ‘Ubaïd, et les grandes références parmi les anciens, en commençant par les Compagnons.
Traduit par :
Karim Zentici