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21 mai 2012 1 21 /05 /mai /2012 18:07

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Les Yeux d’Allah

(Partie 1)

 

« Ami de Platon, mais encore plus de la vérité. » [Son élève Aristote.] Ibn el Qaïyim aura des paroles de ce genre envers Sheïkh el Islâm el Harawî.

 

Louange à Allah le Seigneur de l’Univers ! Que les Prières et le Salut d’Allah soient sur notre Prophète Mohammed, ainsi que sur ses proches et tous ses Compagnons !

 

Le croyant est le miroir de son frère

 

Dans un vieil article (El ibâna a-t-il été falsifié ?), j’ai traduit le Verset suivant : [qui vogue sous nos yeux (au duel)].[1] Puis, j’ai repris cette traduction pour d’autres articles. Or, un internaute m’a fait remarquer, qu’Allah le récompense, qu’aucun texte coranique ne fait état du duel pour cet Attribut (il est soit au singulier comme nous allons le voir soit au pluriel). Après vérification, je me suis rendu compte que j’avais fait, en effet, une grossière erreur. J’avoue que je ne pourrais expliquer dans l’immédiat comment est-elle survenue, bien que j’ai ma petite idée là dessus, mais une chose est sûre c’est qu’elle n’entache en rien à mon raisonnement, comme je vais le démontrer dans les prochaines lignes in shâ Allah ! J’en ai profité pour corriger d’autres erreurs, qui, elles, étaient en ma défaveur, et rendre le texte plus facile en vue de dissiper tout amalgame. Si j’ai juste, c’est grâce au Tout-Puissant, mais si je me trompe, c’est à cause de mon imperfection et de Satan, wa Allah el musta’ân wa ‘alaïhi e-tuklân !

 

Les textes

 

Allah (I) révèle : [tu es sous Nos Yeux][2] ; [et construis l’arche sous Nos Yeux].[3]

 

Dans son recueil e-sahîh, l’Imâm Bukhârî appose en titre à l’un de ses chapitres : Chapitre : concernant le Verset : [afin que tu sois élevé sous Mon Œil],[4] qui alimente l’autre Verset : [qui vogue sous nos yeux].[5] Puis, il s’inspira des deux hadîth suivants : 

 

Selon ‘Abd Allah ibn Mas’ûd, un jour, on évoqua l’Antéchrist en présence du Prophète (r) qui s’exclama : « Allah ne vous est pas étranger, Il n’est pas borgne – en faisant un geste de sa main vers son œil – tandis que l’Antéchrist est borgne de l’œil droit qui ressemble à un raisin flétri. »[6]

 

Selon Anas (t), le Prophète (r) a dit : « Il n’y a jamais eu un Prophète qu’Allah a envoyé aux hommes sans qu’il ne mette en garde sa communauté contre le borgne imposteur. Il est borgne tandis que Votre Seigneur n’est pas borgne. Il est écrit mécréant entre ses yeux. »[7]

 

Selon Abû Huraïra (t) : « Le Messager d’Allah (r) récita le Verset : [Allah vous ordonne de rendre les dépôts à ses ayants droit] ; jusqu’à : [Il était certes Voyant et Entendant].[8] [Pour l’expliquer,] il posa son index sur son oreille et le doigt qui vient juste à côté sur son œil. »[9] Après avoir rapporté ce hadîth, Abû Huraïra (t) reproduisit le même geste.[10]

 

Selon ‘Atâ, après avoir cité le Verset : [qui vogue sous nos yeux],[11] ibn ‘Abbâs a désigné ses deux yeux.[12] Cela démontre qu’il concède à Allah d’avoir deux Yeux. Cette tendance est notoire chez des anciens comme Abû ‘Imrân el Juwaïnî, Qatâda, Mutarrif ; Khâlid ibn Mi’dân, Abû Nuhaïk, etc.

 

 En commentaire au hadîth d’Abû Huraïra, ibn Yûnas explique : el Muqrî a dit : « Autrement dit, Allah est Voyant et Entendant dans le sens où Il est pourvu de l’ouïe et de la vue. » Abû Dâwûd, pour sa part, fait le commentaire suivant : « Ce hadîth s’inscrit en réfutation au jahmites. »[13] L’Imâm Dârimî (m. 280 h.) s’insurge contre el Mirrîsî ayant accusé les traditionnistes d’avoir comparé Allah à ses créatures, alors que reconnaitre Ses Attributs n’implique nullement de Le faire ressembler aux hommes composés d’organes ; sauf dans l’esprit des négateurs qui démentent les textes, justement, car ils en ont une vision anthropomorphiste.[14] Ils devraient donc ce remettre en question eux-mêmes avant d’accuser les traditionalistes !

 

L’Imâm Tabarî (m. 310 h.) fait remarquer qu’Allah entend les sons, mais cela ne laisse nullement entendre qu’Il a une oreille comme les êtres humains.[15] Abû Nasr el Kullâbâdhî (m. 380 h.) ramène le consensus des anciens sur l’obligation de prendre les textes des Attributs comme l’ouïe et la vue au sens littéral. Sheïkh el ‘Uthaïmîn souligne que les pieux prédécesseurs s’accordaient à l’unanimité à reconnaitre deux Yeux au Seigneur de l’Univers.[16]

 

Ainsi, ce texte met en lumière deux Attributs divins : l’ouïe (ou l’écoute) et la vue. Ils sont puisés des deux Noms : le Voyant et l’Entendant. Les traditionalistes reconnaissent les Noms et Attributs divins contrairement aux sectes égarées qui les interprètent à leur façon (ta-wîl). Ils veulent nous dire que le Coran a recours à un discours imagé (majâz), non que le Très-Haut soit réellement doté de la vue et de l’écoute. En réponse à cette allégation, nous disons que le Messager (r) se chargea lui-même d’enlever toute ambiguïté pouvant régner sur la chose. Il posa en effet ses doigts sur son oreille et son œil pour nous montrer qu’il ne parle pas en métaphore.[17] Le crédo « orthodoxe » impose de reconnaitre littéralement les Noms et Attributs divins, sans les falsifier (tahrîf) ni les renier (ta’tîl) d’une part, et sans les décrire (takyîf) ni les assimiler à la création (tamthîl) d’autre part.[18]

 

La règle des Noms et Attributs divins

 

Sheïkh el Islam ibn Taïmiya établit dans ces ouvrages : La religion musulmane repose sur le principe qu’il faille décrire Allah comme Lui-même s’est décrit dans Son Livre ou comme Ses messagers l’ont décrit sans altérer le sens de Ses Noms et Attributs ou les renier, ni chercher non plus à savoir comment ou à les assimiler. Les musulmans attribuent au Seigneur (I) ce qu’Il s’est attribué à Lui-même, et ils Lui refusent ce qu’Il se refuse à Lui-même. 

 

En cela, ils se conforment aux paroles des prophètes et ils s’interdisent tout discours qui serait contraire aux leurs. Les prophètes ont décrit le Très-Haut avec des Attributs parfaits et ils l’ont « purifié » de tout défaut ou de tout Attribut qui n’exprime pas la perfection. Dans le domaine de ce qu’ils lui attribuent (attributs positifs), ils s’expriment avec détails, mais ils évitent de faire toute ressemblance ; s’ils lui reconnaissent certaines caractéristiques en détail, ils restent concis concernant celles qu’ils Lui renient (dans le domaine des attributs négatifs). Quiconque renie les Attributs qu’Il se reconnaît à Lui-même est un négateur (Mu’attil), et quiconque cherche à le faire ressembler à Ses créatures est un assimilateur[19] (Mummaththil). Le négateur adore le néant tandis que le Mu’attil adore une idole. Ainsi, (Rien ne lui ressemble) va à l’encontre des Mummaththil et (mais Il est Entendant et Voyant) va à l’encontre des négateurs.

Par exemple, les prophètes ont dit qu’Allah était Vivant et ils l’ont « purifié » de la mort, ils disent qu’Il est Savant et ils le purifient en même temps de l’ignorance, etc. Ces règles concernent aussi bien le Coran et la sunna que la Thora et la prophétie en général. Celles-ci font l’unanimité des prophètes et concernent aussi bien les musulmans que les « gens du Livre ».

 

Le crédo traditionaliste dans le domaine des Attributs textuels

 

D’après el Baïhaqî, el Awzâ’î affirme : « Nous et les tabi’îns (les successeurs des Compagnons) sommes nombreux à dire qu’Allah est au-dessus de Son Trône et nous donnons foi aux Attributs rapportés par les textes de la sunna. »[20]

El Walîd ibn Muslim nous fait le témoignage suivant : « j’ai interrogé el Awzâ’î, Sufiân e-Thawrî, Mâlik ibn Anas, et e-Laïth ibn Sa’d au sujet des hadîth qui parlent de la vision d’Allah, le Jour de la Résurrection. Ils m’ont tous répondu qu’il fallait les laisser comme ils sont au sens littéral, sans chercher à faire de description. »[21]

 

Hanbal rapporte la tendance d’Ahmed : « Rien ne Lui ressemble au niveau de Son Essence, comme Il s’est décrit Lui-même. Allah donna un sens général à Ses Attributs. Il définit (hadda) l’un de Ses Attributs qui ne ressemblent à rien d’autre. Ses Attributs ne peuvent se limiter à nos définitions ou ils ne sont pas délimités (ghaïr mahdûda) et Ils nous sont inconnus sauf ce qu’Il nous en décrit.

 

Il dit : Il est Voyant et Entendant sans parler de hadd ni faire d’approximation (taqdîr). Personne ne peut le décrire comme il convient, nous n’allons pas au-delà du Coran et du hadîth.Nous répétons scrupuleusement les Paroles d’Allah et nous le décrivons comme Il se décrit Lui-même sans aller au-delà. Personne ne peut le décrire comme il convient.

 

Nous croyons au Coran en entier ; ses Versets formels et Ses Versets ambigus. Nous ne lui enlevons pas un Attribut sous prétexte qu’il déclenche la colère de certains (traduction approximative ndt.). Les Attributs par lesquels Allah se qualifie, comme Sa Parole, Son Nuzûl(descente au premier ciel), Son entretien en privé avec chacune de Ses créatures le Jour de la Résurrection. Il se reprochera de Son Serviteur et posera sur lui Son Kanaf.[22] Tout cela démontre qu’il sera vu dans l’au-delà.»[23]

 

E-Tamîmî affirme au sujet de la croyance d’Abû ‘Abd Allah : « Allah le Très-Haut a deux mains. Elles correspondent à un Attribut de Son Essence… il est incorrect de dire qu’il s’agit de la Puissance, de la Grâce, ou de la Bonté divine, étant donné que le pluriel de Main au sens propre (yad) est aïdin, et son pluriel au sens figuré est ayâdin. »[24]

 

Pour e-Sâbûnî, ce sont les mu’atazilites et les jahmites qui interprètent les deux Mains, par les deux bienfaits ou les deux forces.[25]

 

Ibn ‘Abd el Barr a des paroles qui vont dans ce sens. Il souligne qu’il existe un consensus sur l’obligation de reconnaitre les Attributs divins conformément aux textes scripturaires de l’Islam et à la langue arabe, sans faire de majâz.[26] Si nous connaissons le sens des mots, nous ignorons la forme qu’ils prennent dans la réalité !

 

L’Imâm ibn Madda établit qu’Allah créa Adam avec de véritables Mains.[27]

 

À suivre…

 

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/

 

 

 

 

 

 



[1] La lune ; 14

[2] Le mont Tûr ; 48

[3] Hûd ; 37

[4] Tâ-Hâ ; 39

[5] La lune ; 14

[6] Rapporté par el Bukhârî (7407).

[7] Rapporté par el Bukhârî (7408).

[8] Les femmes ; 58

[9] Rapporté par Abû Dâwûd (4728), et ibn Hibbân dans son recueil e-sahîh (2565).

[10] Idem.

[11] La lune ; 14

[12] Rapporté par e-Lâlakâî (3/411) avec une chaine narrative qui reste à vérifier.

[13] Voir : el ashâ’ira fî mîzân ahl e-sunna (p. 81-82) de Faïsal el Jâsim.

[14] Radd el Imâm e-dârimî ‘alâ el Mirrîsî (2/866).

[15] E-tabsîr fî ma’âlim e-dîn (141-142).

[16] ‘aqîda ahl e-sunna wa el jamâ’a (p. 12).

[17]Voir: sharh usûl el islâm de Sheïkh el Fawzan.

[18]Voir : usûl e-sunna d’ibn Zamanaïn (p. 60), et ‘aqîda ashâb el hadîth de Sâbûnî (p. 28).

[19] Certains orientalistes traduisent Mumaththil par anthropomorphiste qui signifie d’attribuer une forme humaine ou ce qui est caractéristique à l’être humain au Créateur. En cela, il ne prend pas le terme Mumaththil dans toute son essence qui englobe de faire la ressemblance avec des créatures vivantes ou inertes, autre que les humains.

[20] Rapporté par el Baïhaqî dans el Asmâ wa e-Sifât (2/303), et e-Dhahabî dans el ‘ulû (2/940) ; Sheïkh el Islâm ibn TAïmiya a authentifié sa chaîne narrative dans Bayân talbîs el jahmiya (2/37) et ibn Hajar el ‘Asqalânî juge qu’elle est jaïd (potable) dans Fath el Bârî (13/406).  

[21] Rapporté par el Âjurrî (p. 337), ibn Battâ (3/241), el Baïhaqî dans el asmâ wa e-sifât (p. 569), ibn ‘Abd el Barr dans el istidhkâr (2/513), etc.

[22] Au sens figuré, kanaf ou kunf signifie être sous l’égide ou sous l’aile de… Au sens propre, il signifie, côté, flanc, voire main. Dans ce contexte, selon l’Imam Ahmed, il est à prendre au sens propre, contrairement à ibn el Athîr dans gharîb el hadîth, wa Allah a’lam ! (N. du T.)

[23] Ibn Qudâma impute cette annale à e-sunna d’el Khallâl dans dham e-ta’wîl (p. 21) ;  ibn Taïmiya la rapporte également dans darr e-ta’ârudh (1/254) et bayân talbîs el jahmiya (1/431), ainsi qu’ibn el Qaïyim dans ijtimâ’ el juyûsh el islâmiya (p. 211).

[24] Tabaqât el hanâbila (2/294).

[25] ‘aqîda e-salaf wa ashâb el hadîth de e-Sâbûnî (p. 26).

[26] E-tamhîd (7/145).

[27] E-radda ‘alâ el jahmiya d’ibn Madda (p. 68).

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commentaires

U
<br /> baraka llahufik intreressant c'est la croire en ALLAH,en ce quIl aza wa jalla ses attribué pour lui meme,ce quIl a nié ...quALLAH aza wa jall nous accorde la bonne aquida quIl aza wa jall nous<br /> garde sur al sirata l mustaqim et nous eloigne de shetan et de preferer la raison au qur^an ainsi que la sunna <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> en attandant la suite impatienmment bi ithniLLAH<br />
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M
<br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> wa fi baraka Allah !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Amin !<br /> <br /> <br /> <br />