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20 octobre 2012 6 20 /10 /octobre /2012 17:21

bible light

 

Le paraclet

(Partie 3)

 

D’après le livre : El jawâb e-sahîh li man baddala dîn el Masîh d’ibn Taïmiya.

 

S’il est dit : le Messie a désigné le Paraclet comme l’Esprit de vérité, et l’Esprit Saint, il est dit en réponse : Jean a dit dans les actes des apôtres connu sous le nom de praxis : « Mes bien-aimés, n’ajoutez pas foi à tout esprit, mais distinguez entre les esprits qui viennent de Dieu et les autres. Sachez que tout esprit qui croie à la venue du Messie Jésus dans la chair, provient de Dieu, et tout esprit qui ne croie pas à la venue du Messie (Christ) Jésus dans la chair ne provient pas de Dieu ; il provient plutôt de l’Antéchrist dont vous avez entendu annoncé qu’il vient, et dès maintenant il est dans le monde. »[1] S’il en est ainsi, nous pouvons comprendre que dans leur jargon, l’esprit comprend aussi bien un prophète envoyé parmi les humains, que l’Archange Gabriel l’intermédiaire qui a transmis la révélation à Mohammed (r) ; il est à la fois l’Esprit Saint et l’Esprit de vérité comme le désigne ainsi le Seigneur en ces termes : (Dis : l’Esprit Saint l’a descendu de Ton Seigneur en toute vérité).[2] (L’Esprit Loyal l’a descendu • Dans ton cœur).[3] (Quiconque se fait l’ennemi de Jibrîl… celui-ci l’a descendu dans ton cœur par la permission d’Allah).[4]

 

Cet Esprit en question a fait son apparition avec l’avènement de Mohammed. La parole qu’il a descendu, c’est la révélation transmise à Mohammed. C’est pourquoi, le Seigneur (I) a dit : (Allah élit des messagers parmi les anges et parmi les hommes).[5] Il a élu Jibrîl parmi les anges et Mohammed parmi les hommes. C’est pourquoi, tantôt la Parole d’Allah incarnée par le Coran est affiliée à l’un, tantôt elle est affiliée à l’autre comme le précise le Verset suivant : (Cette Parole provient d’un Noble Messager • Un être fort auprès du Maître du Trône, illustre, obéi, et loyal de surcroît).[6] Ce Messager c’est Jibrîl. Dans l’autre Verset, le Seigneur (I) a dit : (C’est la Parole d’un Noble Messager • Ce n’est pas la parole d’un poète mais vous croyez très peu • Ni la parole d’un sorcier mais vous vous rappelez très peu • C’est une révélation venant du Seigneur de l’univers).[7] Le Messager ici, c’est Mohammed. Le terme Messager a été affilié indépendamment aux deux, étant donné qu’il sous-entend que son auteur a transmis un message de la part de Son Seigneur. Le Verset ne dit pas que cette Parole provient d’un prophète ou d’un ange. Une telle assertion serait plutôt passible d’apostasie comme le Seigneur le souligne à l’encontre d’el Wahîd (el Walîd ibn Mughîra). Allah (I) a également déclaré dans le Coran : (Allah vous a descendu un Rappel • Un Messager qui vous récite les Versets clairs d’Allah afin de sortir les croyants ayant accompli les bonnes œuvres des ténèbres à la lumière).[8] Evidemment, le Messager n’est pas descendu du ciel, mais le Verset remplace le Messager par le Rappel puisqu’il est le porteur de ce Rappel.

 

Or, la liaison entre les émissaires d’Allah qu’ils soient de nature humaine ou angélique, et le Rappel descendu du ciel implique qu’il faille tous les reconnaître. La croyance aux uns incombe nécessairement de croire aux autres. Si le Coran est vérité, par conséquent Jibrîl et Mohammed sont vérités. De la même façon, si Mohammed est vérité, alors Jibrîl et le Coran sont vérités. Enfin, si Jibrîl est vérité, cela implique que Mohammed et le Coran sont vérités.

Ainsi, Allah réuni entre la foi aux anges, aux Livres, et aux Messagers notamment dans le Verset : (Le Messager a cru à la révélation qu’il a reçu ainsi que les croyants. Tous croient en Allah, à Ses anges, à Ses livres, et à Ses Messagers.).[9] Les enseignements de Mohammed, son rappel, et son témoignage proviennent des enseignements du Saint-Esprit, et de son émanation (esprit). Par ailleurs, de nombreux textes évoquent qu’anges et démons s’expriment à travers les paroles des hommes. Entre autre, selon ibn ‘Omar : « Nous disions que la tranquillité (Sakîna) s’exprimait à travers les paroles de ‘Omar. »[10]

Selon l’expression également, certaines personnes dans leur propos ne peuvent être qu’inspirer par les démons. L’homme toutefois s’exprime de lui-même et de son propre gré à l’inverse de la personne envoûtée. Celle-ci n’est pas consciente de ses paroles lorsque le démon parle  à sa place. Ainsi, il est dit : ceci est une parole venant du Messager humain ou encore du Messager angélique.

 

Il est possible de dire également : le Paraclet est l’Esprit de vérité tandis que l’Esprit Saint rend témoignage en ma faveur ; il vous donne et vous rappelle les enseignements, etc. le Paraclet sous-entend à la fois Jibrîl et Mohammed. Les paroles de l’un correspondent aux paroles de l’autre. En syntaxe, on parle de substitut d’implication (Badal el Ishtimâl) comme dans le Verset suivant : (Ils t’interrogent au sujet du mois sacré, le fait d’y faire la guerre. Dis : la guerre y est…).[11] Le mois en question ne correspond pas à la guerre elle-même, néanmoins, lorsqu’il impliquait la guerre l’un était substitué à l’autre.

 

Allah a dit dans ce registre : (Allah vous a descendu un Rappel • Un Messager).[12] Dans cet ordre, le Messager a été substitué par le Rappel qui l’impliquait. Le deuxième élément est donc substitué au premier. Le Messager de nature angélique avait une relation cachée avec le Messager de nature humaine. La révélation lui était ainsi très pénible au moment de la recevoir. D’après el Bukhârî et Muslim, selon ‘Âicha – qu’Allah l‘agrée – : « El Hârith ibn Hishâm a demandé : Cher Messager d’Allah ! Comment te vient la Révélation ?

- Parfois, elle me vient comme le son lourd d’une cloche ou bien m’est-elle encore plus pénible. Lorsqu’elle cesse, j’ai déjà assimilée ses paroles. D’autres fois, l’ange me vient sous la forme d’un homme qui me parle. J’assimile dès lors ses paroles. ‘Âicha a commenté : je l’ai vu recevoir la Révélation certains jours glacials. Lorsqu’elle cessait, on pouvait voir son front dégouliner de sueurs. »[13] La Révélation cesse dans le sens où elle rompt (Fasm) avec la personne intéressée et se sépare lorsqu’elle est une matière souple, à l’exemple du Verset : (Quiconque renie le Tyran (Taghût) et croit en Allah, il s’est alors accroché à un lien solide qui ne rompt pas ; Allah est certes Entendant et Savant).[14] Tandis que Qasm avec un Qaf, concerne plutôt des éléments durs dont la rupture se fait par une cassure (non par une séparation).

 

Ce texte nous informe qu’au moment où l’ange transmet la Révélation, il se met en contact avec le Prophète et l’imprègne. Après quelques instants, il se sépare et se détache de lui. Cette inclusion (implication) et cette séparation se présentent ainsi sous leur forme la plus marquée. Il devient alors pertinent que l’un représente la meilleure forme de substitut qui soit par rapport à l’autre. On peut dire ainsi que le Coran transmis par le Messager Prophète, lui est transmis par Jibrîl qui le transmet d’Allah. Les Evangiles disent que le Père – correspondant à Dieu dans leur langue – a envoyé le Paraclet. Certains passages précisent même : « Moi, je prierai le père : il vous donnera un autre Paraclet qui restera avec vous pour toujours.» Ailleurs, il est dit : « Le Paraclet, l’esprit de vérité que mon père enverra, vous enseignera toute chose. » il est clair qu’Allah va l’envoyer et que Jésus en a fait la demande.

 

Quant aux paroles du Messie : « si, au contraire je pars, je vous l’enverrai. » il faut les prendre dans le sens où il va l’envoyé grâce aux invocations consacrées au Père. Cette demande est comparable à la requête transmise aux autorités d’envoyer un émissaire, de nommer le gouverneur d’une province, ou d’octroyer telle chose à untel. L’auteur de cette requête pourra dire : j’ai envoyé untel, j’ai nommé untel, ou j’ai octroyé à un untel, dans le sens où il en fut la cause. Il faut savoir que si Allah décide de concevoir quelque chose, il met en œuvre les causes matérielles à l’origine de cette chose. Il a prévu entre autre parmi ces causes, les invocations provenant de certains de Ses serviteurs. En exauçant les demandes d’un tel et un tel, Il couvre Ses créatures de Ses bienfaits. Ainsi, Mohammed est le résultat des invocations de l’Ami d’Allah Ibrahim (u), quand il a imploré : (Seigneur ! Envoi-leur un messager issu d’eux qui leur récite Tes Versets, leur apprenne le Livre et la Sagesse, et les élèvent. Tu es certes le Puissant et le Sage).[15] Or, Allah avait déjà décrété de l’envoyer et avait déjà annoncé son nom auparavant. On posa en effet la question suivante au Prophète (r) : « Cher Messager d’Allah ? Quand es-tu devenu prophète ?

- Quand Adam était entre le corps et l’esprit répondit-il. »[16]

Il a dit également : « Il était écrit auprès d’Allah que je fus le sceau des prophètes alors qu’Adam était encore enveloppé de son argile. »[17]

 

Dans cet ordre, le Seigneur a décrété la victoire de Badr avant son déroulement. Pourtant, Mohammed (r) est en partie à l’origine de ce triomphe grâce à son appel au secours à Allah. Les invocations des adorateurs peuvent aussi être la cause de la pluie, etc. il n’est pas impossible que le Messie ait invoqué le Très-Haut d’envoyer Mohammed, après son élévation au ciel ; ses invocations seraient donc à l’origine de l’avènement du dernier des prophètes. Toutefois, Ibrahim a fait cette demande sur terre, c’est pourquoi Allah l’a évoqué, contrairement à ‘Issa qui l’a demandé après être monté au ciel.

 

Traduit par :

Karim ZENTICI

 

 


 



[1] Première  épître de Jean ; 4.1-3

[2] Les abeilles ; 102

[3] Les poètes ; 193-194

[4] La vache ; 97

[5] Le pèlerinage ; 75

[6] L’extinction du soleil ; 20-21

[7] La vérité dévoilée ; 40-43

[8] La répudiation ; 10-11

[9] La vache ; 285

[10] Rapporté par Ahmed 1/106.

[11] La vache ; 217

[12] La répudiation ; 10-11

[13] Rapporté par el Bukhârî 18/1 et Muslim (2333).

[14] La vache ; 257

[15] La vache ; 129

[16] Rapporté par Ahmed 66/4 et e-Tirmîdhî (3688).

[17] Rapporté par Ahmed 127-128/4

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17 octobre 2012 3 17 /10 /octobre /2012 17:33

bible light

 

 

 

Le paraclet

(Partie 2)

 

D’après le livre : El jawâb e-sahîh li man baddala dîn el Masîh d’ibn Taïmiya.

 

L’avènement de Mohammed correspond à l’approche de la fin du monde comme il nous l’apprend lui-même : « Mon avènement est aussi proche de l’Heure que ces deux doigts, en montrant l’index et le majeur. »[1] Lorsqu’il parlait de l’Heure, il élevait la voix. Son visage devenait rouge et il redoublait de colère comme une sentinelle donne l’alerte.[2] Dans cet ordre, il a déclaré : (Je vous suis un avertisseur entre les mains d’un châtiment terrible).[3] Il a dit également : « Je suis l’avertisseur nu. »[4] Il a informé de certains événements futurs qu’aucun prophète n’avait révélés auparavant comme le confirme Jésus à travers ses paroles : « il vous communiquera tout ce qui doit venir. » Avant lui (r), jamais personne parmi les prophètes n’a eu un tel discours. À fortiori, rien de tel n’a pu descendre du ciel pour pénétrer dans le cœur de certains apôtres.

- « Il vous fera connaître tout ce qui vient du père. » il informe qu’il va faire connaître aux hommes toutes les choses concernant le Très-Haut. Cela comprend la connaissance des Noms et Attributs divins, des droits du Seigneur, ce que chacun doit croire Le concernant, et concernant Ses anges, Ses livres, et Ses messagers. De la sorte, ses enseignements englobent tous ce qu’Il mérite. Cette particularité est propre à Mohammed et sa mission comprend les sciences du Livre et de la Sagesse. Evidemment, le savoir descendu aux apôtres n’est pas aussi vaste ; il n’en vaut pas la moitié, ni même le tiers. D’ailleurs, les enseignements du Christ lui-même sont bien plus considérables que les leurs comme les enseignements de Mohammed sont plus considérables que les siens.

 

- « Lorsque viendra le Paraclet que mon père vous enverra, l’Esprit de vérité qui provient du père, il rendra témoignage de moi. Je vous ai dis cela afin que vous croyez en lui et que vous ne doutez pas de lui. »[5] ‘Issa leur a parlé de lui afin qu’ils croient en lui au moment de sa venue et qu’il ne doute pas de lui. Il rendra ainsi témoignage du Christ. Telle est la description de celui que le Messie a annoncé ; il a rendu en effet témoignage de lui comme le confirme le Seigneur : (Et quand ‘Issa fils de Mariam a dit : Ô enfants d’Israël ! Je suis le Messager d’Allah venu à vous ; je confirme la Thora venue avant moi et vous annonce la venue d’un Messager après moi qui s’appelle Ahmed).[6] Cet homme va blâmer le monde à cause de la faute. Personne avant Mohammed (r) n’avait ainsi blâmé l’humanité en raison des péchés qui s’y répand. Il a en effet averti la planète entière, toute catégorie de gens confondue.

 

Il a fait le sermon aux hommes de s’éloigner de la faute qui englobe la mécréante, la perversité, et la désobéissance au Tout-Puissant. Il a condamné tous les païens qu’ils soient arabes, indiens, turcs, etc. il a blâmé les mazdéens qui jouissaient du plus grand empire à son époque. Il a blâmé aussi les détenteurs de l’Ecriture : les Juifs et les chrétiens. Il a déclaré dans un Hadith authentique : « Allah a contemplé les habitants de la terre ; il les a tous répugné, arabes et non arabes, à l’exception des derniers détenteurs du livre. »[7] Il ne s’est pas contenté de prêcher aux hommes les commandements (obligations/interdictions) d’Allah, il les a de surcroît sévèrement condamnés et menacés.     

        

 - Jésus a informé qu’il ne parlait pas de lui-même mais qu’il était guidé dans ses paroles par ce qu’il entendait. Cela signifie en clair qu’il est inspiré dans tous ses propos par la Révélation. Son message, il ne l’a pas appris des gens, ni acquis par simple déduction. Cette particularité est propre à Mohammed (r). En effet, les prophètes avant lui dont ‘Issa fait partie, prenaient leurs enseignements d’autres personnes, en plus de la révélation qu’ils recevaient. Par conséquent, ils avaient une instruction supplémentaire à la révélation. Par contre, Mohammed n’a d’autre discours que celui de la Révélation ; elle est son unique référence. Il lui a été enjoint : (Divulgue les enseignements qui te sont révélés de Ton Seigneur. Si tu ne le fais pas, alors tu n’auras pas rempli ta mission ; Allah te préserve des hommes).[8] Allah lui a garanti de le préserver s’il remplissait sa mission. C’est pourquoi, il a orienté les hommes vers la vérité toute entière. Il a en effet confié certaines choses qu’aucun prophète n’aurait osé divulguer avant lui de peur de se faire tuer, comme il a été dit au sujet du Messie et d’autres.

 

Le Messie a affirmé à son peuple qu’il n’avait pas divulgué tout ce qu’il savait car il n’était pas capable de le supporter. Les prophètes reconnaissaient qu’ils craignaient de dévoiler certaines vérités à leurs différentes communautés ? Quant à Mohammed (r), Allah l’a soutenu comme Il n’a soutenu personne d’autre. Il l’a préservé du mal des hommes de sorte qu’il pouvait leur parler sans crainte. Il l’a doté d’un savoir et d’une éloquence qu’aucun prophète n’a eu avant lui. Le Livre qui lui a été révélé détient certaines clefs des mystères non dévoilés dans aucun autre livre.

 

Allah a aussi aidé sa communauté à supporter le dépôt qui leur a été confié. Par contre, les détenteurs de la Thora étaient livrés à eux-mêmes pour son entretient. Par la suite, ils ont failli à leur responsabilité. Les adeptes du Coran sont différents aussi des détenteurs des Evangiles au sujet desquels Jésus a déclaré : « J’ai encore bien des choses à vous dire mais vous ne pouvez les porter maintenant. »

 

Nul doute que la communauté de Mohammed jouit d’une raison plus mûre, d’une foi plus grande, d’une adhésion et d’un sacrifice plus sincère. Ses membres ont un savoir, une dévotion intérieure, et une foi bien plus considérable. Ils se distinguent également par des actes d’adoration extérieurs bien plus considérables. Allah révèle : (Le Messager a cru à la révélation qu’il a reçu ainsi que les croyants. Tous croient en Allah, à Ses anges, à Ses livres, à Ses Messagers. Nous ne faisons aucune distinction entre Ses Messagers. Ils ont dit : nous avons entendu et nous avons obéi, (nous réclamons) Ton pardon Seigneur ! Car le retour se fera vers toi • Allah n’impose rien à une personne au-dessus de ses forces ; elle a en sa faveur ce qu’elle a acquit et à sa charge ce qu’elle a commis. Seigneur ! Ne nous blâme pas pour nos erreurs et nos oublis, Seigneur ! Ne nous charge pas de fardeaux comme Tu l’as fait pour les peuples avant nous. Seigneur ne nous impose pas de charges que nous ne pouvons supporter, efface nos fautes, pardonne-nous, et fais-nous miséricorde ; Tu es Notre Maître, donne-nous la victoire sur le peuple infidèle).[9] D’après un Hadith certifié dans le recueil e-Sahîh, selon le Prophète (r), le Seigneur a dit : « Je consens ! »[10]

 

 - Selon Jésus, le Paraclet va rendre témoignage en son honneur et va enseigner toute chose aux hommes. Il va rappeler toutes les paroles du Messie. Un témoignage ne peut pertinemment être considéré comme tel s’il n’est pas entendu par autrui. Il ne peut correspondre à des sensations du cœur qu’un nombre restreint d’individus ressent. En dehors de Mohammed (r), personne n’a rendu témoignage du Christ à grande échelle. Il a mis en valeur la mission de ‘Issa et a témoigné de sa véracité. La majeure partie des habitants de la terre a eu écho de ce témoignage. Il atteste de la crédibilité de Jésus et l’innocente des accusations calomnieuses lancées contre lui par les juifs et de la vénération à outrance que les chrétiens lui vouent. Il rend ainsi témoignage de lui en toute vérité. C’est pourquoi, quand e-Najâshî a entendu des Compagnons le témoignage que Mohammed rend de Jésus, il leur a déclaré : « ‘Issa n’a pas ajouté à vos propos la longueur de ce  morceau de bois. » Allah a assigné à la nation de Mohammed le rôle de témoin à l’encontre de l’humanité ; ils témoignent contre les hommes en vertu de la vérité qui leur a été enseigné.

Ils sont ainsi une communauté médiane et juste. Ainsi, elle n’entérine pas le faux. Ses membres sont des témoins probes contrairement aux injustes qui dans leur témoignage rajoutent ou taisent certains propos à l’instar des Juifs et des chrétiens au sujet du Messie.

 

- Si le Paraclet signifie le Loueur, le Loué, la Louange, ou le Consolateur, alors ce surnom convient tout à fait à Mohammed (r). Lui et sa communauté en effet, louent énormément le Seigneur ; ils Le louent dans toutes les situations. Le Prophète (r) lui-même détient l’étendard des louanges ; il les prononce au début de ses sermons et au début de ses prières. Il mérite ainsi de se faire qualifié de loué en sachant que le salaire des œuvres est de même nature que les œuvres elles-mêmes. Ainsi, il porte le nom de Mohammed et d’Ahmed. Quant à Mohammed (le loué), il est sur la même racine que Mokarram (l’honoré), Mo’adhdham (l’encensé), ou que Moqaddis (le saint). Sous une forme accentuée, ce terme signifie que son auteur est comblé de louanges toutes méritées. Comme il louait énormément son Seigneur, il méritait d’être loué. Dans un vers, Hassân ibn thâbit a dit :

 

Il a extrait son nom du Sien pour l’honorer     

L’un loué sur Son Trône, l’autre est Mohammed (le loué)                    

 

Quant à Ahmed, c’est un adjectif au superlatif. Autrement dit, son auteur mérite mieux de recevoir les plus amples louanges qu’un autre. On dit qu’untel est mieux loué qu’untel, c’est-à-dire qu’il est plus en droit de se voir louer. Il y a donc un rapport préférentiel entre Ahmed et autrui sur la façon d’être loué. Le terme Mohammed implique une distinction quantitative, tandis que le terme Ahmed implique une distinction qualitative (sur la manière).

 

Pour certains savants, Ahmed signifie faire plus de louange qu’un autre. Il prend ainsi le sens de grand loueur et de loué. Si certains ont choisi de traduire Paraclet dans leur langue, par louange, comme nous l’avons déjà vu, cela correspond tout à fait au Verset du Coran : (et vous annonce la venue d’un Messager après moi qui s’appelle Ahmed).[11]

 

Les savants ont dit : nul doute pour  eux, que ce vocable est dérivé des louanges, comme il est dit dans notre langue : Dhârib (frappeur) et Madhrûb (frappé). Quant au consolateur, jamais un prophète n’a été plus au côté des adeptes de l’Unicité d’Allah et de la foi que Mohammed. Il est à plus même que quiconque de se voir attribuer un tel surnom.

Le sauveur est aussi l’un de ses attributs. Le Messie est certes le premier sauveur comme le mentionnent les Evangiles. Il est connu chez les chrétiens pour être le sauveur. Par conséquent, il est le premier Paraclet ; celui-ci annonce un autre Paraclet après lui en ces termes : « moi, je prierai le père : il vous donnera un autre Paraclet qui restera avec vous pour toujours.» [12]Il annonce ainsi un deuxième sauveur qui restera pour toujours avec les hommes.

Le Messie est donc le premier sauveur.  Or, personne n’a qualifié de sauveur les insufflations du cœur. Il convient d’expliquer les paroles du Messie uniquement par les sens contenus dans sa langue originelle avec laquelle il s’est adressé aux hommes. D’ailleurs, cela concerne n’importe quel autre prophète ou plutôt toute être doué de parole. Le Messie a informé que ce deuxième sauveur va rester avec les hommes pour toujours. Mohammed, dont la Législation ne sera jamais abrogée jusqu’à la fin des temps, est cet homme.

 

- Dans l’Evangile, celle de Jean, le Messie a déclaré : « Le prince de ce monde va venir, et je n’ai aucune autorité. »[13]  Le prince (Arkûn) signifie dans leur langue la personne noble. Les princes sont donc les notables. Les Juifs accusaient le Messie de façon mensongère d’être secondé par le Prince des démons. « Le prince de ce monde » c’est le chef, le maître, le grand de la terre. S’il a annoncé sa venue prochaine, il ne pouvait parler de lui-même ou d’un autre semblable à lui. Après le Messie, personne n’a gouverné le monde en dehors de Mohammed ; cela correspond tout à fait à l’annonce du Messie. On demanda au Prophète (r) : « Comment a eu lieu le début de ta mission  ?

- Par les invocations de mon ancêtre ’Ibrahim, l’annonce de ‘Issa, et la vision de ma mère ; elle a vu au moment de me mettre au monde, un lumière émanant d’elle qui a illuminé les palais du Shâm. »[14]

      

En gros, il est connu à l’unanimité des hommes que personne au cours de sa vie et après sa mort, n’a gouverné le monde intérieur et extérieur, n’a dominé les cœurs et les êtres, ne fut obéi en public et en secret, dans tous les coins de la terre, dans les meilleures régions de l’Est et de l’Ouest, en dehors de Mohammed. L’obéissance à un roi se fait en public non en privé, et au cours de sa vie non après sa mort. Les religieux ne cherchent nullement à travers son obéissance, la récompense d’Allah dans l’autre monde, ils ne sont pas motivés non plus par la crainte de Son châtiment dans l’Au-delà, contrairement à l’obéissance aux prophètes. Mohammed (r) a mis en évidence la religion des prophètes précédents. Il a confirmé leur prophétie et leur a rendu hommage. Grâce à Mohammed, des nations entières ont cru à des prophètes et envoyés comme Moussa, le Messie, et d’autres. Sans lui, elles n’auraient jamais cru en eux. Si les gens du Livre en connaissaient certains, ils étaient toutefois divisés à leur sujet, comme ils le sont au sujet de ‘Issa. Ils savent pertinemment que certains disaient du mal de Dâwûd, de Sulaïmân, et d’autres.

 

- Il leur a cité un certain nombre d’envoyés dont ils n’avaient jamais entendu parler auparavant, à l’exemple de Hûd, Sâlih, Shu’aïb, etc. Mohammed (r) a notamment certifié la prophétie du Messie attestant qu’il est le Prince du monde. Il a déclaré en effet : « Sans prétention, je suis le maître des fils d’Adam ; Adam et sa descendance sont sous ma bannière (le Jour de la Résurrection) ; Je serais l’orateur des prophètes lorsqu’ils vont venir, et l’Imam des prophètes lorsqu’ils vont se rassembler. »[15] Il détient la bannière des louanges et la Place d’Honneur (louée) qui lui sera enviée la Jour de la Résurrection par les premières et les dernières générations. Il est véritablement le maître du monde conformément aux paroles du Messie : « Il est le Prince de ce monde » Il est le Prince des dernières générations ici-bas et dans l’au-delà comme il est le Prince des premières générations ici-bas et dans l’au-delà.

« Le prince de ce monde va venir, et je n’ai aucune autorité. » Cette phrase comprend les deux grands principes : l’affirmation de la prophétie et l’affirmation de l’Unicité. L’ordre des choses appartient en effet à Allah. Telle est l’attestation de foi : Il n’y a de Dieu (digne d’être adoré) en dehors d’Allah et Mohammed est le Messager d’Allah.

« Je n’ai aucune autorité. » Il dénie toute affiliation divine que les chrétiens lui ont attribuée. Cette négation est valable pour toute la création. Allah (I)  révèle en effet au sujet de Mohammed : (Tu ne peux intervenir en rien dans l’Ordre d’Allah).[16] (Dis : je ne prétends pas vous avoir les richesses d’Allah, et de connaître l’inconnu ; je ne vous dis pas non plus que je suis un ange, je me contente de suivre la révélation que je reçois).[17] (Dis : je n’ai pas le pouvoir de vous refouler un mal ou de vous fournir un bien. • Dis : personne ne peut me préserver d’Allah et je ne peux trouver aucun refuge en dehors du sien • Il m’appartient uniquement de divulguer la Parole d’Allah et de Son Message, mais quiconque désobéit à Allah et à Son Messager, ira dans le feu de la Géhenne où il demeurera à jamais).[18] (Dis : je n’ai le pouvoir ni de me refouler un mal ni de me fournir un bien sauf si ce n’est par la volonté d’Allah).[19]

 

- La prophétie d’Ésaïe désigne Mohammed comme le Prince de la paix. La paix (Silm) et le salut (Salâm) correspondent à l’Islam. Il est le Maître de la religion musulmane. Nul doute que tous les prophètes ont transmis l’Islam à leurs peuples. Cependant, cette religion sous son nom n’a pas été connue et répandue comme elle l’a été avec l’avènement de Mohammed ; le Prince de l’Islam rassemble tout le bien possible et toutes les vertus parallèlement à Satan qui est le Prince du Mal. Allah révèle au sujet de Nûh : (Ô peuple ! Si ma présence parmi vous et le rappel des signes d’Allah vous sont pénibles, alors je m’en remets entièrement à Allah ; rassemblez vos associés et vos forces, mais que votre dessein ne vous soit pas ensuite obscur. Puis, finissez-en avec moi et surtout n’hésitez pas • Si vous vous détournez, je ne vous demande aucun salaire, mon salaire provient d’Allah et j’ai reçu l’ordre de Lui être soumis).[20]h est le premier Messager envoyé sur terre ; Allah a mentionné qu’il a reçu l’ordre d’être soumis (muslim : musulman). Les sorciers du Pharaon également se sont exclamé, après lui avoir annoncé leur conversion, lorsque ce dernier a projeté de les exécuter : (Seigneur ! Arme-nous de patience et fais-nous mourir musulman).[21] Il a dit en outre : (Nous avons révélé la Thora où il y a direction et lumière. Soumis, les Prophètes se référaient à sa Loi pour l’appliquer aux adeptes du judaïsme).[22] (Et lorsque nous avons révélé aux apôtres : croyez en Moi et à Mes Messagers. Ils ont dit : Nous avons cru, témoigne alors que nous sommes soumis).[23] Le Seigneur a dit notamment au sujet d’Ibrahim : (Personne ne se détourne de la confession d’Ibrahim si ce n’est les insensés, Nous l’avons élu ici-bas et il compte dans l’au-delà parmi les vertueux • Lorsque Son Seigneur lui dit : soumet-toi. Il dit : je me soumet au Seigneur de l’univers • Ibrahim l’a recommandé à ses fils, ainsi que Ya’qûb : Mes fils ! Allah a élu votre religion, alors restez soumis (musulmans) jusqu’à la mort).[24] (Moussa a dit à son peuple : si vous croyez vraiment en Allah alors placez votre confiance en lui, si vous êtes musulmans).[25] La reine Balqîs a dit : (Seigneur ! J’ai commis une injustice envers moi-même et je me suis soumise avec Suleïmân à Allah le Seigneur de l’univers).[26]   

 

Traduit par :

Karim ZENTICI

 

 



[1] Rapporté par el Bukhârî 190/7 et Muslim 4/2268-2269.

[2] Rapporté par e-Nasâî 3/188-189.

[3] Saba ; 46

[4] Rapporté par el Bukhârî (6382). Un homme a averti son peuple du haut d’une montagne de l’approche imminente d’une armée. Il a dû se déshabiller pour donner plus de crédit à son information, et leur faire prendre conscience du danger. Les arabes prennent en exemple cette anecdote pour exprimer la véracité et la gravité des propos d’une personne.

[5] Jean ; 15.26-27

[6] Les rangs ; 6

[7] Rapporté par Muslim (2865).

[8] Le Repas Céleste ; 67

[9] La vache ; 285-286

[10] Rapporté par Muslim (126).

[11] Les rangs ; 6

[12] Voir : Jean ; 14.15-19

[13] Jean ; 14.30

[14] Rapporté par Ahmed 262/5.

[15] Rapporté en partie par e-Tirmîdhî (3615).

[16] La famille de ‘Imrân ; 128

[17] Le bétail ; 5

[18] Les Djins ; 21-23

[19] El A’râf ; 188

[20] Yunâs ; 71-72

[21] El ‘A’râf ; 126

[22] Le Repas Céleste ; 44

[23] Le Repas Céleste ; 111

[24] La vache ; 130-132

[25] Yûnâs ; 84

[26] Les fourmis ; 44

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16 octobre 2012 2 16 /10 /octobre /2012 17:28

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Le paraclet

(Partie 1)

 

D’après le livre : El jawâb e-sahîh li man baddala dîn el Masîh d’ibn Taïmiya.

 

Les savants ont dit : Jean l’évangéliste a dit : Jésus le Messie a déclaré dans le quinzième chapitre : « Le Paraclet, l’esprit de vérité que mon père enverra, vous enseignera toute chose. »[1] D’après l’apôtre Jean également, Jésus a déclaré à ses apôtres : « Si vous m’aimez, alors appliquez mes commandements ; moi, je prierai le père : il vous donnera un autre Paraclet qui restera avec vous pour toujours. C’est lui l’Esprit de vérité, celui que le monde est incapable d’accueillir (de tuer selon la version de l’auteur ; ce qui vraisemblablement est une erreur ndt. d’inscription) car il ne le connaît pas. Je ne vous laisserais pas orphelin, car je viendrai à vous bientôt. » [2]

Jean a dit : « Si quelqu’un m’aime, il observera ma parole, et mon Père l’aimera : il viendra à lui et établira chez lui sa demeure. Je vous dis cette parole, car je suis présent avec vous. Le Paraclet, l’Esprit de vérité (Saint selon la version de l’auteur ; ce qui vraisemblablement est une erreur ndt.) que mon père enverra, vous enseignera toute chose et vous fera ressouvenir de tout ce que j’ai dit. Je vous donne (ou vous laisse) mon salut. Que votre cœur cesse de se troubler ou de craindre. Je m’en vais et je reviendrais vers vous. Si vous m’aimiez, vous vous réjouirez de ce que je vais au père. Si vous vous attachez à ma parole et si ma parole s’attache à vous, alors vous aurez ce que vous voulez. C’est avec cela que mon père a (ou est) loué. »[3]

Il a dit également : « Lorsque viendra le Paraclet que mon père vous enverra, l’Esprit de vérité qui provient du père. Il rendra témoignage de moi. Je vous ai dit cela afin que vous croyez en moi et que vous ne doutez pas de lui.»[4] Il a dit également : « C’est votre avantage que je m’en aille ; en effet, si je ne pars pas, le Paraclet ne viendra pas à vous ; si, au contraire je pars, je vous l’enverrai. Quand il viendra, il blâmera le monde en raison de la faute. J’ai encore bien des choses à vous dire, mais vous ne pouvez les porter maintenant, mais viendra l’Esprit de vérité, il vous fera accéder à la vérité toute entière. Car il ne parlera pas de son propre chef, mais il dira ce qu’il entendra et il vous communiquera tout ce qui doit venir. Il vous fera connaître tout ce qui vient du père. »[5] Jean l’Apôtre a dit : Jésus a dit : « Le prince de ce monde vient et je n’ai aucune autorité. »[6]

 

Mathieu l’Apôtre a dit : Jésus a déclaré : « N’ont-ils pas lu dans les Écritures : la pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs, c’est elle qui est devenue la pierre angulaire ; c’est là l’œuvre du Seigneur : Quelle merveille à nos yeux. Aussi, je vous le déclare : le Royaume de Dieu vous sera enlevé, et il sera donné à un peuple qui en mangera (ou produira) les fruits. Celui qui tombera sur cette pierre s’épanouira, et celui sur qui elle tombera elle le fera disparaître. »[7]

Jean le disciple a dit dans les Épîtres des Apôtres que l’on appelle Praxis : « Mes bien-aimés, n’ajoutez pas foi à tout esprit, mais distinguez entre les esprits qui viennent de Dieu et les autres. Sachez que tout esprit qui croit à la venue du Messie Jésus dans la chair, provient de Dieu, et tout esprit qui ne croit pas à la venue du Messie (Christ) Jésus dans la chair ne provient pas de Dieu ; il provient plutôt de l’Antéchrist dont vous avez entendu annoncer qu’il vient, et dès maintenant il est dans le monde. »[8]

 

Sham’ûn e-Safâ (Simon-Pierre) le chef des Apôtres dans le livre Praxis a dit : « C’est le moment, en effet, où le jugement commence par la maison de Dieu. »[9]

 

L’auteur a dit : dans leur langue, il y a plusieurs explications possibles du terme Paraclet. Parmi les hypothèses, il y a le grand loueur, le loué, le consolateur, la louange qui est l’explication retenue par certaines tendances. Ils assument que les preuves étymologiques viennent appuyer cette opinion. Ils prennent comme argument les paroles de Yûsha’ disant : « Quiconque œuvre en bien peut espérer un bon paraclet. » C'est-à-dire : une bonne louange. Ils s’inspirent également de l’expression en usage dans leur relation : Fâraqlit (Paraclet) et Fâraqliten, et ce qui est au-dessus de tout ; autrement dit : les louanges. En outre, comme il est dit chez nous : main et faveur.

D’autres optent pour le Sauveur en affirmant que ce vocable d’origine syriaque, signifie le sauveur. Ils avancent qu’il est dérivé du terme : Râwif en arabe qui veut dire Fârûq en syriaque, qui serait devenu Fâriq. Lit est ainsi un préfixe. Il correspondrait à dire en arabe : un homme lui (Rajoul Houwa) une pierre elle (Hadjar Hiya), une pleine lune elle, un mâle lui. Dans cet ordre, en syriaque on appose le préfixe Lit. L’autre tendance soutient que Paraclet veut dire le consolateur en grec.

 

Il est possible de réfuter ces deux opinions, en disant que le Messie ne parlait ni le syriaque ni le grec, mais il parlait l’hébreu. En réponse, il convient de dire que sa langue originelle était certes l’hébreu ; cependant, ses paroles furent traduites dans d’autres langues. L’un des Évangiles fut retranscrit en grec, une autre fut traduite en Romain, et une troisième est restée dans sa version en hébreu. La plupart des chrétiens penchent vers : le sauveur. Le Messie lui-même est désigné comme tel. Dans les Évangiles qu’ils ont entre les mains, il a déclaré : « Je ne suis pas venu juger (embellir chez l’auteur ndt.) le monde, je suis venu sauver le monde. »[10] Les chrétiens disent notamment dans leur prière : un sauveur nous est né.

 

Les opinions le concernant divergent chez les chrétiens. Certains affirment qu’il correspond à un esprit descendu sur les Apôtres. Certains peuvent avancer que des langues de feu sont descendues du ciel sur les disciples ; elles ont fait des miracles et des choses extraordinaires. C’est pourquoi, selon certains spécialistes en religion chrétienne, aucun d’eux n’est capable d’être précis sur la venue de ce Paraclet que pourtant ils attendent. Pour certains, il serait le Messie en personne ; il serait néanmoins revenu quarante jours après sa crucifixion et se serait dressé sur sa tombe. Or, il est erroné de l’interpréter par l’esprit et il est encore plus erroné de l’interpréter par le Messie et cela, pour plusieurs raisons :

                          

-  L’Esprit Saint n’a pas cessé de descendre sur les prophètes et les vertueux avant et après l’avènement du Messie comme s’accordent unanimement à le dire les détenteurs des Écritures. Il ne se particularise pas pour avoir de tels attributs. Allah (I) révèle : (Tu ne peux trouver un peuple qui croit en Allah et au Jour dernier, avoir de l’affection pour ceux qui s’opposent à Allah et à Son Messager, quand bien même ils seraient leurs pères, leurs enfants, leurs frères, ou leurs proches. Ceux-là Allah a imprimé la foi dans leur cœur et les a soutenu par un esprit venant de Lui).[11] Lorsque Hassân ibn Thâbit s’est (de ses vers) attaqué aux païens, le Prophète (r) a invoqué : « Ô Allah ! Soutiens-le par l’Esprit Saint. » Il lui a dit : « L’Esprit Saint sera avec toi tant que tu défendras le Prophète d’Allah. »

Ainsi, l’Esprit n’a été par aucun d’eux, surnommé le Paraclet. Cela prouve que le Paraclet est bien autre chose. Par ailleurs, les prophètes et les vertueux ont toujours été soutenus par l’Esprit tandis que le Messie a annoncé un événement très important qui surviendra après lui ; il sera bien plus important que cela.

 

- Le Paraclet a été décrit par des attributs qui ne conviennent pas à l’Esprit. Ils conviennent plutôt à un homme comme le Christ qui viendra après lui, comme il l’a dit lui-même : « Si vous m’aimez, alors appliquez mes commandements ; moi, je prierai le père : il vous donnera un autre Paraclet qui restera avec vous pour toujours.»[12]Un autre Paraclet signifie qu’il en existe un premier venu avant lui. De son vivant, Il n’y avait personne d’autre au milieu des hommes que le Christ, et aucun esprit ne leur est venu. Par conséquent, un homme comme lui viendra après lui et son avènement ne sera pas un fait habituel.

 

- « qui restera avec vous pour toujours» cette caractéristique est constante et durable jusqu’à la fin des temps. Comme pertinemment cette constance ne fait pas allusion à son corps – elle concerne uniquement sa loi – il devient évident que la religion et la loi du premier Paraclet ne va pas perdurer jusqu’à la fin des temps. Cela démontre que la législation du second ne sera jamais abrogée contrairement à celle du premier. Cela correspond tout à fait à Mohammed (r).

 

- Il a informé que ce Paraclet dont il a fait la description, rendra témoignage de lui, et va apprendre toute chose aux hommes. Il va rappeler les paroles du Christ et va blâmer le monde, l’auteur du péché. Il a dit en effet : « Le Paraclet, l’esprit de vérité que mon père enverra, vous enseignera toute chose et vous fera ressouvenir de tout ce que j’ai dit.»[13] Il a dit également : « Lorsque viendra le Paraclet que mon père vous enverra, l’Esprit de vérité qui provient du père, il rendra témoignage de moi. Je vous ai dit cela afin que vous croyez en lui et que vous ne doutez pas de lui. »[14] Il a dit également : « C’est de votre avantage que je m’en aille ; en effet, si je ne pars pas, le Paraclet ne viendra pas à vous ; si, au contraire je pars, je vous l’enverrai. Quand il viendra, il blâmera le monde en raison de la faute. J’ai encore bien des choses à vous dire, mais vous ne pouvez les porter maintenant, mais viendra l’Esprit de vérité, il vous fera accéder à la vérité toute entière. Car il ne parlera pas de son propre chef, mais il dira ce qu’il entendra et il vous communiquera tout ce qui doit venir. Il vous fera connaître tout ce qui vient du père. »[15]

 

Tous ces attributs évoqués par le Messie ne peuvent correspondre à une chose insufflée dans le cœur de certaines personnes et que l’on ne peut ni voir ni entendre. Ils concernent quelqu’un que l’on voit physiquement et dont on entend les paroles. Il va ainsi rendre témoignage du Messie, va enseigner toute chose aux hommes, va remémorer les paroles du Messie, va blâmer le monde à cause des péchés ; il va les orienter vers la vérité toute entière. Il ne parlera pas de lui-même, il se contentera de répéter les paroles qu’il aura entendues. Il informera les hommes de toutes les choses à venir, et il va les renseigner sur tout ce qui concerne le Seigneur de l’univers.

 

Cela ne peut être le fait d’un ange que personne ne voit ; cela ne peut être non plus une direction ou un signe insufflé dans le cœur de certaines gens. Ce ne peut être qu’un homme dont le destin est illustre. Il aura la particularité d’informer les hommes de ce qu’il aura entendu. C’est donc un humain envoyé par Allah et dont le rang est plus élevé que celui du Christ. Il sera capable de faire, selon le Messie, ce dont lui-même n’était pas en mesure de faire. Il aura un savoir que Jésus n’a pas. Il informera des choses à venir et de tout ce dont le Seigneur mérite (ce qui le concerne), comme le dit la Bible : « J’ai encore bien des choses à vous dire, mais vous ne pouvez les porter maintenant, mais viendra l’Esprit de vérité, il vous fera accéder à la vérité toute entière. Car il ne parlera pas de son propre chef, mais il dira ce qu’il entendra et il vous communiquera tout ce qui doit venir. Il vous fera connaître tout ce qui vient du père. »[16] Cette description ne peut que correspondre à Mohammed (r). Les informations qu’il détient en effet concernant Dieu, Ses Attributs, Ses anges, Son royaume, la promesse du Paradis pour Ses élus, et l’Enfer pourvu à Ses ennemis ; ne peut être assimilé en détail par bon nombre d’esprit.

 

C’est pourquoi, comme l’affirme ‘Ali (t) : « Parlez aux gens en fonction de leur entendement, et évitez les discours qu’ils ne peuvent appréhender ; voudriez-vous ainsi qu’ils démentent Allah et Son Messager ? »[17] Ibn Mas’ûd a dit également : « Si quelqu’un parle à des gens de choses que leur esprit ne peut appréhender, son discours va forcément perturber certains d’entre eux.»[18] Quelqu’un interrogea ibn ‘Abbâs au sujet du Verset : (Il a créé sept cieux et autant de terres, et Son Ordre descend entre eux).[19] « Qui te garantit répondit-il, que si je t’informe de son exégèse, tu ne vas pas renier. En démentir le sens, c’est une façon de renier. »[20]

 

Le Messie a informé ainsi : « J’ai encore bien des choses à vous dire, mais vous ne pouvez les porter maintenant. » À la fois il dit vrai et à la fois il n’est pas démenti dans ses informations. Ainsi, les Attributs d’Allah ne figurent pas dans les Évangiles ; Son royaume n’y est pas décrit ni le Jour de la Résurrection si ce n’est de façon superficielle. La Thora également ne décrit qu’en surface le Jour de la Résurrection bien que Moussa ait préparé le terrain à ‘Issa. Malgré cela, ‘Issa a confié à ses adeptes : « J’ai encore bien des choses à vous dire mais vous ne pouvez les porter maintenant. » Il a dit tout de suite après : « mais viendra l’Esprit de vérité, il vous fera accéder à la vérité toute entière. » Plus loin, il a dit : « il vous communiquera tout ce qui doit venir. Il vous fera connaître tout ce qui vient du père. »

 

Le Paraclet fera ainsi des choses en dehors des compétences du Messie. Mohammed (r) a orienté l’humanité vers la vérité toute entière de sorte que le Seigneur a parachevé la religion par son intermédiaire, et a parfait aux hommes de Sa Miséricorde.

 

C'est pourquoi il est le sceau des prophètes. Personne ne peut ramener un nouvel enseignement en dehors du sien. Il a informé de tous les évènements précurseurs à l’Apocalypse, de la Résurrection, du Jugement, du Pont jeté au-dessus de la Géhenne, des œuvres des hommes pesées sur la Balance, de l’Enfer et de ses différents châtiments. Le Coran se caractérise pour décrire en détail les événements de la vie future, le Paradis, l’Enfer. Tous ces détails ne s’avèrent pas dans la Thora ni dans les Évangiles, conformément à la prophétie de Jésus : « il vous communiquera tout ce qui doit venir. »

  

 

Traduit par :

Karim ZENTICI

 

 



[1] Jean ; 14.26

[2] Voir Jean ; 14.15-19

[3] Jean ; 14.23-29. La version actuelle offre un passage que l’auteur n’a pas évoqué ici et dans lequel Jésus a dit : « Je vous ai parlé dès maintenant avant l’avènement, afin que, lorsqu’il arrivera, vous croyiez, car le prince de ce monde vient. Certes il n’a en moi aucune prise ; mais de la sorte, le monde saura que j’aime mon père et que j’agis conformément à ce que mon père m’a prescrit. Levez-vous partons d’ici ! » Jean ; 14.29-31

[4] Jean ; 15.26-27

[5] Jean ; 16.7-14

[6] Jean ; 14.30 Selon la version actuelle : « Certes, il n’a en moi aucune prise »

[7] Mathieu ; 21.42-44

[8] Première Épître de Jean ; 4.1-3

[9] Première Épître de Pierre ; 4.17

[10] Jean ; 47.12

[11] La polémique ; 22

[12] Voir : Jean ; 14.15-19

[13] Jean ; 14.23-29.

[14] Jean ; 15.26-27

[15] Jean ; 16.7-14

[16] Jean ; 16.7-14

[17] Rapporté par el Bukhârî en suspens. Voir Fath el Bârî (225/1).

[18] Rapporté par Muslim (5).

[19] La répudiation ; 12

[20] Rapporté par ibn Jarîr dans Jâmi’ el Bayân 153/27.

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15 octobre 2012 1 15 /10 /octobre /2012 17:36

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Mohammed ne peut être un imposteur !

 

[En parlant du Coran] Allah (I) a informé que : (L’Esprit Loyal l’a descendu).[1] Dans un autre Verset, Il a dit : (Dis : l’Esprit Saints l’a descendu de Ton Seigneur en toute vérité).[2] Il a affirmé ailleurs : (Dis : Quiconque se fait l’ennemi de Jibril, celui-ci l’a descendu dans ton cœur par la permission d’Allah).[3] (Cette Parole provient d’un Noble Messager • un être fort auprès du Maître du Trône, illustre, obéi, et loyal de surcroît • Votre ami n’est pas fou • Il l’a vu clairement à l’horizon • Il n’est pas suspect (ou avare) concernant les mystères cette parole ne provient pas non plus d’un démon lapidé Où allez-vous ? Ce n’est qu’un Rappel pour l’humanité pour celui d’entre vous qui veut le droit chemin).[4] (Allah élit des messagers parmi les anges et parmi les hommes).[5]

 

C’est donc une Parole provenant d’un Messager élu parmi les anges qu’il a descendu sur un Messager élu parmi les hommes. Allah dit : (C’est la Parole d’un Noble Messager • Ce n’est pas la parole d’un poète mais vous croyez très peu • Ni la parole d’un sorcier mais vous vous rappelez très peu • C’est une révélation venant du Seigneur de l’univers • S’il avait inventé sur nous quelques fables • Nous l’aurions attrapé par la main droite • Puis, Nous lui aurions coupé l’aorte • Aucun parmi vous ne pourrait dès lors l’en empêcher • C’est un Rappel pour les gens pieux • Nous savons très bien que certains d’entre vous n’y croient pas • C’est pourtant une source de profond regret pour les infidèles • C’est la vérité certaine • Alors glorifie le Nom de Ton Seigneur Illustre).[6]

 

Il a ainsi purifié (dans le sens d’exempté) l’ange d’être un démon comme il a purifié l’homme d’être un poète ou un sorcier. Pour l’appuyer, Il s’est inspiré de l’argument suivant : (Ce ne sont pas les démons qui l’ont descendus • Il ne leur appartenait pas de le faire et ils ne le pouvait pas • Il leur est empêché de l’entendre).[7] Il ne leur convient pas de le révéler ; on leur a interdit de le faire, ils en sont d’ailleurs incapables. Ils ne le veulent pas car se serait contraire à leurs ambitions, et s’ils le voulaient ils ne le pourraient nullement, d’ailleurs ils échouaient dans leur entreprise. Il leur est empêché d’écouter ce qui se passe dans la Haute Assemblée (el Mala el A’la).

Il leur est empêché d’écouter une telle parole par les gardiens du ciel grâce à un ‘’bouclier’’ de météores (étoiles filantes) comme le dévoile le Seigneur au sujet des djins : (Nous avons tâté le ciel et nous l’avons trouvé envahit de gardiens sévères et de météores).[8]

Les gens l’ont vu de leurs propres yeux. Ils ont assisté comme on leur avait informé à une pluie incessante d’étoiles filantes pour repousser les incursions des démons dont l’écoute n’a jamais pu atteindre la Haute Assemblée. Les témoins oculaires infidèles ont assisté à une lapidation anormale de météores dans le ciel. Cette recrudescence d’étoiles filantes s’explique par l’apparition d’un phénomène extraordinaire. Seul une nouvelle prophétie explique un tel phénomène jamais connu avant ce jour. Jamais un prophète avant Mohammed n’avait reçu la révélation par à-coups. Moussa (u) a reçu la Thora écrite en un bloc et non par fragment comme pour le Coran, elle lui a été déposé dans son aspect originel ; le ciel n’avait pas besoin de gardiens contre des intrus qui voudraient écouter à la dérobée. Les Psaumes dépendent de la Législation de la Thora, tout comme l’Evangile ; celle-ci est dans la continuité du Livre de Moïse.

Seul le Coran et la Thora ont la particularité d’être autonomes comme nous l’apprend le Seigneur (I) : (Dis : Présentez-moi alors un livre plus éclairé que ces deux-là afin que je le suive, si vous êtes vraiment sincères).[9] C’est pourquoi, Allah cite souvent ensemble le Coran et la Thora, comme dans le Verset suivant : (Ils n’ont pas estimé Allah à sa juste valeur lorsqu’ils ont dit : Allah n’a rien révélé à personne. Dis : Qui donc a révélé le Livre que détenait Moussa ? Il est lumière et direction pour les hommes)jusqu’à : (Voici un Livre que Nous avons descendu bénit, et confirmant le Livre avant lui).[10] 

 

Il a dit également : (Ou bien celui que Son Seigneur a éclairé d’une preuve qu’un témoin venant de Lui récite. Auparavant, il y avait le Livre de Moussa éminent et Miséricorde ; ceux-là croient en lui. Mais quiconque mécroit en Lui parmi les coalisésl’enfer sera son rendez-vous).[11] Sa’id ibn Jûbeïr a dit : « Les coalisés représentent toutes les confessions. »[12] Cet exégèse est conforme aux paroles du Prophètes (r) soulignant : « Quiconque dans cette communauté, qu’il soit Juif ou Chrétien, entend parler de moi et ne croit pas à ma mission avant de mourir, fera parti des gens du Feu. »[13] Il a ensuite récité le Verset : (Mais quiconque mécroit en Lui parmi les coalisés l’enfer sera son rendez-vous).

 

Les Djinns ont déclaré : (Nous avons entendu un Livre descendu après Moussa).[14] Lorsque Najashi  a écouté le Coran, il a commenté : « Ces enseignements et ceux de Moussa  sortent de la même brèche. »[15]

 

Par ailleurs, il était connu que les devins prenaient leurs informations des démons qu’ils dérobaient dans le ciel. Quand les gens ont vu que le ciel fut plus sévèrement gardé que d’habitude, ils ont compris qu’il fut empêché aux démons d’écouter ; les Djinns comme nous l’avons vu ont aussi fait le même constat à travers leur dire : (Nous avons tâté le ciel et nous l’avons trouvé envahit de gardiens sévères et de météores Nous prenions bien position auparavant pour écouter, mais quiconque veut écouter désormais est confronté à un météore aux aguets).[16]

 

Selon une succession d’annales, à l’avènement de Mohammed, il y a avait beaucoup d’étoiles filantes. Ce phénomène anormal a suscité chez certains gens la crainte de la fin du monde. Ils ont vérifié si ce phénomène provenait des astres voguant dans l’univers ou bien des météores. Lorsqu’ils se sont rendus compte qu’il provenait des météores, ils en ont déduit qu’un événement hors du commun venait de se produire. Les Djinns ont cherché à connaître la cause de ce phénomène, mais dès qu’ils ont écouté le Coran, ils ont connu la raison de ce bouleversement. Cet événement est un signe de la prophétie et en est une preuve irréfutable. Avant et après l’avènement du Prophète, il y avait peu d’étoiles filantes ; elles n’envahissaient pas le ciel de leur averse comme cela fut le cas au moment de la révélation du Coran. Le Seigneur a révélé (I) : (Vous dirais-je sur qui descendent les démons • Ils descendent sur tout imposteur coupable • Ils tendent l’écoute mais la plupart sont des menteurs).[17] Imposteur : c’est-à-dire menteur ; et coupable ou fautif : c’est-à-dire pervers comme dans le Verset : (Nous allons le tirer par le front • un front menteur et fautif).[18]

 

Mohammed et son peuple n’étaient pas au courant de certains mystères du passé dévoilés par Allah par le biais de la Révélation. Ni son peuple ni même les gens du Livre ou autre ne connaissaient ce genre d’informations. N’ailleurs, il était uniquement en relation avec son peuple ; les gens autour de lui le savaient pertinemment. Ils avaient conscience qu’ils n’avaient pas accès à ce genre d’informations. Ils savaient également que ces histoires étaient inconnues du Prophète et qu’il était uniquement en relation avec les gens de son pays. Ce détail  était un argument irréfutable à l’encontre de son peuple ou d’autres gens connaissant parfaitement cette situation.

 

Il a par exemple raconté l’histoire d’Adam ; la prosternation des anges en son honneur, la séduction de Satan en lui faisant manger le fruit interdit, la descente sur terre pour lui et sa femme. Il a aussi relaté l’histoire de Nûh qui est resté neuf cent cinquante ans au milieu de son peuple. La Thora entre les mains des gens du Livre mentionne explicitement la duré qu’il est resté au milieu des siens avant et après le déluge. Il a parlé de l’Ami d’Allah Ibrahim et de ses péripéties avec les siens lorsque ses derniers l’ont jeté dans un bûché, de l’anecdote où il a voulu offrir son fils Isma’il en sacrifice, de celle où deux anges sous forme humaine se sont fait ses hôtes ; ils lui ont annoncé la naissance d’Ishaq et de Ya’qoub. Le Coran relate l’histoire où les anges se sont rendus chez Lût, les évènements qui ont eu lieu entre lui et son peuple, la destruction par Dieu des villes du peuple de Lût. Il relate notamment l’histoire d’Isma’îl et de ses enfants, celle de Yûsaf et des événements d’Egypte, celle de Moussa avec Pharaon ; Allah lui a parlé à plusieurs reprises ; Il l’a appuyé dans sa mission par le miracle du bâton, de la main blanche, des poux, des grenouilles, du sang ; Il a ouvert la mer en deux, couvert les tribus d’Israël sous un nuage, leur a offert la manne et la caille, jaillir du rocher douze sources pour les abreuver. Ils ont ensuite adoré le veau d’or, et ils ont dû s’entretuer suite au pardon de Dieu. Il y a aussi l’histoire de la vache, et celle où la montagne fut soulevée au-dessus de leurs têtes. Il y a l’histoire de Dawûd lorsqu’il a tué Jâlût (Goliath), celles des habitants d’une ville sortis par milliers de leurs maisons par peur de la mort. Allah leur a dis : « Mourrez ! » Il les a ensuite ressuscités. Il y a l’homme que Dieu a fait dormir pendant cent ans, et l’a réveillé ensuite, et bien d’autres événements concernant les enfants d’Israël.

 

Puis, il y a l’histoire de Zakariyâ et de Jean (Yahya) son fils, celle de ‘Issa fils de Mariam, les péripéties du Messie, de ses miracles, de son prêche envers son peuple et des signes en détail liés à sa mission. Il y a l’histoire des gens de la caverne, de Dhû el Qarnaïn, et bien d’autres histoires concernant les prophètes, les vertueux, et les infidèles, relatées en détail, de façon très claire, et très fondée.

 

Son peuple qui connaît sa situation depuis sa plus tendre enfance jusqu’à son avènement sait pertinemment qu’il n’est pas inspiré par un être humain. il n’a d’ailleurs jamais eu l’occasion de rencontrer quelqu’un capable de lui expliquer ces choses, sans compter qu’à la Mecque personne ne possédait une telle culture ; que ce soit parmi les Juifs, les chrétiens, ou quiconque.

 

Ce constat constitue la plus grande preuve à l’encontre de son peuple, qu’il ne pouvait détenir ces informations que de Dieu. Seul un prophète ou une personne qui aurait pris ces renseignements auprès d’un prophète peut connaître ainsi les mystères de l’inconnu. Si l’on sait qu’il ne les a pas pris d’un prophète, il devient évident qu’il est lui-même un prophète.

Ainsi, les gens ont su ce que son peuple savait déjà : Allah lui consacrait la Révélation. Ces histoires étaient un signe, un argument, et une preuve au service de la prophétie. Allah informe dans le Coran que Mohammed détient un signe irréfutable. Autrement dit, après avoir divulgué à son peuple, ces histoires du passé, quelqu’un aurait pu s’opposer à lui et lui dire : « Ton discours n’est pas nouveau, un tel le connaissait, et toi tu le savais très bien ! Tu as été inspiré soit par l’un des nôtres soit par un étranger.» Malgré leur persévérance à le démentir et l’animosité féroce qu’ils lui dévouaient, aucun membre de son peuple n’a tenu une telle réfutation. Cet aveu implicite de leur part est le signe manifeste s’adressant à tous les peuples de la terre, que ni lui ni les siens n’avait une telle culture à sa disposition.

 

C’est pourquoi, quand certains d’entre eux lançaient de grossières diffamations, tout le monde pouvait deviner qu’ils mentaient. Lorsqu’ils se réunissaient et se concertaient sur la situation, ils savaient pertinemment qu’il était victime d’un vulgaire mensonge. On l’a accusé en effet d’être un fou, un devin, un sorcier, d’être inspiré par un autre homme, ou l’auteur de chimères. Allah relate leurs manigances et dévoile qu’elles ne sont que mensonges et que son auteur est égaré et désemparé. Le Messager d’Allah l’a tellement subjugué, que pris de panique, il ne savait plus ce qu’il disait comme l’exprime le Verset suivant : (Béni soit Celui qui a descendu le Fourqân sur Son serviteur afin qu’il soit un avertisseur pour l’humanité • Possesseur du royaume des cieux et de la terre, Il ne sait pas attribué d’enfant ni d’associé dans Sa royauté ; Il a créé toute chose selon une mesure (ou un destin) déterminé(e) • Ils ont pourtant pris des dieux en dehors de Lui, incapables de créer ; eux-mêmes furent créés. Ils ne peuvent s’approprier à eux-mêmes le bien ou le mal, et ne possèdent pas non plus la vie, la mort, et la résurrection • Les infidèles ont dit : c’est un mensonge monté de toute pièce, et il s’est fait aidé par d’autres gens. Ils ont proféré ainsi l’injustice et la calomnie. Ils disent : des chimères des anciens écrites à sa demande lui sont dictées matins et soirs • Dis : elles lui sont plutôt révélées par Celui qui détient le mystère des cieux et de la terre ; il était certes Absoluteur et Miséricordieux).[19]

 

Il dénonce ainsi les auteurs de telles diffamations, bien que les habitants de la Mecque savent pertinemment que leurs accusations ne tiennent pas debout. Les histoires relatées dans le Coran ne faisaient pas partie du patrimoine culturel des mecquois, et à fortiori elles ne pouvaient avoir été dictées par l’un d’eux comme le Seigneur le révèle : (Tu ne récitais aucun livre auparavant et tu ne l’as pas écrit de ta main droite).[20] (Vous ne les connaissiez pas avant cela ni toi ni ton peuple).[21] C’est pourquoi il a dit : (elles lui sont plutôt révélées par Celui qui détient le mystère des cieux et de la terre).[22] Il a informé que ces histoires relèvent du savoir de Celui qui connaît l’Invisible. Les humains ne pouvaient avoir accès à ce genre d’informations, si ce n’était à travers la révélation des prophètes. Personne à la Mecque n’avait reçu cet héritage prophétique.

 

Le Seigneur a ensuite évoqué leurs commérages en ces termes : (Ils ont dit : qu’a-t-il ce Messager, il mange comme tout le monde et vaque dans les marchés. Si au moins un ange pouvait lui descendre pour être avec lui un avertisseur • Ou s’il pouvait lui déverser des trésors ou s’il pouvait avoir des jardins d’où il mange les fruits. Les injustes ont dit : vous ne suivez qu’un homme ensorcelé • Vois quels exemples ils ont donnés de toi ; ils se sont ainsi égarés et n’ont pu retrouver leur chemin).[23] Il a enjoint à Son serviteur de se pencher sur la façon dont ils le prennent en exemple. Ils l’ont en effet comparé à un individu pourtant complètement différent de lui comme l’observateur peut le remarquer. C’est pourquoi, il a dit : (ils se sont ainsi égarés et n’ont pu retrouver leur chemin).[24] Il est évident en effet qu’ils ne sont pas parvenu à la vérité ; un égaré ne peut en tout état de cause retrouver le chemin de la vérité.

 

Allah a aussi révélé : (Avant de lire le Coran, cherche refuge auprès d’Allah contre Satan le maudit • il n’a aucune autorité sur les croyants qui s’en remettent à leur Seigneur • Son autorité se borne à ses partisans qui le prennent en associé • si Nous changeons un Verset par un autre –Allah connaît mieux ce qu’Il révèle –, ils disent : tu n’es qu’un imposteur ! La plupart d’entre eux plutôt ne savent pas • Dis : l’Esprit Saint l’a révélé de Ton Seigneur en toute vérité afin de raffermir les croyants ; Il est direction et lumière pour les musulmans • Nous savons très bien qu’ils disent : il prend ses enseignements d’un homme. La langue dont ils parlent est étrangère tandis que la sienne est d’un pur arabe).[25]

 

Il a rapporté certains de leurs propos mensongers lorsqu’ils ont dit qu’un humain lui inspirait le Coran. Il y avait un étranger à Mekka, captif d’un Qoraïchite, de Banou el Hadhrami plus exactement selon une hypothèse. Non seulement le Prophète ne maîtrisait nullement les langues étrangères mais cet homme en question ne parlait pas l’Arabe. Le coran aurait été inventé par Mohammed selon eux, et un autre homme aurait été à l’origine de ses inspirations. En réfutation à leur argument, Allah a répondu : (La langue dont ils parlent est étrangère).

 

Autrement dit, ils affilient et adjoignent ses enseignements à un étranger. Il a utilisé l’expression (dont ils parlent) (mot à mot : vers laquelle ils penchent), compte tenue qu’ils s’éloignent de la vérité. Cet homme à qui vous affiliez les enseignements de Mohammed ne parle même pas arabe. Ils ne pouvaient pas montrer du doigt un arabe comme eux, mais bel et bien un étranger pour s’être assis certaines fois en compagnie du Prophète (r). Cependant, il n’était pas capable de parler arabe et Mohammed ne connaissait pas sa langue. Ce esclave de Banou el Hadhrami connaissait tout au plus quelque mots en arabe ; soit les expressions les plus courantes. Il devait connaître des termes usuels comme le pain, l’eau, le ciel, la terre ; mais il aurait été incapable de réciter une Sourate entière du Coran.

 

Ainsi, Allah a dévoilé leurs mensonges. Ils n’ont pas utilisé un argument qui aurait pu laisser planer le doute, en disant par exemple qu’un savant Juif ou chrétien serait l’auteur de ses enseignements. Ils ont eu paradoxalement recours à un canular tellement grotesque qu’il s’écroule de lui-même. Faute d’avancer un argument pour le moins ambiguë, ils ont allégué ce dont le caractère improbable saute aux yeux. Cela démontre qu’ils ne pouvaient absolument pas prétendre qu’un autre lui dévoilait les mystères de l’inconnu.

 

L’histoire de Nûh, notamment le passage de la Sourate Hûd comme nous l’avons vu auparavant, ne peut provenir que d’un prophète ou d’une personne l’ayant entendu d’un prophète. Si l’on sait qu’il ne l’a pas entendu d’un prophète, il devient évident qu’il est lui-même un prophète. C’est pourquoi, le Seigneur (I) a dit : (Voici l’une des histoires qui relèvent de l’inconnu ; Nous te l’avons révélée. Tu ne les connaissais pas auparavant ni toi ni ton peuple. Patiente car la fin heureuse est aux pieux).[26] Nous pouvons en dire autant pour n’importe quel histoire du Coran. Pour Sourate Youcef, Il a dit : (Voici l’une des histoires qui relèvent de l’inconnu ; Nous te l’avons révélée. Tu n’étais pas parmi eux lorsqu’ils se sont réunis pour tramer leur piège).[27] Dans la Sourate Âl ‘Imran, après le passage où l’anecdote entre Zakariya et Mariam est évoqué, le Seigneur a révélé : (Voici l’une des histoires qui relèvent de l’inconnu ; Nous te l’avons révélée. Tu n’étais pas parmi eux lorsqu’ils ont jeté leur plume (au sort) pour désigner le tuteur de Mariam, et tu n’étais pas parmi eux au moment de leur dispute).[28] A propos de Moussa, il a dit : (Tu n’étais pas au flanc ouest quand Nous avons confié l’Ordre à Moussa, et tu ne faisais pas partie des témoins • Nous avons fait naître bien des générations entre temps, et la durée s’est bien creusée depuis. Tu n’étais pas au milieu des habitants de Madian pour leur réciter Nos Versets mais Nous avons réservé ta mission • Tu n’étais pas sur le flanc du mont Sinaï quand Nous avons appelé, mais par miséricorde de la part de Ton Seigneur).[29] Deux moyens sont possibles pour rendre compte de tels événements : il faut y avoir assisté ou les avoir entendus par un autre.

 

(Tu n’étais pas parmi eux) : l’attention est attirée sur le fait que le Prophète a été mis au courant par la Révélation car il était notoire autour de lui qu’il ne pouvait l’avoir entendu par quelqu’un d’autre. En outre, ni lui ni son peuple n’avait à sa disposition ce genre d’information, alors que le Seigneur révèle : (Si Allah l’avait voulait, je ne vous l’aurais pas récité et ne vous l’aurais jamais fait connaître. Je suis bien resté parmi vous une bonne période avant cela ; n’allez-vous raisonner !)[30]

 

Extrait de El Jaweb e-Sahih li man baddala dina el masih de Sheïkh el Islam ibn Taïmiya Maison d’édition : Dar-Ar-Tarbiya

 

Traduit par karim Zentici

 

 

 



[1] Les poètes ; 193-194

[2] Les abeilles ; 102

[3] La vache ; 97

[4] L’extinction du soleil ; 19-28

[5] Le pèlerinage ; 75

[6] La vérité dévoilée ; 40-52

[7] Les poètes ; 210-227

[8] Les génies ; 8-9

[9] Les récits ; 49

[10] Le bétail ; 91-92

[11] Houd ; 17

[12] Voir Jami’ el Bayen 15/279-281.

[13] Rapporté par Mouslim (153).

[14] El Ahqaf ; 30

[15] Rapporté par Ahmed 1/201-203 et 5/290-291.

[16] Les génies ; 8-9

[17] Les poètes ; 221-223

[18] Le caillot de sang ; 15-16

[19] Le Forqân ; 1-6

[20] L’araignée ; 48

[21] Hûd ; 49

[22] Le Forqân ; 6

[23] Le Forqân ; 6-7

[24] Le Forqân ; 7

[25] Les abeilles ; 98-103

[26] Houd ; 49

[27] Youcef ; 102-106

[28] Âl ‘Imran ; 44

[29] Les récits ; 44-46

[30] Younes ; 16

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14 octobre 2012 7 14 /10 /octobre /2012 17:17

Desert-Oasis-Libya

 

 

Non, Mohammed n’est pas un imposteur !  

 

[Ils veulent éteindre la lumière d’Allah avec leur bouche, mais Allah n’entend que parachever Sa lumière, en dépit de l’aversion des infidèles].[1]

 

Si Mohammed avait été un imposteur, sa machination aurait été dévoilée au grand jour, car le SEIGNEUR connaît le chemin des justes, mais le chemin des méchants se perd.[2] Le SEIGNEUR n’est pas un dieu ami du mal ; le méchant n’est pas reçu chez lui, l’insolent ne se présente pas devant ses yeux. Il déteste les malfaisants ; il fait périr les menteurs. L’homme fourbe et sanguinaire, il l’exècre.[3] Le SEIGNEUR affronte les malfaisants pour retrancher de la terre leur souvenir.[4] Car les bras des impies casseront, mais le SEIGNEUR soutient les justes. Le SEIGNEUR connaît les jours des hommes intègres, et leur patrimoine subsistera toujours. Ils périront, les impies ; et les ennemis du SEIGNEUR, pareils à la parure des près, sont partis, partis en fumée.[5]

 

Le Nouveau Testament met en garde contre les imposteurs, comme en témoigne ce passage des actes des Apôtres où le pharisien Gamaliel, un docteur de la Loi, estimé de tout le peuple, déclare : « Israélites, prenez bien garde à ce que vous allez faire dans le cas de ces gens. Ces derniers temps, on a vu sortir Theudas : il prétendait être quelqu’un et avait rallié environ quatre cents hommes ; lui-même a été tué, tous ceux qui l’avaient suivi se sont débandés, et il n’en est rien resté. On a vu surgir ensuite Judas le Galiléen, à l’époque du recensement : il avait soulevé du monde à sa suite ; lui aussi a péri, et tous ceux qui l’avaient suivi se sont dispersés. Alors, je vous le dis, ne vous occupez donc plus de ces gens et laissez-les aller ! Si c’est des hommes en effet que vient leur résolution et leur entreprise, elle disparaîtra d’elle-même ; si c’est de Dieu, vous ne pourrez pas les faire disparaître. N’allez pas risquer de vous trouver en guerre avec Dieu ! »[6]

 

Jésus lui-même met en garde contre les faux prophètes qui proviennent de l’Antéchrist et qui viendront après lui : « Mes bien-aimés, n’ajoutez pas foi à tout esprit, mais éprouvez les esprits pour voir s’ils sont de Dieu ; car beaucoup de prophètes de mensonges se sont répandus dans le monde… »[7] Mais, il nous apprend plus loin que certains signes permettent de distinguer entre un vrai et un faux prophète, à travers une belle parabole : « Gardez-vous des faux prophètes, qui viennent à vous vêtus en brebis, mais qui au-dedans sont des loups rapaces. C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. Cueille-t-on des raisins sur un buisson d’épines, ou des figues sur des charbons ? Ainsi tout arbre produit de bons fruits, mais l’arbre malade produit de mauvais fruits. Un bon arbre ne peut pas porter de mauvais fruits, ni un arbre malade porter de bons fruits. Tout arbre qui ne produit pas un bon fruit, on le coupe et on le jette au feu. Ainsi donc, c’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. »[8]

 

Ce même Jésus affirme également qu’un prophète viendra après lui,[9] et ses contemporains faisaient la distinction entre le Messie qu’ils attendaient et ce fameux Prophète. Les savants juifs demandèrent en effet à Jean-Baptiste : « « Qui es-tu ? » Il fit une déclaration sans restriction, il déclara : « Je ne suis pas le Christ. » Et ils lui demandèrent : « Qui es-tu ? Es-tu Élie ? » Il répondit : « Je ne le suis pas. » - Es-tu le Prophète ? » Il répondit : « Non. » »[10] Cette distinction entre le Christ et le Prophète attendu n’échappait même pas au commun des gens, qui avaient écouté les paroles de Jésus. Les uns disaient : « Vraiment voici le Prophète ! » D’autres disaient : « Le Christ, c’est lui. »[11] Jean-Baptiste confesse à ses compagnons : « celui qui vient après moi est plus fort que moi : je ne suis pas digne de lui ôter ses sandales. »[12] Il parle de Mohammed ; il ne peut s’agir de Jésus étant donné qu’il fut son contemporain. Jean le Baptiste est plus vieux que Jésus d’un an et un mois comme le précisent les Évangiles.[13] 

 

Le problème, c’est que les chrétiens ne se font pas à l’idée que ce Prophète puisse provenir d’une autre lignée que celle de David et, à fortiori, être un arabe. Pourtant, la Bible ne se contente pas d’établir que la prophétie sera enlevée aux juifs pour revenir aux mains de leurs cousins germains de la lignée d’Ismaël, mais elle le fait à maintes reprises, comme en témoignent notamment les passages suivants : « Le sceptre ne s’écartera pas de Juda, ni le bâton d’entre ses pieds jusqu’à ce que vienne celui à qui il appartient et à qui les peuples doivent obéissance. »[14] « Ils m’ont donné pour rival ce qui n’est pas Dieu, ils m’ont offensé par leurs vaines idoles. Eh bien ! moi, je leur donnerai pour rival, ce qui n’est pas un peuple, par une nation folle je les offenserai. »[15]

Ésaïe confirme : « Je me suis laissé rechercher par ceux qui ne me consultaient pas, je me suis laissé trouver par ceux qui ne me cherchaient pas, j’ai dit : « Me voici, me voici » à une nation qui n’invoquait pas mon nom. J’ai tendu mes mains, à longueur de jour, vers un peuple rebelle, vers ceux qui suivent le chemin qui n’est pas bon, qui sont à la remorque de leurs propres pensées. C’est un peuple qui me vexe, en face, sans arrêt : ils font des sacrifices dans des jardins, ils font fumer des aromates sur des briques, ils se tiennent dans des sépulcres (…) ; attention cela est mis par écrit en face de moi, si bien que je ne resterai pas inactif, jusqu’à ce que j’ai payé de retour, et payé de retour en plein cœur vos perversités et les perversités de vos pères. »[16]

Jérémie prophétise également que la nation mohammadienne aura la victoire sur les juifs, les chrétiens, et les autres nations : « Je vais amener contre vous, gens d’Israël, une nation lointaine [– oracle du SEIGNEUR –]  une nation inépuisable, une nation de vieille souche, une nation dont tu ignores la langue, dont tu ne comprends pas les propos. Ils sont tous expérimentés et puissants. »[17] Dans un autre passage, il est dit : « Je mettrai ma loi dans leur bouche et je l’inscrirai dans leur cœur. Je deviendrai Dieu pour eux, et eux, deviendront un peuple pour moi. Un homme n’aura plus besoin de s’instruire chez un autre de la religion et de la confession. On n’aura plus besoin de leur faire connaître Dieu, car ils me connaîtront tous, petits et grands [– oracle du SEIGNEUR]. Alors, je pardonnerai leurs péchés et je leur effacerai leurs fautes. »[18]

 

Daniel a dit : « J’ai imploré Dieu et je lui ai supplié de me montrer ce que les fils d’Israël vont devenir, est-ce qu’il va leur pardonner, leur rendre leur royaume, et leur envoyé encore des prophètes ou bien va-t-il déposé la prophétie chez un autre peuple ? Daniel a dit : l’ange m’est apparu sous la forme d’un jeune homme au beau visage. Celui-ci m’a dit : Salut à toi Ô Daniel ! Dieu –le Très-Haut – a dit : les fils d’Israël ont déclenché ma colère et se sont rebellés contre moi. Ils ont adoré d’autres dieux en dehors de moi… » [19]

 

Jean l’Apôtre relate la conversation qui a eu lieu entre Jésus et une femme de la tribu de Jacob (samaritaine selon la version actuelle ndt.), lorsque celle-ci s’écria : « « Nos pères ont adoré sur cette montagne et vous, vous affirmez qu’à Jérusalem se trouve le lieu où il faut adorer. » Jésus lui dit : « Crois-moi femme, l’heure vient où ce n’est ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. »[20] Jésus s’exclama au milieu d’une assemblée : « Aussi, je vous le dis, beaucoup viendront du levant et du couchant prendre place au festin avec Abraham, Isaac et Jacob dans le Royaume des cieux, tandis que les héritiers du Royaume seront jetés dans les ténèbres du dehors : là seront les pleurs et les grincements de dents. »[21] Mathieu l’Apôtre a dit : Jésus a déclaré : « N’ont-ils pas lu dans les Écritures : la pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs, c’est elle qui est devenue la pierre angulaire ; c’est là l’œuvre du Seigneur : Quelle merveille à nos yeux. Aussi, je vous le déclare : le Royaume de Dieu vous sera enlevé, et il sera donné à un peuple qui en mangera (produira selon la version actuelle ndt.) les fruits. Celui qui tombera sur cette pierre sera brisé, et celui sur qui elle tombera elle le fera disparaître (ou l’écrasera). »[22]

 

Par : Karim Zentici



[1] Le rang ; 8

[2] Voir : Les Psaumes ; 1.6

[3] Voir : Les Psaumes ; 5.6

[4] Voir : Les Psaumes ; 34. 17

[5] Voir : Les Psaumes ; 37. 17-20

[6] Les actes des Apôtres ; 5.35-39

[7] Première Épître de Jean ; 4.1

[8] Mathieu ; 7.15-20

[9] Voir : Jean ; 14.23-30, Jean ; 15.26-27, Jean ; 16.7-14

[10] Jean ; 1.19-21 Voici un autre passage qui confirme qu’il ne peut s’agir d’Élie : « Et les disciples l’interrogèrent : « Pourquoi donc les scribes disent-ils qu’Élie doit venir d’abord ? » Il répondit : « Certes Élie doit venir et il rétablira tout ; mais, je vous le déclare, Élie est déjà venu, et, au lieu de le reconnaître, ils ont fait de lui tout ce qu’ils ont voulu. » [Mathieu ; 17.10-12 Le 13ème  verset de la version actuelle dit : « Alors les disciples comprirent qu’il leur parlait de Jean le Baptiste. »]

[11] Jean ; 7.40-41

[12] Mathieu ; 3.11

[13] Voir : Luc ; 1

[14] La Genèse ; 49.1-12

[15] Deutéronome ; 32.21 Une version de la Bible de 1844 parle d’un peuple ignorant, ce qui correspond tout à fait au peuple arabe illettré. Voir : Izhâr el Haq de Rahmatu Allah el Kaïrânawî, résumé par Mohammed Mulkâwî.

[16] Ésaïe ; 65.1-7

[17] Jérémie ; 16.15-16 La partie entre crochets ne figure pas dans la version actuelle qui dit notamment : « Leur carquois est un sépulcre géant ; ils sont tous des héros » à la place de : « Ils sont tous expérimentés et puissants. »

[18] Jérémie ; 51.20-24 La partie entre crochets ne figure pas dans la version actuelle qui dit : « Voici donc l’alliance que je conclurai avec la communauté d’Israël – oracle du SEIGNEUR : je déposerai mes directives au fond d’eux-mêmes, les inscrivants dans leur être ; je deviendrai Dieu pour eux, et eux, ils deviendront un peuple pour moi. Ils ne s’instruiront plus entre compagnons, entre frères, répétant : « Apprenez à connaître le SEIGNEUR», car ils me connaîtront tous, petits et grands – oracle du SEIGNEUR. Je pardonne leur crime ; leur faute, je n’en parle plus. »

[19] Voir : Daniel ; 9, 10, 11, 12 en sachant que la version actuelle propose une version différente.

[20] Jean ; 4.19-21

[21] Mathieu ; 8.11-12

[22] Mathieu ; 21.42-44 D’après Sahîh Muslim (kitâb el Fadhâil ; hadîth : 21) , selon Abû Huraïra, le Messager d’Allah (e) a dit : « Je suis par rapport aux  prophètes avant moi comme un homme ayant construit une belle maison qu’il a pris soin de bien finir, sauf qu’il manquait une brique à l’un des coins. Les passants étaient étonnés et se disaient : « Il manque une brique ici pour finir la construction. » Mohammed s’exclama alors : « Je suis cette fameuse brique ! » »

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13 octobre 2012 6 13 /10 /octobre /2012 16:59

des03a

 

Mohammed est-il le Prophète des Arabes ?

 (Partie 3)

 

Voir : El Jawâb e-Sahîh li man baddala din el Masîh d’ibn Taïmiya.

 

Apparemment le Coran se contredit, puisque d’un côté il accorde qu’il s’adresse aux Arabes et d’un autre côté il prétend que son message est universel. Nous répondons qu’une telle contradiction, si elle avait eu lieu, n’aurait pas échappé aux adversaires du Prophète (e) et, avant cela, à ses Compagnons qui n’auraient pas manqué de lui faire la remarque. Or, Si certains Versets s’adressent en effet aux Arabes, cela ne signifie nullement qu’ils ne s’adressent qu’à eux. Ils sont certes les premiers concernés (puisque matériellement ils vivaient avec le Prophète), mais ils ne sont pas les seuls. Il est question des juifs dans d’autres passages, mais cela ne fait pas du Coran leur Livre Sacré. Pour preuve, ailleurs il parle aussi aux chrétiens. En cela, il ne concerne pas plus les uns que les autres et il ne faut y voir aucune contradiction. Contre celui qui le prétend, nous répondons :

 

Premièrement : Les Anciennes Écritures donnent plus l’impression de se contredire que le Coran, bien qu’il ne puisse y avoir de contradiction dans la Parole d’Allah, mais c’est la compréhension des hommes qui, incapables d’en palper les nuances, est à remettre en cause.

Deuxièmement : les chrétiens ont plus tendance à s’inspirer des textes ambigus de leurs propres références aux dépens des textes formels qu’ils ne le font avec le Coran. Il n’y a donc rien d’étonnant à cela.

Troisièmement : S’il y avait des contradictions dans le Livre des musulmans, cela signifierait qu’il n’est pas la Parole d’Allah et l’imposture de Mohammed (e) aurait été dévoilée au grand jour. Le Très-Haut révèle en effet : [Ne méditent-ils pas sur le Coran, s’il venait d’un autre qu’Allah, ils y trouveraient des contradictions énormes].[1] S’il y avait des contradictions, il ne viendrait pas d’Allah et auquel cas, les chrétiens n’auraient pas le droit de l’utiliser à leur compte. Le fait est qu’il n’y a aucune contradiction à relever ; il est indubitable par conséquent que son message est universel.

Quatrièmement : lorsqu’on extrait certains cas particuliers d’un cas général ou d’un grand ensemble, cela ne le remet nullement en question. Le cas échéant, le fait que Mohammed s’adresse dans un premier temps à son clan,  aux Quraïshites (sa tribu) ensuite, puis à tous les Arabes, cela ne s’oppose nullement au fait qu’il s’adresse également dans une plus large mesure à tous les hommes.

Cinquièmement : Mohammed (e) ne fait que suivre en cela les pas de Jésus (u), dont le prêche s’adressait dans un premier temps aux juifs, comme en témoigne le verset suivant : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. »[2] Il a ensuite élargi son prêche en ordonnant à ses apôtres : « Comme le père m’a envoyé, à mon tour, je vous envoie. »[3] « Allez donc : de toutes les nations faites des disciples les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. »[4] Il est possible d’expliquer cette évolution chronologique, en disant que son prêche respecte un certain ordre naturel ; des personnes les plus proches aux plus éloignées en fonction des possibilités et après avoir surmonté maintes difficultés, jusqu’au jour où il s’est répandu sur toute la terre.

 

Ainsi, lorsque le Seigneur révèle : [pour que tu avertisses un peuple dont les ancêtres n’ont pas été avertis, et qui est donc insouciant][5] ; il donne l’une des raisons pour lesquelles Mohammed fut envoyé aux hommes, mais cela ne signifie pas qu’il n’y en a pas d’autres. Le Coran, dont l’éloquence n’est un mystère aux yeux de personne, regorge de ce genre de procédé. Allah dit par exemple : [Un Livre bénit, que Nous t’avons révélé, afin qu’ils méditent sur ses Versets et que les gens doués de raison se rappellent].[6] Il va sans dire que le Coran a d’autres finalités.

 

Quant aux Versets : [Comme nous avons envoyé parmi vous un prophète, qui, issu des vôtres,  vous récite Nos Versets].[7] [Allah a fait la faveur aux croyants d’envoyer au milieu d’eux un messager, qui, issu des leurs,  leur récite Ses Versets].[8] [Un messager issu des vôtres vous est venu ; les peines que vous endurez l’affligent et il vous porte une réelle attention. Il est certes compatissant et miséricordieux envers les croyants].[9] Il existe deux opinions différentes chez les exégètes sur le sens de : « issus des vôtres ». Pour les uns, il s’agit des hommes en général pour dire qu’il ne leur fut pas envoyé un ange. Allah leur a fait cette faveur, car ils n’auraient pas supporté la vue d’un ange, comme le souligne le Verset : [Ils disent : « Si au moins un ange lui fut venu » ; mais si Nous avions envoyé un ange, leur heure aurait sonné et ils n’auraient eu aucun sursis. Si nous avions fait de lui un ange, nous lui aurions donné une apparence humaine et nous aurions jeté sur eux la confusion comme ils aiment à le faire].[10] Pour les autres, il s’agit plus particulièrement des Arabes. Dans les deux hypothèses en tout cas, Allah fait la faveur aux hommes de leur envoyer un messager de la même origine (ou nature) qu’eux. Encore une fois, cela ne veut pas dire qu’il ne fut envoyé pour personne d’autre.

 

Dans le cas où ces Versets s’adressent à tous les hommes en effet, rien ne prête à dire qu’ils soient les seuls interlocuteurs. Le Coran s’adresse bien aux djinns, qui ont une nature différente des hommes. À fortiori, dans l’hypothèse où il s’agit uniquement des Arabes, il n’y aucun inconvénient à ce que cette faveur englobe également les autres hommes. Il y a un lien plus grand entre les Arabes et les non-Arabes qu’entre les djinns et les hommes.

 

Nous pouvons dire la même chose pour le Verset : [C’est un rappel pour toi et ton peuple et vous serez bientôt interrogés].[11] Ce passage parle des Quraïshites, la tribu de Mohammed (e), mais cela ne veut pas dire que les autres tribus arabes ou, dans une plus large mesure, tous les autres hommes ne soient pas concernés. Allah révèle en effet : [Peu s’en faut que les infidèles ne te transpercent du regard lorsqu’ils entendent le Rappel, et disent : « Ce n’est qu’un fou ! » • Ce n’est pourtant qu’un rappel pour l’univers].[12] [Gloire à Celui qui a descendu le Furqân sur Son serviteur afin qu’il soit un avertisseur pour l’univers].[13] [Nous t’avons envoyé comme Messager aux hommes].[14]

 

En fait, il existe deux opinions pour : [C’est un rappel pour toi et ton peuple].[15] C’est un rappel dans le sens où c’est un honneur pour toi et les membres de ton peuple qui ont donné foi au Coran. Ou bien, selon l’opinion la plus vraisemblable, c’est un rappel et un sermon pour ton peuple et les créatures en général.

 

En définitive, quiconque prétend que Mohammed est un messager, indépendamment du fait qu’il adhère à sa religion ou non, doit nécessairement reconnaître que sa mission s’adresse à tous les hommes. Sinon, il se contredit lui-même. Pour s’en sortir, il peut toujours avancer qu’il est un imposteur ; mais le cas échéant, il ne pourra plus dire que son message concerne uniquement les Arabes !

 

Par : Karim Zentici 

 

 

 

  



[1] Les femmes ; 82

[2] Mathieu ; 15.24 Dans un autre Verset, il commande aux douze apôtres : « allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël. » Mathieu ; 10.6

[3] Jean ; 20.21

[4] Mathieu; 28.19 Mathieu, comme le souligne ibn Taïmiya, est le seul à rapporter ces paroles, qui fondent pourtant le credo sur lequel repose la religion chrétienne, ce qui jette la suspicion sur leur authenticité. En supposant qu’elles soient vraies, leur sens n’a rien à voir avec celui que les chrétiens veulent lui donner. Le fils prend ici le sens d’élu et de bien-aimé parmi les humains de la même façon que certains autres versets utilisent le même terme en parlant de Jacob ou des apôtres. Quant au Saint-Esprit, il s’agit de l’Ange Gabriel ou du « souffle » qu’Allah insuffle à Ses prophètes en vue de les guider et de les seconder comme celui qui est descendu notamment sur David. [Voir : Les Psaumes ; 51-12, 14]. D’ailleurs, le verset cité précédemment vient contredire l’interprétation qu’ils en font.

[5] Yâ-Sîn ; 6

[6] Sâd ; 29

[7] La vache ; 151

[8] La famille d’Imrân ; 164

[9] Le repentir ; 128

[10] Le bétail ; 8-9

[11] Les ornements ; 44

[12] Le Qalam ; 51-52

[13] Le Furqân ; 1

[14] Les femmes ; 79

[15] Les ornements ; 44

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10 octobre 2012 3 10 /10 /octobre /2012 17:19

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Mohammed est-il le Prophète des Arabes ?

 (Partie 2)

 

Voir : El Jawâb e-Sahîh li man baddala din el Masîh d’ibn Taïmiya.

 

D’après Muslim, selon Abû Huraïra, le Messager d’Allah (e) a déclaré : « Je me distingue des autres prophètes par six choses : il me fut offert l’éloquence, la victoire par la crainte que j’inspire, le butin, la terre entière pour se purifier et comme lieu de prière, d’être un messager pour tous les hommes et d’être le sceau des prophètes. »[1] Il (e) a dit également : « les prophètes avant moi étaient uniquement envoyés à leurs peuples, tandis que moi, je fus envoyé à tous les hommes. »[2]

 

Allah révèle : [Ô vous les hommes ! Je suis pour vous tous, le Messager d’Allah, Lui qui détient le royaume des cieux et de la terre].[3] [Si Nous t’avons envoyé sur terre, c’est pour l’humanité entière, annonciateur et avertisseur].[4] Le Coran invite toutes les confessions à embrasser l’Islam (les juifs, les chrétiens, les païens, les idolâtres, tous les djinns et tous les hommes) dans bon nombre de passages. Il serait difficile de les recenser tant ceux-ci sont nombreux. C’est par ailleurs un principe élémentaire de la religion musulmane, alors comment oser dire que Mohammed fut uniquement envoyé aux Arabes, lui dont le prêche s’étendait à tous ! Il envoya ses messagers aux rois de la terre, et fit le djihad aux juifs, aux chrétiens, et aux Perses, une fois qu’il en eut fini avec les païens, comme en témoignent les évènements qui parcoururent sa vie.[5]

 

Son Livre, qui est communément transmis, témoigne qu’il invita les gens des Anciennes Écritures à embrasser l’Islam dans bon nombre de Versets. Mieux, Allah y condamne explicitement à la mécréance tout juif ou chrétien qui refuse de le suivre. Il ordonne même de combattre tout récalcitrant. Jugez donc : (Ceux qui disent qu’Allah est le Messie fils de Mariam ont mécru. Dis : Qui pourrait interférer si Allah décidait de faire périr Le Messie fils de Mariam, sa mère, et tous les occupants de la terre. À Allah appartient le royaume des cieux, de la terre et de ce qu’il y a entre eux ; Il crée ce qu’Il veut, Il est certes capable de toute chose).[6]

 

(Ceux qui disent qu’Allah est le Messie fils de Mariam ont mécru. Le Messie a dit : « Ô enfants d’Israël ! Adorez Allah, mon Dieu et Votre Dieu ; quiconque associe quoi que ce soit à Allah se verra interdire le Paradis et aura l’Enfer pour demeure. Les injustes n’auront aucun secoureur » • Ceux qui disent qu’Allah est le troisième de « trois » ont mécru. Il n’y a qu’un seul Dieu. S’ils ne cessent pas leurs dires, les mécréants parmi eux goûteront un châtiment douloureux • Ne se repentissent-ils donc point à Allah afin qu’Il leur pardonne, alors qu’Allah est Absoluteur et Miséricordieux • le Messie fils de Mariam n’est qu’un messager, bien des messagers sont passés avant lui ; sa mère était juste et ils mangeaient tous deux de la nourriture. Vois comment nous leur éclaircissons les versets (ou nous leur montrons les signes) et vois comment ensuite, ils s’en détournent • Dis : Adorez-vous en dehors d’Allah ce qui ne peut vous apporter ni un bien ni un mal, tandis qu’Allah est Entendant et Savant • Dis : Ô gens du Livre ! Ne faites pas d’excès dans votre religion et ne suivez que la vérité. Ne suivez pas les passions d’un peuple qui s’est égaré auparavant, qui a en égaré énormément et qui s’est écarté du bon chemin).[7]

 

Il a dit également dans la sourate les femmes : ( Dis : Ô gens du Livre ! Ne faites pas d’excès dans votre religion et ne dites sur Allah que la vérité. ‘Issa fils de Mariam n’est que le Messager d’Allah, il est Sa Parole qu’Il a insufflée à Mariam et un Esprit venant de Lui. Croyez donc en Allah et en Ses messagers et ne dites pas « trois » ; cessez, cela vaut mieux pour vous. Allah n’est qu’un Seul Dieu ; gloire à Lui, Il ne peut avoir un enfant. À Lui appartient tout ce que contient les cieux et la terre, et Allah suffit comme garant • Il ne répugne point à ‘Issa d’être un serviteur d’Allah ni aux anges proches de Lui. Quiconque répugne à l’adorer et s’enfle d’orgueil, alors Il les réunira tous vers Lui • Quant aux croyants qui ont accompli les bonnes œuvres, Il leur donnera leur salaire et plus encore par Sa Grâce. Quant à ceux qui répugnent à L’adorer et qui s’enflent d’orgueil, Il leur infligera un châtiment douloureux et ils ne trouveront en dehors d’Allah ni allié ni secoureur).[8]

 

Le Très-Haut a dit ailleurs : (Les juifs dirent : que ‘Uzaïr est le fils d’Allah et les chrétiens dirent que Le Messie est le fils d’Allah. Ils imitent en cela la parole de ceux qui ont mécru avant eux,[9] qu’Allah les anéantissent ! Comme ils sont fourvoyés ! Ils prirent leurs moines et leurs prêtres pour des seigneurs en dehors d’Allah, ainsi que le Messie fils de Mariam. Il ne le fut demandez pourtant que d’adorer un seul Dieu ; il n’y a d’autre dieu que Lui, gloire à Lui pour ce qu’ils Lui associent • Ils veulent éteindre la lumière d’Allah avec leur bouche, alors qu’Allah n’entend que parachever Sa lumière en dépit de l’aversion des infidèles).[10]

 

Il a dit enfin : [Combattez ceux qui ne croient pas en Allah et au Jour du Jugement dernier, ceux qui n’interdisent pas ce qu’Allah et Son Messager interdisent, qui ne suivent pas la vraie religion parmi les gens qui reçurent le Livre, jusqu’à ce qu’ils versent le tribu de leurs mains, en guise de soumission].[11]

 

Par : Karim Zentici   

 



[1] Rapporté par Muslim (1/371).

[2] Rapporté par el Bukhârî (1/86) et Muslim (1/370).

[3] El A’râf ; 158

[4] Saba ; 28

[5] Les Occidentaux se plaisent à dire que le Prophète de l’islam a répandu sa religion par le glaive. Ils aiment à faire un parallèle entre lui et Jésus, qui serait le Prophète de la paix. Jésus est pourtant l’auteur de ces paroles : « N’allez pas croire que je sois venu apporter la paix sur terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais bien le glaive. » [Mathieu ; 10. 34] Non, ce n’est ni une parole du Prophète arabe ni un Verset du Coran, c’est un passage du Nouveau Testament !

[6] Le Repas Céleste ; 17

[7] Le Repas Céleste ; 72-77

[8] Les femmes ; 171-173

[9] Dans sa préface de l'histoire du christianisme Ed­ward Gibbon écrit : «S'il est vrai que le christianisme a triomphé du paganisme, il n'en demeure pas moins que le paganisme a réussi à corrompre le christianisme. L'église de Rome a remplacé le déisme pur des premiers chrétiens, par l'incompréhensible dogme de la Trinité. Pareillement, de nombreuses doctrines païennes inventées par les Egyptiens et idéalisées par Platon ont été adoptées parce que considérées comme digne de foi

[10] Le repentir ; 30-31 Les chrétiens ont donc avancé ses trois opinions à la fois, bien que certains savants musulmans s’imaginent que certains versets s’adressent à une catégorie et que les autres s’adressent à une autre. Certains exégètes en effet à l’instar d’ibn Jarîr e-Tabarî, e-Tha’labî et bien d’autres relatent parfois la tendance Jacobite disant que Jésus est Dieu ; parfois, celle des nestoriens disant qu’il est le Fils de Dieu ; d’autres fois celle des Marîmâniya (la mariolatrie) disant que Dieu est le troisième de trois dieux [dans un autre passage ibn Taïmiya impute cette tendance à ibn Hazm (voir 4/256)] ; et d’autres fois enfin celles de melkites disant qu’il est Allah. Ils interprètent le Verset Thâlithu Thalâtha en disant qu’il s’agit du Père, du Fils, et du Saint-Esprit. Certains savants assument que le Verset disant qu’Allah est le Messie serait la parole des Jacobites, tandis que Thâlithu Thalâtha serait celle des chrétiens qui adhèrent au Père, au Fils, et au Saint-Esprit en faisant trois dieux de ses trois hypostases ; il est possible de désigner chacune d’entre elles comme étant un dieu et un Seigneur. Une autre tendance avance qu’il s’agit en fait de Jésus et de sa mère auxquels les chrétiens attribuèrent la divinité. La première opinion reste cependant la plus vraisemblable étant donné que tous les chrétiens adhèrent à leur symbole. Tous disent : Thâlithu Thalâtha (ce discours était valable avant l’avènement du protestantisme ndt.). Le Verset en question condamne la Trinité, et dans l’autre Verset : (et ne dites pas « trois » ; cessez, cela vaut mieux pour vous), il est fait juste avant mention de Jésus mais sa mère n’y est pas citée… » [Voir : el Jawâb e-Sahîh li man Baddala Dîn el Masîh (2/10-15).]

[11] Le repentir ; 29 Certains Occidentaux qui se réclament de la civilisation judéo-chrétienne utilisent ce genre de Versets pour dire que le Coran a des connotations « terroristes ». Quoi qu’on en dise, ils n’atteindront jamais le degré de violence de certains passages de la Bible, comme notamment : « Samarie devra payer, car elle s’est révoltée contre son Dieu : ils tomberont par l’épée, les nourrissons seront écrasés et les femmes enceintes éventrées. » [Osée ; 14.1] Nous défions quiconque de trouver un Verset aussi violent dans le Coran !

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9 octobre 2012 2 09 /10 /octobre /2012 17:42

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Mohammed est-il le Prophète des Arabes ?

 (Partie 1)

 

Voir : El Jawâb e-Sahîh li man baddala dîn el Masîh d’ibn Taïmiya.

 

Selon la propagande de certains orientalistes, Mohammed (e) serait le Prophète des Arabes. L’argument n’est pas nouveau. Au 13ème siècle déjà, Sheïkh el Islâm ibn Taïmiya eut à faire à ce genre d’allégation. Lui-même soulignait que les chrétiens l’utilisaient depuis bien longtemps. L’évêque Paul, d’obédience melkite, originaire d’Antioche, et qui vécut au 12ème siècle, véhicula cette idée avec force à tel point qu’il devint l’un des fers de lance chrétiens aux yeux de ses coreligionnaires contemporains. La langue arabe et la culture arabo-musulmane lui étaient familières. C'est pourquoi il se permettait d’utiliser le Coran pour appuyer ces thèses. Ses lettres et ses analyses eurent un tel impact dans le bassin méditerranéen et même dans certains milieux musulmans, qu’elles forcèrent ibn Taïmiya à sortir de ses gonds pour brandir son arme favorite que fut sa plume. L’une d’entre elles notamment, ayant pour titre el kitâb el Mantîqî e-dawla khânî el mubarhan ‘an el i’tiqâd e-sahîh wa e-raï el mustaqîm, fit le tour du monde chrétien et reçu l’approbation de ses plus grandes instances. Ibn Taïmiya confectionna alors ce chef-d’œuvre en réfutation à cet ouvrage, dont nous reproduisons certains passages, et qui s’intitule El Jawâb e-Sahîh li man baddala din el Masîh.[1]

 

La plupart des textes que les dissidents à la Révélation utilisent en leur faveur se retournent contre eux. Nous sommes tout le temps, grâce à Dieu, en mesure de prouver que, tant d’un point de vue textuel que d’un point de vue rationnel, ces hérétiques, à l’instar des innovateurs parmi les musulmans, ont torts. Ces derniers s’appuient généralement sur des arguments ambigus au détriment des arguments formels, trahissant ainsi qu’ils sont plus animés par les passions que par la recherche de la vérité. Les chrétiens, comme les juifs avant eux – pour avoir transformé la Thora et renié Jésus – sont égarés à deux niveaux. D’un côté, ils transforment la religion de leur prophète et d’un autre côté ils renient le prochain prophète. En cela, les adeptes de Moïse ne sont pas plus blâmables qu’eux ; si les premiers disent que Jésus est le fruit d’une union illégitime, les seconds l’élèvent au rang de divinité, ce qui en soit est pire. Mieux, le jugement des chrétiens à l’encontre des juifs qui les taxent d’apostats pour avoir renié Jésus, les colle plus à la peau, pour avoir renié Mohammed…

 

Les chrétiens utilisent certains Versets du Coran pour appuyer l’idée que la mission de Mohammed (e) est propre aux païens arabes. Non seulement ils ne pénètrent pas le vrai sens des versets qu’ils utilisent, mais de surcroît, ils délaissent les autres textes, pourtant bien plus nombreux, qui, eux, sont formels. Ils se comportent ainsi de la même façon avec le Coran qu’avec les textes de la Bible et les paroles des prophètes ; Ils tournent le dos à de nombreux textes formels et s’accrochent à un nombre infime de textes ambigus et dont ils ne comprennent pas le sens.

Or, pour dire que Mohammed est venu pour les Arabes, il faut déjà reconnaître sa prophétie. Cette question contient donc deux fondements. Le premier : c’est que pour savoir si la mission de Mohammed (e) est universelle ou non, il faut l’entendre de sa propre bouche. Le deuxième : consiste à savoir s’il dit la vérité ou non ou en d’autres termes si c’est un vrai ou un faux prophète. D’un côté, les chrétiens utilisent le Coran pour dire qu’ils ne sont pas obligés de suivre cet homme et pour justifier la véracité de leur religion et d’un autre côté ils le dénigrent lui et sa religion, dont la référence est pourtant le Coran.

 

Si cela est clair, soit, les chrétiens doivent prouver que rien dans les paroles du Prophète (e) ne prête à dire que sa mission les concerne, mais que ce sont plutôt ses adeptes qui le revendiquent ; soit, ils admettent que Mohammed lui-même revendique que sa mission les concerne, mais qu’en cela, il ment. Or, ils ne démentent pas formellement que Mohammed est venu pour les Arabes bien qu’ils ne l’affirment pas formellement non plus. Ils le laissent simplement entendre. En cela, ils prennent de lui ce qui les intéresse et ils rejettent ce qui les dérange.

 

Quoi qu’il en soit, les chrétiens n’ont pas le droit d’utiliser les paroles de notre Prophète (e). Contrairement aux paroles d’un homme normal, indépendamment du fait que ce dernier puisse mentir ou non, il n’est pas possible de choisir celles qui nous conviennent, étant donné qu’elles relèvent toutes de la Révélation. Ce principe est valable avec n’importe quel prophète. En revanche, les musulmans ont le droit de se référer aux textes des juifs et de chrétiens étant donné qu’ils reconnaissent la prophétie de Moïse, de Jésus et de tous les prophètes envoyés par Dieu. La foi implique donc de croire à tous les messagers et à toutes les paroles que chacun prononce.[2] Il suffit de renier, ou ne serait-ce que de douter sur une seule de leurs paroles pour renier leur prophétie. Ainsi, reconnaître la prophétie de Mohammed (e) réclame de croire à toutes ses paroles, car, en tant que prophète, il ne peut mentir sur Dieu. Pour celui qui ne reconnaît pas sa prophétie, nous lui disons qu’il n’y a pas de différence entre ses paroles et entre celles d’un autre homme, dans la mesure où celles-ci sont soumises au mensonge et à la suspicion. S’il s’avérait que Mohammed (e) ait menti une seule fois sur Allah, il faudrait rejeter toutes ses paroles. En tout état de cause, un messager ne peut mentir sur Dieu ni délibérément ni par erreur.

 

À l’unanimité des religions célestes, tous les prophètes sont immunisés contre l’erreur et le mensonge. Ainsi, les chrétiens n’ont pas le droit, sous tous les points de vue, d’utiliser une seule parole de Mohammed (e), car s’ils reconnaissent qu’il est un vrai prophète, ils doivent nécessairement reconnaître que leur religion est fausse. Mais si, à l’inverse, ils démentent une seule de ses paroles, ils doivent nécessairement reconnaître qu’il n’est pas un envoyé d’Allah, indépendamment du fait qu’ils puissent l’admirer et considérer qu’il est un grand homme. Et s’il n’est pas envoyé par le Très-Haut, ses paroles sont donc soumises à la critique, comme n’importe qui d’autre, et elles seront acceptées uniquement à la lumière de l’analyse.

 

Ce principe remet littéralement en question l’opinion de certains érudits chrétiens, qui sont certes objectifs. Ils considèrent en effet que Mohammed (e) fut l’auteur de grands miracles et qu’il est à la tête d’une grande nation et d’une grande religion. En même temps, ils pensent que sa loi ne les concerne pas étant donné qu’elle est propre aux Arabes. Cette objectivité n’intercède nullement en leur faveur et elle ne leur autorise nullement de s’inspirer de ses paroles pour justifier la légitimité de leur religion, et cela pour les raisons que nous avons évoquées.     

 

Par : Karim Zentici 

 

 



[1] Nous nous sommes permis de faire une traduction libre avec les risques que cela implique.

[2] Il y a trois étapes pour avoir accès aux « Écritures Saintes » : Premièrement : il faut prouver l’affiliation des textes aux différents prophètes. Deuxièmement : la traduction doit être fidèle que ce soit en arabe ou dans la langue des personnes intéressées comme le Romain et le syriaque. Il faut savoir que Moïse, David, Jésus, et les prophètes des tribus d’Israël en général parlaient l’hébreu. Prétendre que le Messie était d’origine syriaque ou romaine, c’est commettre une erreur. Troisièmement : il faut veiller à la bonne interprétation du texte à traduire et à sa bonne compréhension. [Voir : El Jawâb e-Sahîh li man baddala din el Masîh (1/137,138).] 

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8 octobre 2012 1 08 /10 /octobre /2012 16:33

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Ibn Taïmiya et la bible

 

Ibn Taïmiya a dit :

 

Il y a trois étapes pour avoir accès aux « Écritures saintes » :

Premièrement : il faut prouver l’affiliation des textes aux différents prophètes.

Deuxièmement : la traduction doit être fidèle que ce soit en arabe ou dans la langue des personnes intéressées comme le Romain et le syriaque. Il faut savoir que Moïse, David, Jésus, et les prophètes des tribus d’Israël en général parlaient l’Hébreu. Prétendre que le Messie était d’origine syriaque ou romaine, c’est commettre une erreur.

Troisièmement : il faut veiller à la bonne interprétation du texte à traduire et à sa bonne compréhension.[1]

 

Ainsi, la Thora est descendue uniquement en Hébreu. Moïse (u) ne parlait que l’Hébreu. De la même manière, le Messie a communiqué la Thora et l’Évangile uniquement en Hébreu. Les Livres sacrés en général ont été révélés par Dieu en une seule langue.[2] Il n’existe sur terre aucune bible (Thora et Évangile) traduite en Arabe qui remonterait de l’époque des apôtres. Quatre apôtres ont retranscrit les Évangiles : deux d’entre eux ont rencontré Jésus (Mathieu et Jean) et les deux autres ne l’ont jamais vu (Marc et Luc).[3] Celles-ci ont été retranscrites après sa mort un peu comme les Hadith du Prophète. Les chrétiens prétendent pourtant que les Évangiles ont été d’abord écrits dans quatre langues par chacun des apôtres : l’hébreu, le Romain, le Grec, et le Syriaque.[4] Pourtant, il n’existe pas d’Évangile original. Certains d’entre eux détiennent des passages inexistants dans les autres, comme le Verset : « Baptisez les hommes au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. »[5] Bien qu’il soit le premier fondement de leur dogme, ce Verset se trouve uniquement dans l’Évangile de Mathieu. En outre, les chrétiens assument que la Bible a été traduite en soixante-douze langues, mais nous allons démontrer ultérieurement si Dieu le veut, que cette légende est à la fois un mensonge et à la fois incohérente.[6]  

 

Il est notoire qu’avant notre époque et toujours encore, les Écritures saintes sont traduites de l’Hébreu à l’Arabe ou du Syriaque, du Romain, et du Grec à l’Arabe, etc.  

 

Dès lors, il n’est pas possible de savoir pour une copie quelconque si celle-ci a été traduite en Arabe après l’époque des apôtres ou bien si elle provient de l’original qui était entre les mains des apôtres, en admettant bien sûr qu’ils l’aient traduite en Arabe (ce qui n’est pas le cas). Il n’est matériellement pas possible de rassembler toutes les copies arabes (depuis les premiers siècles) pour les comparer les unes aux autres. J’en ai moi-même eu en ma possession plusieurs exemplaires dont la traduction différencie énormément de l’une à l’autre au point d’être pour le moins suspectes, pour certaines. J’ai eu sous les yeux plusieurs versions des Psaumes traduites en Arabe présentant entre elles de différences telles qu’elles sont tout simplement incohérentes. Elles accusent ainsi un manque de crédibilité comme elles sont l’aveu que la main de l’homme les a altérées (bien qu’il ne soit pas possible de prétendre qu’elles le soient toutes ou tout au moins qu’elles aient le même degré de falsification). J’ai feuilleté certaines copies de la Thora en Arabe dont la traduction est contestée par un nombre non négligeable de chrétiens.[7]

 

… Après comparaison, les termes hébreux sont très proches des termes arabes dans la formation des racines des mots. J’ai entendu certains vocables de la Thora en Hébreu, de la part de certains convertis, et je me suis rendu compte que la similitude entre les deux langues est tel que j’arrive à déchiffrer bon nombre de leur vocabulaire en m’appuyant uniquement sur la langue Arabe.[8]

 

En définitive, les gens du Livre (Juifs et chrétiens) s’accordent à dire avec les musulmans que les écritures anciennes ont été en partie falsifiées soit délibérément soit en raison des erreurs de traduction dans l’explication des mots, leur exégèse, et leur interprétation. Quiconque veut prétendre que Mohammed (r) contredit les écritures doit se soumettre à deux prémices :

-               La première : il faut confirmer l’affiliation du texte avec le prophète en question (celui dont il est prétendu qu’il est en désaccord avec le Messager).

-              La deuxième : consiste à en détecter les sens. Quiconque veut se référer à un prophète quelconque doit nécessairement vérifier la validité de ses deux prémices : l’énoncé du texte et sa chaîne de transmission.

 

Il faut donc non seulement confirmer les termes, mais en plus il faut en confirmer le sens. Si de surcroît le texte en question n’est pas dans la langue du prophète (ce qui augmente la difficulté), mais plutôt dans une langue étrangère, il faut vérifier que la traduction soit bonne.

 

Or, la plupart des chrétiens ne détiennent pas les livres des prophètes dans la langue des prophètes. Jésus, Moïse, et les autres prophètes des tribus d’Israël parlaient l’Hébreu. Le Messie était hébreu et il ne parlait pas d’autres langues. Néanmoins, d’autres personnes parmi ses apôtres connaissaient le Syriaque, le Grec et le Romain. La plupart des chrétiens ne parlent pas couramment l’Hébreu sans compter qu’ils sont incapables de lire en Hébreu ni la Thora ni l’Évangile ni quoi que ce soit d’ailleurs. Ils le peuvent uniquement en Romain (ou en Grec), en Syriaque, ou autres.

 

Bien que certains d’entre eux maîtrisent l’Hébreu, ils n’ont en cela rien à voir avec les Juifs pour lesquels cette langue n’a pas de secret. Ainsi, quiconque parmi les gens du Livre veut se référer aux paroles des prophètes traduites du Romain, du Syriaque, ou de l’Hébreu, doit absolument pour accréditer son texte, vérifier si la traduction est bonne, car il règne une grande confusion chez eux entre les différentes traductions et il existe des différences énormes dans ce domaine.[9]

Par ailleurs, le terme de Thora ne signifie pas exclusivement le livre de Moussa, c’est plutôt un nom générique pour désigner les livres en possession des gens du Livre. Il est connu chez les adeptes de la Thora et de l’Évangile que la Thora est un nom générique regroupant les écrits des Juifs et des chrétiens ; il comprend le Livre de Moussa, les Psaumes de David, et les écrits des autres prophètes.

 

En revanche, l’Évangile n’appartient pas aux gens des premières écritures (les Juifs), mais il concerne uniquement les chrétiens. Quant aux écrits des autres prophètes, ils sont reconnus par les deux confessions.

Par exemple d’après el Bukhârî, Il fut demandé à ‘Abd Allah ibn ‘Amr (une autre version parle d’Abd Allah ibn Sallâm) : « Parle-nous de la description du Messager d’Allah (r) dans la Thora :

- Il est décrit dans la Thora répondit-il, avec certaines qualités qui lui sont attribuées dans le Coran : « Ô Prophète ! Nous t’avons envoyé comme témoin, annonciateur, et avertisseur. Le protecteur des illettrés, tu es Mon serviteur et Mon Messager, je t’ai appelé le Mutawakkil(celui qui s’en remet à Dieu ndt.). Tu n’es pas rude et tu n’as pas le cœur dur, tu ne cries pas dans les marchés, tu ne rends pas le mal par le mal, mais tu rends le mal par le bien. Tu pardonnes et fais grâce. Je ne le ferais pas mourir avant qu’il ne redresse la religion corrompue. Je vais ouvrir par lui des yeux aveugles, des oreilles sourdes, et des cœurs fermés ; reconnaissant qu’il n’y a d’autre dieu en dehors d’Allah. »[10]

 

Par Thora, il faut entendre soit le nom générique pour désigner les Écritures anciennes soit la Thora particulière à Moïse. S’il en est ainsi, ce texte ne se trouve pas dans tous les exemplaires de la Thora que j’ai pu lire. Cependant, la prophétie d’Esaïe nous apprend : « Voici mon serviteur qui me réjouit, je lui ai consacré ma révélation. Il va faire régner ma justice sur les nations et leur faire part des recommandations. Il ne rira pas aux éclats, il ne fera pas entendre sa voix dans les marchés. Il va ouvrir des yeux borgnes, des oreilles sourdes, et faire vivre des cœurs sellés. Je vais lui octroyer ce que je n’ai donné à nul autre. Il va louer Dieu par de nouvelles louanges, il viendra de l’extrémité de la terre. Le désert et ses habitants vont exulter de joie. Ils vont clamer l’unicité de Dieu en grimpant chaque colline comme ils vont l’exalter en descendant chaque colline. Lui ne s’étiolera pas, lui ne ploiera pas, il ne penchera pas vers les passions ; il sera rayonnant, il n’avilira pas les pieux qui seront comme une poignée faible. Il va plutôt renforcer les véridiques. Il sera le prince des humbles, il sera la lumière de Dieu qui ne s’éteint pas, et les marques de son règne seront sur ses épaules.»[11] Nous avons démontré ainsi que la Thora est le nom générique des livres que les détenteurs des écritures (Juifs et chrétiens) reconnaissent. Il faut donc y compter les Psaumes, la Prophétie d’Esaïe, et toutes les autres prophéties à l’exception des Évangiles qui sont propres aux chrétiens. Si telle est la signification que prennent la Thora et l’Évangile dans le Coran, nul doute, comme nous allons le montrer, que le Prophète (r) est mentionné à maintes reprises et de différentes façons dans la Thora conformément au Verset : (Celui qu’ils trouvent inscrit dans leurs livres ; la Thora et l’Évangile).[12]

 

Traduit par :

Karim Zentici

 



[1] Voir: El jawâb e-sahîh li man baddala din el Masîh (1/137,138).

[2] Idem. (2/58).

[3] Idem. (3/21,22).

[4] Idem. (3/32).

[5] Mathieu; 28.19

[6] El Jawâb e-Sahîh li man baddala din el Masîh (2/81). L’auteur fait allusion à la version grecque de l’Ancien Testament dite les septante qui aurait été traduite sur ordre de l’Empereur hellénique Ptolémée II (309 av. J.-C. – 246 av. J.-C.) par soixante-dix ou soixante-douze traducteurs réunis sur une île ; ils auraient achevé le travail en soixante-douze jours. De plus, ils auraient travaillé séparément élaborant ainsi soixante-douze traductions. L’auteur démontre à travers une longue analyse dans le cinquième tome de son œuvre, l’invraisemblance de ce genre de légende. (N. du T.)

[7] El jawâb e-sahîh li man baddala din el Masîh (2/91).

[8] Majmû’ el fatâwâ (4/110).

[9] El jawâb e-sahîh li man baddala din el Masîh (5/124,125).

[10] Rapporté par el Bukhârî (2125).

[11] Voici le passage en question dans la version actuelle : « Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu que j’ai moi-même en faveur. J’ai mis mon Esprit sur lui. Pour les nations il fera paraître le jugement, il ne criera pas, il n’élèvera pas le ton, il ne fera pas entendre dans la rue sa clameur, etc. » Esaïe ; 42.1-12 voir également : Esaïe ; 35.1-10 et 9.6

[12] El A’râf ; 157 voir : El jawâb e-sahîh li man baddala din el Masîh (5/155-158).

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7 octobre 2012 7 07 /10 /octobre /2012 17:07

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84 annonces de Mohammed dans la Bible !

(Partie 15)

 

83- Moussa déclare dans le premier chapitre de la Thora : « Abram répondit : « Seigneur Dieu, que me donneras-tu ? Je m’en vais sans enfant, et l’héritier de ma maison, c’est Eliézer de Damas[1]…Alors, le SEIGNEUR lui parla en ces termes : « Ce n’est pas lui qui héritera de toi, mais celui qui sortira de tes entrailles héritera de toi. » Il le mena dehors et lui dit : « Contemple donc le ciel, compte les étoiles si tu peux les compter. » Puis, il lui dit : « Telle sera ta descendance. » »[2]

 

Quelle descendance remplit aujourd’hui la terre de long en large comme celle d’Ismâ’îl. Quant aux juifs, les enfants descendants d’Ishâq, ils sont les serviteurs et les captifs des enfants d’Ismâ’îl sur toute la surface de la terre.[3] Ce passage énonce la faveur et la grâce qu’Allah a accordée à Son Ami Abraham. Cette faveur ne pouvait se transformer en malheur abattu contre une vile progéniture dont certains membres furent transformés en singes et en porcs et qui vouèrent le culte au Veau d’or. Quant aux chrétiens descendants d’Isaac, ils sont des fugitifs qui furent chassés par les enfants d’Ismaël au-delà des mers et jusqu’aux extrémités de l’Occident. Cette prophétie saute aux yeux ; c’est un signe éclatant qui désarme l’adversaire de tout argument ! 

 

84- Dans ce même chapitre, Moïse (u) dit également : « Abraham se leva de bon matin, prit du pain et une outre d’eau qu’il donna à Hagar. Il mit l’enfant sur son épaule et la renvoya. Elle s’en alla errer dans le désert de Béer-Shéva. Quand l’eau de l’outre fut épuisée, elle jeta l’enfant sous l’un des arbustes. Puis elle alla s’asseoir à l’écart à la distance d’une portée d’arc. Elle disait en effet : « Que je n’assiste pas à la mort de l’enfant ! » Assise à l’écart, elle éleva la voix et pleura. Dieu entendit la voix du garçon et, du ciel, l’ange de Dieu appela Hagar. Il lui dit : « Qu’as-tu Hagar ? Ne crains pas, car Dieu a entendu la voix du garçon, là où il est. Lève-toi ! Relève l’enfant et tiens-le par la main, car de lui je ferai une grande nation. » Dieu lui ouvrit les yeux et elle aperçut un puits avec de l’eau. Elle alla remplir l’outre et elle fit boire le garçon. Dieu fut avec le garçon qui grandit [et habita au désert. C’était un tireur d’arc] ; il habita dans le désert de Parân… »[4]

 

Voici donc quatre-vingt-quatre annonces empruntées aux prophètes et qui sont extraites des Livres révélés depuis Ibrahim l’Ami de Dieu jusqu’au Messie. Elles mentionnent explicitement le nom de Mohammed (e), sa terre natale et le lieu de son avènement. Elles mettent en valeur ses vertus et son rang. Elles témoignent qu’il est le dernier des prophètes venus aux hommes ; il est l’aimé de Dieu, Son Esprit, et Son élu d’entre tous les hommes. Elles informent aux hommes qu’il est proche et qu’il possède un grand rang auprès d’Allah ; sa religion domine toutes les religions et sa nation est la meilleure et la plus sincère des nations. Sa loi abroge toutes les lois anciennes et elle-même ne sera jamais abrogée tant qu’il y aura des hommes.

 

L’auteur a dit : j’ai simplement extrait un échantillon des annonces du Prophète élu (e) et de sa nation dans la Bible. Si j’avais répertorié tous les textes qui existent sur le sujet, cet ouvrage serait devenu trop épais et trop long…

 

Suite et fin.

Traduit par :

Karim Zentici 

  

 



[1] Selon les commentateurs de la version œcuménique, ce texte est obscur, mais il est probable que le verset suivant en reformule le sens avec d’autres termes ou pour reprendre leurs termes, il en donne le sens général. Voici ce qu’il dit : « Voici que tu ne m’as pas donné de descendance et c’est un membre de ma famille qui doit hériter de moi. »

[2] La Genèse ; 15.2-5

[3] El Qâdhî Sâlih e-Ja’farî parle de la situation à  son époque. Cependant, le Verset suivant explique probablement la situation actuelle : [Ils sont frappés d’avilissement où qu’ils se trouvent sauf Si Allah leur tend Sa corde ou la corde des hommes] [La famille d’Imrân ; 112]

[4] La Genèse ; 21.14-21

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