Dialogue avec Karim Hanifi II3/6

Des preuves de la Bible de la falsification de la Bible (suite)
Ésaïe 59:2,3,4
Mais ce sont vos crimes qui mettent une séparation Entre vous et votre Dieu ; Ce sont vos péchés qui vous cachent sa face Et l'empêchent de vous écouter. 3Car vos mains sont souillées de sang, Et vos doigts de crimes ; Vos lèvres profèrent le mensonge, Votre langue fait entendre l'iniquité. 4Nul ne se plaint avec justice, Nul ne plaide avec droiture ; Ils s'appuient sur des choses vaines et disent des faussetés, Ils conçoivent le mal et enfantent le crime.…
Michée 6:12
Ses riches sont pleins de violence, Ses habitants profèrent le mensonge, Et leur langue n'est que tromperie dans leur bouche.
1 Timothée 4:2
par l'hypocrisie de faux docteurs portant la marque de la flétrissure dans leur propre conscience,
Ésaïe 30:9,10
Va maintenant, écris ces choses devant eux sur une table, Et grave-les dans un livre, Afin qu'elles subsistent dans les temps à venir, Eternellement et à perpétuité. 9Car c'est un peuple rebelle, Ce sont des enfants menteurs, Des enfants qui ne veulent point écouter la loi de l'Eternel, 10Qui disent aux voyants : Ne voyez pas ! Et aux prophètes : Ne nous prophétisez pas des vérités, Dites-nous des choses flatteuses, Prophétisez des chimères !…
Ésaïe 28:15
Vous dites: Nous avons fait une alliance avec la mort, Nous avons fait un pacte avec le séjour des morts ; Quand le fléau débordé passera, il ne nous atteindra pas, Car nous avons la fausseté pour refuge et le mensonge pour abri.
Actes 13:10
et dit : Homme plein de toute espèce de ruse et de fraude, fils du diable, ennemi de toute justice, ne cesseras-tu point de pervertir les voies droites du Seigneur?
Jérémie 23:25,26
J'ai entendu ce que disent les prophètes Qui prophétisent en mon nom le mensonge, disant : J'ai eu un songe ! j'ai eu un songe ! 26Jusques à quand ces prophètes veulent-ils prophétiser le mensonge, Prophétiser la tromperie de leur cœur ?
Jérémie 14:14
Et l'Eternel me dit : C'est le mensonge que prophétisent en mon nom les prophètes ; Je ne les ai point envoyés, je ne leur ai point donné d'ordre, Je ne leur ai point parlé ; Ce sont des visions mensongères, de vaines prédictions, Des tromperies de leur cœur, qu'ils vous prophétisent.
Mais aussi Jérémie 5:31 Jérémie 20:6 Jérémie 23:16 Jérémie 23:21 Jérémie 23:25, 26 Jérémie 29:21
Deutéronome 18:20,21,22
Mais le prophète qui aura l'audace de dire en mon nom une parole que je ne lui aurai point commandé de dire, ou qui parlera au nom d'autres dieux, ce prophète-là sera puni de mort. 21Peut-être diras-tu dans ton cœur : Comment connaîtrons-nous la parole que l'Eternel n'aura point dite ?
Psaume 4:2
Jusques à quand aimerez-vous la vanité, Chercherez-vous le mensonge ?
Osée 8:5
L'Eternel a rejeté ton veau, Samarie ! Ma colère s'est enflammée contre eux. Jusques à quand refuseront-ils de se purifier ?
Ézéchiel 13:6,7
Leurs visions sont vaines, et leurs oracles menteurs ; Ils disent : L'Eternel a dit ! Et l'Eternel ne les a point envoyés ; Et ils font espérer que leur parole s'accomplira. 7Les visions que vous avez ne sont-elles pas vaines, Et les oracles que vous prononcez ne sont-ils pas menteurs ? Vous dites : L'Eternel a dit ! Et je n'ai point parlé.…
2 Pierre 2:1,2
Il y a eu parmi le peuple de faux prophètes, et il y aura de même parmi vous de faux docteurs, qui introduiront des sectes pernicieuses, et qui, reniant le maître qui les a rachetés, attireront sur eux une ruine soudaine. 2Plusieurs les suivront dans leurs dissolutions, et la voie de la vérité sera calomniée à cause d'eux.…
Michée 2:11
Si un homme court après le vent et débite des mensonges : Je vais te prophétiser sur le vin, sur les boissons fortes ! Ce sera pour ce peuple un prophète.
Michée 3:5
Ainsi parle l'Eternel sur les prophètes qui égarent mon peuple, Qui annoncent la paix si leurs dents ont quelque chose à mordre, Et qui publient la guerre si on ne leur met rien dans la bouche :
Sophonie 3:4
Ses prophètes sont téméraires, infidèles ; Ses sacrificateurs profanent les choses saintes, violent la loi.
Jérémie 6:13
Car depuis le plus petit jusqu'au plus grand, Tous sont avides de gain ; Depuis le prophète jusqu'au sacrificateur, Tous usent de tromperie.
Ésaïe 28:7
Mais eux aussi, ils chancellent dans le vin, Et les boissons fortes leur donnent des vertiges ; Sacrificateurs et prophètes chancellent dans les boissons fortes, Ils sont absorbés par le vin, Ils ont des vertiges à cause des boissons fortes ; Ils chancellent en prophétisant, Ils vacillent en rendant la justice.
Ésaïe 10:1
Malheur à ceux qui prononcent des ordonnances iniques, Et à ceux qui transcrivent des arrêts injustes,
Psaume 120:2,3
Eternel, délivre mon âme de la lèvre mensongère, De la langue trompeuse ! 3Que te donne, que te rapporte Une langue trompeuse ?
Ésaïe 59:13
Nous avons été coupables et infidèles envers l'Eternel, Nous avons abandonné notre Dieu ; Nous avons proféré la violence et la révolte, Conçu et médité dans le cœur des paroles de mensonge ;
Ésaïe 32:6
car l'insensé profère des folies, Et son cœur s'adonne au mal, Pour commettre l'impiété, Et dire des faussetés contre l'Eternel, Pour laisser à vide l'âme de celui qui a faim, Et enlever le breuvage de celui qui a soif.
Là, Karim va nous dire qu’il incombe de contextualiser ces passages, ce qui n’est pas faux en soi, et pour les endroits où il est explicitement fait mention d’altération, il s’agit de l’esprit non de la lettre. Ce à quoi nous répondons que c’est exactement ces mêmes arguments qui relativiseront les Versets du Coran cités plus haut, sauf que : 1°) Cet exégèse de la falsification de l’esprit aux dépens de la lettre est ultra minoritaire dans les rangs des musulmans, et il fut maintes fois réfuté, notamment par ibn Hazm, même si ibn Taïmiya, comme à son habitude est beaucoup plus nuancé ; 2°) C’est l’ensemble de tous ces indices qui résoudra l’énigme, mais cela ne veut pas dire que chaque indice est clair comme de l’eau de roche, sinon, il n’y aurait pas divergence sur la chose ; 3°) Ibn ‘Abbâs tranche sur la question à la faveur d’une narration qui enlève les derniers doutes, s’il y en avait encore. C’est donc à la lumière de ses explications qu’il faut expliquer tous ces textes, tant bibliques que coraniques.
Et fait aggravant, d’un point de vue purement anthropologique, et sur ce point, nous rejoignons l’approche historico-critique, il existe une constante universelle qui traverse les peuples et l’Histoire, et selon laquelle l’erreur intellectuelle est motivée par deux facteurs. Bien sûr, le Coran n’est pas concerné par ce phénomène, étant donné que sa conservation, contrairement à la Bible, est transcendante, mais faut-il le rappeler.[1]
Il existe deux forces inhérentes à l’homme : une force intellectuelle qui touche à la connaissance, et qui va pousser à la réflexion, et une force émotionnelle qui va pousser à l’action. Tout le Coran tourne autour de cette dualité constituant un véritable leitmotive qui parsème les pages du Livre sacré, avec, pour point d’orgue, la sourate de l’Ouverture qui met en garde contre ces deux fléaux à l’origine de la perdition : l’un touche au savoir, comme chez les chrétiens égarés qui accusent principalement une tare à ce niveau-là, et l’autre touche aux passions, comme chez les Juifs qui ont encouru la Colère divine pour avoir accusé une tare à ce niveau-là.
Pour les erreurs qui relèvent du domaine de la force intellectuelle, celles-ci sont éventuellement involontaires, et pour celles qui s’attachent à la force émotionnelle et aux passions, elles sont surtout volontaires. Il est donc péremptoire d’opter formellement pour l’une de ces deux options, pour ce qui concerne la conservation de la Bible, et de mettre de côté l’autre qui n’est pas moins vraisemblable, bien au contraire, comme nous l’avons vu plus haut. D’ailleurs, c’est exactement ce constat que déplore Jérôme de Stridon (m. 420) l’un des Pères de l’Église latine au moment de s’attaquer à ses travaux de traduction. Il relève que les erreurs de copistes sont de deux ordres (volontaires et involontaires), conformément à cette réalité anthropologiques. Voici une partie de la lettre-préface de « saint » Jérôme, adressée au pape Damase (m. 384), qui lui avait demandé de remanier tous les textes des Évangiles en cours pour former un livre de base, qui sera seul officiellement en cours depuis, ayant pour nom, la Vulgate :
" Vous voulez qu'avec les matériaux d'un ancien ouvrage j'en refasse un nouveau ; que je me pose comme arbitre dans l'examen des textes de l'Écriture répandus dans le monde ; vous voulez, en un mot, que j'explique les variantes qu'on y trouve, et que je signale ses passages concordants avec la version grecque la plus authentique. C'est une pieuse entreprise, mais une présomption dangereuse que de s'établir juge des autres, quand soi-même on doit avoir pour juge l'opinion générale ; que de prétendre changer la langue des vieillards, ramener le monde, déjà vieux, au bégaiement de l'enfance. En effet, quel est l'homme de nos jours, savant ou non savant, qui, se décidant à prendre en main notre ouvrage, et voyant discréditer le texte dont il se sert habituellement et dans lequel il a appris à lire, ne se récrie aussitôt, et ne me traite de faussaire, de sacrilège, dont l'audace impie n'a point reculé devant des additions, des changements et des corrections à des textes consacrés par le temps ?
Contre de semblables reproches une double consolation m'est offerte ; la première, c'est que cette mission m'a été confiée par vous ; la seconde, c'est que, d'après le témoignage même de ceux qui nous attaquent, il ne pourrait y avoir de vérité complète dans les ouvrages où on ne peut signaler des variantes. En effet, si nos adversaires pensent que les exemplaires latins sont dignes de confiance, qu'ils désignent lesquels ; car il existe presque autant d'originaux que d'exemplaires. S'ils pensent, au contraire, que la vérité ne saurait être découverte que par la comparaison des différents textes , pourquoi trouvent-ils mauvais que j'aie la prétention de corriger, tout en remontant aux sources grecques, les parties du texte qui ont été ou mal comprises par des interprètes ignorants, ou tronquées, dans de mauvaises intentions, par des correcteurs inhabiles et présomptueux, ou surchargées d'additions et altérées par de paresseux copistes ? "
(L’original du texte se trouve à la bibliothèque National de France, François Mitterrand, à Paris, sous le titre : Sanctii Eusebii Hieronymi).
Dans son fameux jawâb dha’îf, pour reprendre l’expression consacrée de l’érudit Karim, ibn Taïmiya fait exactement le même constat. Il est donc exclu de le discréditer sous prétexte qu’il serait chauvin ou qu’il utiliserait des versions de la Bible fabriquées de toute pièce par des musulmans, puisqu’il arrive aux mêmes conclusions qu’une grande sommité chrétienne préislamique que l’on ne peut soupçonner de parti pris. Ce dernier constate qu’il y a trois étapes pour avoir accès aux « Écritures saintes » :
Primo : il faut prouver l’affiliation des textes aux différents prophètes.
Secundo : la traduction doit être fidèle que ce soit en arabe ou dans la langue des personnes intéressées comme le Romain et le Syriaque. Il faut savoir que Moïse, David, Jésus, et les prophètes des tribus d’Israël en général parlaient l’Hébreu. Prétendre que la langue du Messie était syriaque ou romaine, c’est commettre une erreur.
Tercio : il faut veiller à la bonne interprétation du texte traduit et à sa bonne compréhension.[2]
En définitive, les gens du Livre (Juifs et chrétiens) s’accordent à dire avec les musulmans que les écritures anciennes ont été en partie falsifiées soit délibérément soit en raison des erreurs de traduction dans l’explication des mots, leur exégèse, et leur interprétation.
Quiconque veut prétendre que Mohammed (r) contredit les écritures doit se soumettre à deux prémices :
- La première : il faut confirmer l’affiliation du texte avec le prophète en question (celui dont il est prétendu qu’il est en désaccord avec le Messager).
- La deuxième : consiste à en détecter les sens. Quiconque veut se référer à un prophète quelconque doit nécessairement vérifier la validité de ses deux prémices : l’énoncé du texte et sa chaîne de transmission.[3]
Prenons l’exemple du verset : « Baptisez les hommes au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. »[4] Ibn Taïmiya note que, bien qu’il soit le fondement primordial du dogme trinitaire, ce passage se trouve uniquement dans l’Évangile de Mathieu.[5]
Plus tard, Érasme de Rotterdam (m. en 1536) soulèvera la même problématique. Celui-ci a consacré sa carrière à la production des versions les plus fiables et les plus précises de textes grecs anciens en comparant les manuscrits les plus anciens possibles, puis en les purgeant des erreurs de copie et des malentendus linguistiques, voire des insertions savantes ultérieures. En produisant une nouvelle édition du texte grec original du Nouveau Testament, il découvrit qu’un verset qui faisait depuis longtemps partie de la Bible latine et qui était utilisé comme preuve définitive de la Trinité était un ajout ultérieur totalement absent du grec original. Ce verset se lit comme suit : ‘Et il y en a trois qui rendent témoignage au ciel, le Père, la Parole et le Saint-Esprit: et ces trois ne font qu’un…’ King James Bible 1 Jean 5: 7–8. Seuls quatre manuscrits grecs mentionnaient cette fameuse « virgule johannienne » et tous étaient historiquement tardifs ; Jerry Bentley, Humanists and Holy Writ , Holy Writ , p. 45, 152-153.
À suivre…
Par : Karim Zentici
[1] Voir : http://mizab.over-blog.com/2018/04/la-canonisation-du-coran-a-la-lumiere-de-la-science-moderne-partie-1.html
http://mizab.over-blog.com/2017/03/l-inerrance-coranique-partie-1.html
[2] Voir: El jawâb e-sahîh li man baddala din el Masîh (1/137,138).
[3] El jawâb e-sahîh li man baddala din el Masîh (5/124,125).
Voir : http://mizab.over-blog.com/article-ibn-taimiya-et-la-bible-111015014.html
[4] Mathieu; 28.19
[5] El jawâb e-sahîh li man baddala din el Masîh (2/81).