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8 juillet 2017 6 08 /07 /juillet /2017 14:48

Tout sur le djihad II

(Partie 4)

La vie des innocents même non musulmans est sacrée

 

Le meurtre est un crime odieux peu importe que la victime soit musulmane ou sous la protection des musulmans par le biais d’accords militaires ou diplomatiques.

Sheïkh D. Salâh el Budaïr.

L’Islam condamne très sévèrement le meurtre que la victime soit musulmane ou non ; il est très grave, en effet, de s’attaquer à un mécréant lié aux musulmans par un pacte de non agression.

Sheïkh Mohammed e-Subaïyil.

Les non musulmans liés par un pacte de non agression que ce soit par la voie militaire ou diplomatique, jouissent de leurs droits élémentaires dans l’Islam. Tant qu’ils sont sous le giron musulman, leur sang et leurs biens sont sacrés.

Sheïkh D. Sâlih ibn Humaïd.

 

Selon Abû Bakra (t), le Messager d’Allah (r) a déclaré dans son sermon le jour du sacrifice à Mina, au cours du Pèlerinage de l’Adieu : « Votre sang, vos biens, et votre honneur vous sont aussi sacrés que cette terre, en ce jour, et en ce mois. Ai-je bien transmis le message ? »[1]

 

Allah n’aime pas les faiseurs de troubles, et à fortiori ceux qui tuent des innocents, et qui font couler le sang qu’Il a rendu sacré (sauf dans certains cas).

 

Il est inadmissible d’attenter à la vie des ressortissants étrangers que l’État a laissés entrer sur le territoire sur sa demande ou celle d’un citoyen non musulman, et à qui il assure la protection. Il n’est pas permis de toucher à son sang, à son honneur, ni à son argent, tant qu’il est sur notre sol, conformément au Verset : [N’attentez pas à la vie qu’Allah a rendue sacrée, si ce n’est que pour une raison valable].[2]

 

Allah a rendu sacré le sang du mécréant avec qui nous sommes liés par un pacte de non-agression (musta-man) ou d’entrée (mu’âhid) sur le territoire. Il n’est pas différent en cela du musulman. La preuve, c’est que le Législateur prescrit une seule et unique loi pour l’homicide involontaire d’un musulman ou d’un mu’âhid. Le Coran nous dit en effet : [Il n’appartient pas au croyant de tuer son frère sauf par erreur ; s’il tue un croyant par erreur, il devra affranchir un esclave croyant et verser le prix du sang à sa famille, à moins qu’elle ne lui en fasse grâce ; si la victime, qui est croyante, vient d’un camp ennemi, il devra affranchir un esclave croyant ; mais si elle vient d’un clan avec lequel vous êtes liés par un pacte, il devra verser le prix du sang à sa famille et affranchir un esclave croyant ; s’il n’en a pas les moyens, alors, il devra observer le jeûne pendant une durée de deux mois consécutifs en guise de repentir à Dieu ; Allah était certes Savant et Sage].[3]

 

La prescription est la même que la victime soit un musulman ou un mu’âhid. En outre, l’homicide volontaire d’un mu’âhid encourt une menace terrible. Qu’on en juge : « Celui qui tue une personne liée aux musulmans par un acte d’alliance (mu’âhid) ne sentira pas l’odeur du Paradis que l’on peut sentir pourtant à une distance de soixante-dix ans. »[4]

 

Ainsi, le sang du ressortissant étranger est sacré. Il a le droit de rester en paix tout le long de son séjour, conformément aux règles de civilité musulmane qui ne font aucune différence entre les types de citoyens dans les affaires d’homicide ou autre. C’est un domaine que le musulman doit absolument connaitre. (Sheïkh el Fawzân).

 

D’après le recueil e-sahîh, selon ibn ‘Abbâs (t), le Messager d’Allah (r) a dit : « Les personnes les plus détestées par Allah sont au nombre de trois : celui qui dévie dans l’enceinte sacrée, celui qui veut introduire dans l’Islam une tradition païenne, et celui qui veut verser le sang d’un innocent. » [5]

 

« et celui qui veut verser le sang d’un innocent. » : le troisième crime dont parle le hadîth consiste à s’en prendre à la vie d’innocents, qu’ils soient musulmans ou liés avec les musulmans par des pactes de non-agression. Allah haït celui qui viole la sécurité d’un non-musulman dont l’Islam a pris la charge de protéger. Un tel crime encourt une punition terrible. Le Très-Haut a en effet interdit le meurtre dans le Verset : [Quiconque tue intentionnellement un musulman aura pour punition l’Enfer éternel ; il sera frappé par la Colère et la Malédiction d’Allah qui lui réservera un châtiment terrible].[6]

 

Le Prophète (r) explique également : « Celui qui tue un mécréant avec qui nous sommes noués par un pacte de non-agression (mu’âhid), ne sentira pas l’odeur du Paradis. »[7] S’en prendre impunément à la vie d’un innocent est un crime horrible. Allah (I) révèle : [Ceux qui n’invoquent personne avec Allah, qui ne prennent pas la vie qu’Allah a rendue sacrée, et qui ne font pas l’adultère ; ceux qui le font auront sombré dans la faute • le Jour de la résurrection Allah redoublera leur châtiment dans lequel ils demeureront vils • Sauf ceux qui se repentissent et qui font de bonnes œuvres ; ceux-là, Allah va leur changer leurs péchés en bonnes actions, Allah était certes Absoluteur et Tout-Miséricordieux].[8]

 

Pour le Très-Haut, verser le sang des innocents est une forme de corruption sur terre, comme le formule le Verset : [C’est la raison pour laquelle Nous prescrivîmes aux enfants d’Israël que celui qui enlève la vie d’un seul homme non coupable de meurtre, ou qui sème le désordre sur terre, c’est comme s’il avait enlevé la vie à l’humanité entière, et celui qui sauve la vie d’un seul homme, c’est comme s’il avait sauvé la vie à l’humanité entière].[9]

 

Le meurtre des innocents qu’ils soient des musulmans ou des non-musulmans avec lesquels nous sommes liés par des pactes, est une forme de corruption sur terre. Allah (I) révèle au sujet des anges : [Je vais établir un héritier sur terre ; les anges s’exclamèrent : vas-tu y établir celui qui y sèmera le désordre et qui y versera impunément le sang, alors que nous, nous glorifions Tes Louanges et Ta Sainteté. Il répondit : Je sais ce que vous ne savez pas].[10]

Tuer des innocents revient à semer la corruption sur terre. Une corruption qui s’oppose à la réforme que Mohammed (r) prescrivit à son avènement. Il est établi en regard de la religion que le meurtre est gravement prohibé, comme le stipule le texte suivant : [Quiconque tue intentionnellement un musulman aura pour punition l’Enfer éternel ; il sera frappé par la Colère et la Malédiction d’Allah qui lui réservera un châtiment terrible].[11]

 

Un             hadîth explique également : « Le croyant est à l’aise dans sa religion, tant qu’il ne tue pas quelqu’un dont le sang est sacré. »[12] Un autre hadîth nous apprend : « Votre sang et vos biens sont sacrés. »[13] Allah (I) menace également ceux qui s’érigent contre Lui en ces termes : [Ceux qui déclarent la guerre à Allah et à Son Messager, et qui sèment la corruption sur terre devront, pour leur punition, être soit violemment combattus, soit être crucifiés, soit être amputés de la main et du pied opposé, soit être bannis sur terre ; ils seront ainsi frappés par l’avilissement sur terre et dans l’au-delà, et auront un châtiment terrible].[14] (‘Abd el ‘Azîz Âl e-Sheïkh).

 

Le Prophète (r) explique notamment : « Tout chez le musulman est sacré pour son frère : son sang, ses biens, et son honneur. »[15]

 

 

[1] Rapporté par el Bukhârî et Muslim, voir : Sahîh e-Targhîb wa e-Tarhîb (n° 2828).

[2]  Le voyage nocturne ; 33

[3]  Les femmes ; 92

[4]  Rapporté par el Bukhârî (n° 3166), selon ‘Abd Allah ibn ‘Amr – qu’Allah les agrée son père et lui –.

[5] Rapporté par el Bukhârî (n° 6882).

[6] Les femmes ; 93

[7] Rapporté par el Bukhârî (n° 3166), selon ‘Abd Allah ibn ‘Amr ibn el ‘Âs – qu’Allah les agrée son père et lui –

[8] Le furqân ; 68-70

[9] Le repas céleste ; 32

[10] La vache ; 30

[11] Les femmes ; 93

[12] Rapporté par el Bukhârî (n° 6862), selon ibn ‘Omar – qu’Allah les agrée son père et lui – .

[13] Rapporté par el Bukhârî (n° 1741) et Muslim (n° 1649), selon Abû Bakra (t).

[14] Le repas céleste ; 33

[15] Rapporté par Muslim (n° 2564), selon Abû Huraïra (t).

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7 juillet 2017 5 07 /07 /juillet /2017 14:17

 

Le désordre sur terre

Le pire des désordres sur terre est d’associer des idoles au Très-Haut, de suivre ses passions, et de prendre une vie qu’Allah a rendue sacrée.

Sheïkh D. ‘Alî el Hudhaïfî.

La Législation musulmane interdit de brandir une arme ou un couteau contre un musulman, même pour s’amuser.

Sheïkh D. Salâh el Budaïr.

Chaque musulman quelque peu cultivé sait que le meurtre est le pire des grands péchés ; il est tellement grave qu’il est lié, dans les textes, à l’association.

Sheïkh D. Sâlih ibn Humaïd.

Les troubles d’aujourd’hui ont débuté par des paroles, et elles ont finies malheureusement dans le sang quand on viola le caractère sacré de la vie des musulmans innocents.

Sheïkh D. ‘Abd e-Rahmân e-Sudaïs.

 

En regard des grands principes de la religion, il est condamnable de manière générale de semer le désordre sur terre, et plus particulièrement de faire payer à un innocent un crime qu’il n’a pas commis : [Chacun est responsable de ses fautes, et nul ne porte le fardeau d’un autre].[1]

 

Les textes de la religion communément transmis condamnent formellement ce genre de chose comme le révèle le Verset : (Quiconque tue délibérément un croyant, mérite la Géhenne).[2] En outre, le Prophète (r) a dit : « Quiconque tue un infidèle sous engagement, ne sentira pas l’odeur du Paradis. »[3]

 

D’autres textes interdisent de semer la corruption sur terre, qui constitue un péché immense. Il existe des textes communément transmis sur le sujet. Allah (I) révèle en effet : (Ne cherche pas à semer la corruption sur terre).[4] Il (I) a dit également : (Cela concerne ceux qui sont injustes envers les gens et qui sèment l’injustice sur terre ; ceux-là auront un châtiment terrible • Mais celui qui patiente et qui pardonne, fait ainsi preuve de résolution),[5] (Ceux qui délient le pacte d’Allah après l’avoir conclu, qui coupent les liens qu’Allah a ordonné de nouer, et qui sèment le désordre sur terre, ces gens-là sont maudits et auront une bien mauvaise demeure).[6]

 

Des Textes de la Loi communément transmis interdisent de semer la corruption sur terre et formulent qu’une telle action relève des grands péchés ; Allah (I) a même prévu des punitions immenses contre ceux qui en sont coupables en disant : (La rétribution de ceux qui affrontent Allah et Son Messager et qui sèment la corruption sur terre, c’est de les tuer, de les crucifier, et de leur couper la main et le pied inversés, ou de les bannir de la terre ; tel est le sort qui leur est réservé ici-bas, et dans l’au-delà ils auront un châtiment immense).[7] (Sheïkh Sa’d e-Shithri).

 

À suivre…

                     

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/

 

[1] Le bétail ; 164

[2] Les femmes ; 93

[3] Rapporté par el Bukhârî (3166), selon ‘Abd Allah ibn ‘Amr – qu’Allah les agrée son père et lui –.

[4] Les récits ; 77

[5] La concertation ; 42-43

[6] Le tonnerre ; 25

[7] Le repas céleste ; 33

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7 juillet 2017 5 07 /07 /juillet /2017 14:13

Tout sur le djihad II

(Partie 3)

La situation actuelle ressemble plus à la période mecquoise ; l’universalisme de l’islam est dans son pragmatisme, et sa valeur supérieure dans son relativisme

 

Aux yeux de l’Albânî, nous vivons malheureusement dans une situation jamais atteinte auparavant dans l'Histoire musulmane. La menace que représentent les mécréants cerne de toute part les adeptes de notre religion victimes de leur vorace convoitise. Le Prophète (r) nous avait prévenu : « Les nations vous convoiteront bientôt de toute part, comme des mains autour d’un plat.

  • Serons-nous peu nombreux à cette époque, se demandèrent les Compagnons ?
  • Non, vous serez plutôt en grand nombre, mais aussi faible que l’écume du torrent ; vous n’inspirerez plus la crainte dans les cœurs de vos ennemis, et la faiblesse imprégnera les vôtres.
  • Quelle sera cette faiblesse, Messager d’Allah ?
  • L’attachement à la vie terrestre, et la peur de la mort. »[1]

 

Il est donc du devoir des savants de concentrer tous leurs efforts dans le programme d'éducation à la vraie religion et d'épuration des éléments forgés qui l’ont pollué. Il s’agit d’apprendre aux fidèles le pur monothéisme, et de corriger les mauvaises croyances, le rituel, et les mœurs, chacun en fonction des moyens qui lui sont conférés dans le pays où il se trouve. Soyons réalistes, personne n’est en mesure de combattre les juifs, tant que la division déchirera les rangs de la Nation désormais partagée en plusieurs États. Matériellement, nous ne sommes régis ni par une même unité politique ni par un seul étendard.

 

Il nous est impossible de consacrer des efforts de guerre pour parer à l'ennemi prédateur qui s’est emparé de nos terres. Nous avons entre les mains, du reste, d’autres moyens légitimes à prévaloir, faute de miser sur la force matérielle suffisante et financière. Et, quand bien même, nous constituions un pouvoir économique potentiel, il faudrait l’exploiter à bon escient et le mettre en place efficacement ; mais le fait est que les élites de bon nombre de pays musulmans ont adopté des régimes politiques en désaccord avec les concepts islamiques en phase avec la Loi divine. Il nous reste donc – par la Volonté d’Allah – ces deux moyens en notre possession que sont l'éducation et l'épuration. Chacun a le devoir de se mettre à la tâche dans la limite de ses compétences, tout en sachant que le Seigneur n'impose rien à personne qui soit au dessus de ses forces.[2]

 

Le sang et les biens du musulman innocent sont sacrés

 

Le Prophète (r) affirme : « Injurier le musulman est un acte de perversion, mais le tuer est un acte de mécréance. » Rapporté par el Bukhârî et Muslim.

« Le croyant est à l’aise dans sa religion tant qu’il ne fait pas couler le sang sacré. » Rapporté par el Bukhârî.

« Ne redevenez pas, après moi, des mécréants en vous tranchant la gorge les uns les autres. » Rapporté par el Bukhârî et Muslim.

« Celui qui prend les armes contre nous ne fait pas partie des nôtres. » Rapporté par el Bukhârî et Muslim.

 

Il est facile d’entrer en Islam. Il suffit de prononcer l’attestation de foi (ashhad in lâ ilâh illâ Allah wa anna Mohammed Rasûl Allah). Dès lors, on devient musulman, ce qui signifie que le sang et les biens sont sacrés. On jouit donc des mêmes droits et des mêmes devoirs que les autres musulmans. Le sang est immunisé sauf ce que l’Islam en réclame.

Allah (Y) a éclairé ces choses dans Son Livre, ainsi que Son Messager (r) et les Compagnons (y), comme le révèle la Tradition. Le Très-Haut a mis des hommes au service de leur Prophète (r). Ces derniers ont recensé toutes ses paroles, ses actes, mais aussi les différentes situations qu’il a vécues sans rien laisser. Ils nous ont ainsi transmis sa vie avec une telle précision qu’ils nous donnent l’impression d’être avec lui, et d’entendre sa voix comme si nous étions au milieu des Compagnons. Ses sermons avaient pour ambition d’orienter les gens. Ils leur expliquaient en détail les enseignements qu’ils devaient observer (le djihad, et l’adoration permettant de se rapprocher d’Allah conformément à ses prescriptions).

 

Ses paroles, ses actes, mais aussi ses consentements implicites font valeur de législation. Les pratiques qui sont faites devant lui et qu’il n’a pas contestées sont une forme de législation. Par ailleurs, il nous est demandé uniquement de juger sur les apparences et en fonction des actes. Seul le Créateur (Y) est à même de sonder les cœurs. C’est ce qui a poussé le Prophète a lancé à Usâma ibn Zaïd ayant tué un combattant ennemi, qui avait fait la shahada sous la menace de son épée : « L’as-tu tué alors qu’il a dit lâ ilâh illâ Allah ?

  • Il l’a dit pour se protéger, répliqua-t-il pour se défendre !
  • As-tu ouvert son cœur pour le savoir, rétorqua le Prophète (r) ? »[3]

 

Le Messager d’Allah (r) a notamment dit à ses Compagnons : « j’ai reçu l’ordre de combattre les hommes jusqu’à ce qu’ils attestent qu’il n’y a d’autre dieu digne d’être adoré en dehors d’Allah et que Mohammed est le Messager d’Allah ; qu’ils observent la prière et qu’ils versent l’aumône (zakât) . S’ils s’y soumettent, ils préservent ainsi contre moi leur sang et leurs biens, sauf ce que l’Islam en réclame, en sachant que leur compte véritable revient à Allah. »[4]

 

Dans l’intérêt des uns et des autres, Il est important de s’en tenir aux apparences, sauf pour les choses qui sont claires et indiscutables ; des choses sur lesquelles existent des textes explicites du Coran et de la sunna ou qui font l’unanimité de la communauté. Si ce n’est pas le cas, la vie du musulman reste sacrée.

 

Or, une mauvaise compréhension pousse certains zélés à sortir des limites du droit chemin. Il va sans dire qu’ils se dirigent droit vers des sentiers égarés. Un jour, en présence de ses Compagnons, le Prophète (r) traça sur le sol un long trait de chaque côté duquel il en dessina d’autres plus petits. Ensuite, en désignant celui du milieu, il s’exclama : « Voici le chemin d’Allah. » Au sujet des autres traits, il affirma : « Voici les mauvais sentiers. » Puis, il expliqua qu’à la tête de chaque sentier se tient un démon invitant les créatures à l’emprunter. C’est alors qu’il récita le Verset : [Voici Mon chemin droit, alors empruntez-le et ne suivez pas les sentiers qui vous en feront dévier].[5] (Sheïkh Luhaïdân).

 

Ibn Taïmiya résume ce principe : « En principe, le sang des musulmans ainsi que leurs biens et leur honneur sont mutuellement sacrés (interdit, défendu). Il est interdit de les profaner sans la permission d’Allah et de Son Messager. Le Prophète (r) déclara au cours du Pèlerinage de l’Adieu : « Votre sang, vos biens, et votre honneur vous sont sacrés comme le sont ce jour-ci, cette terre où vous êtes aujourd’hui, et ce mois-ci. »[6] Il a dit également : «  Tout ce qui touche au musulman est sacré pour son frère : son sang, ses biens, et son honneur. »[7] ; « Quiconque accomplit notre prière, s’oriente vers notre direction, et mange notre viande, est musulman. Il est sous la protection d’Allah et de Son Messager. » Dans ce registre, nous avons le hadîth : « Si deux musulmans se rencontrent  l’épée à la main, le tueur et la victime sont passibles de l’Enfer.

  • Cher Messager d’Allah, lui at-on demandé, pour le tueur c’est compréhensible, mais quel mal a fait la victime ?
  • Il cherchait à tuer son adversaire, at-il expliqué.»[8]

Un autre hadîth nous apprend : « Ne devenez pas mécréants après moi en brandissant vos épées les uns contre les autres. »[9] Mais encore : « L’accusation de mécréant à l’encontre de son frère s’applique inévitablement sur l’un des deux individus en présence. »[10] Tous ces propos prophétiques se trouvent dans les deux recueils authentiques. »[11]

 

[1] Propos authentifié par el Albânî dans silsilat el ahâdîth e-sahiha (n° 958).

[2] Voir : e-tawhîd awwalan.

[3] Rapporté par el Bukhârî (n° 4269), et Muslim (n° 96), selon Usâma ibn Zaïd (y).

[4] Rapporté par el Bukhârî (25), et Muslim (22), selon ‘Abd Allah ibn ‘Omar – qu’Allah les agrée son père et lui –.

[5] Le bétail ; 153

[6] Rapporté par el Bukharî (1741) et Muslim (1679), selon Abû Bakra, qu’Allah l’agrée.

[7] Rapporté par Muslim (2564), selon Abû Huraïra, qu’Allah l’agrée.

[8] Rapporté par el Bukharî (31) et Muslim (2888), selon Abû Bakra.

[9] Rapporté par el Bukharî (121) et Muslim (65), selon Jarîr ibn ‘Abd Allah, qu’Allah l’agrée.

[10] Majmû’ el Fatâwa (3/283).

[11] Rapporté par el Bukharî (6104) et Muslim (60), selon ibn ‘Omar, qu’Allah l’agrée.

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6 juillet 2017 4 06 /07 /juillet /2017 12:27

Le djihad est légiféré en cas de force

 

Quand le Législateur enjoint de combattre toute faction rebelle, c’est uniquement dans la mesure du possible, car ils ne sont pas pires que les païens et les infidèles. L’histoire prophétique nous montre qu’il vaut mieux dans certaines situations se concilier l’ennemi en nouant des accords de paix et en lui offrant des largesses. Un imâm peut s’imaginer à tort avoir la force pour lui tenir tête. Dans ce cas, l’intérêt réclame de renoncer à ce projet.[1] Il est même permis de trouver des accords avec un envahisseur ayant la main mise sur plusieurs provinces musulmanes. La Syrie fut contrainte à ses débuts de contenir la vague tatare en contractant avec ses chefs certains pactes.[2] Ibn Taïmiya lui-même entama des pourparlers avec les autorités mongoles dans une tentative où les plus zélés auraient rebroussé chemin.[3] Ce jour-là, il écrivit à jamais son nom dans les plus belles pages de l’Histoire à côté des plus grands héros musulmans.[4]

 

Or, certains pensent à tort que l’épée s’est substituée à l’appel au dialogue adressé aux mécréants en vue de leur démontrer l’impertinence de leur croyance. Il n’y a pourtant aucune opposition entre ces deux procédés. On parle d’abrogation quand une loi remet littéralement en question une autre plus ancienne et à laquelle elle se substitue. L’abrogation de la première qibla en est le meilleur exemple. Il ne viendrait à l’idée de personne, désormais, de prier en direction de Jérusalem.

 

Ils opposent ainsi les deux Versets : [Ne vois-tu pas ceux à qui il fut demandé de retenir leurs mains, d’observer la prière, et de verser l’aumône ; et lorsque la guerre leur fut prescrite, un groupe d’entre eux se mirent à craindre les hommes comme on craint Allah, ou plus encore ; ils protestèrent : Seigneur ! Pourquoi nous as-Tu prescrit la guerre ? Si, au moins, Tu avais pu nous laisser un peu de répit ! Réponds-leur : les plaisirs de ce monde sont éphémères, mais l’autre vie vaut bien mieux pour les gens pieux, et vous ne serez pas lésés le moins du monde].[5]

 

Voici l’autre Verset : [Appelle au chemin de Ton Seigneur avec sagesse et le bon sermon, et polémique avec eux de la meilleure manière ; Allah connait mieux ceux qui ont dévié de Son chemin, et Il connait mieux ceux qui sont guidés][6] ; mais encore : [Ne polémiquez point avec les gens du Livre si ce n’est que de la meilleure façon, sauf avec les injustes parmi eux. Dites : Nous avons cru à Celui qui nous a révélé et qui vous a révélé le Livre ; Notre Dieu et le Vôtre est Un, et nous Lui sommes soumis].[7]

 

L’obligation de combattre s’oppose certes à l’interdiction de le faire au profit du dialogue, mais il est possible de conjuguer ces deux initiatives. Dans ce cas, il n’est pas pertinent de parler d’abrogation. Il va sans dire que chacun à sa façon, ces procédés donnent des résultats, mais, utilisés ensemble, ils sont beaucoup plus efficaces.[8]

 

Les lois du djihâd sont flexibles et s’adaptent à la conjoncture

 

Quand, fort de ses alliés, le Messager (r) fut en mesure d’étendre la religion d’Allah, il n’hésita pas une seconde à brandir l’étendard de la guerre contre tous ceux qui lui résistaient. Les lois varient en fonction de la situation et des capacités. Quand on est fort on n’a pas la même approche que quand on est faible, bien que dans les deux cas, on ne fait qu’obéir à Allah, comme quand on est riche ou pauvre, en bonne ou en mauvaise santé. Chaque conjoncture concède ses propres lois.[9]

 

 

Les moyens de communication, la nouvelle arme du djihad

 

Chaque jour notre religion compte de nouveaux adeptes, grâce notamment à la vulgarisation des moyens de communication et des médias (écrits et audiovisuels). De plus en plus de gens découvrent ses valeurs et son fonctionnement. Le Coran dans ses différents supports (audio, livre) est accessible à tous. Distribué en grande quantité à travers le monde, il répond aux aspirations de la nature humaine. C'est pourquoi, il a un grand succès. Nous assistons à une recrudescence de conversions, bien que nous vivions une époque de faiblesse. (S. Fawzân)

 

On posa la question suivante à Sheïkh el Fawzân : les mécréants, qui n’ont pas reçu le message de l’Islam a notre époque, sont-ils excusables, surtout ceux qui ne sont pas nés de parents musulmans ?

 

En réponse : aujourd’hui, l’Islam est répandu partout et a atteint les confins de l’Orient et de l’Occident, depuis, surtout, le développement des moyens de communication. La planète est devenue aussi petite qu’un village. Grâces à cette technologie, le Coran étend sa voix sur tous les continents. Au début, la religion musulmane s’est répandue aux extrémités du monde par le biais du djihad. À notre époque, certes, le djihad n’a plus lieu, mais Allah a mis à notre disposition les médias qui prennent le relais et qui permettent d’établir la preuve céleste contre les hommes. Personne ne pourra dire qu’il n’avait rien entendu ou qu’il n’était pas au courant ! (S. Fawzân).

 

À suivre…

                     

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/

 

 

[1] Majmû’ el fatâwâ (4/442).

[2] Majmû’ el fatâwâ (28/432).

[3] El ‘uqûd e-durriya d’ibn ‘Abd el Hâdî (p. 134)

[4] El a’lâm el ‘aliya (p. 69-72).

[5] Les femmes ; 77

[6] Les abeilles ; 125

[7] L’araignée ; 46

[8] El jawâb e-sahîh (1/218-219).

[9] Manhâj e-sunna (1/86).

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6 juillet 2017 4 06 /07 /juillet /2017 12:23

Tout sur le djihad II

(Partie 2)

Le djihad n’est pas une fin en soi (sauf peut-être au niveau individuel), l’élasticité de la religion ne justifie pas d’abroger une loi immuable, bien qu’elle ne soit pas adaptée à toutes les conjonctures

 

Ibn el Qaïyim : « La Législation d’Allah se situe là où il y a un intérêt pour les hommes. »

 

« Une étude exhaustive des textes du Coran et de la sunna, rappelle ibn Taïmiya, nous montre que la responsabilité d’un tiers est conditionnée à la capacité de connaitre et d’agir. En étant incapable de fournir l’un de ses deux éléments, il ne lui en est pas tenu rigueur, car : [Allah n’impose rien à la personne qui soit au-dessus de ses capacités].[1] »[2] Ailleurs, il renchérit : « Quand Allah ordonne de Lui obéir et de Le craindre, c’est uniquement dans la mesure du possible, conformément au Verset : [Craignez Allah dans la mesure du possible].[3] Un hadîth nous apprend également : « … et ce que je vous ordonne, faites-le dans la mesure du possible. »[4] »[5]

 

Ainsi, ce principe est conforme à la tendance des anciens, et à la majorité des savants. Allah n’impose rien qui soit au dessus de nos forces, et les obligations sont restreintes à la capacité de les faire. La punition prévaut uniquement quand on délaisse volontairement une obligation ou en enfreignant une interdiction, et cela, bien sûr, après avoir établi la preuve céleste contre un fautif éventuel.[6]

 

L’histoire prophétique, explique ibn Taïmiya, nous montre qu’il vaut mieux dans certaines situations se concilier l’ennemi en nouant des accords de paix et en lui offrant des largesses. Un imâm peut s’imaginer à tort avoir la force pour lui tenir tête. Dans ce cas, l’intérêt réclame de renoncer à ce projet.[7]

Le Très-Haut interdit à La Mecque de prendre les armes contre les païens, comme le relate le Verset : [Ne vois-tu pas ceux à qui il fut demandé de retenir leurs mains].[8] Les premiers musulmans avaient pour mission d’endurer la persécution Quraïshites, et de ne pas leur en faire grief jusqu’au jour où le Coran leur révéla de nouvelles dispositions.[9]

 

La législation progressive du djihâd ; en sachant que la période mecquoise n’est pas abrogée

 

Les Juifs tiraient en dérision dans leurs propos le Prophète (r) qui ne réagissait pas, et cela, pour plusieurs raisons :

Premièrement : à cette époque, les musulmans étaient encore faibles ; il leur était enjoint d’endurer le mal des fils d’Israël et des païens ; la piété était de rigueur. Puis, quand l’Islam prit de l’ampleur, ce statut fut abrogé, et la guerre fut légiférée ; les Juifs furent alors frappés d’un tribut en gage de leur soumission. Il va sans dire que le dhimmî n’est pas capable d’ennuyer ouvertement les musulmans, sinon il ne serait pas soumis. Certains donnent le nom d’abrogation à ce changement d’attitude envers les ennemis. Pour d’autres, il ne s’agit pas de cela, mais d’une nouvelle situation qui réclame de nouvelles lois, comme le Coran l’avait promis pendant la période de patience.

 

En réalité, cette divergence porte plus sur la forme que sur le fond, car lorsque les musulmans retombent dans un état de faiblesse, ils doivent se comporter comme à la période mecquoise. La chose varie donc en fonction des endroits et des époques, et les Versets qui enjoignent à la patience restent en vigueur jusqu’à la fin du monde. Personne ne conteste qu’à Médine, le Prophète (r) appliquait les peines contre les hommes qui affichaient leur hypocrisie, et il fit des expéditions punitives contre les Juifs et les païens. Peu importe qu’on donne ou non le nom d’abrogation à cette nouvelle orientation.[10]

 

Ainsi, pendant la période mecquoise, le djihad n’était pas encore légiféré, et la patience était de mise. L’émigration offrit aux adeptes de la religion naissante un lieu sûr où il pouvait se renforcer, et d’où partiraient les expéditions militaires. Ils ne s’attaquaient pas à ceux avec qui ils avaient noué des accords de paix. Si le meilleur des hommes (r) avait eu la mauvaise idée de punir chaque mécréant et chaque hypocrite, la plupart des arabes y auraient vu d’un mauvais œil, et auraient renoncé à intégrer sa religion, car trop dangereuse. Allah (I) révèle : [N’obéis pas aux infidèles ni aux hypocrites, ne prêtent pas attention à leurs nuisances ; et repose ta confiance en Allah, Il te suffit comme protecteur].[11] Cette sourate fut révélée à Médine après la bataille du fossé. Le Messager (r) n’était pas suffisant fort pour s’occuper d’eux ; toute répression aurait engendré un grand désordre dans les rangs. Après la conquête de La Ville sainte, les habitants de la Péninsule embrassèrent la religion en masse, et les rapports de force n’étaient plus les mêmes.

 

Le temps était venu de se tourner vers les Byzantins. La Révélation mit sur la voie les adeptes de la religion naissance. La sourate Le repentir polissait les derniers commandements divins ; le djihad, le pèlerinage et la morale (ordonner le bien et interdire le mal) furent légiférés. La mission de Mohammed (r) touchait à sa fin : [Aujourd’hui, je vous ai parachevé votre religion, Je vous ai parfait de Mes bienfaits, et Je vous ai agréé l’Islam comme religion].[12] Trois mois plus tard, le sceau des messagers rendait l’âme. Il fallait évidemment préparer le terrain : rompre les traités avec les païens. Le ton était donné : [Ô Prophète ! Combats les mécréants et les hypocrites, et sois dur avec eux].[13] Il annonçait l’abrogation de : [N’obéis pas aux infidèles ni aux hypocrites, ne prêtent pas attention à leurs nuisances].[14]

 

Les hypocrites n’avaient plus à cette époque d’alliés pour les défendre ; le Prophète (r) avait le champ libre pour faire régner la loi à Médine, et personne n’allait s’en plaindre, car toute la région était rentrée dans les rangs. L’intransigeance devint de rigueur. Selon les savants, la sourate Les coalisés vint abroger les prescriptions précédentes. En voici un autre passage : [Si les hypocrites, les malades du cœur et les perturbateurs à Médine ne cessent pas, Nous te lancerons contre eux, et ils ne viendront plus ou presque te côtoyer dans ses murs ; ils sont maudits ! Où qu’ils soient, ils sont rattrapés].[15] En d’autres termes, ils ne s’aviseront plus désormais à injecter leurs venins. La religion triomphante n’allait plus tolérer de telles exactions.

 

Ainsi, quand la conjoncture est favorable aux hypocrites, nous mettons en pratique le v. 48 de la s. Les coalisés. De la même manière qu’en état de faiblesse, il nous est demandé de fermer les yeux sur leurs manœuvres, et attendre que la roue tourne. C’est à ce moment qu’on fait preuve de détermination, conformément au v. 9 de la s. e-tahrîm.[16]

 

La patience porta ses fruits, car, pour la première fois, les membres de la communauté hébraïque furent frappés d’un tribut qui témoignait de leur soumission, et les campagnes militaires s’étendirent au-delà du littoral du hijâz. L’ère khalifienne s’aligna aux dernières résolutions prophétiques, et il y aura toujours jusqu’à la fin du monde, un groupe qui se détache de la communauté pour porter haut l’étendard de la vérité.

 

Le musulman s’adapte aux différentes conjonctures qu’il rencontre, sans sortir, en cela, des directives du Coran. Quand il en a la force, il défend bec et ongles l’honneur de sa religion, et fait front aux injures que son Prophète (r) endure, et dans les moments de faiblesse, il craint Dieu dans la mesure du possible.[17] Le grand ibn Taïmiya offrit des circonstances à ses pauvres contemporains du Hijâz – déjà mal garni par l’expansion de l’innovation et de la débauche – et du Yémen, qui, incapables de tenir tête à l’envahisseur tatar, s’empressèrent de lui envoyer une missive pour lui afficher leur allégeance. Quand le roi païen s’essaya aux armées de Halab où il rencontra une forte résistance, ce fut une autre paire de manches.[18]

 

[1] La vache ; 286

[2] Majmû’ el fatâwâ (2/164).

[3] E-taghâbun ; 16

[4] Rapporté par el Bukhârî (n° 7288), et Muslim (n° 1327), selon Abû Huraïra (t).

[5] Majmû’ el fatâwâ (31/92).

[6] Majmû’ el fatâwâ (19/227).

[7] Majmû’ el fatâwâ (4/442).

[8] Les femmes ; 77

[9] Majmû’ el fatâwâ (4/442-443).

[10] E-sârim el maslûl (2/443-444).

[11] Les coalisés ; 48

[12] Le repas céleste ; 3

[13] E-tahrîm ; 9

[14] Les coalisés ; 48

[15] Les coalisés ; 60-61

[16] E-sârim el maslûl (3/681-683).

[17] E-sârim el maslûl (2/412-414).

[18] Majmû’ el fatâwâ (28/533).

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5 juillet 2017 3 05 /07 /juillet /2017 14:27

 

Tout sur le djihad II

(Partie 1)

Nous devons tous nous souvenir de baser nos croyances sur la Bible et non sur nos émotions (2 Timothée 3:16-17).

 

Ecclésiastes 3:8 déclare : « Il y a un temps pour aimer et un temps pour haïr ; un temps pour la guerre et un temps pour la paix. »

 

Que ceux donc qui disent que c'est mal fait de répandre le sang des malfaiteurs, aillent plaider contre Dieu.[1]

 

Nous avons vu dans la partie précédente avec des explications d’ibn Taïmiya que le djihad à pour vocation de repousser toute entrave à la propagation du message, et de punir les malfaiteurs, non de convertir par la force. Les exégètes et érudits chrétiens, avec les Pères de l’Église à leur tête, reprennent ce raisonnement, à la différence toutefois où la frontière entre le messianisme guerrier et les conversions forcées sont malheureusement ô combien plus poreuses !

 

Une guerre sainte est une guerre lancée au nom d'un Dieu ou approuvée par une religion. Le concept apparaît chez Augustin d'Hippone dans son célèbre ouvrage La cité de Dieu contre les païens où il expose que, si les païens ne veulent pas comprendre les beautés et vérités du christianisme dès qu'on leur expose, il faudra se résoudre à leur faire la guerre. Il commente cette parole de Luc XIV.23 contrains-les d'entrer.

Compte tenu du caractère structurant pour les hommes et les peuples de leur foi, cette idée fit fortune et de telles guerres sont particulièrement longues et dureshttp://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_sainte

 

"Oblige les à entrer, que ma maison puisse être remplie" : Augustin et d'autres ont utilisé l'expression "Oblige les à entrer" comme justification de contraindre les gens à entrer dans le Christianisme, parfois en utilisant la persécution et la torture

David Guzik's Commentary on Luke. C. The guests of the Messiah's Banquet. 2. (16-24) Jesus' parable about the great feast.

 http://www3.calvarychapel.com/ccbcgermany/commentaries/4214.htm

 

Thomas d'Aquin : Cependant, il est dit en S. Luc (14, 23): " Va sur les routes et les sentiers, et force à entrer pour que ma maison soit pleine. Mais c'est par la foi que les hommes entrent dans la maison de Dieu, c'est-à-dire dans l'Église. Il y a donc des gens qu'on doit contraindre à la foi.

 

Conclusion :

 

Parmi les infidèles il y en a, comme les païens et les Juifs, qui n'ont jamais reçu la foi. De tels infidèles ne doivent pas être poussés à croire, parce que croire est un acte de volonté. Cependant, ils doivent être contraints par les fidèles, s'il y a moyen, pour qu'ils ne s'opposent pas à la foi par des blasphèmes, par des suggestions mauvaises, ou encore par des persécutions ouvertes. C'est pour cela que souvent les fidèles du Christ font la guerre aux infidèles ; ce n'est pas pour les forcer à croire puisque, même si après les avoir vaincus ils les tenaient prisonniers, ils leur laisseraient la liberté de croire ; ce qu'on veut, c'est les contraindre à ne pas entraver foi chrétienne. Mais il y a d'autres infidèles qui ont un jour embrassé la foi et qui la professent, comme les hérétiques et certains apostats. Ceux-là, il faut les contraindre même physiquement à accomplir ce qu'ils ont promis et à garder la foi qu'ils ont embrassée une fois pour toutes.

 

Solutions :

 

1. Certains ont compris que cette autorité patristique interdisait non l'excommunication des hérétiques, mais leur mise à mort : c'est clair dans ce texte de S. Jean Chrysostome. Et S. Augustin parle ainsi de lui-même: " Mon avis était d'abord qu'on ne doit forcer personne à l'unité du Christ, qu'il fallait agir par la parole, combattre par la discussion. Mais ce qui était mon opinion est vaincu non par les paroles de contradicteurs, mais par la démonstration des faits. Car la crainte des lois a été si utile que beaucoup disent : "Rendons grâce au Seigneur qui a brisé nos liens !" ". Si le Seigneur dit : " Laissez-les croître ensemble jusqu'à la moisson ", nous voyons comment il faut le prendre, grâce à ce qui suit : " de peur qu'en ramassant l'ivraie vous n'arrachiez en même temps le froment ". Cela le montre suffisamment, dit S. Augustin : " Lorsqu'il n'y a pas cette crainte, c'est-à-dire quand le crime de chacun est assez connu de tous et apparaît abominable au point de n'avoir plus aucun défenseur, ou de ne plus en avoir qui soient capables de susciter un schisme, la sévérité de la discipline ne doit pas s'endormir. "

2. Les Juifs, s'ils n'ont nullement reçu la foi, ne doivent nullement y être forcés. Mais, s'ils ont reçu la foi, " il faut qu'on les mette de force dans la nécessité de la garder ", dit le même chapitre des Décrétales.

3. " Faire un vœu, dit-on, est laissé à la volonté, mais le tenir est une nécessité. " De même, embrasser la foi est affaire de volonté, mais la garder quand on l'a embrassée est une nécessité. C'est pourquoi les hérétiques doivent être contraints à garder la foi. S. Augustin écrit en effet au comte Boniface : " Là où retentit la clameur accoutumée de ceux qui disent : "On est libre de croire ou de ne pas croire ; à qui le Christ a-t-il fait violence?" - qu'ils découvrent chez Paul le Christ qui commence par le forcer et qui dans la suite l'instruit. "

4. Comme dit S. Augustin dans la même lettre : "Personne d'entre nous ne veut la perte d'un hérétique, mais David n'aurait pas eu la paix dans sa maison si son fils Absalon n'était mort à la guerre qu'il lui faisait. De même l'Église catholique : lorsque par la ruine de quelques-uns elle rassemble tout le reste de ses enfants, la délivrance de tant de peuples guérit la douleur de son cœur maternel. "

 Saint Thomas d'Aquin, Somme théologique IIa IIae Pars, la morale prise par le particulier, question 10: L'infidèlité en général, article 8: Faut-il contraindre les infidèles à la foi? http://catholiquedu.free.fr/somme/4sommetheologiqueIIa-IIae.htm#_Toc79331865

 

Voir : http://islampaix.blog4ever.xyz/pas-de-contrainte-en-religion-version-chretienne

 

Pour Julien, « l'expérience lui avait appris qu'il n'y a pas de fauves plus dangereux pour les hommes que ne le sont souvent les chrétiens pour leurs coreligionnaires »[2]

 

C’est au nom du même principe qu’el Fawzân justifie la peine de mort pour apostasie dans un article dans lequel il réfute les idées progressistes en vogue en KSA, et que nous reproduisons ici :

 

Réponse à ceux qui conteste la mise à mort pour apostasie

 

Par Sheïkh Sâlih el Fawzân

 

Les tenants de la liberté d’expression en sont arrivés à contester la peine capitale pour apostasie, car, à leurs yeux, elle lui est incompatible. Ils avancent que le Messager d’Allah (r), n’a jamais appliqué la peine de mort pour ce genre de cas, et le Coran n’en fait pas non plus mention. Ils s’inspirent également du Verset : [Il n’y a nulle contrainte en religion].[3] Voici en gros les arguments que j’ai pus lire et sur lesquels ils s’appuient.

 

En réponse, nous disons :

 

  1. La peine capitale pour apostasie est établie par le consensus des légistes. Dans el mughnî (8/126), ibn Qudâma souligne : « Quatrièmement (concernant le statut de l’apostat) : il est mis à mort s’il refuse de se repentir, selon l’opinion de l’ensemble des savants. »
  2. Cette peine a pour fonction de protéger les rangs et de dissuader contre la tentation de prendre la religion pour un jeu. N’oublions pas que la religion fait partie des cinq fondamentaux que voici : la croyance, la vie, l’honneur et la lignée, la richesse, et la paix.
  3. Quant à prétendre que la ridda n’est pas établie dans le Coran, nous répondons que la sunna authentique s’en est chargée. Nous avons notamment le hadîth : « Mettez à mort celui qui change de religion. » Le Prophète (r) affirme également : « Le sang du musulman est sacré, sauf dans trois cas : l’homme marié adultère, le meurtrier, celui qui laisse sa religion et qui s’écarte de la communauté. »[4] Or, le Coran nous ordonne de le suivre en ces termes : (Les enseignements que le Messager vous a donnés, prenez-les et ceux qu’il vous a interdit, renoncez-y).[5] et le fait est qu’il nous enjoint de mettre à mort tout musulman qui change de religion, en sachant que ces ordres ont valeur d’obligation.
  4. Quant au Verset : [Il n’y a nulle contrainte en religion].[6] Il s’oppose aux conversions forcés, mais sans tolérer l’apostasie. L’apostat mérite son sort, car il connait la vérité, et, après l’avoir acceptée, il lui tourne purement et simplement le dos. La peine capitale a pour but de donner l’exemple et de faire passer le messager que la religion n’est pas un jeu.
  5. La liberté d’expression est tolérée dans certains domaines qui ne touchent ni au crédo ni aux affaires religieuses auxquels il incombe de donner foi et de se soumettre sans broncher.
  6. La sentence prévue pour l’apostasie entre dans les limites d’Allah qu’il n’est pour aucune raison permis de suspendre. Le Messager d’Allah (r) nous montre la voie : « Par Allah, Si Fâtima, la propre fille de Mohammed venait à voler, je lui ferais couper la main. » Gardons à l’esprit que l’apostasie est plus grave que le vol ! Le meilleur des hommes a sévèrement interdit toute intercession qui ferait obstacle à la Loi divine.
  7. Quand à dire que le Messager d’Allah (r), n’a jamais appliqué la peine de mort pour ce genre de cas, nous répondons : il y avait une raison à cela, comme il l’explique lui-même : « … afin que les gens n’aillent pas dire que Mohammed tuent ses Compagnons. »

 

 

Que les Prières et le Salut d’Allah soient sur notre Prophète Mohammed ainsi que sur ses proches et ses Compagnons !

 

Écrit par : Sâlih ibn Fawzân el Fawzân.

Membre de l’Ordre des Grands Savants

d’Arabie saoudite.

Le 19/07/1433 h.

 

À suivre…

                     

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/

 

 

[1] Jean Calvin, commentaire sur le Nouveau Testament, Tome 3, commentaire sur Romains 13.4, page 230.

[2] Ammien Marcellin, XXII, 5, 2 sq. Cf. J. Bidez, Vie de l'Empereur Julien, p. 228.

[3] La vache ; 256

[4] Rapporté par el Bukhârî (6878) et Muslim (1676), selon ‘Abd Allah ibn Mas’ûd (t).

[5] Le rassemblement ; 7

[6] La vache ; 256

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26 mai 2017 5 26 /05 /mai /2017 12:28

L’approche philosophique du djihad, selon ibn Taïmiya 

L’être humain décèle en lui trois forces nécessaires à sa survie : la raison, la colère, et les passions. La première, qui le distingue des autres espèces et qu’il partage avec les anges, est la plus noble. L’homme est pourvu de la raison et des envies, tandis que l’animal jouit des envies sans la raison, et l’ange détient une raison, mais sans envie. Quand la raison domine, on a plus de mérite que les gardiens du ciel et quand on succombe à ses désirs, on tend vers la nature animale. La colère grâce à laquelle on pare les dangers, prend la seconde place d’importance, devant les désirs qui servent à accaparer les choses utiles.

 

Il existe donc deux types d’instinct qui vont moduler le comportement et qui sont antagonistes : l’instinct d’attirance qui va engendrer l’amour, la volonté, etc. et l’instinct de rejet, d’éloignement qui provoque la haine, l’aversion, la répugnance, etc.

 

L’attirance et la répulsion sont communes à l’animal et à l’homme, mais seul ce dernier est doté de la raison, de la foi, de la spiritualité et du libre-arbitre. La mécréance entre dans cet ensemble et est donc spécifique à l’être doué de la parole. On ne parle pas de mécréance pour les créatures non douées de raison ni des pulsions.

 

La mécréance est une corruption de la raison, de la même façon que le meurtre est une corruption de la colère, et que l’adultère est une corruption de l’amour et des plaisirs. Nous avons affaire ici aux trois principaux péchés capitaux, si l’on sait que la mécréance remet en cause la raison qui explique la présence de l’homme sur terre, et qui n’est autre que l’adoration du Dieu unique ; le meurtre détériore le maintien du corps et de l’individu présent, et l’adultère perturbe le maintien de l’espèce et de l’individu futur, d’où l’ordre décroissant de gravité : la mécréance, le meurtre, et l’adultère.

Pour expliquer cet ordre sous un autre angle, nous pouvons dire que la mécréance corrompt l’âme et le cœur ; le meurtre corrompt son enveloppe, le corps, et l’adultère s’attaque à ce qui maintient son existence et sa pérennité ; il est donc plus grave de s’attaquer à l’existence effective qu’à l’existence potentielle. Au demeurant, l’homosexualité est pire que l’adultère.

 

Ibn Taïmiya considère que les Arabes, les Romains, et les Perses sont les nations qui incarnent le mieux les valeurs humaines, en regard des trois forces que nous venons de citer. Les autres ethnies (les Turcs, les peuples du Soudan, etc.) s’inscrivent au second plan. Ces trois nations méritaient donc de s’accaparer le Croissant fertile, la « terre du milieu » dans toute sa largeur et sa longueur. Si les Arabes ont un ascendant pour la raison, l’éloquence, et la parole, les Romains penchent plus vers les plaisirs notamment du ventre et de la chaire, tandis que la colère, le pouvoir, un fort « patriotisme » ou la défense des siens sont les valeurs qui prévalent chez les Perses.

 

Ces ascendants, qui touchent indistinctement les gens des villes et des campagnes, permettent de classer ces trois nations entre elles : d’abord, les Arabes, puis les Perses (la colère étant plus précieuse que l’amour) qui viennent devant les Romains.

 

Le savoir, la foi, et l’intelligence représentent la raison à son paroxysme, tandis que le courage incarne la colère dans toute sa plénitude ; la sagesse, qui a pour alter égo la générosité est le degré le plus élevé du courage ; et la chasteté reflète le summum de l’amour et des désirs.

 

Un homme modéré associe à la fois la générosité et la chasteté, le courage et la sagesse. La générosité est synonyme de douceur, de tendresse, tandis que le courage relève de la dureté et de la rudesse. La victoire est le fruit de la colère, et l’amour récolte la richesse ; la victoire et la richesse, ces deux piliers de la civilisation, sont souvent juxtaposés dans les textes scripturaires et dans la Littérature d’origine diverse.

 

Pour parachever ce tableau d’ensemble, il manque un élément et non des moindres : la justice qui vient harmoniser, ajuster les trois vertus pratiques : la générosité, le courage, et la chasteté. Celle-ci, la justice, joue le rôle de modérateur afin d’éviter les excès en tout genre.

 

Les trois forces inhérentes servent également de marqueur qui trace les frontières entre les adeptes des trois grandes religions : les musulmans, les juifs, et les chrétiens.

 

Les premiers se caractérisent par la raison, le savoir et la modération ; la Parole d’Allah a généré la lumière de la connaissance à la nation du milieu.

 

Les juifs sont peu portés vers les plaisirs ; cette particularité s’est manifestée dans la Loi qui interdit certains aliments et vêtements, et qui enjoint à la dureté et à la force. L’Ancien Testament met plus souvent l’accent sur leur cœur dur que sur les péchés de la chaire et du ventre. À l’inverse, le Nouveau Testament bannit la vendetta aux chrétiens peu enclins à la colère, mais qui ont un goût prononcé pour les jouissances éphémères. Cela explique l’abrogation de certains éléments interdits ; et leur attrait pour les mets et les loisirs de toute sorte fait cruellement défaut aux hébreux. Les adeptes de Jésus sont beaucoup plus sensibles et magnanimes que les fils d’Israël ; la pitié et la tendresse inondent leur cœur perméable aux péchés charnels (dans le sens épicurien du terme). Ils sont beaucoup plus réceptifs aux commandements bibliques qui vantent les vertus de la victoire que celles de la richesse.

 

Dans les rangs musulmans, nombre de soufis et de légistes ont des affinités avec les mœurs chrétiennes (‘isâwiya) qui ne sont pas toujours frappées du sceau de la légitimité. Coureurs de jupons invétérés, pédophiles en puissance, ils se laissent emportés par les chants liturgiques. Or, les légistes sont plus animés par l’ascendant juif (mûsawiya) qui fait d’eux de redoutables et opiniâtres polémistes. La piété étant loin d’être leur qualité première, ils se laissent dominer par l’orgueil qui transforme leurs joutes verbales en de véritables dialogues de sourd.

 

L’amour est la principale force d’attraction, et la haine est la source de la force de répulsion (la colère et la haine vont de paire). L’amour et la haine sont donc à l’origine de tous les sentiments. Le don provient de l’amour qui est mu par un élan de générosité, la protection et la défense des personnes et des biens émanent de la colère. Celle-ci est probablement une forme particulière de haine qui se traduit sous la forme de l’agressivité déclenchée par l’envie d’assouvir un sentiment de vengeance, de soulagement. Cette colère particulière s’oppose, aux yeux de certains théologiens du kalâm, à la répulsion, mais en règle générale, la colère répulsive est le contraire de la force d’attraction qui enclenche l’amour.

 

C’est grâce à la force d’attraction que le fidèle se soumet à ses obligations religieuses, et c’est la force de répulsion qui l’éloigne des interdits. L’amour pousse à répandre le bien et à l’encourager, et la haine incite à prohiber le mal et à mettre en garde contre ses méfaits. L’instinct de colère a un effet dissuasif et assure la justice et la sécurité au sein des sociétés, notamment au niveau des trésors publics et des tribunaux. L’excellence et la charité sont le fruit de l’instinct d’attraction.

 

Repousser le mal procure une sensation de bien-être que chérit la nature humaine et que corrobore la religion. La crainte d’Allah, par exemple, tient une grande place dans les textes qui promettent à ses tenants la meilleure récompense ici-bas et dans l’au-delà. Et, par nature, les hommes, particulièrement ceux qui détiennent les richesses, encensent ceux parmi eux qui les sauvent d’un danger ou d’un ennemi, en sachant que la réciproque est moins vraie. La richesse ne peut, en tout état de cause, s’épanouir sans la force, qui, elle, jouit d’une plus grande autonomie. Ce constat reste, malgré tout, aléatoire, et il serait plus juste de dire que si la richesse est plus aimée, la force est plus respectée.

 

Ainsi, repousser le mal procure un bien-être grâce à la colère, qui, comme nous l’avons vu, est prépondérante à l’amour. Les patrimoines culturels prisent avec entrain leurs glorieux héros et louent avec emphase leurs fastes, eux qui bravent les dangers, et qui cristallisent la haine de l’ennemi, à la grande admiration du peuple. Les nantis, moins exposés au péril, jouissent d’une moins grande popularité.

 

Or, cette thèse ne résiste pas à la critique, car, la force d’attraction est sollicitée pour obtenir les choses convoitées, et leur privation crée une frustration. Par ailleurs, il n’est pas évident que la répulsion soit plus forte, étant donné qu’en principe, l’attraction s’inscrit en amont ; c’est quand on aspire à des bienfaits qu’on cherche à repousser leurs méfaits. De ce point de vue, la répulsion, qui n’est qu’une réaction à une situation, se met au service de l’attraction qui est une fin en soi.

 

La répulsion n’a donc pas toujours lieu d’être, contrairement à l’amour, le moteur de l’existence et des aspirations. La haine n’est que l’instrument à même de mettre le sentiment positif dans les meilleures conditions. D’où le hadîth : « Lorsqu’Allah fit la création, Il écrivit dans un livre qui se trouve auprès de Lui au-dessus du Trône : « Ma Miséricorde devance Ma Colère. » »[1] Le mal n’est pas imputé aux Noms et Attributs du Tout-Puissant, mais uniquement à Ses actions.

 

Par ailleurs, la piété est précieuse dans le sens où elle s’érige comme un rempart devant toutes les incursions qui mettent à mal la nature saine de l’homme dont l’instinct le dirige vers le Seigneur des cieux et de la terre, sans dépenser le moindre effort. C’est pourquoi, la mission des prophètes ne s’encombraient pas d’expliquer à leurs peuples que Dieu existe, puisque tout le monde le sait, mais l’accent était mis sur l’obligation de Lui vouer le culte exclusif qu’Il ne partage avec aucune créature. Le monothéisme met à contribution les deux forces innées : l’amour de l’unicité et la haine de l’association. Cette dualité qui est en parfaite adéquation avec la nature humaine matérialise l’essence de la religion.

 

Les sociétés s’organisent autour d’une politique qui réprime l’injustice (ex. : l’usure) et qui prônent les échanges productifs et la  solidarité citoyenne (ex. : l’aumône légale).

 

Deux catégories d’individus se sont égarées à l’égard de l’amour qui est à l’origine de tout acte religieux. D’un côté, nous avons les mûsawites (les théologiens du kalam et les légistes) qui, pour des raisons scolastiques, renient l’Attribut de l’Amour imputé au Très-Haut, et qui, fort de leurs élucubrations intellectuelles, négligent les actes : faites ce que je vous dis, et non pas ce que je fais !

 

En parallèle, pointent les îsâwites (les soufis et les ascètes) qui partagent leur amour entre la divinité absolue et de vulgaires créatures (le culte des saints) ; leur amour est aussi parasité par des pulsions perverses (les chants liturgiques, les femmes, les imberbes, etc.). D’autre part, ils arborent de l’aversion envers le sentiment légitime de haine en Dieu, et affiche un laxisme outrancier qu’ils traduisent par un manque d’entrain flagrant à répandre la morale.

 

Les mûsawites et les îsâwites sont les deux faces d’une même pièce avec d’un côté les égarés qui privilégie l’amour à la haine ; ceux-ci sont mus par une bonne volonté et un sentiment positif débordant qu’ils ne savent pas maitriser en raison de leur manque de culture prophétique. Ils sombrent donc dans l’excès par la fenêtre de l’amour en s’imprégnant du paganisme, et d’ascétisme hérétique (les plus extrémistes se retirent de la société pour s’enfermer dans une vie monacale). Ils vacillent entre l’amour légitime et l’amour hérétique. Ils aiment à la fois le vrai et le faux.  Les seconds, qui sacrifient l’amour au profit de la haine, sont frappés par la colère divine. Imprégné de l’héritage prophétique, ils ne mettent pas leur érudition au service du culte, et n’éprouvent aucun élan pour la dévotion. Ils n’aiment ni le vrai ni le faux.

 

Les uns ont le mérite d’aimer et de reconnaitre la vérité, et les autres de détester et de contester le faux !

 

Entre les deux, la voie du milieu…[2]

 

[1] Rapporté par el Bukhârî (n° 3194), et Muslim (n° 2571).

[2] Majmû’ el fatâwâ (15/428-441).

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24 mai 2017 3 24 /05 /mai /2017 11:07

 

Quant au Verset : (Tuez-les partout où vous les trouvez),[1] celui-ci revient deux fois dans le Coran, notamment à la suite du Verset [que nous avons évoqué précédemment] : (Combattez sur le sentier d’Allah ceux qui vous combattent, mais sans transgresser pas les limites • Tuez-les partout où vous les trouvez et sortez-les d’où ils vous ont sorti)[2] (…)

Tout homme armé qui s’attaque aux croyants doit être tué là où il se trouve. La sentence qui le concerne ne s’applique pas uniquement au champ de bataille.

 

Toute personne parmi les combattants ennemis qui sème la terreur au milieu des musulmans doit périr par les armes qu’il soit debout, assis, ou couché, et même s’il est prisonnier. L’Ami d’Allah (r) a fait abattre plus d’un prisonnier à l’exemple d‘Uqba ibn Abî Mu’aït, et e-Nadhr ibn el Hârith. Par ailleurs, Sa’d ibn Mu’âdh a prononcé contre les Banû Quraïzha qui se sont rendus à son jugement, d’exécuter les combattants et de capturer les femmes et les enfants. Deux cent hommes furent mis à mort.[3] [Les textes scripturaires judaïques prescrivent le même sort à leurs prisonniers dans le meilleur des cas, sinon tous les vaincus sont passés au fil de l’épée sans ne laisser aucun survivant parmi les femmes et les enfants ;  voir : Deutéronome 20 ; 10-17 ndt.]

 

En fait, l’Imam a le choix sur le sort des prisonniers, entre les exécuter, les mettre en captivité, les libérer, ou les échanger contre une rançon. Son choix va dépendre de l’intérêt supérieur des musulmans.[4] Il est permis de tuer (sans condition contrairement aux dissidents musulmans pour lesquels l’expédition punitive est soumise à certaines restrictions) tout ennemi non musulman, même prisonnier, parce qu’il a tenu les armes, mais aussi pour prévenir contre toute nuisance à venir. Rien ne lui empêche en cas de libération ou de demande de rançon, de causer du tort aux musulmans.[5] Dans le cas des Banû Quraïzha, le Législateur savait qu’à l’avenir les musulmans ne seraient pas en mesure d’empêcher le mal immense qu’ils cogitaient contre l’Islam.[6]

 

Par ailleurs, le meilleur des hommes (r) – mais aussi ses adeptes de la première époque – a réduit à la captivité des hommes et des femmes parmi les païens ; il ne leur a jamais imposé de se convertir sous la contrainte. Il a en effet capturé Thumâma ibn Aththâr qui était polythéiste, il l’a ensuite libéré sans ne l’avoir jamais contraint à l’Islam. Il s’est d’ailleurs converti de lui-même. Certains prisonniers de la bataille de Badr ont pris la même initiative. Quant aux femmes captives, celles-ci furent nombreuses, mais le Prophète (r) n’a jamais forcé l’une d’entre elle à épouser la foi naissante ; il ne l’a fait ni pour aucune femme ni pour aucun homme.

 

Le jour de la Conquête de la Mecque, il a laissé ses habitants libres et n’a pas cherché à gagner leur adhésion par la force. Il les a relâchés alors qu’ils s’étaient rendus, d’où leur surnom les tulaqâ (les libérés), qui sont les convertis de la Grande Conquête. Le terme « libéré » s’inscrit en opposition à « prisonnier » ; à un moment donné, ils furent donc bel et bien privés de liberté ; il les a libérés comme on libère des prisonniers, et sans les contraindre à la religion musulmane. Safwân ibn Umaïya et tant d’autres qui étaient restés attachés au polythéisme ont rejoint les rangs des musulmans à la bataille de Hunaïn. Ils n’ont reçu aucune menace, mais ils se sont convertis par la suite de leur plein gré. Y-a-t-il plus éloquent pour affirmer qu’il n’y eu aucune conversion forcée ! Nul n’est en mesure de prouver qu’un seul homme fut invité à embrasser l’Islam sous la menace, qu’il s’y soit soumis ou non.

 

D’ailleurs, il n’y a aucun intérêt à ce qu’un tel individu rejoigne les rang des musulmans, mais nous acceptons plutôt celui qui en a émis la volonté, quand bien même tout porte à croire qu’il fut mu par la crainte de l’épée, à l’exemple des païens ou des adeptes du Livre qu’il est pourtant permis de tuer sur le champ de bataille. À partir du moment où l’un d’eux extériorise sa conversion, son sang et ses biens deviennent sacrés, conformément aux paroles du Prophète (r) : « J’ai reçu l’ordre de combattre les hommes jusqu’à ce qu’il atteste qu’il n’y a d’autre dieu en dehors d’Allah et que Mohammed est le Messager d’Allah. S’ils s’y soumettent, ils se préservent contre moi leur sang et leurs biens, sauf ce que la Loi en réclame, et Allah est Celui qui les jugera. »[7] Il a en outre reproché à Usâma ibn Zaïd de mettre fin à la vie d’un homme avec lequel il décousait, alors qu’il venait juste de renoncer à la mécréance. Pour sa défense, Usâma maintenait que sa victime s’était soumise à l’Islam sous la pression de l’épée.[8]

 

Or, il incombe de distinguer, de la part du Prophète (r) ou de n’importe qui d’autre, entre forcer l’ennemi à se convertir et lui faire la guerre en vue de parer à son injustice et à son animosité contre la religion. Une fois convertie, la personne compte parmi les membres de l’Islam, il n’est donc plus permis de la combattre. Dans le mesure où  le Prophète (r) sentait que quelqu’un ne causait aucun tord à la religion ni à ses adeptes, il évitait de s’en prendre à lui, que ce dernier adhère à la religion du Livre ou non (…) Le sceau des messagers (r) ne s’est jamais attaqué au non musulmans avec lesquels il avait noué un traité de paix. Les ouvrages sur la biographie prophétique, de hadith, d’exégèse, de fiqh, et sur les expéditions prophétiques témoignent de cette réalité communément transmise. Il n’a jamais pris l’initiative des hostilités contre quiconque ; si Allah lui avait imposé de tuer tous les mécréants, il leur aurait alors déclenché la guerre sans sommation.

 

Quant aux chrétiens, il n’a jamais combattu l’un d’entre eux en vue qu’il renie sa croyance par la force. Il envoya ses messagers après l’accord de paix conclu à el Hudaïbiya aux rois de la terre afin de les inviter à l’Islam. Il fit transmettre un courrier à Chosroes (empereur Sassanide ndt.), César (l’empereur romain qui fut Héraclius à cette époque ndt.), el Muqawqas (le gouverneur d’Égypte ndt.), le Négus (le roi d’Abyssinie ndt.), et les rois arabes des régions du Nord et du Shâm. Il s’en est suivi qu’une partie des chrétiens notamment ont embrassé l’Islam.

 

Les armées chrétiennes ont alors fait route vers le Shâm où ils ont éliminé à  Ma’ân plusieurs de leurs élites qui avaient changé de confession. Ce sont les chrétiens qui ont ouvert les hostilités contre les musulmans à travers une campagne inique d’élimination de tous ceux qui avait adjuré leur foi. Le mari d’Aïsha (r) n’a fait qu’envoyer des courriers dans lesquels il invitait les peuples à embrasser la nouvelle religion de leur plein gré non par la force. Il n’a forcé personne à le faire. En réaction à l’hostilité des chrétiens, il fit sortir ses troupes à la tête de Zaïd ibn Hâritha ; le martyre lui fit céder l’étendard successivement à Ja’far et à ibn Rawâha que la mort emporta également. La première bataille qui eut lieu entre les musulmans et les chrétiens se déroula à Mu-ta dans les terres du Shâm où une grande armée chrétienne s’était rassemblée pour en découdre avec la nouvelle menace qui planait sur leur empire en déclin.[9]

 

 Quant à la jiziya, elle permet au non musulman de préserver son sang. Le glaive ne sert nullement à éliminer les mécréants comme il ne peut les préserver contre les châtiments de l’Au-delà. Il sert plutôt à parer à leur mal et à leur tentative de détourner les hommes de la vraie religion. La seule façon de remédier à ce mal, c’est de les soumettre au tribut. En les soumettant à un pacte de dépendance, ils ne s’attaqueront plus à l’Islam ni par la parole ni par les actes. Par ailleurs, les dhimmîs ne participent pas à la guerre, ce sont plutôt les musulmans qui défendent leurs biens et leur vie contre un ennemi éventuel. Le tribut est une sorte de butin qui permet d’entretenir les armées musulmanes ; en cela, c’est une marque de bienfaisance envers le vaincu.[10]

 

Ainsi, le sang est préservé soit par l’adhésion à l’Islam soit par le tribut et l’état de soumission. Soit l’individu se soumet à l’adoration du Seigneur soit il devient utile aux musulmans. Le croyant remplit son devoir en adorant Allah et le non musulman est utile au croyant en lui versant ce qui permet de compenser (du moins sur terre) sa non-soumission au Tout-Puissant. Il fut épargné ainsi dans l’espoir qu’Allah le guide sur le droit chemin, et qu’Il lui inspire le repentir. Les « gens du Livre » plus particulièrement détiennent la preuve dans leurs écriture de la prophétie de Mohammed (r) ; cet intérêt en lui-même justifie de les laisser en vie. Vouloir les punir à cause de leur mécréance, ne remédie en rien à leur situation quoi que haïssable.[11]

 

Pour réfuter l’idée que ce principe n’a jamais été abrogé, ibn Taïmiya utilise une anecdote révélatrice

 

Il s’agit de l’histoire qui relate l’assassinat d’Abû Râfi’ ‘Abd Allah ibn el Huqaïyiq, le juif qui portait atteinte au Messager (r) ; il le dénigrait sans arrêt et appelait à son meurtre. Dans son recueil e-sahîh, el Bukhârî immortalise l’évènement.[12]

 

Une autre version du hadîth donne de plus amples précisions sur les circonstances de la mise à mort. Selon ‘Abd Allah ibn Ka’b ibn Mâlik, les protagonistes grimpèrent dans l’une des chambres où il se trouvait. Sa femme, qui les avait sentis, signala leur présence en poussant un cri. Ils avaient reçu pour consigne par le sceau des Prophètes (r) de ne tuer ni femme ni enfant. Un homme du groupe voulut la frapper de son glaive, mais retint son bras quand il se rappela les consignes. Ils se jetèrent comme un seul homme sur la cible qu’ils transpercèrent de leurs lames. ‘Abd Allah ibn Unaïs lui donna le coup de grâce en lui enfonçant de tout son poids son épée en plein ventre.[13]

 

Sheïkh el Islâm commente : « Je me suis appuyé sur cette histoire pour dissiper l’allégation erronée selon laquelle l’interdiction du meurtre de femmes viendrait abroger la loi qui aurait été en vigueur avant la conquête de La Mecque. Il va sans dire qu’aux yeux des savants, une telle pratique n’a jamais été autorisée. Si on regarde la chronologie et la teneur des textes de la guerre, nous nous rendrons compte de la véracité de ce propos.

Aucun assaillant n’eut en tête de prendre pour esclave les membres du sexe opposé qui se trouvaient cette nuit-là derrière l’enceinte d’ibn el Huqaïyiq. Elles jouissaient encore de tous leurs droits sous la protection des habitants de Khaïbar bien avant la prise des Lieux saints. Sans compter qu’au cours de l’opération, l’une des occupantes poussa un cri qui risquait de tout faire échouer. Pourtant, personne ne lui posa la main dessus, car trop tétanisée par la peur, elle était hors d’état de nuire. »[14]

                     

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/

 

 

 

 

[1] La vache ; 191 et Les femmes ; 91

[2] La vache ; 190-191

[3] Qâ’ida mukhtasara fi qitâl el kuffâr (102-103). Certaines sources estiment que le nombre des exécutions varie entre six cents et sept cents [voir : Zâd el Ma’âd d’ibn el Qaïyam (3/135)]. Quoi qu’il puisse être choquant, il faut replacer cet événement dans son contexte historique. Nous sommes au septième siècle de l’ère chrétienne, il faut s’imaginer ce que les puissances de l’époque étaient capables de faire à leurs prisonniers. Mohammed (r) n’étaient pas soumis aux Conventions de Genève que les fondateurs eux-mêmes ne respectent pas à l’aube du troisième millénaire. Accusés de haute trahison, il ne faut pas voir dans ce jugement prononcé contre la tribu des Banû Quraïdha une épuration ethnique comme l’allèguent certaines personnes mal intentionnées ou tout simplement mal informées. Pour preuve, les femmes, les enfants, et toute personne n’ayant pas participée au combat en général furent épargnés. En outre, les deux autres tribus juives de Médine, les Banû e-Nadhîr et les Banû Qaïnuqar qui étaient liés avec les autres habitants de la ville par un pacte d’entraide furent accusés également de trahison, mais ils n’ont pas connu le même sort que leurs coreligionnaires. D’ailleurs il existe un amalgame entre la religion juive et la race juive ; quoiqu’il en soit l’Islam interdit formellement de s’en prendre gratuitement à toute personne appartenant à cette ethnie religieuse. Contrairement au judaïsme, l’Islam ne fait aucune discrimination raciale comme le souligne ibn Taïmiya en disant : « Si tu t’imprègnes de ce qu’était réellement la Tradition prophétique, tu te rendras compte que le Messager (r) n’a jamais fait de distinction entre un arabe et un non arabe (…) Il n’a jamais privilégié les arabes dans la religion, ni en ce qui concerne le tribut, ni en ce qui concerne la captivité. Il ne les jamais favorisé dans les traités de paix, il n’a jamais décrété qu’un non arabe n’était pas du même rang qu’un arabe au niveau du mariage, et il ne leur a jamais permis de jouir d’une chose indépendamment des autres. Il fondait cependant ses jugements sur les hommes en fonction des noms que le Coran leur donne comme : croyant/mécréant, vertueux /pervers. » [Qâ’ida mukhtasara fi qitâl el kuffâr (179, 183).]      

[4] E-sârim el maslûl (2/469).

[5] Qâ’ida mukhtasara fi qitâl el kuffâr (195-196).

[6] Idem. (200).

[7] Rapporté par el Bukhârî (n° 25, 392) et Muslim (n° 20, 21). Ce hadith donne la raison pour laquelle le Prophète (r) fait la guerre aux hommes, cela ne signifie pas qu’il doit combattre chaque être humain pour obtenir sa conversion. Voir : Qâ’ida mukhtasara (95-96). 

[8] Rapporté par el Bukhârî (n° 4021) et Muslim (n° 96).

[9] Qâ’ida mukhtasara fi qitâl el kuffâr (129-138).

[10] Idem (214-215).

[11] Idem (218-219).

[12] Rapporté par el Bukhârî (n° 4039).

[13] Rapporté par el Wâqidî dans el maghâzî (1/292-294), ibn Hishâm dans e-sîra (2/275), el Baïhaqî dans dalâil e-nubuwwa (4/34), avec une chaine narrative jugée « bonne ».

[14] E-sârim el maslûl (2/258).

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24 mai 2017 3 24 /05 /mai /2017 11:03

Tout sur le djihad

(Partie 5)

 

Ibn Taïmiya corrobore ce principe qu’il démontre à la faveur d’une analyse dont il a le secret et qui, à tort, fut assimilée à une apologie du djihad défensif

 

L’attaque est la meilleure défense…

 

La surate la vache est médinoise dans son ensemble ; celle-ci comprend plus d’un Verset qui commande le djihâd, dont : (Il vous a été prescrit la guerre). Comment oser dire alors que le Verset en question (le Verset 256 en l’occurrence ndt.) s’inscrit dans le temps bien avant l’institution de la guerre. Par ailleurs, le « contexte de la révélation du Verset » nous apprend que l’événement auquel il se rattache eut lieu après que la guerre fut prescrite. Les spécialistes relèvent quatre hypothèses autour de cet événement ; chacune confirme qu’il eut bien lieu avant l’ordre de combattre un ennemi quelconque. Ibn ‘Abbâs et d’autres exégètes nous en relatent la plus célèbre.

 

Selon ces derniers en effet, une femme parmi les Ansâr était stérile (miqlât : qui ne garde pas ses enfants ndt.). Celle-ci fit le vœu si elle gardait un enfant vivant de le convertir à la religion juive, car contrairement aux païens, les juifs détenaient entre leurs mains un Livre sacré. Ils étaient ainsi plus proches du savoir et de la religion que les arabes. Quand la tribu juive de Banû e-Nadhîr fut expulsée de Médine, elle emporta dans ses rangs plusieurs enfants des Ansâr, ce qui souleva l’indignation de leurs pères génétiques qui s’en plaignirent ouvertement : « Messager d’Allah, Nos enfants ! » Le Verset en question fut alors révélé.[1]

 

Sheïkh el Islam ibn Taïmiya démontre dans certains passages de ses divers ouvrages, que le djihâd appelé « Guerre Sainte » par certains orientalistes n’a nullement pour vocation d’exterminer les non musulmans ou de les convertir par la force. Il souligne en effet :

 

Si l’essence de la guerre légitime s’incarne à travers le djihâd, qui a pour ambition de vouer la religion entière au Seigneur et de rendre Sa parole la plus haute, quiconque constitue une entrave à ce dessein doit être combattu à l’unanimité des musulmans.[2] Au début, le Prophète (r) reçut l’ordre de s’attaquer aux mécréants avec la parole sans n’utiliser les mains. Il se concentrait sur le prêche composé essentiellement de sermons et de polémiques acquises aux règles de la bienséance. Son grand combat d’alors fut de fustiger ses adversaires à coup de Versets du Coran.

 

Il ne lui était pas demandé d’avoir recours aux armes étant donné que les musulmans se trouvaient en état de faiblesse. Quand il émigra à Médine où il trouva un soutient, il fut autorisé à se défendre. Sur place, il constitua une puissance qui lui conféra le droit, par un décret céleste, d’en découdre avec ses ennemis. Il lui était toutefois interdit de s’en prendre à des tribus avec lesquelles ils étaient liés par des accords de paix ; il ne pouvait ouvrir plusieurs fronts à la fois. Après la conquête de la Mecque, la guerre contre les Quraïshites, qui étaient les rois des arabes, pris fin, et les délégations de la Péninsule se rendaient à Médine pour annoncer leur conversion. Le temps était venu de déclarer la guerre à tous les infidèles, sous l’ordre du Tout-Puissant.[3]

 

Après la mort du législateur, ses successeurs directs, les Khalifes Abû Bakr et Omar, à la tête des Muhâjirîns (émigrés mecquois) et des Ansârs (auxiliaires médinois) encore vivants à leur époque – qui sont ses partisans les plus fidèles, les plus obéissants, et les plus respectueux envers ses engagements – ouvrirent un front contre les romains (byzantins ndt.) et un autre contre les perses (sassanides ndt.). Les deux plus grandes puissances de l’époque représentaient les « gens du Livre » et les mazdéens. Les musulmans livraient uniquement combat contre ceux qui leur résistaient ou qui manifestaient contre eux des intentions hostiles. Sinon, la jiziya (le tribut) fut soumise aux peuples qui s’y résignaient ; ils devaient la remettre en main propre en signe de soumission.[4] Quand ‘Omar ibn el Khattâb conquit le Shâm, il prit de ses habitants la jiziya qu’ils devaient remettre de main en main en guise de soumission. Beaucoup d’entre eux, dont Seul le Très-Haut en connaît le nombre, embrassèrent l’Islam. La plupart du commun des mortels, des paysans, etc. étaient d’obédience chrétienne.

 

Les musulmans ne savaient pas cultiver la terre et une seule mosquée suffisait à les réunir à Damas où ils étaient finalement peu nombreux. Par la suite, la plupart des habitants du Shâm et bien d’autres contrées se convertirent de leur propre gré, non sous la contrainte ! Il n’est pas permis, en effet, de soumettre les dhimmis à l’Islam par la force comme le stipule le Verset : (Il n’y a nulle contrainte en religion, le bon chemin s’est distingué du mauvais ; celui qui renie le tâghût et qui croit en Allah, se sera alors accroché à un lien solide qui ne serait rompre. Allah est certes Entendant et Savant • Allah est l’Allié des croyants qu’Il sort des ténèbres pour les mener à la lumière. Quant aux mécréants, ils sont les alliés des tâghût qui les sortent de la lumière pour les mener aux ténèbres ; ceux-là sont les habitants de l’Enfer dans lequel ils demeurent à jamais).[5]

 

Ainsi, selon le Verset suivant : (Combattez sur le sentier d’Allah ceux qui vous combattent, mais sans transgresser pas les limites),[6] il n’est pas permis de s’en prendre à des innocents.[7] Parmi les limites à ne pas transgresser, il y a notamment le meurtre des femmes et des enfants, mais aussi la guerre aux peuples qui ne prennent pas les armes.[8] La guerre fut légiférée en cas de nécessité dans le sens où si les hommes avaient cru aux Versets et aux preuves évidentes du Coran, il n’y aurait pas eu besoin d’y avoir recours. Il incombe donc de manière absolue et principale de présenter aux hommes le message de l’Islam. Quant au djihâd, il est uniquement légiféré en cas de nécessité.[9] Si l’Islam considère comme un forme de corruption sur terre de s’attaquer gratuitement à la végétation et aux animaux, il est beaucoup plus scrupuleux concernant la vie humaine.[10]

Quand le Créateur des cieux et de la terre autorise à prendre la vie de certains hommes, c’est dans le but de réformer l’humanité, comme le formule le Verset : (La tentation est pire que le meurtre).[11] Autrement dit, s’il est vrai que la guerre engendre le mal et le désordre, la tentation dont font preuve les mécréants constitue un plus grand mal et un plus grand désordre. Or, dans la situation où quelqu’un ne cherche pas spécialement à empêcher aux musulmans d’établir la religion d’Allah sur terre, les méfaits de sa mécréance ne reviennent qu’à lui-même.[12]

 

La condition pour combattre une personne, c’est qu’elle prenne les armes.[13] Il n’est pas permis de tuer un mécréant d’origine (contrairement à l’apostat) qui ne prend pas part au combat selon la plupart des savants à l’instar d’Abû Hanîfa, de Mâlik, et d’Ahmed.[14] Il ne faut pas tuer quiconque ne participe ni de près ni de loin aux hostilités tel que les femmes, les enfants, les moines, les aveugles, et les vieillards conformément à la tendance de la majorité des savants[15] ; et cela, contrairement à ceux qui associent leur voix ou qui prêtent main forte aux combat à l’exemple de Hind et de certaines autres femmes qui ont connu un sort tragique lors de la prise de la Mecque.[16]

 

En principe, le sang humain est sacré ; il est interdit d’y toucher sauf pour une raison valable. Tuer une personne sous prétexte qu’elle est mécréante n’est pas un principe sur lequel s’entendent les différentes législations divines à travers les époques, contrairement à la mise à mort pour meurtre que s’accordent à reconnaître la religion et la raison.[17] Le jour de la Conquête de la Mecque, le Prophète (r) a laissé en vie tous les combattants ennemis à l’exception de certains d’entre eux qu’il n’a pas épargné et dont le crime ne pouvait rester impuni comme celui d‘Abd Allah ibn Khatal. Ainsi, il ne tuait pas un ennemi sous le simple prétexte qu’il était mécréant ou qu’il était en guerre.[18]

 

[1] Qâ’ida mukhtasara fi qitâl el kuffâr wa muhâdanatihim wa tahrîm qatlihim li mujarrad kufrihim (127-128) de Sheïkh el Islam ibn Taïmiya.

[2] Majmû’ el fatâwa (28/354).

[3] El Jawâb e-sahîh li man baddala dîn el Masîh (1/237). L’auteur va expliquer ce point par la suite plus en détail.

[4] Majmû’ el fatâwa (4/205).

[5] La vache 256-257

[6] La vache ; 190

[7] E-Sârim el maslûl ‘ala shâtim e-rasûl (2/207).

[8] Qâ’ida mukhtasara fi qitâl el kuffâr (115).

[9] El jawâb e-sahîh (1/238).

[10] Qâ’ida Mukhtasara fi Qitâl el Kuffâr (202-203).

Orcel avait raison (la Bible est beaucoup plus violente que le Coran), car, malheureusement, nous ne pouvons pas en dire autant pour l’Ancien Testament qui prône d’exterminer tout ce qui respire sans n’épargner les femmes, les enfants ni les animaux : http://islampaix.blog4ever.xyz/la-realite-de-la-guerre-dans-l-ancien-testament

[11] La vache ; 191

[12] Majmû’ el fatâwa (28/355).

[13] E-Sârim el Maslûl (2/513).

[14] Majmû’ el fatâwa (28/354).

[15] Majmû’ el fatâwa (20/102). Certains contemporains voient en cela un progrès par rapport aux sociétés primitives, mais c’est surtout un progrès par rapport aux nations les plus évoluées, car les peuples dits primitifs ne sont pas capable d’organiser des massacres à grand échelle comme ce fut le cas pour l’extermination de la race indienne. Plus récemment l’impérialisme européen, dont le nazisme est l’une des illustrations, s’est violement manifesté à travers les colonisations.

[16] Qâ’ida mukhtasara fi qitâl el kuffâr (191).

[17] E-Sârim el Maslûl (2/210). Il faut resituer ce discours dans son contexte historique, car malheureusement à notre époque beaucoup de valeurs sont inversées. Nous devrions d’ailleurs demandé au Souverain Pontife ce qu’il pense de la peine de mort !

Voir : http://mizab.over-blog.com/article-ibn-taimiya-m-728-1328-repond-a-benoit-xvi-66678745.html

 [18] Idem. (2/266).

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23 mai 2017 2 23 /05 /mai /2017 12:33

Tout sur le djihad

(Partie 4)

 

Voici un article où S. el Fawzân passe également en revue les lois du djihad

 

Réponse à el ‘Uraïnî

 

Par Sheïkh Sâlih el Fawzân

 

Je suis tombé sur un article dans le quotidien el watan datant du dimanche 13/06/1427 h. Son auteur, Sâlih ‘Abd Allah el ‘Uraïnî d’el Badâi’, consacrait une réponse à l’un de mes propos, et à laquelle il donnait le nom de ta’lîq ‘alâ Sheïkh el Fawzân. Certains passages, qui réclamaient certaines explications, m’ont poussé à prendre la plume, car je n’avais pas le droit de garder le silence. Et cela, d’autant plus que l’auteur lui-même me réclamait gentiment d’éclaircir certains points obscurs en vue de dissiper les confusions qui planent dessus.

 

Voici, donc, pour satisfaire ses attentes, une réponse détaillée, que je formulerais en forme de points :

 

Premièrement : mon propos s’adressait à ceux qui dénigrent nos programmes scolaires renfermant les lois du djihâd. Ils voudraient les enlever pour plaire à nos ennemis. Il va sans dire que leurs désirs sont loin d’être exaucés par la Volonté d’Allah, et quand bien même ce serait le cas, cela ne remet nullement en question l’un des plus grands principes sur lesquels repose notre religion. En outre, cette proposition inique serait loin de dissuader les mécréants de nous attaquer et de nous envahir. De nombreux pays musulmans mis à feu et à sang en ont malheureusement fait la douloureuse expérience. C’est le Coran lui-même qui nous l’apprend à travers le Verset : [Ils ne cesseront de vous combattre jusqu’à ce que vous renonciez à votre religion, s’ils en avaient les moyens].[1] Et ce ne sont pas les accords internationaux qui vont les convaincre du contraire.

 

Deuxièmement : le djihâd offensif est entériné par les textes (Coran, sunna), le consensus des musulmans, et l’usage du Messager (r) et de ses Compagnons. Dans la pratique, il est certes soumis à une certaine conjoncture et à des conditions notoires que recensent les ouvrages de fiqh, de hadîth, et d’exégèse. Voici une liste des principales conditions réclamées que nos programmes scolaires reprennent une par une :

  1. Les musulmans doivent avoir la force suffisante pour le mettre en pratique, sinon il devient interdit, car ils risquent ainsi de se faire exterminer. Dans les périodes de faiblesses, ils suivent les directives de l’époque mecquoise. Avant l’émigration à Médine, les adeptes de la religion naissante étaient enjoints de s’armer de patience, et de renoncer aux armes. Si l’idée les aurait pris de se défendre, ils se seraient exposés au péril.
  2. Il ne doit y avoir aucun accord entre eux et nous, sinon, il devient interdit. Nous devons respecter nos traités qui rendent sacrés leur sang et leurs biens. Malheureusement, ce point pose problème à certains auteurs aujourd’hui. Ils mettent en avant que la notion de djihâd est en totale contradiction avec les traités internationaux qui nouent les États entre eux sous l’égide des Nations Unies. Ils ne font pas la distinction entre l’étude d’une question d’un point de vue théorique, et sa mise en application sur le terrain. C’est ce qui les pousse à stigmatiser notre enseignement, alors qu’il est clair que ce sont deux choses différentes. Par ailleurs, en vulgarisant ces notions, il ne portera plus à confusion dans l’esprit de certains, surtout du côté des ignorants, qui, au nom du djihâd, s’en prennent impunément à des innocents à qui nous avons garanti la sécurité en les laissant entrer dans notre pays. Pire, ils font la propagande de ce genre de crimes. Ces derniers n’ont pas conscience qu’ils ne sont pas en état de force, comme ils n’ont pas conscience des répercussions qu’ils font endurer à leurs concitoyens. Ils n’ont pas étudié les lois du djihâd ni les critères et les conditions à respecter en vue de le légitimer. Ils ne savent même pas quand est-ce qu’il relève de l’obligation individuelle (fardh ‘aïn), et quand est-ce qu’il relève de l’obligation collective (fardh kifâya). Ils ne seraient pas capables de distinguer entre les différentes catégories ennemies ; il y a certains mécréants avec qui, en effet, nous ne sommes pas en guerre. Sans compter qu’ils n’ont aucune connaissance sur les aptitudes requises afin d’entrer dans l’armée, ni des modalités de la guerre sur le terrain.
  3. L’autorisation du djihâd est entre les mains du responsable de l’autorité en place, et sa mise en œuvre relève de ses compétences exclusives. Il est le chef des armées, et il désigne ses représentants à qui on doit obéissance, conformément à la tradition prophétique. Le but, c’est que les rênes de la guerre soit sous une bannière musulmane, et unique de surcroit. Il ne s’agit pas d’ouvrir la porte à l’anarchie et à une variété d’étendards aux intérêts opposés, créant ainsi une division qui porte les germes de la défaite et met à mal le moral des troupes : [Et ne vous livrez pas à des querelles qui entameraient votre morale et votre ardeur ; patientez, car Allah est avec les patients].[2]
  4. Le djihâd était déjà instauré dans les législations prophétiques précédentes, et n’est donc pas propre à celle de Mohammed (r). Mûsâ, au terme de l’exode, prit l’initiative, à la tête d’une armée israélite, de débarrasser la terre sainte des tyrans amorites. Puis : (N’as-tu pas vu les notables parmi les enfants d’Israël qui vinrent après Moussa, lorsqu’ils dirent à l’un de leurs prophètes : « Envoies-nous un roi afin que nous combattions sur le sentier d’Allah. »][3] : après maints périples, ils gagnèrent la guerre : (« Ils les vainquirent alors par la Volonté d’Allah et Dâwûd tua Jâlût. »).[4] Le Prophète Sulaïmân (u) proclama contre le peuple de la reine Balqîs alors adorateurs du soleil : [Nous viendrons à leur rencontre à la tête d’une armée contre laquelle ils ne pourront pas résister, et ils seront expulsés de leur terre avilis et humiliés].[5] Il ne faut pas oublier dans la longue histoire du djihâd les affrontements périodiques qui opposèrent les tribus d’Israël aux perses mazdéens.
  5. Le djihâd n’a nullement pour ambition de verser impunément le sang ni de piller les richesses et d’envahir d’autres pays. Les dommages collatéraux sont plus, en effet, du côté des musulmans. un Verset y fait allusion : [Si vous souffrez, sachez qu’ils souffrent également sauf que vous, contrairement à eux, vous fondez vos espoirs en Dieu]. le seul but de la « guerre sainte », c’est d’élever la Parole d’Allah au dessus de tous, et de sortir les hommes des ténèbres à la lumière, de la soumission aux hommes à la soumission au Dieu des hommes, comme l’établit le passage : [Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent].[6] Le Messager d’Allah (r) affirme également : « J’ai reçu l’ordre de combattre [les hommes] jusqu’à ce qu’ils témoignent de – ou selon une version qu’ils disent – : lâ ilâh illâ. S’ils s’y soumettent, ils auront protégé contre moi leur sang et leurs biens, sauf ce que la Loi en réclame, et Allah est Celui qui les jugera. »[7] un autre hadîth nous apprend : « Allah s’étonne d’un groupe d’homme qui sont trainés au Paradis par des chaines. » Il fait allusion aux prisonniers de guerre qui suite à leur conversion, sont libérés. Ces derniers auront droit au Paradis, alors que, sans la guerre, ils allaient droit en Enfer.
  6. Le djihâd fut légiféré en vue d’éradiquer la propagande de la mécréance : [ceux-là appellent à l’Enfer, tandis qu’Allah appelle au Paradis]. Il s’en prend à ceux qui attaquent les musulmans et qui font obstacle au sentier qui mène au Très-Haut. Ainsi, ceux qui ne prennent pas part au combat et qui ne font pas la propagande de la mécréance sont épargnés. les armées musulmanes ne visent pas femmes, enfants, vieillards, moines retirés dans leurs monastères, bien qu’ils aient fait un mauvais choix, car ils ne font du mal qu’à eux-mêmes, et ne représentent aucune menace.
  7. Le djihâd n’a nullement pour vocation de forcer les gens à devenir musulmans, contrairement à certaines idées reçues. Allah (I) révèle : [Il n’y a nulle contrainte en religion][8] ; [Certes, tu ne guides pas qui tu veux sur le chemin droit, mais Allah guide qui Il veut, Lui qui connait mieux qui mérite cette faveur].[9] On adhère à l’Islam par choix et par conviction. En revanche, les fins du djihâd est de faire accéder la dernière religion révélées à toute l’Humanité sans qu’aucun obstacle ne s’interpose sur son chemin : [Combattez-les afin qu’il n’y ait pas de désordre sur terre, et que la religion tout entière soit à Allah].[10] En exégèse à ce Verset, l’Imam ibn Kathîr rapporte : « Ibn Ishâq à dit : on m’a rapporté selon e-Zuhrî, selon ‘Urwa ibn e-Zubaïr, et d’autres sommités parmi nos savants au sujet du passage : [qu’il n’y ait pas de désordre sur terre][11] (nous avons traduit fitna par désordre sur terre ndt.) : afin que le croyant ne soit pas éprouvé dans sa religion, en la quittant. » Fin de citation. Allah (I) révèle également : [Allah ne vous interdit pas, envers ceux qui ne vous ont pas combattu à cause de votre religion et qui ne vous ont pas sorti de vos maisons, d’être bon avec eux, et d’être justes envers eux ; certes, Allah aime les justes].[12]
  8. Les « conquêtes » musulmanes ont offertes énormément d’avantages aux habitants de la terre. Elles les ont déjà débarrassés des tyrans qui persécutaient les faibles. Elles ont répandu la justice, le savoir, et ont dissipé l’ignorance et l’oppression. Elles furent le moteur de la vraie civilisation qu’elle diffusa en Orient et en Occident, grâce notamment au climat de paix qu’elles firent régner. Les grands centres scientifiques de l’Empire (Andalousie, Bagdad, l’ancienne Syrie, le Khurasân, et la Transoxiane) en sont le meilleur souvenir. Ils formèrent des générations de savants dont les traces sont encore présentes aujourd’hui, ce qui prouve que les fruits du djihâd furent plus que bénéfiques. Comme le dit le poète : La lumière jaillit des quartiers bas de la Mecque ••• Et illumina de ses rayons tout Yathrib ••• L’épée de la vérité arma nos héros ••• Et soumis les plus grands de la terre et les vils ••• Chaque pays dont nous foulâmes la grande esplanade ••• Se transforma en un grand jardin verdoyant ••• Nous sommes loin des invasions occidentales qui sèment une terreur impitoyable et l’opprobre partout où elles passent. L’actualité malheureuse des pays musulmans en est le meilleur témoin.
  9. Sâlih el ‘Uraïnî est l’auteur des paroles : « Là où je rejoins notre Sheïkh, c’est sur la partie consacrée au djihâd défensif, qui incarne le sixième pilier de l’Islam. Je n’en dirais pas autant de sa position sur le djihâd offensif. C’est, en effet, avec un grand étonnement que je découvris le passage suivant : « Le djihâd offensif est certes obligatoire aujourd’hui, mais nous le reportons au jour où nous serons en position de force. » » Voici ma réponse : quel élément viendrait abroger le djihâd offensif, le sommet de l’Islam, en période de force ? Ensuite, il enchaine : « car, comme vous le savez, s’attaquer aux autres est devenu un crime aujourd’hui. » Ce à quoi je réponds : Seul Allah (I) est à même de délimiter ce qui est interdit ou non ! En outre, ces fameux traités internationaux ont-ils dissuadé les non-musulmans à coloniser nos terres et à piller nos richesses ? Que dire de la situation en Palestine, en Iraq, en Afghanistan, etc. Plus loin, il récidive en disant : « les constitutions et les codes civils furent légiférés en vue de maintenir la paix et de défendre l’opprimé. » Alors qu’elles défendent les Palestiniens contre les Juifs et les musulmans en détresse un peu partout dans le monde. Puis, il conclut : « Être dotée d’une force militaire ne justifie en rien de faire la guerre. Un tel raisonnement relève plus de la tyrannie qu’autre chose. » En réponse, nous disons oui, quand la guerre à pour ambition de s’emparer impunément des richesses des pays pauvres. Donc, ce discours s’adresse aux mécréants. Quant au djihâd, son ambition est noble, comme nous l’avons vu, elle est transcendantale (rendre la Paroles d’Allah la plus haute, et répandre la lumière du savoir). en cela, elle relève plus de la justice et à la charité qu’autre chose.

 

Voila, c’est avec ces quelques éclaircissements que j’ai voulu répondre aux attentes de notre frère, wa Allah el musta’en !

 

Écrit par : Sâlih ibn Fawzân el Fawzân.

Membre de l’Ordre des Grands Savants

d’Arabie saoudite.

 

 

Le djihad est un outil messianique au service de la propagation de la religion non des conversions forcées

 

Nous avons vu dans les parties précédentes que de nombreux spécialistes occidentaux nous concèdent objectivement ce point, à l’image de Gustave Le Bon qui, lui-même, s’appuient, pour conforter son propos, sur ses paires :

 

En ce qui concerne les juifs, et surtout les chrétiens, Mahomet, contrairement à une croyance très générale, se montre plein de tolérance et de bienveillance. Les versets suivants en sont la preuve : Point de contrainte en religion. La vraie route se distingue assez de l'erreur. (II.)

 

Sur les pas des autres prophètes nous avons envoyé Jésus, fils de Marie, pour confirmer le Pentateuque ; nous lui avons donné l'Évangile, qui contient la direction et la lumière, il confirme le Pentateuque ; l'Évangile contient aussi la direction et l'avertissement pour ceux qui craignent Dieu. (V.)

 

La rapidité prodigieuse avec laquelle le Coran s'est répandu a toujours étonné les historiens hostiles à la religion qu'il enseigne, et ils n'ont cru pouvoir l'expliquer qu'en disant que cette propagation était le résultat de la morale relâchée de Mahomet et de l'emploi de la force ; mais il est facile de démontrer que ces explications n'ont pas le plus léger fondement….

 

La force ne fut pour rien dans la propagation du Coran, car les Arabes laissèrent toujours les vaincus libres de conserver leur religion. Si des peuples chrétiens se convertirent à la religion de leurs vainqueurs et finirent par adopter leur langue, ce fut surtout parce que ces nouveaux conquérants se montrèrent plus équitables pour eux que ne l'avaient été leurs anciens maîtres, et parce que leur religion était d'une plus grande simplicité que celle qu'on leur avait enseignée jusqu'alors. S'il est un fait bien prouvé par l'histoire, c'est qu'une religion ne s'impose jamais par la force. Lorsque les Arabes d'Espagne ont été vaincus par les chrétiens, ils ont préféré se laisser tuer et expulser jusqu'au dernier plutôt que de changer de culte.

 

Loin donc d'avoir été imposé par la force, le Coran ne s'est répandu que par la persuasion. Il est évident d'ailleurs que la persuasion seule pouvait amener les peuples qui ont vaincu plus tard les Arabes, comme les Turcs et les Mongols, à l'adopter…

 

Sur la tolérance des mahométans pour les juifs et les chrétiens. Nous avons vu par les passages du Coran cités plus haut que Mahomet montre une tolérance excessive et bien rare chez les fondateurs de religion pour les cultes qui avaient précédé le sien, le judaïsme et le christianisme notamment et nous verrons plus loin à quel point ses prescriptions à cet égard ont été observées par ses successeurs. Cette tolérance a été reconnue par les rares écrivains sceptiques ou croyants, qui ont eu occasion d'étudier sérieusement de près l'histoire des Arabes. Les citations suivantes que j'emprunte à plusieurs d'entre eux montreront que l'opinion que nous professons sur ce point ne nous est nullement personnelle.

 

« Les musulmans sont les seuls enthousiastes qui aient uni l'esprit de tolérance avec le zèle du prosélytisme, et qui, en prenant les armes, pour propager la doctrine de leur prophète, aient permis à ceux qui ne voulaient pas la recevoir de rester attachés aux principes de leur culte. » (Robertson, Histoire de Charles-Quint.).

 

« Le Coran, qui commande de combattre la religion avec l'épée, est tolérant pour les religieux. Il a exempté de l'impôt les patriarches, les moines et leurs serviteurs. Mahomet défendit spécialement à ses lieutenants de tuer les moines, parce que ce sont des hommes de prière. Quand Omar s'empara de Jérusalem, il ne fit aucun mal aux chrétiens. Quand les croisés se rendirent maîtres de la ville sainte, ils massacrèrent sans pitié les musulmans et brûlèrent les juifs. » (Michaud, Histoire des Croisades.)

 

« Il est triste pour les nations chrétiennes que la tolérance religieuse, qui est la grande loi de charité de peuple à peuple, leur ait été enseignée par les musulmans. C'est un acte de religion que de respecter la croyance d'autrui et de ne pas employer la violence pour imposer une croyance. » (L'abbé Michou, Voyage religieux en Orient.)

 

À suivre…

                     

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/

 

 

 

[1] La vache ; 217

[2] Le butin ; 46

[3] La vache ; 246

[5] Les fourmis ; 37

[6] Les vents qui éparpillent ; 56

[7] Hadîth rapporté par Muslim (21).

[8] La vache ; 256

[9] Les récits ; 56

[10] La vache ; 193

[11] En d’autres termes, voici la preuve qu’il faut combattre les païens sans faire de distinction entre leurs différentes croyances. [Combattez-les] : englobe tous les païens sans exception. Puis, Allah dit : [afin qu’il n’y ait pas de désordre sur terre] ; le désordre (fitna), c’est le shirk ; c’est-à-dire : afin qu’il n’y ait pas de shirk. Il faut le prendre dans le sens général du terme. (S. Fawzân)

[12] La femme éprouvée ; 8

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