Tout sur le djihad II
(Partie 4)
La vie des innocents même non musulmans est sacrée
Le meurtre est un crime odieux peu importe que la victime soit musulmane ou sous la protection des musulmans par le biais d’accords militaires ou diplomatiques.
Sheïkh D. Salâh el Budaïr.
L’Islam condamne très sévèrement le meurtre que la victime soit musulmane ou non ; il est très grave, en effet, de s’attaquer à un mécréant lié aux musulmans par un pacte de non agression.
Sheïkh Mohammed e-Subaïyil.
Les non musulmans liés par un pacte de non agression que ce soit par la voie militaire ou diplomatique, jouissent de leurs droits élémentaires dans l’Islam. Tant qu’ils sont sous le giron musulman, leur sang et leurs biens sont sacrés.
Sheïkh D. Sâlih ibn Humaïd.
Selon Abû Bakra (t), le Messager d’Allah (r) a déclaré dans son sermon le jour du sacrifice à Mina, au cours du Pèlerinage de l’Adieu : « Votre sang, vos biens, et votre honneur vous sont aussi sacrés que cette terre, en ce jour, et en ce mois. Ai-je bien transmis le message ? »[1]
Allah n’aime pas les faiseurs de troubles, et à fortiori ceux qui tuent des innocents, et qui font couler le sang qu’Il a rendu sacré (sauf dans certains cas).
Il est inadmissible d’attenter à la vie des ressortissants étrangers que l’État a laissés entrer sur le territoire sur sa demande ou celle d’un citoyen non musulman, et à qui il assure la protection. Il n’est pas permis de toucher à son sang, à son honneur, ni à son argent, tant qu’il est sur notre sol, conformément au Verset : [N’attentez pas à la vie qu’Allah a rendue sacrée, si ce n’est que pour une raison valable].[2]
Allah a rendu sacré le sang du mécréant avec qui nous sommes liés par un pacte de non-agression (musta-man) ou d’entrée (mu’âhid) sur le territoire. Il n’est pas différent en cela du musulman. La preuve, c’est que le Législateur prescrit une seule et unique loi pour l’homicide involontaire d’un musulman ou d’un mu’âhid. Le Coran nous dit en effet : [Il n’appartient pas au croyant de tuer son frère sauf par erreur ; s’il tue un croyant par erreur, il devra affranchir un esclave croyant et verser le prix du sang à sa famille, à moins qu’elle ne lui en fasse grâce ; si la victime, qui est croyante, vient d’un camp ennemi, il devra affranchir un esclave croyant ; mais si elle vient d’un clan avec lequel vous êtes liés par un pacte, il devra verser le prix du sang à sa famille et affranchir un esclave croyant ; s’il n’en a pas les moyens, alors, il devra observer le jeûne pendant une durée de deux mois consécutifs en guise de repentir à Dieu ; Allah était certes Savant et Sage].[3]
La prescription est la même que la victime soit un musulman ou un mu’âhid. En outre, l’homicide volontaire d’un mu’âhid encourt une menace terrible. Qu’on en juge : « Celui qui tue une personne liée aux musulmans par un acte d’alliance (mu’âhid) ne sentira pas l’odeur du Paradis que l’on peut sentir pourtant à une distance de soixante-dix ans. »[4]
Ainsi, le sang du ressortissant étranger est sacré. Il a le droit de rester en paix tout le long de son séjour, conformément aux règles de civilité musulmane qui ne font aucune différence entre les types de citoyens dans les affaires d’homicide ou autre. C’est un domaine que le musulman doit absolument connaitre. (Sheïkh el Fawzân).
D’après le recueil e-sahîh, selon ibn ‘Abbâs (t), le Messager d’Allah (r) a dit : « Les personnes les plus détestées par Allah sont au nombre de trois : celui qui dévie dans l’enceinte sacrée, celui qui veut introduire dans l’Islam une tradition païenne, et celui qui veut verser le sang d’un innocent. » [5]
« et celui qui veut verser le sang d’un innocent. » : le troisième crime dont parle le hadîth consiste à s’en prendre à la vie d’innocents, qu’ils soient musulmans ou liés avec les musulmans par des pactes de non-agression. Allah haït celui qui viole la sécurité d’un non-musulman dont l’Islam a pris la charge de protéger. Un tel crime encourt une punition terrible. Le Très-Haut a en effet interdit le meurtre dans le Verset : [Quiconque tue intentionnellement un musulman aura pour punition l’Enfer éternel ; il sera frappé par la Colère et la Malédiction d’Allah qui lui réservera un châtiment terrible].[6]
Le Prophète (r) explique également : « Celui qui tue un mécréant avec qui nous sommes noués par un pacte de non-agression (mu’âhid), ne sentira pas l’odeur du Paradis. »[7] S’en prendre impunément à la vie d’un innocent est un crime horrible. Allah (I) révèle : [Ceux qui n’invoquent personne avec Allah, qui ne prennent pas la vie qu’Allah a rendue sacrée, et qui ne font pas l’adultère ; ceux qui le font auront sombré dans la faute • le Jour de la résurrection Allah redoublera leur châtiment dans lequel ils demeureront vils • Sauf ceux qui se repentissent et qui font de bonnes œuvres ; ceux-là, Allah va leur changer leurs péchés en bonnes actions, Allah était certes Absoluteur et Tout-Miséricordieux].[8]
Pour le Très-Haut, verser le sang des innocents est une forme de corruption sur terre, comme le formule le Verset : [C’est la raison pour laquelle Nous prescrivîmes aux enfants d’Israël que celui qui enlève la vie d’un seul homme non coupable de meurtre, ou qui sème le désordre sur terre, c’est comme s’il avait enlevé la vie à l’humanité entière, et celui qui sauve la vie d’un seul homme, c’est comme s’il avait sauvé la vie à l’humanité entière].[9]
Le meurtre des innocents qu’ils soient des musulmans ou des non-musulmans avec lesquels nous sommes liés par des pactes, est une forme de corruption sur terre. Allah (I) révèle au sujet des anges : [Je vais établir un héritier sur terre ; les anges s’exclamèrent : vas-tu y établir celui qui y sèmera le désordre et qui y versera impunément le sang, alors que nous, nous glorifions Tes Louanges et Ta Sainteté. Il répondit : Je sais ce que vous ne savez pas].[10]
Tuer des innocents revient à semer la corruption sur terre. Une corruption qui s’oppose à la réforme que Mohammed (r) prescrivit à son avènement. Il est établi en regard de la religion que le meurtre est gravement prohibé, comme le stipule le texte suivant : [Quiconque tue intentionnellement un musulman aura pour punition l’Enfer éternel ; il sera frappé par la Colère et la Malédiction d’Allah qui lui réservera un châtiment terrible].[11]
Un hadîth explique également : « Le croyant est à l’aise dans sa religion, tant qu’il ne tue pas quelqu’un dont le sang est sacré. »[12] Un autre hadîth nous apprend : « Votre sang et vos biens sont sacrés. »[13] Allah (I) menace également ceux qui s’érigent contre Lui en ces termes : [Ceux qui déclarent la guerre à Allah et à Son Messager, et qui sèment la corruption sur terre devront, pour leur punition, être soit violemment combattus, soit être crucifiés, soit être amputés de la main et du pied opposé, soit être bannis sur terre ; ils seront ainsi frappés par l’avilissement sur terre et dans l’au-delà, et auront un châtiment terrible].[14] (‘Abd el ‘Azîz Âl e-Sheïkh).
Le Prophète (r) explique notamment : « Tout chez le musulman est sacré pour son frère : son sang, ses biens, et son honneur. »[15]
[1] Rapporté par el Bukhârî et Muslim, voir : Sahîh e-Targhîb wa e-Tarhîb (n° 2828).
[2] Le voyage nocturne ; 33
[3] Les femmes ; 92
[4] Rapporté par el Bukhârî (n° 3166), selon ‘Abd Allah ibn ‘Amr – qu’Allah les agrée son père et lui –.
[5] Rapporté par el Bukhârî (n° 6882).
[6] Les femmes ; 93
[7] Rapporté par el Bukhârî (n° 3166), selon ‘Abd Allah ibn ‘Amr ibn el ‘Âs – qu’Allah les agrée son père et lui –
[8] Le furqân ; 68-70
[9] Le repas céleste ; 32
[10] La vache ; 30
[11] Les femmes ; 93
[12] Rapporté par el Bukhârî (n° 6862), selon ibn ‘Omar – qu’Allah les agrée son père et lui – .
[13] Rapporté par el Bukhârî (n° 1741) et Muslim (n° 1649), selon Abû Bakra (t).
[14] Le repas céleste ; 33
[15] Rapporté par Muslim (n° 2564), selon Abû Huraïra (t).