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20 novembre 2018 2 20 /11 /novembre /2018 09:52

Jean Neymar de Ménard

 

Mona Cholet : « Le créneau ultra-vendeur de l’islamophobie, sur lequel surfe déjà sans vergogne l’écrasante majorité des médias, permet de copiner avec les puissants et de flatter les plus bas instincts des masses tout en se prenant pour Jean Moulin. »

 

Le grandiloquent déliquescent laissé pour compte Robert n’est pas dupe. Il vit au compte du buzz pour gagner en visibilité. Fort de ce fond de commerce, il surfe sur la vague du populisme ambiant, instrumentalisé, mais aussi orchestré par ceux-là même qui ont contribué à la déstructuration des sociétés traditionnelles au profit des multinationales et des banques soucieuses d’affaiblir les nations pour leur imposer leur diktat. Il nourrit donc, sans ambages, tous les paradoxes. Il s’exalte devant l’hymne guerrier propulsé par les loges au-devant de la scène pour évincer le patrimoine millénaire de la France tombée sous les pavés parisiens, et cela, le comble, au nom de ce patrimoine. La devise trinitaire de la nouvelle religion sans Dieu portait en elle les germes de son autodestruction. La partition de la société en minorités aidant (féministes, homosexuels, transgenres, émigrés, musulmans, retraités, etc.) dans le but d’annihiler toute velléité d’émancipation et de rébellion, elle rendit un service inespéré au monstre de la Mondialisation grimpante qui, tel un tsunami sans répits, envahit le cœur des chaumières gauloises. C’est dans ce climat glauque, qu’une crise identitaire tira la sonnette d’alarme ô combien légitime, sauf que, dans la panique, elle tire à boulet rouge, dans une ambiance délétère qui renvoie à l’orée des heures les plus sombres, sur le plus faible de la partie. Elle oublie que lors de la Révolution, les mots d’ordre pour faner la fleur de lys venaient de l’autre côté de l’Atlantique et, dans une moindre mesure, du voisin allemand, non des musulmans.

 

À l’orée du 20ième siècle, la faramineuse Amérique prit le relais pour finir le travail, non les musulmans. Elle exporta sa culture décadente en vue de donner le coup de grâce à la vertu, et au catholicisme qui, un genou à terre, subit des dégâts irréversibles. Ainsi, pour sauver les meubles en apparence, l’État profond rectifie le tir et change de fusil d’épaule. Il veille désormais à la métamorphose du libéralisme libertaire vers le libéralisme sécuritaire se nourrissant au sein de la stigmatisation des minorités extra européennes, qui s’incarnent dans l’ennemi commun ancestral, mais qui permet d’occulter les éclatants faits d’armes perpétrés par la cynique et maussade cinquième colonne. L’étape suivante consiste à générer une guerre civile pour déplacer le pouvoir déchu à Bruxelles et de mettre fin à la France en tant que Nation souveraine. Alors, à la faveur d’une énième révolution colorée, on met en place le branle-bas de combat grâce à la collaboration de zélés apôtres aux horizons disparates opérant, à leur insu, vers un but convergeant. Qui de mieux que l’idiot utile dont je tairai le nom ici, et faisant l’objet de cet article, qui, moyennant finance et honneur, associe sa voix à celle, non moins tremblante d’un Zemmour aux relents cupides et vaseux. Ce Léon en transe, camé à ses doses quotidiennes de ses rhétoriques dignes des grands orateurs, verse sa verve et son fiel les jours où le ciel pèse sur Neuilly comme un couvercle, alors que l’espoir, vaincu, pleure, et que l’angoisse atroce, despotique, sur son crâne incliné plante son drapeau noir.

 

Finalement, la seule façon pour l’intrépide et grand résistant collabo Menard et, même pour le malheureux Oliver, de ne pas subir cette loi impitoyable, mais si révélatrice, qui jette aux oubliettes les acteurs secondaires de la trame qui se trame au quotidien. La seule façon pour eux d’exister dans la mémoire des générations futures sera d’imiter les acteurs de l’ombre qui ont entouré l’affaire Dreyfus. Quand on ressortira les dossiers de l’affaire Benzema, les personnages insignifiants auront droit de citation, grâce à la lumière qui les fait brillée. Tel un exutoire, Karim fut sacrifié sur l’autel des changements qui convulsent l’espace de l’exigu hexagone ; au mauvais endroit, au mauvais moment, il n’aura pas eu l’étoile de ZZTOP. Il fleurira, malgré tout, après sa mort sur les reliques de ses bourreaux, tel un chantre de cette France en décomposition. Bien malgré lui, il laissera sa trace dans les livres d’Histoire ; il n’en demandait pas tant, lui qui depuis sa tendre enfance, rêvait de marquer les esprits sous les projecteurs du rectangle vert. C’est mieux que rien, et tous les protagonistes y trouvent leur compte, même le grand petit Robert, dans le désordre, lui qui, aussi candide qu’impayable, sonne le glas d’un drapeau tricolore en détresse. Et, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes !

 

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/

 

 

 

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16 juin 2018 6 16 /06 /juin /2018 13:07

 

« … Ne faites pas ce qui se fait au pays d’Égypte où vous avez habité ; ne faites pas ce qui se fait au pays de Canaan, où je vais vous faire entrer ; ne suivez pas leurs lois ; mettez en pratique mes coutumes et veillez à suivre mes lois. C’est moi, le SEIGNEUR votre dieu. Gardez mes lois et mes coutumes : c’est en les mettant en pratique que l’homme à la vie. C’est moi, le SEIGNEUR. »[1]

 

« Gardez toutes mes lois et toutes mes coutumes, et mettez-les en pratique, afin qu’il ne vous vomisse pas, ce pays où je vais vous faire entrer pour vous y installer. Ne suivez pas les lois de la nation que je vais chasser devant vous ; c’est parce qu’ils ont pratiqué tout cela que je les ai pris en dégoût et que je vous ai dit : « C’est vous qui possèderez leur sol, et c’est moi qui vous le donne en possession, pays ruisselant de lait et de miel… »[2]

 

« Ces nations que tu déposséderas écoutent ceux qui pratiquent l’incantation et consultent les oracles. Mais pour toi, le SEIGNEUR Ton Dieu n’a rien voulu de pareil : c’est un prophète comme moi que le SEIGNEUR Ton Dieu te suscitera du milieu de toi, d’entre tes frères ; c’est lui que vous écouterez.»[3]

 

« Ils ont excité ma jalousie par ce qui n'est point Dieu, Ils m'ont irrité par leurs vaines idoles; Et moi, j'exciterai leur jalousie par ce qui n'est point un peuple, Je les irriterai par une nation insensée. »[4]

 

« Le sceptre ne s’écartera pas de Juda, ni le bâton d’entre ses pieds jusqu’à ce que vienne celui à qui il appartient et à qui les peuples doivent obéissance. »[5]

 

« Ils m’ont donné pour rival ce qui n’est pas Dieu, ils m’ont offensé par leurs vaines idoles. Eh bien ! moi, je leur donnerai pour rival, ce qui n’est pas un peuple, par une nation folle je les offenserai. »[6]

 

Ésaïe : « Je me suis laissé rechercher par ceux qui ne me consultaient pas, je me suis laissé trouver par ceux qui ne me cherchaient pas, j’ai dit : « Me voici, me voici » à une nation qui n’invoquait pas mon nom. J’ai tendu mes mains, à longueur de jour, vers un peuple rebelle, vers ceux qui suivent le chemin qui n’est pas bon, qui sont à la remorque de leurs propres pensées. C’est un peuple qui me vexe, en face, sans arrêt : ils font des sacrifices dans des jardins, ils font fumer des aromates sur des briques, ils se tiennent dans des sépulcres, ils passent la nuit dans des grottes, ils mangent de la viande de porc, et leurs plats ne sont qu'un brouet d'ordures (…) ; attention cela est mis par écrit en face de moi, si bien que je ne resterai pas inactif, jusqu’à ce que j’ai payé de retour, et payé de retour en plein cœur vos perversités et les perversités de vos pères. »[7]

 

« Mes bien-aimés, n’ajoutez pas foi à tout esprit, mais éprouvez les esprits pour voir s’ils sont de Dieu ; car beaucoup de prophètes de mensonges se sont répandus dans le monde… »[8]

 

« Gardez-vous des faux prophètes, qui viennent à vous vêtus en brebis, mais qui au-dedans sont des loups rapaces. C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. Cueille-t-on des raisins sur un buisson d’épines, ou des figues sur des charbons ? Ainsi, tout arbre produit de bons fruits, mais l’arbre malade produit de mauvais fruits. Un bon arbre ne peut pas porter de mauvais fruits, ni un arbre malade porter de bons fruits. Tout arbre qui ne produit pas un bon fruit, on le coupe et on le jette au feu. Ainsi donc, c’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. »[9]

 

[1] Le Lévitique 20.22-24

[2] Le Lévitique 18.3-5

[3] Deutéronome : 18. 14-15

[4] Deutéronome : 32.21

[5] La Genèse ; 49.1-12

[6] Deutéronome ; 32.21

[7] Ésaïe ; 65.1-7

[8] Première Épître de Jean ; 4.1

[9] Mathieu ; 7.15-20

 

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16 juin 2018 6 16 /06 /juin /2018 13:03

Le juif belliqueux

 

« À partir d’aujourd’hui, je répandrai la terreur et la crainte de toi parmi les peuples qui sont sous tous les cieux : quiconque entendra le bruit de ton approche sera saisi de trouble et frémira d’angoisse » (Deutéronome 2,25).

Psaumes 45 : 5. Avec éclat, chevauche et triomphe pour la vraie cause et la juste clémence. Que ta droite lance la terreur

 

Inglorious bastard (2009) n’ai rien de subversif, si ce n’est qu’il caricature une image qui, depuis une quinzaine d’années se cache de moins en moins, et qui prend de plus en plus d’assurance au vu des évènements récents parsemant la scène internationale. Il emboite le pas à Munich (2005) du réalisateur d’E.T., le propagandiste maison qui n’en est pas à son premier forfait. Ridley Scott voudra sa place dans ce cercle intimiste des hommes dévoués à l’Establishment invisible. Juste le titre : Exodus : Gods and King (2014) donne un avant-goût du prosélytisme grossier qui abonde dans sa pellicule, et qui ferait pâlir Goebbels, le chef de file de l’organe de propagande affilié au 3ième Reich. Il sera désormais très difficile de faire pire ou mieux, c’est selon. Moïse, qui sous l’aile de Pharaon maitrisait l’art de la guerre, troque symboliquement son bâton de berger avec une épée de guerrier.

 

Même la théologie n’est pas épargnée, on regretterait presque les dix commandements. L’épisode du buisson ardent est complètement déformé au profit d’une vision rationaliste de la Parole de Dieu. Scott avait déjà fait le coup avec son adaptation de la vie de Colomb (1992) où il tourne en ridicule l’Église catholique, qui, à bout de souffle, est en proie aux assauts incessants de la science moderne.

 

Scott n’a rien inventé. Il y a 2000 ans, Philon d’Alexandrie, sous l’influence de l’école péripatéticienne commente l’épisode du mont Sinaï, en disant que ce jour-là, Yahvé fit un miracle bénit. Il ordonna la création d’un « son » invisible dans l’air. Ce « son » fut doué de la parole et se faisait entendre.[1] Passionné de philosophie grecque, il passera sa vie à conjuguer entre la Bible et la pensée helléniste, avec, Platon, au premier plan. Juif hellénisé, il est le premier à introduire une lecture parabolique de l’Ancien Testament. Il pensait que la Raison (comprendre la philosophie grecque) n’allait nullement à l’encontre de la religion de Moïse. Sa pensée fut révolutionnaire à plus d’un titre ; c’était la première fois notamment qu’un Israélite condescendait à sortir des enseignements de la Thora, qui incarnaient pourtant la fierté de la communauté, face aux gentils incultes, idolâtres et souvent persécuteurs.

 

L’autre révolution dans l’œuvre de Philon fut qu’il abandonna l’hébreu, qu’il ne maitrisait peut-être pas selon certaines sources, et coucha ses traités dans la langue de Socrate. Ses lectures paraboliques du Livre sacré renfermaient des messages ésotériques destinés aux seuls initiés. Au début, il laissait indifférents ses coreligionnaires, et mourut sans connaitre la gloire parmi les siens ; nul n’est prophète en son pays. Néanmoins, par la suite, il devint un grand centre d’attraction pour les premiers Pères de l’Église. Longtemps après, les rabbins et les docteurs de la Loi le reconnurent et lui rendirent un hommage post posthume.

 

Wolfson, le spécialiste du Kalâm islamique, fut frappé par la ressemblance entre la pensée de Jahm ibn Safwân, le chef de file des hérétiques musulmans, et celle de Philon. Il en conclut, que, en utilisant les mêmes méthodes que son prédécesseur, Jahm fut le premier à conjuguer entre la Raison grecque et la religion mohammadienne.[2] Entre temps, les Pères de l’Église avaient procédé au même pillage des écrits grecs qui déboucha sur la profanation en profondeur de la religion chrétienne. Profanation dont elle ne se remettra jamais. Ainsi, l’hellénisation des trois religions était en cours, et fut à son comble chez les Juifs avec Maïmonide, dans la lignée des mu’tazilites, qui soumit la Thora à la règle suivante : tout texte qui laisse à penser que Dieu a des membres ou n’importe quel attribut doit se lire nécessairement selon une lecture imagée pour échapper à tout anthropomorphisme.[3]

 

Bref, notre artiste anglo-saxon défigure complètement l’évènement du mont Sinaï pour, au nom du rationalisme universel, le transformer en une légende empreinte de fétichisme païen.

 

Le fétichisme

 

Exode 20:4-6 tu ne te feras point d’image taillée ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. 5 Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point ; car moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux…

Esaïe 40:18-20 A qui voulez-vous comparer Dieu ? Et quelle image ferez-vous son égale ? 19 C’est un ouvrier qui fond l’idole, et c’est un orfèvre qui la couvre d’or, et y soude des chaînettes d’argent.

Deutéronome 4:15-16 puisque vous n’avez vu aucune figure le jour où l’Éternel vous parla du milieu du feu, à Horeb, veillez attentivement sur vos âmes, 16 de peur que vous ne vous corrompiez et que vous ne vous fassiez une image taillée, une représentation de quelque idole, la figure d’un homme ou d’une femme, 17 la figure d’un animal qui soit sur la terre, la figure d’un oiseau qui vole dans les cieux, 18 la figure d’une bête qui rampe sur le sol, la figure d’un poisson qui vive dans les eaux au dessous de la terre. 19 Veille sur ton âme, de peur que, levant tes yeux vers le ciel, et voyant le soleil, la lune et les étoiles, toute l’armée des cieux, tu ne sois entraîné à te prosterner en leur présence et à leur rendre un culte : ce sont des choses que l’Éternel, ton Dieu, a données en partage à tous les peuples, sous le ciel tout entier.

 

Les marchands du Temple des temps modernes, ces légendaires esprits rebelles, enfermés dans leur matérialisme superficiel en quête de nouveaux veaux d’or, injectent dans les nations le culte des saints et le fétichisme païen. Les trois grandes religions monothéistes ont été contaminées par ce fléau destructeur.

 

Du côté des musulmans, les ésotéristes ismaéliens ont mis deux siècles pour mettre en place leur propagande païenne par le biais de leur organisation secrète ikwân e-safâ (les frères de la pureté, qui donnera la fraternité maçonnique, l’une des hypostases de la trinité républicaine ?) qui coucha leur croyance dans cinquante lettres. Leur structure était si hermétique qu’un grand point d’interrogation règne jusqu’aujourd’hui sur l’identité de leur auteur, bien que chacun y va de son hypothèse, plus ou moins crédible, pour lever le voile sur cet anonymat. Les shiites duodécimains leur ont emboité le pas.

 

El Kawtharî, un moderne, prétend, sur les traces des lettres d’ikhwân e-safâ, qu’en se séparant de son corps, l’âme des élus se débarrasse des carcans des mortels, et a directement accès aux mystères de l’inconnu.[4]

 

La propagande hollywoodienne véhiculent ce genre de légende avec l’épisode où, sous son « froc » à capuche, Obi-Wan "Ben" Kenobi éteint son sabrolaser pour laisser l’ancien Élu déchu, en finir avec sa carapace humaine, devenue trop étroite pour la mission qu’il s’était assignée. Le coup de grâce le fait disparaitre physiquement, mais son esprit veille sur Luke tout au long de ses périples. Il accède ainsi à l'immortalité à travers la Force et voit ses pouvoirs se décupler en se séparant de son corps, le fardeau des simples mortels. Il fait de temps à autre des apparitions pour conseiller son disciple fidèle.[5]

 

Paradoxalement, à mesure que le progrès technique avance, le retour à l’idolâtrie primaire et aux sciences occultes à l’image de la sorcellerie prend du terrain. C’est le signe du vide spirituel ambiant et de l’échec des sociétés matérialistes ayant tourné le dos à Dieu, comme pour évacuer toute prise de conscience, se vautrant dans la superficialité, à la faveur d’une fuite en avant éhontée.

 

Gageons que pour son avant-dernier acte, Tarantino agrémentera son récit de fétichisme houleux, mais en attendant, délectons-nous de la new Wonder Woman israélienne !

 

La religion universelle (le monachisme) sous l’égide de Jérusalem, la Capitale du Nouvel Ordre Mondial

 

« Lorsque le Messie des juifs viendra, Dieu joindra les monts Sinaï, Tabor et Carmel ensemble et rebâtira le Temple de Jérusalem ».[6]

 

La seconde expérience pro-féministe de Scott, avec son incorrigible G.I. Jane (1997), fut un fiasco : trop de zèle tue le talent. Il rebondira (sic), quelques années plus tard, avec Kingdom of heaven (2005) qui reçut, malgré tout, un accueil mitigé, et pour cause. On ne peut pas toujours à la fois servir la cause et satisfaire le public outre-Atlantique ô combien chauvin. En fait, on ne sait pas trop où il veut en venir. Oserait-il faire l’apologie du guerrier musulman en plein bourbier irakien et afghan ? Non, bien sûr. Le message est ailleurs. Il prépare seulement les musulmans et les chrétiens à un statuquo : une cohabitation issue de la reconstruction du Temple, mais la paix a un prix. Ha bon, lequel ? Ils devront courageusement s’émanciper de leur religion résiduelle comme des bêtes castrées ou des zombies lobotomisés. Les planificateurs ont du pain sur la planche, car le programme est rudement chargé, comme on l’a vu, mais tout vient à point qui sait attendre !

La mission du frère du défunt Tony Scott s’arrêtera là, d’autres prendront le relais, mieux vaut ne pas abattre ses cartes d’un coup, et donner les pièces du puzzle à compte-goutte pour ne pas dévoiler ses plans trop tôt ! La prochaine étape revient à Noé (2014) qui déblaye le terrain pour accueillir la nouvelle religion universelle. Il fut bien aider par Scott qui se contentera cette année de lui fournir les armées avec SON Exodus. Daren Aronofsky, réalisateur de talent originaire de Brooklyn, n’oubliera pas, au passage, de parsemer à petite dose le récit de doux fétichismes aux odeurs de magie noire, comme si Noé n’était pas le père immaculé du monothéisme !

 

Conclusion

 

« Sion est l’autre nom de Jérusalem, dit Thomas Römer. C’est le centre du pays promis aux Juifs qui reviennent en terre d’Israël, une ville sainte toujours protégée par Dieu. Dans la Bible hébraïque, Sion subsiste même si tout sur la Terre est détruit. Les psaumes disent aussi que le Messie arrivera à cet endroit. »

Vous voulez une pilule rouge ?

 

Les frères Wachowski sont devenus des transfuges du sexe opposé. Les concepteurs de Matrix sont désormais à prendre au féminin ; ils ne sont plus des réalisateurs, mais des réalisatrices, ni des frères, mais des sœurs. Ils(elles) incarnent le symbole de notre époque où les valeurs sont inversées, comme une croix à l’envers, si chère aux satanistes. La montagne de Zion (avec un S inversé) se transforme comme par magie, en caverne de Platon, et l’avènement de l’élu qui émerge au milieu des rebelles, thème si souvent traité au cinéma (la saga Star wars, Dune (1984) de l’obscure David Lynch, etc.) prépare en réalité l’arrivée de l’Antéchrist, que les Wachowski appellent de tous leurs vœux, à la faveur de rites inversés et contre-natures, comme pour mieux attiser le courroux céleste. L’Imposteur profitera du chaos imposé par les guerres et l’aliénation du genre humain pour, sur le trône de David d’où il commandera la révolution des ténèbres à dimension planétaire, partir à la conquête du monde qu’il aura ensorcelé de sa magie.

 

 

[1] The philosophy of the kalam Wolfson (p. 276)

[2] The philosophy of the kalam Wolfson (p. 222)

[3] Jinâya e-ta-wîl el fâsid de Mohammed Lûh (p. 165).

[4] Voir : maqâlât el kawtharî (p. 383).

[5] Je ne parle pas de l’image épouvantable à laquelle renvoie Jabba, un horrible crapaud dont l’activité favorite, lors de ses retraites dans son palais planté au milieu du désert sur la planète Tatooine, est de faire subir à ses victimes les supplices les plus vils, devant les yeux médusés de son harem et de ses esclaves.

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15 juin 2018 5 15 /06 /juin /2018 15:34

 

Sauvons Buddy [h]Ace Israël

(Partie 1)

 

Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ;
Un trouble s’éleva dans mon âme éperdue

Phèdre.

 

Prologue

 

« Sitting Bull prêche la guerre sainte à des fanatiques » La charge héroïque de John Ford qui date de 1949, soit une poignée d’heures après la création de l’État d’Israël.

 

L’Amérique, la nouvelle terre promise, est considérée dans l’inconscient collectif des colons comme une terre sans peuple pour un peuple sans terre. Les autochtones sont déshumanisés et représentent un obstacle à la civilisation ; il faut donc les civiliser ou à défaut, de les combattre pour mettre un terme à leur barbarie et garantir la sécurité.

 

À la fin des années 60, on assiste au déclin du film de cow-boys. Trois hypothèses majeures expliquent ce phénomène :

  • l’émergence du western spaghetti qui profitera de la faillite, à la fin des années 50, de maintes maisons de production américaine ;
  • la guerre du Viêt-Nam ;
  • et… la guerre des six jours qui ancre l’État sioniste dans le concert des Nations ; après avoir écrasé ses ennemis voisins, il est, désormais, un interlocuteur sérieux. Le temps des balbutiements des conquêtes est terminé.

 

Or, il semblerait que le phénomène soit un peu plus complexe. Pour mieux l’appréhender, nous devons nous attarder sur les grands pôles qui dessinent la propagande hollywoodienne, et qui se présentent comme suit :

  • La féminisation de la société dont l’homosexualité est l’une des manifestations perverses ;
  • Le métissage racial qui est alimenté par la culpabilisation de l’homme blanc, elle-même exacerbée par le souvenir douloureux de la ségrégation ;
  • Le fétichisme avec son lot de sorcellerie, d’occultisme, d’icônes, de mythologies, de légendes, etc. (j’occulte volontairement la(e) rivalité/mariage entre l’homme et la machine, l’arbre qui cache la forêt) ;
  • L’image du juif belliqueux qui se substitue au juif victimaire ;
  • L’intronisation d’une religion universelle (le noachisme) avec Jérusalem au centre des impulsions.

 

Reprenons-les un par un, en gardant à l’esprit que les acteurs dont nous parlons n’agissent pas forcément en tout âme et conscience, mais ils sont emportés par l’air du temps. Notre discours s’intéresse donc à l’inconscient collectif, et il amalgame volontiers entre les causes et les effets.

 

La féminisation de la société

 

« La femme est un trou où se déversent toutes les futilités du monde. » Jack Nicholson dans Les sorcières d’Eastwick.

 

La féminisation des temps modernes, avec probablement Tarzan, l’homme singe (1932) – et pourquoi pas King-Kong (1933) ? – planté a l’une de ses étapes charnières, a mis du temps à se mettre en place. L’assassinat de JFK qui déboucha sur Woodstock, et, un an plus tôt, sur mai 68, accéléra sensiblement le processus. Au début des années 70, des relents machistes résistent encore à la vague déferlante de la libéralisation des mœurs. Dans le casse d’Henri Verneuil (1971), à l’intérieur des murs d’un studio hi-tech, le gaulois Jean-Paul distribue des claques au rythme de l’éclairage en effervescence. Doc McCoy (Guet-Apens 1972) s’exercera avec plus de finesse sur la joue de la pauvre Ali McGraw.

 

Kramer vs Kramer (1979) se chargera de remettre les pendules à l’heure, mais c’est véritablement le cinéaste anglais Ridley Scott, que nous ne perdront pas de vu au vu de ses innombrables services rendus à la communauté, qui exorcisera définitivement les vieux démons machistes. Sorti la même année, Alien donne la réplique à Ellen L. Repley qui incarne désormais le prototype de la femme fonctionnelle. Le choix de Sigourney Weaver pour ce rôle est loin d’être anodin. Dans la scène finale où elle est confrontée au monstre, elle brave, en petite tenue, les dangers qui envahissent son espace étroit, non pour exciter le regard des mâles en rut, mais pour affronter l’univers impitoyable de l’entreprise. Loin des sex-appeals des années 50, Repley nous lance un message : la femme est plus qu’un objet de convoitise, elle impose, désormais, sa patte de velours dans les orientations du nouveau monde en gestation.[1]

 

Curieusement (ou non ?), la palme de l’étape suivante revient à un soixante-huitard du nom de Luc Besson qui nous pondra son chef d’œuvre avec Nikita (1990). Au cœur de la crise iraquienne, Anne Parillaud raccourcit ses hanches et rétrécit sa poitrine (sic) pour enfiler le costume de  la femme qui rivalise avec son pendant masculin sur l’une de ses particularités les plus virilement odieuses : l’assassinat professionnel. Nous sommes loin de la mariée était en noir (1968) où Julie Kohler tire vengeance des assassins de son mari avec les faibles atouts qu’elle avait en main à l’époque, sa féminité.

D’ailleurs, dans Nikita, Jeanne Moreau aura son petit rôle auprès de l’héroïne à qui elle réapprendra à redevenir une femme pour mener à bien sa vile mission.

 

Après l’épisode de Larah Croft, Tomb Raider (2001), le pendant féminin d’Indiana Jones avec 20 ans d’écart, nous entrons dans une nouvelle ère en pleine chute de la nouvelle Babylone, la guerre d’Iraq II, le retour, la résurrection. Kill Bill (2003) dépeint l’hystérie d’un féminisme déjantée aux lisières de la schizophrénie. L’héroïne décomplexée porte, sans gêne, la tenue du symbole de la virilité en perte de vitesse à l’orée des années 70 marquant le triomphe de M.A.S.H., l’alter égo des atrocités du Viet-Nam. Mieux, elle arbore le sabre, le côté obscure de l’effigie masculine, pour exterminer tous les costumes noirs d’une armée en déliquescence. Quel blasphème ! Le boulevard de la mort (2007) finira le travail.

 

Aujourd’hui, dans Atomic Blonde, la féministe hystérique affiche ostensiblement sa bisexualité, cet hédonisme contre-nature : le héros taillé comme une statue grecque a le droit d’exhiber son attirance pour les membres du même sexe, alors à fortiori, une héroïne qui se prend pour un homme, égalité oblige. Autre étape, autre genre ! Son metteur en scène, un texan, fait allusion, comme souvent sur le grand écran, à l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy, grâce au symbole du parapluie noir. L’image de cet Irlandais catholique, qui faisait de l’ombre à l’État profond, est souvent utilisée pour faire la promotion des idées de ses meurtriers.[2] L’actrice principale, Charlize Theron avait déjà offert sa prestation à Monster (2003) qui relate l’histoire vraie d’une déséquilibrée lesbienne arrachant la vie et l’argent aux hommes pervers avec lesquels elle se prostituait.

 

Le métissage racial

 

Lincoln ne cache pas ses sentiments : « Je dirai donc que je ne suis pas et que n'ai jamais été en faveur de l'égalité politique et sociale de la race noire et de la race blanche, que je ne veux pas et que je n'ai jamais voulu que les noirs deviennent jurés ou électeurs ou qu'ils soient autorisés à détenir des charges politiques ou qu'il leur soit permis de se marier avec des blanches. [...] Dans la mesure où les deux races ne peuvent vivre ainsi, il doit y avoir, tant qu'elles resteront ensemble, une position inférieure et une position supérieure. Je désire, tout autant qu'un autre, que la race blanche occupe la position supérieure. »[3]

 

En concomitance avec l’émancipation des mœurs, Hollywood reprend à son compte la lutte pour les droits civiques pour mieux la tordre. Spielberg, qui fait partie des meubles où sont cachés les secrets de famille, va s’initier dans la danse avec La couleur pourpre (1985). Sans remettre en doute ses bonnes intentions, car on peut être à la fois victime et acteur des phénomènes incontrôlables de son temps (ce qui expliquerait en partie ses positions mitigées, tout n’est pas manichéen), il récidive avec Amistad (1997), avant de toucher le sommet avec Lincoln (2012), comme pour offrir son second mandat à Obama.  

 

Il y a du Clay Shaw dans le Tommy Lee Jones de Lincoln signé Spielberg, un propagandiste (un pléonasme ?) de talent. Notamment, ce message subliminal dans le monologue de la première femme du pays, Molly, qui laisse entendre que Shaw a fait tuer le populaire Kennedy par jalousie. Ce même Tommy Lee Jones se retrouve l’adversaire de Lincoln (pas vraiment, en fait, sa position est simplement plus radicale) alors qu'il était celui de JFK dans le métrage de Stone ; en outre, il est anti-esclavagiste au nom de la liberté et des lois de la nature, alors que probablement pour les mêmes raisons, il était homo dans l’autre production.

 

Les deux portent une canne et une perruque (c’est plutôt la moumoute de David Ferrie, un autre homosexuel notoire – et pédophile en plus – qui éclabousse l’écran) et les deux sont antireligieux et sociopathes ! Il y a donc corrélation entre la défense de la cause noire au nom des droits de l'homme et l'émancipation des femmes et des homosexuels, bravo Steven ou l’art de la propagande dans toute sa splendeur !

 

Il y a probablement des allusions au Viet-Nam qui est, d'ailleurs, le thème central de son prochain opus, mais je ne suis pas spécialiste.[4] Une chose est sûre, c’est que ce nouvel enlisement en Iraq et en Afghanistan réveille les vieux démons. Notons que Lincoln ressemble curieusement à son Bon gros géant (2016).

 

Lee gagne sa joute verbale devant l'auditoire du tribunal acquis à sa cause sur un fond de musique signé John Williams accompagnant sa larmoyante victoire sur les mêmes notes qui consacraient Costner dans la pellicule pour laquelle il a également composé la bande originale (soundtrack) ! Spielberg fait dire à Thaddeus Stevens joué par Lee Jones en réfutation à un démocrate esclavagiste qui justifiait sa position au nom de la Bible, avec pour rhétorique : « le congrès ne doit jamais déclarer égaux ce que Dieu a créé inégaux ! »

 

Thaddeus Stevens répond que l'égalité est conforme à la loi de la nature (c'est une accusation inversée pour jeter le discréditer sur la religion, qui, pour le coup, serait contre-nature) ; c'est donc un argument humaniste et anticatholique, et c'est le même qui justifiera la féminisation hilarante d’Hillary Clinton qui se prend pour Jules César après la reconquête de Carthage, et l'homosexualité ambiante qui en découle.

 

Thaddeus Stevens était vu à son époque comme un radical tout comme le sera Clay Shaw, mais avec le temps, il devint la norme... Le sadomasochiste du second est-il avant-coureur ? En tout cas, son homosexualité ne choque plus personne ou presque !

 

Spielberg fait une pierre deux coups, il justifie l'homosexualité (l’émancipation des mœurs plus exactement) et le métissage des sociétés qu’il amalgame à la lutte pour les droits civiques, bravo l’artiste ! Y a-t-il des allusions homosexuelles et franc-maçonnes dans son film ? J’ai mon idée, mais je laisse la réponse aux spécialistes…

Notons enfin que Lincoln et Kennedy payèrent de leur vie leur combat antiségrégationniste, bien que le second ait ouvert un autre front contre la guerre… au Viêt-Nam.

 

Il fallait attendre l’épilogue pour, fait étonnant, voir Spielberg se trahir. Apparemment, c’est plus fort que lui. C’est tellement flagrant qu’il jette la confusion sur ses intentions. Il ne prend aucune pincette pour faire passer le message que la guerre Nord-Sud est un sacrifice nécessaire à l’intégration des peuples à la mondialisation. Ce nouvel ordre mondial aura droit, en cadeau à tous ses efforts, de prendre Jérusalem pour Capitale. Pour enlever toute suspicion, Abraham précise à sa femme qu’il fait allusion à la vieille Jérusalem, la vraie terre promise où coule le lait et le miel ; celle-là même ayant porté au pinacle les fils du Patriarche, David et son fils Salomon qui offriront un roi issu de leur descendance à leurs héritiers idéologiques (sic) non contaminés par le métissage. Ce Messie tant attendu fut si convoité en cette année 2012 que les prières des fidèles en prostration montèrent au-delà du mur de... séparation.[5]

 

Mais là n’est pas la chute ! Lincoln laisse la place à Tommy Lee Jones sur qui va tomber le dernier rideau, et à qui reviendra donc le mot de la fin. Fort de sa victoire contre les ségrégationnistes, il rentre chez lui pour annoncer la bonne nouvelle à sa gouvernante noire avec qui il entretient une relation extraconjugale. Quelle ouverture d’esprit pour l’époque ! Une fois la perruque enlevée, la dernière image montre ce couple insolite à l’automne de leur vie, allongés côte à côte dans leur couche illégitime offrant au téléspectateur hébété une lueur d’espoir, mais quel espoir ? Celui de voir un jour se concrétiser ce mondialisme triomphant à la faveur des ingrédients distillés sur le grand écran : la fin des religions résiduelles et la dissolution des mœurs et des races !

 

Fidèle à lui-même, Walt-Disney exhibe une vision édulcorée de la relation noire-blanc de cette époque. Les gens de couleur se tiennent fiers devant le premier homme du pays qu’ils regardent droit dans les yeux, ce que beaucoup de sujets blancs n’oseraient faire. Là non plus, je ne suis pas un spécialiste, mais il semble que d’autres productions hollywoodiennes, à l’image de Twelve years a salve (2013), le majordome (2013), et The burth of a Nation (2016), sont beaucoup plus proches de la réalité.

 

Le nouvel épisode de Star wars VII (2015), qui fut superficiellement critiqué par une revue du Vatican, reprend les mêmes ingrédients de la décadence porteuse du chaos sur les cendres duquel surgira la nouvelle religion superficielle, qui recevra ses injonctions de la Jérusalem ressuscitée ; un doux rêve que caresse l’insatiable Jacques Attali à la rhétorique ineffable.  Jeffrey Jacob Abrams, son réalisateur, produit par George Lucas, un autre pion de l’Empire Judéo-protestant, ne change pas une recette qui gagne : jeune héroïne (superficialisation et féminisation des mœurs) qui enfile le rôle d’une Jedi, rencontre un jeune noir (métissage des sociétés) avec qui elle entretient une relation ambiguë. Le prochain épisode mettra surement en lumière la nature de leur couple qui représente un espoir pour l’avenir de l’Humanité. Donc, à suivre…

 

Sous ses airs subversifs, Tarentino est en cheville avec le système. Comment le lui reprocher, alors qu’il lui doit sa notoriété et son gagne-pain ? Mais, à quel prix ? Il est dans tous les mauvais coups ou presque, sauf qu’il a le génie d’entretenir une image de bad-boy. Il donne l’impression de battre en brèche l’élite bien pensante devant qui, pourtant, il courbe l’échine. On l’avait vu fleureter avec le féminisme hystérique (qui marque son implantation profonde à un rythme frénétique), et on le retrouve avec Djungo Unchained (2012), en pleine campagne électorale, à faire, de façon subliminale, l’apologie du métissage (voire des conflits interethniques) sous prétexte de dénoncer les inégalités raciales. On voudrait bien le croire, mais nous verrons ci-dessous qu’il ne fait que remplir un cahier des charges bien huilé.

 

[1] À la fin du film, Ripley lance à la bête : « Je t'ai eu... fils de p… » C’est probablement une allusion à l’ancien monde qui touche à sa fin avec l’assassinat de Kennedy. Après la mort du capitaine Dallas, la ville ayant « célébré » le dernier jour du premier et dernier président catholique des États-Unis d’Amérique, elle prend les commandes du vaisseau. Après sa destruction donc, place au nouveau monde dont voici un avant-goût :

 Ridley Scott avait envisagé que l'équipage développe des relations gay ou lesbiennes à la suite d'une promiscuité en huis clos s'étendant sur une longue période de temps passé dans l'espace. Il a déclaré que s'il avait à refaire le film aujourd'hui, c'est une direction qu'il développerait.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Alien_(film)#cite_ref-audiobonus_30-0

 D’aucun voit en Ripley, l’ambassadrice de la théorie du genre.

http://next.liberation.fr/cinema/2003/11/12/le-lieutenant-ripley-icone-feministe_451521

[2] Comme pour fêter le 56ième anniversaire de l’évènement de ce fameux 22 novembre 1963, l'épilogue fait allusion à Jackie Kennedy qui tue ses ennemis du KGB avant de prendre l'avion avec son responsable de la CIA, ou comment convaincre le crédule par des accusations inversées !

[3] Selon André Kaspi, spécialiste de l'histoire américaine : « Lincoln avait dans son cabinet des gens hostiles à la proclamation de l'émancipation en 1862. Il est passé outre car il pensait que c'était indispensable, essentiellement pour des raisons diplomatiques. La Grande-Bretagne [où l'esclavage a été aboli en 1838] soutenait les abolitionnistes et la France [esclavage aboli en 1848, sauf en Algérie] était plutôt du côté des esclavagistes. »

https://fr.wikipedia.org/wiki/Abraham_Lincoln

[5] Allusion au navet abyssal de série Z World war Z (2013) mettant en scène Brad Pitt qui fut marié à l’autre instrument gauchiste, Angélina Jolie.

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23 février 2018 5 23 /02 /février /2018 11:28

 

Le Tout-Puissant met à notre connaissance le repentir de plusieurs de ces Apôtres à partant d’Adam, et de Noé pour arriver au dernier d’entre eux qui clôt leur mission. L’une des dernières révélations que reçut celui-ci est très claire sur la chose : [Quand viendra la victoire d’Allah, le jour de la grande conquête • Quand tu verras les hommes embrasser Sa religion en masse • Alors glorifie Ton Seigneur par Ses Louanges, et implore-Lui Son Pardon qu’Il prodigue à foison].[1]

 

D’après el Bukhârî et Muslim, selon ‘Âisha – qu’Allah l’agrée –, dans ses inclinations et ses prosternations, en accord avec le Coran, le Prophète (r) multipliait la formule : « Ô Allah, Notre Seigneur, sois glorifié par Tes Louanges ! Ô Allah, pardonne-moi. »[2] Le Livre saint dépeint également la dure épreuve par laquelle le bastion de la foi passa lors de sa sortie à Tabouk pour terrasser un ennemi puissant : [Allah déversa Son Pardon sur le Prophète, ainsi que sur les émigrés mecquois et les auxiliaires médinois qui le suivirent au péril de leur vie, sous la chaleur si accablante du soleil qu’une partie des troupes était au bord de l’abandon ;  mais, Allah, le Dieu Absoluteur et Tout-Miséricordieux, les arma de courage et leur accorda Son Pardon].[3]

 

Le recueil d’el Bukhârî immortalise également l’exhortation du premier homme de Médine (r) : « Écoutez bonnes gens, faites acte de repentance à Votre Seigneur, car je jure par Celui qui détient mon âme entre Ses Mains, que moi-même, je Lui réclame la rémission de mes péchés plus de soixante-dix fois en un seul jour. »[4]

 

Chez Muslim, selon el Agharr el Muzanî, l’Élu (r) confie : « Je suis parfois absorbé par des préoccupations à telle enseigne que, cent fois par jour, je fais rémission de mes péchés. »[5] Ses Compagnons, à l’image d’ibn ‘Omar qui scrutait tous ses faits et gestes, avaient remarqué qu’à l’occasion de ses assemblées, il répétait cent fois : « Seigneur, accorde-moi Ton Pardon et Ton Absolution, Toi le grand Pardonneur et Absoluteur ! »[6]

 

Abû Mûsâ el Ash’arî ramène une autre formule du Bien-aimé (r) : « Ô Allah, pardonne-moi mes fautes, mon ignorance, mes excès et mes manquements à mes devoirs, et tout ce qui échappe à ma connaissance et que Tu es seul à savoir ! Ô Allah, accorde-moi Ton Pardon pour les fautes que j’ai commises même par plaisanterie ou involontairement, car j’accuse tout cela à la fois ! Ô Allah, accorde-moi Ton Pardon pour mes péchés passés et futurs, ceux que j’ai perpétrés en public ou en privé, et tous ceux qui échappent à ma connaissance et que Tu es seul à savoir ! C’est Toi qui décernes les premières ou les dernières places à Tes Créatures, Toi qui a le Pouvoir sur toute chose ! »[7]

 

Abû Huraïra restitue l’échange qu’il a entretenu avec l’Ami d’Allah (r), et dans lequel il l’interroge : « Messager d’Allah, tu gardes un temps d’arrêt entre le début de la prière et ta récitation ; que dis-tu à ce moment-là ?

  • Je dis : Ô Allah, mets entre mes fautes et moi une distance aussi grande que celle qui sépare l’orient et l’occident ! Ô Allah, nettoie-moi pour me rendre aussi blanc qu’un habit débarrassé de ses souillures ! Ô Allah, lave-moi avec de la neige, de la grêle, et de l’eau froide ! »[8]

 

Plus d’un compilateur de hadîth, à l’image de Muslim, signale que le grand Pédagogue (r) réservait la même invocation après le retour de l’inclination.[9]

 

Le Khalife ‘Alî (t) fut le témoin d’une autre invocation que le Législateur (r) consacrait en préambule à sa lecture, et que voici : « Ô Allah ! Tu es le Roi ; nul dieu n’est digne d’être adoré en dehors de Toi ! Tu es Mon Seigneur, et moi Ton serviteur, je me suis fait du tort à moi-même, et je reconnais mes fautes, alors fais-moi absolution de tous mes péchés que Tu es seul à pardonner ! Guide-moi vers les meilleures vertus que Tu es seul à accorder, et éloigne-moi des vices contre lesquels Toi seul es à même de préserver ! »[10]

 

Dans ses prosternations, le Prophète (r) prononçait : « Ô Allah, pardonne tous mes péchés du plus petit au plus grand, du plus intime au plus voyant, et du premier au dernier ! »[11]

 

Selon le Prince des croyants ‘Alî (t), un jour, son « beau-père » (r) célébra les louanges d’Allah juste avant de grimper sur une monture. Ensuite, il récita : [Gloire à Celui qui a mis entre nos mains ce que nous n’aurions jamais apprivoisé nous-mêmes • Notre Seigneur vers qui aura lieu notre retour ultime].[12] Puis, il enchaina par la célébration de la grandeur et des louanges d’Allah. À ce moment-là, il sourit avant de justifier : « Le Seigneur apprécie énormément d’entendre Sa créature implorer : fais-moi absolution de mes péchés que Tu es seul à pardonner ! La raison, comme Il l’explique Lui-même, c’est que : « Ma créature a su que Moi seul pardonne les péchés. » »[13]

 

L’Écriture sainte alimente cette idée : [Sache que nul dieu n’est digne d’être adoré en dehors d’Allah, alors implore le pardon pour tes péchés et pour ceux des croyants et des croyantes][14] ; [Par Notre Grâce, tu as réalisé, sur le chemin de la conquête, une grande avancée • Qui te fera gagner le pardon d’Allah pour tes péchés à venir et passés].[15]

 

Sous la chaleur atroce du soleil planant juste au-dessus des têtes rassemblées sur la place du grand jugement, les hommes nus feront le tour des prophètes élus pour les supplier d’adresser leur requête à Dieu d’avancer son heure en vue d’abréger cette attente infernale. Arrivés à Jésus Christ qui imitera ses prédécesseurs, Noé, Abraham, et Moïse, ayant tous décliné cette intercession, ils essuieront un refus catégorique. Il les orientera malgré tout : « Allez voir Mohammed, cet humble serviteur à qui Dieu a pardonné tous ses péchés, du premier au dernier. »[16]

Pourtant, cela n’entama en rien l’enthousiasme de ce dernier qui avait les pieds meurtris à force de rester debout à prier Dieu dans l’obscurité de la nuit. Profondément affectée, ‘Âisha essaya en vain de l’en dissuader en lui rappelant qu’Allah lui avait fait rémission de ses péchés passés et futurs : « Ne devrais-je pas faire preuve de reconnaissance, soupira-t-il, tout serviteur que je suis ? »[17]

                           

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/

 

[1] La victoire.

[2] Rapporté par Bukhârî (n° 4967), et Muslim (n° 4840) à qui revient l’énoncé.

[3] Le repentir ; 117

[4] Rapporté par Bukhârî (n° 6307), selon Abû Huraïra (t).

[5] Rapporté par Muslim (n° 2702).

[6] Rapporté par Abû Dâwûd (n° 1516) et Tirmidhî (n° 3434), à qui revient l’énoncé, et authentifié par el Albânî dans sa recension de ces deux ouvrages.

[7] Rapporté par Bukhârî (n° 6398), et Muslim (n° 2719).

[8] Rapporté par Bukhârî (n° 744), et Muslim (n° 598).

[9] Le hadîth en question est rapporté par Muslim (n° 476), selon ibn Abî Awfâ (t).

[10] Rapporté par Muslim (n° 771), dans sa longue version, selon ‘Alî ibn Abî Tâlib (t).

[11] Rapporté par Muslim (n° 483).

[12] Les ornements ; 13-14

[13] Rapporté par Abû Dâwûd (n° 2602), et Tirmidhî (n° 3446), et jugé « bon et authentique » par el Albânî dans sahîh el kalim e-taîb (n° 173).

[14] Mohammed ; 19

[15] La grande conquête ; 1-2

[16] Rapporté par Bukhârî (n° 4476), et Muslim (n° 193), selon Anas ibn Mâlik (t).

[17] Rapporté par Bukhârî (n° 4836), et Muslim (n° 2819), selon el Mughîra ibn Shu’ba (t).

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23 février 2018 5 23 /02 /février /2018 11:25

L’infaillibilité des prophètes

(Partie 2)

Il y a un prophète qui ne fut pas associé au repentir, étant donné qu’il n’eut rien à se reprocher. Il s’agit de Joseph le Véridique à qui le texte sacré tresse des lauriers : [Nous avions décidé de le préserver du mal, et de la turpitude, car il comptait parmi les élus que Nous avons couvés sous Notre protection].[1] Il fut donc épargné de commettre les mêmes inadvertances que ses pairs. Ce traitement de faveur n’est pas remis en question par le début du passage : [Elle fut complètement subjuguée par Yûsaf qui avait beau résisté, et qui aurait pu, lui aussi, succombé à sa beauté, s’il n’avait pas été secouru in-extremis par un signe que Son Seigneur brandissait sous ses yeux].[2]

 

Le « hamm » (que nous avons traduit ici par « succombé » ndt.) est un nom générique qui reflète le désir à divers degrés partant de la pensée furtive, comme le souligne l’Imâm Ahmed, à la décision ferme, voire, dans certains cas, à l’obsession.

 

Le Prophète (r) met en lumière ce phénomène dans un hadîth que s’accordent à rapporter el Bukhârî et Muslim : « La mauvaise pensée est sans effet sans la faire suivre par un acte, et elle vaut même une récompense à condition d’y renoncer pour plaire à Dieu. Cependant, en la mettant à exécution, elle est comptée pour un seul péché. »[3] Ainsi, la mauvaise pensée qui n’est pas suivi dans les actes est sans conséquence, dans le sens où elle ne vaut ni une récompense – dans la mesure où le Visage d’Allah n’est pas le moteur dans la décision d’y renoncer – ni un péché. Revenons à Yûsaf qui a refoulé l’émotion lui ayant traversé l’esprit en vue de plaire à Dieu, sinon il n’aurait reçu aucun secours. Ce fut sa fidélité sincère au Très-Haut qui le sauva de l’ignominie. S’il n’avait eu aucune envie, elle ne se serait pas interposée comme un rempart pour évacuer l’infamie. Le fils de Ya’qûb (u) mérita donc une récompense pour avoir été en lutte avec ses pulsions : [Sous l’emprise des impulsions du Démon, au souvenir de Leur Seigneur, les humbles serviteurs reviennent à la raison].[4]

 

Des annales apocryphes racontent que le frère de Benjamin, entre autre, ouvrit son pantalon pour s’installer entre ses cuisses ; et que juste au moment de commettre l’irréparable, il eut la vision de son père en train de se mordre les doigts, rongé par le dépit. Ces histoires, qui n’ont aucune origine scripturaire, s’inspirent de références juives célèbres pour leurs blasphèmes contre les hommes de Dieu sur lesquels, pour défendre leurs vils intérêts, ils n’hésitent pas à mentir. Toutes les sources musulmanes sur le sujet remontent à ces références fallacieuses qu’aucun texte prophétique ne recoupe.

 

Or, on pourrait penser qu’un passage de la sourate Yûsaf met à mal notre démonstration. Il s’agit du Verset : [Mais, à quoi bon vouloir blanchir une âme qui, par nature, est encline vers le mal, à moins qu’elle ne soit touchée par la grâce de Mon Seigneur].[5] Celui-ci ne reproduit pas les confessions de Joseph, mais de la femme du grand Intendant d’Égypte. Il suffit de remonter quelques lignes plus-haut pour dissiper les doutes qui persistent encore sur la chose. Alors, reprenons depuis le début : [Et au roi d’ordonner : qu’on m’amène cet homme ! L’émissaire se rendit à la prison où il trouva Joseph qui refusa de le suivre sans prendre ses précautions : retourne auprès de ton maitre et demande-lui d’interroger les femmes de la cour qui se sont coupées le doigt à la suite d’un complot que Mon Seigneur Omniscient connait en détail • Le roi s’adressa alors aux dames du palais : racontez-moi ce qu’il s’est passé avec Yûsaf le jour où vous avez tenté de le séduire : que Dieu nous garde, s’exclamèrent-elles ! Nous n’avons jamais rien remarqué d’inconvenant chez lui. Prise au dépourvu, l’épouse du grand intendant prit la parole : il est temps d’éclairer la vérité au grand jour. Le jeune homme est innocent, et c’est moi qui ai voulu user sur lui mes charmes • Si je tiens à faire mes aveux, c’est pour que mon mari sache que je n’ai jamais sali sa couche, et, de toute façon, Dieu déjoue toujours la trahison • Mais, à quoi bon vouloir blanchir une âme qui, par nature, est encline vers le mal, à moins qu’elle ne soit touchée par la grâce de Mon Seigneur qui, heureusement, est Absoluteur et Tout-Miséricordieux].[6]

 

Du début à la fin, les propos reviennent à la femme du grand Intendant. Joseph, qui était encore dans sa geôle, n’a pas assisté à la scène, et, à ce moment-là, il n’a pas encore rencontré l’homme qui tenait les rênes du Pouvoir ; et, donc, jusqu’à présent, il n’a pas eu l’occasion de se justifier devant lui ni de répondre à ses questions. Le grand intendant, qui manquait cruellement de jalousie, avait pris sa femme en flagrant délit en train d’attirer dans ses bras leur jeune valet qui lui résistait ; mais cette dernière le rassura : [c’est pour que mon mari sache que je n’ai jamais sali sa couche]. Elle fut bien obligée d’avouer qu’elle fut subjuguée par la beauté hors du commun de celui que leur maison abritait depuis sa tendre enfance, mais que jamais, toutefois, elle ne trahit son mari en son absence. Elle tenait à le préciser. Une fois la vérité rétablie, le souverain renvoya, pour la seconde fois, chercher Yûsaf : [Sur ces mots, le roi réitéra son ordre : ramenez-le moi ici que je lui réserve une place de choix au sein de mon cercle familier. Après avoir échangé avec lui, il confirma sa décision : à partir d’aujourd’hui, tu jouiras d’un rang digne dans la hiérarchie du royaume qui t’accordera toute sa confiance].[7]  

 

Les exégètes qui n’admettent pas ce bon déroulement des évènements font légion. Ils font intervenir Yûsaf au beau milieu de la conversation, et, souvent, ils n’envisagent aucun autre scénario qui est aussi infondé qu’inadmissible. Nous avons démontré ailleurs qu’aucun argument n’intercède en leur faveur.[8]  

 

[L’infaillibilité des prophètes avant la prophétie]

 

Cette démonstration détruit à la base l’allégation selon laquelle Allah ne choisirait pour la prophétie que des hommes n’ayant jamais eu aucun blâme sur la conscience. Les râfidhites, entre autres, défendent cette opinion. Une tendance similaire, tout aussi bancale, assume que tous les prophètes étaient soumis à Dieu avant leur avènement. Celle-ci part du principe que les péchés, ces marques de l’imperfection, ne siéent pas au statut de prophète. Cependant, elle oublie que le repentir sincère gomme cette imperfection pour faire accéder à un degré de plénitude. En occultant cette donnée, on arrive forcément à une conclusion grossière. Le repenti, en effet, ne fait l’objet d’aucun reproche ni d’aucune punition. Les effets de ses actes répréhensibles sont automatiquement effacés à partir du moment où il les répare à la suite d’un regret véritable. Le seul inconvénient serait de remettre sa décision de se réformer à plus tard. Là oui, il est condamnable, et il risque même de le payer. Plus il retarde l’échéance plus il s’expose à une sanction, mais à compter de l’instant où il prend la bonne résolution, son péché n’a plus d’effet.

 

Cet inconvénient n’a pas lieu d’être avec les Apôtres de Dieu puisqu’ils se repentent aussitôt de leurs erreurs. Celles-ci provoquent en eux un tel effroi qu’ils se précipitent aussitôt vers Leur Seigneur. Ils n’attendent jamais pour revenir vers Lui, comme ils n’oseraient jamais récidiver ni se complaire dans la faute. Leur infaillibilité se situe ici. Il arrive certes que l’un d’entre eux prenne du temps pour réaliser la gravité de son affront. Ce fut le cas de Yûnas (r) qu’Allah remit très vite à l’ordre avec l’épisode de la baleine qui lui servit d’expiation, bien qu’il y ait divergence sur sa chronologie. L’exemple de Jonas vaut uniquement selon l’hypothèse la plus notoire qui situe cet évènement après son avènement. Pour ceux qui le positionnent avant, il est sans intérêt pour notre présente réflexion.

 

En outre, il est éventuellement plus méritoire de faire amende honorable de ses péchés et de son impiété que de n’avoir rien à se reprocher du départ. Le cas échéant, et étant donné que le meilleur des hommes est désigné pour revêtir l’habit du berger messianique, le vertueux qui fait amende honorable sera préféré au vertueux sans tache. Les frères de Joseph, les pères des douze tribus d’Israël, reçurent la prophétie malgré les déboires qui les opposèrent à leur cadet. Lût, pour sa part, rallia la religion de son oncle : [Loth, qui crut en lui, exprima ouvertement la décision de fuir vers Son Seigneur].[9] Puis, ayant accédé à la prophétie, il eut la mission de diffuser la Parole de Dieu au peuple de Sodome.

 

Dans ce registre, le Coran nous relate l’histoire de Shu’aïb : [Les notables de son peuple que l’orgueil avait aveuglé, menacèrent à leur tour : Shu’aïb, nous vous chasserons de nos terres, tes prosélytes et toi, à moins que vous ne reveniez à nos coutumes ! Jamais, rétorqua-t-il, voudriez-vous vraiment nous y entrainer par la force ? • À nous plier à vos coutumes, nous ne ferions là que fomenter un mensonge à l’encontre de Notre Seigneur qui nous en a délivrées. Nous nous l’interdisons formellement, à moins que, dans Sa Science qui embrasse toute chose, Allah en décide autrement ; Lui à qui nous abandonnons entièrement notre confiance, alors : Seigneur, tranche entre notre peuple et nous pour que la vérité éclate au grand jour, Toi, le meilleur arbitre].[10] 

 

Cette menace était récurrente chez les ennemis de Dieu : [Les impies accueillirent le discours de leurs messagers par des menaces : nous vous chasserons de nos terres, à moins que vous ne reveniez à nos coutumes ! La révélation du Seigneur intervint alors pour lancer un décret : Nous allons anéantir les tyrans ! • Et Nous vous ferons régner à leur place, en récompense à la crainte que vous inspire le jour où vous comparaitrez devant Moi, et que vous inspirent Mes menaces].[11] 

 

Il faut garder à l’esprit que l’important est de bien finir, peu importe qu’on ait mal commencé. Et « bien finir » est un signe de la plénitude découlant de la demande de pardon qui est imposé à chacun depuis le début de l’Humanité jusqu’à la fin du monde : [Il en fut ainsi afin que la sentence d’Allah s’exécute contre les hommes et les femmes hypocrites et idolâtres, et que Son Pardon touche les croyants et les croyantes, car Il est Absoluteur et Tout-Miséricordieux].[12]

 

[1] Yûsaf ; 24

[2] Yûsaf ; 24

[3] Rapporté par Bukhârî (n° 7501), et Muslim (n° 128, 129, 130), selon Abû Huraïra (t).

[4] Les remparts ;  201

[5] Yûsaf ; 53

[6] Yûsaf ; 50-53

[7] Yûsaf ; 54

[8] Voir : majmû’ el fatâwâ (15/138-156).

[9] L’araignée ; 26

[10] Les remparts ; 88-89

[11] Ibrâhîm ; 13-14

[12] Les coalisés ; 73

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22 février 2018 4 22 /02 /février /2018 11:59

 

Allah (I) révèle : [car Allah aime Ses serviteurs qui, sans cesse, se repentissent, et qui se purifient][1] ; [Mise à part ceux qui font acte de repentance pour embrasser la foi et la vertu ; en récompense, Allah transforme leurs fautes passées en bonnes actions, car Il est Absoluteur et Tout-Miséricordieux].[2] Un hadîth certifié par les deux meilleurs recueils en la matière nous informe qu’au jour de la résurrection, lors de sa comparution devant Dieu, un pécheur sera très contrarié qu’Il se contente d’exposer ses péchés véniels, dans l’attente embarrassante qu’il passe ensuite à ses crimes. Il reconnaitra chacune de ses fautes mineurs, à la suite de quoi Allah lui proclamera : « Moi, Je te les ai pardonnés, et J’ai changé chacune d’entre elles en bonne action !

  • Seigneur, s’exclamera-t-il ahuri, il me reste encore des fautes qui n’ont pas été exposées ! »[3]

Dès qu’il apprendra que ses petits péchés seront changés en bonnes actions, il se précipitera de dévoiler les plus grands qui, à peine quelques instants auparavant, lui hantaient l’esprit. Il va sans dire que s’ils ne les avaient pas commis, il n’aurait pas connu une joie aussi grande que suscita l’annonce qu’il venait d’entendre.

 

Plusieurs prédécesseurs, à l’image de Sa’îd ibn Jubaïr, avancent qu’une bonne action mène en l’Enfer, comme une mauvaise action mène au Paradis. La bonne action qui pousse à l’orgueil et à la fierté mène en Enfer, et la mauvaise action qui suscite hantise et repentir mène au Paradis : [alors que l’homme, ignorant et injuste, s’est en chargé • Il en fut ainsi afin que la sentence d’Allah s’exécute contre les hommes et les femmes hypocrites et idolâtres, et que Son Pardon touche les croyants et les croyantes, car Il est Absoluteur et Tout-Miséricordieux].[4] Les croyants et les croyantes n’ont-ils pas pour but ultime de gagner l’absolution divine ?

 

Le Coran, la sunna authentique, et même les anciennes Écritures offrent une pluie d’exemples en accord avec ce principe. Ceux-ci sont tellement nombreux qu’il serait quasiment impossible de les recenser tous.

 

Bien sûr, les pro-infaillibilité ultra, qui refuse d’admettre qu’un prophète fasse l’objet du moindre péché (avec les détails énoncés plus haut), contestent la chose. Ils interprètent les textes pour les faire aller dans leur sens, à la manière des jahmites, des qadarites (généralement divisés en adeptes du libre-arbitre et déterministes), et des penseurs-libres qui défigurent respectivement les textes liés aux Noms et Attributs divins, au destin, et à la résurrection. Cette lecture imagée des textes est reprise par les sectes ésotériquestinites dont les manipulations aberrantes n’échappent à personne.

 

Les pro-infaillibilité ultra, dont nous ne remettons pas en question les bonnes intentions, causent du tort aux prophètes au moment où ils cherchent à les défendre. Sans s’en rendre compte, ils passent de farouches partisans à d’acharnés détracteurs !

 

Encore une fois, l’infaillibilité corroborée par les textes scripturaires, la raison, et le consensus concerne uniquement la transmission du message. Celle-ci ne leur sert pas à grand-chose si l’on sait qu’ils n’adhèrent pas réellement au message qu’ils tordent pour le faire aller dans leur sens : ils souscrivent à la lettre, non à l’esprit de la loi : [Une partie d’entre eux sont des vulgaires illettrés qui ne connaissent du livre que la lecture, et qui se livrent à de viles conjectures].[5] Leur conception de l’infaillibilité leur est d’autant moins utile qu’elle ne les concerne pas directement ; celle-ci est purement virtuelle, et sans effet sur les devoir religieux qui leur incombe. Ils s’arrogent le droit, sans la moindre légitimité scripturaire, de façonner leur propre vision de la prophétie. Ils sont pourtant sensés donner foi à ses ambassadeurs à qui ils feraient bien d’obéir s’ils désirent gagner la félicité et être sauvés du malheur éternel : [Dis-leur : obéissez à Allah et obéissez au Messager, et s’ils lui tournent le dos, lui ne fait qu’assumer la charge qui lui incombe ; alors à vous d’assumer la vôtre par votre obéissance qui vous mènera sur le droit chemin qu’il a pour seule mission d’éclairer].[6]

 

Le Coran relie de façon récurrente entre la prophétie et le repentir de ses ambassadeurs. Jugez-en avec Adam et Eve : [Seigneur, pleurèrent-ils, nous nous sommes fait du tort à nous-mêmes, et sans Ton pardon et Ta miséricorde, nous serons perdus à jamais][7] ; Nûh : [Seigneur, reprit Noé, garde-moi de Te poser des questions sur des sujets qui me dépassent, et sans Ton pardon et Ta miséricorde, je serais perdu à jamais][8] ; Abraham : [Seigneur, accorde-nous Ton Pardon à mes parents et à moi, ainsi qu’à tous les croyants le jour où Tu régleras les comptes de Tes créatures][9] ; [Et en qui mes espoirs sont portés afin que, le jour des comptes, Il m’accorde Son pardon][10] ;  Moïse : [ Seigneur, Tu as eu l’occasion de les anéantir, avant cela, avec moi au milieu d’eux, mais Tu ne l’as pas fait, alors pourquoi faire périr maintenant les meilleurs d’entre nous à cause d’une poignée d’insensés ? Tu t’es servi de l’épreuve du veau d’or pour égarer les uns et guider les autre selon Ton bon Vouloir, Toi, Notre Protecteur ; alors pardonne-nous et accueille-nous au sein de Ta Miséricorde, car Tu es le meilleur des Absoluteurs • Et prescris-nous une belle part ici-bas et dans l’autre monde, à nous qui revenons vers Toi repentants][11] ; [Seigneur, je me suis fait du tort à moi-même, aussi pardonne-moi][12] ; [Puis, ayant repris ses esprits, il s’écria résigné : Je proclame Ta Grandeur pour Te témoigner mon repentir, moi qui suis le premier à te croire !][13] ; David : [Dâwûd comprit aussitôt à quelle fin Nous lui avions exposé cette parabole, tant est si bien qu’il s’écroula le front posé sur le sol pour implorer Notre pardon • Nous décidâmes de lui pardonner son inadvertance ; lui qui tenait à Nos Yeux une place privilégiée, sera bientôt gracieusement honoré][14] ; Salomon : [Nous mîmes également à l’épreuve Sulaïmân avec ce frêle avorton qui, ayant échoué sur son trône, lui rappela le souvenir de Son Seigneur • Qu’il implora : Seigneur, pardonne-moi, et fais-moi jouir d’un pouvoir tel que personne à l’avenir ne pourra convoiter, car je sais que Tu es le Donateur suprême !].[15]

 

À suivre…

                     

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/

 

[1] La vache ; 222

[2] Le discernement ; 70

[3] Rapporté par Bukhârî (n° 6308), et Muslim (n° 2744), selon ‘Abd Allah ibn Mas’ûd (t).

[4] Les coalisés ; 72-73

[5] La vache ; 78

[6] La lumière ; 54

[7] Les remparts ; 23

[8] Hûd ; 47

[9] Ibrâhîm ; 41

[10] Les poètes ; 82

[11] Les remparts ; 155-156

[12] Les récits ; 16

[13] Les remparts ; 143

[14] Sâd ; 24-25

[15] Sâd ; 34-35

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22 février 2018 4 22 /02 /février /2018 11:54

 

L’infaillibilité des prophètes

(Partie 1)

 

Voir : majmû’ el fatâwâ (10/236-336).

 

[Il est le Dieu Absoluteur et Affectueux • Détenteur du Trône et Tout-Glorieux • Qui fait à sa guise tout ce qu’Il veut][1] ; [car Ton Seigneur ne lèse aucune de Ses créatures].[2]

 

Selon un hadîth divin rapporté de source sûre, Allah (I) proclame : « Moi, Je déclare la guerre à qui s’en prend à l’un de Mes élus. Rien n’a plus grâce à Mes Yeux que l’observance de Mes commandements. À partir de là, plus Mon serviteur s’adonne aux œuvres volontaires pour tendre vers Moi davantage plus il trouve grâce à Mes Yeux, et plus Je l’aime. Et quand Je l’aime, je suis son ouïe par laquelle il entend, sa vue par laquelle il voit, sa main par laquelle il prend, et son pied par lequel il marche. Partout, Je guide ses sens et ses membres. Ses vœux sont exaucés et ses peurs dissipées à la faveur de la protection qu’il Me sollicite. Rien ne me fait autant hésiter que de reprendre Son âme, car Il déteste la mort, et Moi, Je déteste le voir souffrir, sauf que la mort est inéluctable. » [3]

 

[Ceux qui n’invoquent rien ni personne en dehors d’Allah, qui, à moins d’un motif légitime, n’attentent pas à la vie sacrée par l’ordre d’Allah, et qui s’abstiennent de forniquer ; qui se rend coupables de ces crimes encoure la punition céleste • Un double châtiment l’attend dans l’autre monde où il sera frappé d’opprobre pour l’éternité • Mis à part ceux qui font acte de repentance pour embrasser la foi et la vertu ; en récompense, Allah transforme leurs fautes passées en bonnes actions, car Il est Absoluteur et Tout-Miséricordieux][4] ; [Allah ne prodigue Son Absolution qu’à ceux qui font le mal sous l’emprise de l’ignorance, mais qui s’en repentent suffisamment tôt ; à ceux-là Il accorde Son Pardon, car Il est un Dieu Sage et Omniscient].[5]

 

En exégèse à ce Verset, Abû el ‘Âliya explique : « J’ai questionné les Compagnons du Messager d’Allah (r) au sujet de ce Verset, et tous m’ont répondu que tout pécheur est ignorant, et insensé, et que : [suffisamment tôt] ; correspond à la mort qui est la date butoir du repentir. »[6]

 

Il existe un article de foi, frappé d’un consensus de la communauté, octroyant l’infaillibilité aux prophètes pour tout ce qui touche à la transmission du message et de la Révélation. Nous croyons d’une foi ferme à tous leurs enseignements : [Dites : Nous avons cru en Allah, aux lois qui nous furent révélées, à celles qui furent envoyées à Ibrâhîm, Ismâ’îl, Ishâq, Ya’qûb, et aux tributs d’Israël ; comme nous croyons à celles que reçurent Mûsâ et ‘Îsâ de la part de Leur Seigneur , ainsi que tous les autres prophètes sans opérer entre eux la moindre distinction, et c’est à Allah que nous sommes entièrement soumis • Et si les gens du Livre se plient à votre croyance, ils seront sur le bon chemin, et s’ils s’en détournent, c’est qu’ils seront éloignés davantage de la vérité, mais Allah te suffit contre leur rébellion, Lui le Dieu Entendant suprême et Omniscient][7] ; [mais la vertu est de croire en Allah, au Jour du jugement dernier, aux anges, aux Livres, et aux Prophètes][8] ; [Le Messager a cru au Livre qui lui fut révélé de la part de Son Seigneur, au même titre que les croyants : tous croient en Allah, à Ses anges, à Ses Livres, et à Ses messagers, sans n’opérer la moindre distinction entre ces derniers ; ils disent : nous entendons et obéissons ! Accorde-nous Ton pardon, Seigneur, car c’est vers Toi que ce fera Notre retour].[9] 

 

Par contre, le commun des mortels, y compris les plus vertueux d’entre eux qui ne sont pas à l’abri de l’erreur, ne jouissent pas de ce privilège. C’est pourquoi, l’outrage proféré contre la personne d’un prophète est passible de la peine de mort à l’unanimité des légistes ; alors qu’un individu ordinaire qui fait l’objet d’un affront n’est pas logé à la même enseigne. La sanction encourue par le coupable n’est pas aussi sévère.

 

Nous parlons ici de l’infaillibilité des prophètes dans les domaines qui touchent à la transmission du message, et sur lequel règne un consensus. En dehors de ceux-ci, les choses sont beaucoup plus aléatoires. Il est établit qu’en vertu de leur condition humaine, les prophètes ne sont pas à l’abri de l’erreur ou du faux pas, à condition que cela ne remette pas en cause la prophétie. Toutefois, les érudits ne se sont pas mis d’accord sur l’origine de la preuve qui établit ce point : est-elle d’ordre rationnelle ou textuelle ? Ils divergent également sur la gravité des fautes auxquelles ils sont sujets : relèvent-elles des péchés véniels ou capitaux ? Sont-ils immunisés contre une catégorie de péchés en particulier ? Aussi, ils n’ont pas une opinion homogène sur l’étendue de cette « immunisation » : sont-ils empêchés catégoriquement de commettre un péché, ou bien sont-ils empêchés d’être maintenus dans l’erreur sans que n’intervienne la Révélation pour rectifier le tir ? Peut-on dire carrément que cette fameuse infaillibilité est restreinte au domaine de la transmission du message ? Avant son avènement, est-il possible qu’un prophète soit coupable d’un péché ou même d’impiété ?

 

Nous avons développés tous ces points ailleurs, mais, en un mot, en accord avec les annales des anciens sur le sujet, la grande majorité des musulmans s’accordent à dire que, dans l’absolu, les hommes de Dieu ne sont pas maintenus dans la transgression sans que n’intervienne la Révélation pour les corriger. Les tenants de cette opinion réfutent ceux qui envisagent l’hypothèse du contraire, et qui ne voient pas d’inconvénient à ce que la Révélation ferme les yeux sur les infractions commises par ses ambassadeurs. À y regarder de près, les arguments des pro-infaillibilité de tout bord défendent cet avis à des degrés différents.

 

En aucun cas, les arguments de l’autre tendance n’étayent l’idée que les prophètes aient éventuellement à leur passif une tache que la Révélation n’aurait pas signalée. Les pro-infaillibilité, en effet, soulignent que nous devons légalement prendre les prophètes en exemple. Cela n’est possible que dans la mesure où ils sont les auteurs potentiels de défaillances qui sont propres à leur condition d’être humain. Ils sont nos exemples pour leurs actions que le Législateur a validées, non celles auxquelles ils ont renoncé une fois qu’elles furent frappées d’une interdiction. C’est exactement le même principe pour les lois abrogées que nous ne sommes plus tenus de suivre. Il est inadmissible de les considérer encore en vigueur, et, à fortiori, de les imposer à grande échelle.

 

Les pro-infaillibilité ultra partent également de la logique rationnelle que toute faiblesse détectée chez un prophète entame son statut d’homme parfait. Pour eux, plus une créature est comblée par Dieu moins elle est excusable de Lui désobéir, et moins elle aura envie de le faire. Nous leur concédons volontiers ce raisonnement, mais à condition qu’elle soit maintenue dans son mauvais choix ou qu’elle daigne y renoncer. Ce qui n’est pas le cas ici, en sachant que non seulement la rédemption validée par le Tout-Miséricordieux tire un trait sur le passé, mais elle élève le repenti à des degrés supérieurs dans la hiérarchie des élus.

Le Dâwûd (u) repenti s’éleva plus haut dans les sphères de la piété, nous apprend un ancien en substance. Un autre nous explique que si Allah n’appréciait pas au plus haut point la repentance, Il n’aurait jamais daigné que ses créatures préférées enfreignent Sa loi.

 

Selon Anas ibn Mâlik (t), le Messager d’Allah (r) a dit : « Allah est extrêmement heureux d’accueillir le repentir de son serviteur. Il l’est plus encore qu’un voyageur désespéré, au beau milieu du désert, après avoir perdu sa monture et ses provisions. Épuisé par une longue  recherche, sans trop y croire, il revient sur ses pas, à l’endroit où il l’a perdue. Là, il s’allonge à l’ombre d’un arbre dans l’attente de la mort. Exténué de soif, il s’endort, et à son réveil, il trouve son chameau à ses pieds. Il agrippe aussitôt sa lanière, et emporté par la joie, il s’écrit sans s’en rendre compte : « Ô Allah, Tu es Mon serviteur, et moi Ton seigneur ! » » Rapporté par el Bukhârî et Muslim.[10]

 

[1] Les constellations ; 14-16

[2] Les Versets détaillés ; 46

[3] Rapporté par el Bukharî (n° 6502), selon Abû Huraïra (t).

[4] Le discernement ; 70

[5] Les femmes ; 17

[sous l’emprise de l’ignorance] : autre traduction possible : [ouvertement] ; ou encore [de façon insensée].

[6] Rapporté par Tabarî dans son recueil d’exégèse.

[7] La vache ; 136-137

[8] Les fourmis ; 14

[9] La vache ; 285

[10] Rapporté par el Bukhârî (6309) en résumé, et Muslim (n° 2747) à qui revient l’énoncé.

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21 février 2018 3 21 /02 /février /2018 10:10

 

Nous avons donné un exemple des trois façons de s’adresser à Dieu : directement par une demande, ou indirectement en mettant en avant soit la situation du demandeur soit les qualités du Seigneur.

 

Il reste un point à soulever

 

Pourquoi Jonas, « l’homme au poisson », s’est-il contenté de décrire sa situation plutôt que d’implorer directement le Tout-Puissant de le sauver ?

 

En réponse : nous disons que la situation réclamait de confesser sa faute qui est à l’origine de ses déboires. Les péchés sont la cause de tous les malheurs. Il cherchait donc en première intention à se tirer d’affaire ; sa rédemption s’inscrit en second plan. Il en avait lourd sur la conscience, et n’osait crier au secours, alors qu’il s’était embourbé tout seul dans ce guêpier. Il devait dans un premier temps confesser son injustice dans l’espoir d’atténuer le courroux divin. Il n’est pas besoin, en pareil cas, de demander pardon, si ce n’est qu’en seconde intention, car il y avait urgence.

 

Par instinct, l’individu s’agrippe à tout ce qui est à même de le sauver, et émet dans son esprit un ordre de priorité : du plus urgent au moins urgent. En principe, l’expiation des péchés est un rempart contre des châtiments à venir, mais là, le mal était fait. L’appel au secours, qui s’impose instantanément à l’esprit, est le moyen le plus pressant et le plus efficace pour s’en sortir sain et sauf.

 

D’ailleurs, le fils d’Amitthaï exalta spontanément Son Seigneur : [gloire à toi].[1] Il laissait entendre que, dans Sa grandeur infinie, Allah – exalté soit-Il – n’était injuste envers personne, et qu’il ne châtiait jamais un innocent. Il méritait son sort. Allah dit bien : [Nous n’allions pas les léser, mais ils se firent du tort à eux-mêmes][2] ;  [Nous n’avons pas sévi injustement contre eux, mais ils furent eux-mêmes les partisans de leur ruine][3] ; [Nous n’avons pas sévi injustement contre eux, mais ils se firent du tort à eux-mêmes][4] ; nous avons vu plus haut que le Coran enregistre les aveux du père de l’Humanité et de sa tendre épouse : [Seigneur, pleurèrent-ils, nous nous sommes fait du tort à nous-mêmes, et sans Ton pardon et Ta miséricorde, nous serons perdus à jamais].[5] 

 

Dans un hadîth authentique que rapporte Muslim, l’ami d’Allah (r) imite ses pairs. Il s’agit de la formule d’introduction de la prière : « Ô Allah ! Tu es le Roi ; nul dieu n’est digne d’être adoré en dehors de Toi ! Tu es Mon Seigneur, et moi Ton serviteur, je me suis fait du tort à moi-même, et je reconnais mes fautes, alors fais-moi absolution de tous mes péchés que Tu es seul à pardonner ! »[6]

 

Le recueil d’el Bukhârî relate cette autre prière : « Voici la meilleure formule de repentir : Ô Allah ! Tu es Mon Seigneur ; nul dieu n’est digne d’être adoré en dehors de Toi ! Tu m’as créé, et moi Ton serviteur reste fidèle, autant que faire se peu, à la promesse et au pacte que je T’ai noués ; préserve-moi du mal perpétré par mes propres mains ! Je reconnais que tu m’as prodigués d’énormes bienfaits, et je reconnais mes fautes, alors pardonne-moi, car personne d’autre que Toi ne pardonne les péchés ! 

Tout fidèle qui, le matin, la récite avec conviction, entrerait au Paradis s’il venait à mourir ce jour-là, et tout fidèle qui, le soir, la récite avec conviction, entrerait au Paradis s’il venait à mourir cette nuit-là. »[7]

 

« nul dieu n’est digne d’être adoré en dehors de Toi ! » : cette attestation de foi (tahlîl), qui établit la divinité unique, suppose qu’Allah soit doté du Savoir, du Pouvoir, de la Miséricorde, et de la Sagesse absolus. Il étend Ses faveurs sur Ses créatures qui, en retour, lui rendent le culte exclusif, car Il détient les Attributs parfaits qui suscitent en eux l’amour suprême couplé à la soumission suprême, les deux piliers de l’adoration.

 

« gloire à Toi » : le fidèle encense le Seigneur et le sanctifie d’avoir des défauts comme l’injustice ; glorifier Dieu (tasbîh) revient à le purifier de toute imperfection. C’est ce que nous dit en substance une narration de Mûsâ ibn Abî Talha qui fait dire au Prophète (r) – sans passer par un Compagnon – : « Gloire à Allah purifie Dieu de toute lacune. »[8]  Décrire Dieu par ce qu’Il n’est pas n’est pas un éloge en soi, sauf si cette négation sous-entend une qualité. En l’occurrence, affirmer qu’Allah n’a pas de défaut insinue qu’Il est parfait et qu’Il détient les meilleurs Noms.

 

Le Coran reprend ce procédé qui insiste parfois sur ce que Dieu n’est pas afin d’établir le contraire. Par exemple : [Allah est tel que nul dieu n’est digne d’être adoré en dehors de Lui ; Lui, le Vivant et le Subsistant sur qui ni somnolence ni sommeil n’ont de prise].[9] S’Il n’est sujet ni à la somnolence ni au sommeil, c’est qu’Il est le Vivant et le Subsistant par excellence. Autre exemple : [Nous avons créé les cieux, la terre, et l’espace qui les sépare en six jours sans n’éprouver la moindre fatigue].[10] Allah n’est pas pris par la fatigue, car Il a le Pouvoir absolu.

 

Le tasbîh, qui a des connotations d’encensement, a donc pour fonction d’exalter Dieu de tout défaut.

 

« gloire à Toi » : purifie Dieu de l’injustice, car, dans Sa grandeur, il ne s’abaisse pas à des actes aussi infâmes qui sont le lot des créatures en proie à leurs besoins et à leur ignorance. Allah n’éprouve aucun besoin, car Il est le Riche par excellence, et Il n’est pas soumis à l’ignorance, Lui qui détient le Savoir absolu. Il est Autonome, alors que toute chose dépend de Lui, et c’est ce qui Lui vaut le statut de Grandissime !

                     

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/

 

[1] Les prophètes ; 87

[2] Les abeilles ; 118

[3] Hûd ; 101

[4] Les ornements ; 76

[5] Les remparts ; 23

[6] Rapporté par Muslim (n° 771), dans sa longue version, selon ‘Alî ibn Abî Tâlib (t).

[7] Rapporté par Bukhârî (n° 6306), selon Shaddâd ibn Aws (t).

[8] Rapporté par Tabarânî dans e-du’â (n° 1753), avec une chaine narrative jugée faible par les spécialistes en raison du chainon manquant au niveau des Compagnons.

[9] La vache ; 255

[10] Qâf ; 50

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21 février 2018 3 21 /02 /février /2018 09:59

Le prophète Jonas

(Partie 2)

 

« J’atteste que nul dieu n’est d’être digne d’être adoré en dehors de Toi » : par ce témoignage l’individu souscrit à l’unicité de la divinité qui embrasse toutes les formes de du’â, ces deux éléments du culte que seule la divinité légitime mérite de recevoir.

 

[je suis coupable d’injustice][1] : il avoue son péché pour introduire son repentir. On exprime une demande soit à la forme impérative soit à la forme indicative pour décrire la situation du demandeur comme ici, ou de l’interlocuteur, voire des deux. Nûh implora : [Seigneur, reprit Noé, garde-moi de Te poser des questions sur des sujets qui me dépassent, et sans Ton pardon et Ta miséricorde, je serais perdu à jamais].[2] Il se contente pour implorer Dieu d’informer que seuls Son pardon et Sa miséricorde le sauveront de la perdition. Cet état de soumission extrême suggère qu’il fut envahi par un regret profond.

 

Adam et Eve eurent recours au même procédé. Voici leur histoire : [Déjà, avant qu’il ne cède à la tentation, Nous avions donné des instructions à Adam qu’il oublia d’observer dans un moment d’inadvertance • Et quand nous ordonnâmes aux anges de se prosterner devant lui, tous s’exécutèrent à part Iblis qui se rebella • Nous prévîmes alors : Adam, cet être est pour toi et ton épouse, un ennemi déclaré, alors prenez garde à ce que vous ne soyez pas, par sa faute, chassés du Paradis pour endurer la souffrance • Car, où tu es, tu ne sentiras ni la faim ni la nudité • Tu ne subiras ni la soif ni l’ardeur du soleil • Mais, Satan le séduisit bientôt : hé Adam, voudrais-tu que je te montre l’arbre de l’immortalité d’où émanent des richesses inépuisables ? • Ils mangèrent du fruit défendu, et dès lors, ils ressentirent la nudité qu’ils couvrirent aussitôt avec des feuilles des jardins de l’Éden : ce fut ainsi qu’Adam se fourvoya à cause de cet interdit qu’il avait violé • Puis, Son Seigneur l’éleva en rang, accueillit son repentir et le guida sur le droit chemin • Le décret tomba : Soyez tous chassez d’ici pour atterrir là où l’hostilité règnera entre vous][3] ; [Après quoi, Adam récita la prière inspirée par Son Seigneur qui lui pardonna, car Il est Absoluteur et Tout-Miséricordieux][4] ; [Seigneur, pleurèrent-ils, nous nous sommes fait du tort à nous-mêmes, et sans Ton pardon et Ta miséricorde, nous serons perdus à jamais].[5]

 

Moïse leur emboita le pas : [Seigneur, je ne peux me passer de la grâce que Tu me prodigues au quotidien].[6] Il décrit sa situation de démuni pour solliciter une aide venant du ciel.

 

D’après Tirmidhî et autre, un hadîth divin  fait savoir : « À Mon serviteur qui, absorbé par la lecture du Coran, oublie de M’évoquer et de M’implorer, Je le comblerais au-delà de ce qu’on peut réclamer. »[7] Rapporté par Tirmidhî qui le succéda du commentaire : « Ce hadîth est bon. » Cette narration est imputée à Mâlik ibn el Hârith, un successeur des Compagnons, avec un énoncé légèrement différent, et dont voici les termes : « À Mon serviteur qui, absorbé par la lecture du Coran, oublie de M’implorer, Je le comblerais au-delà de ce qu’on peut réclamer. »[8] El Baïhaqî fait remonter cet énoncé au Prophète (r), si je ne m’abuse.

 

Selon un autre propos prophétique : « Voici la meilleure formule d’invocation le jour d’Arafa : nul dieu en dehors d’Allah seul n’est digne d’adoration qu’Il ne partage avec aucun associé ; Lui qui détient la Royauté, Lui qui détient la louange, et qui a le pouvoir de faire toute chose ! »[9] Quand on interrogea Sufiyân ibn ‘Uyaïna sur l’explication de ces paroles, il les illustra avec le texte de Mâlik ibn el Hârith qu’il agrémenta de vers préislamiques empruntés à Umaïya ibn e-Salt, vantant les vertus d’ibn Jud’ân, et que nous reproduisons :

 

Ta vieille pudeur me dispense de solliciter

Ta générosité, la marque des plus grands

Et par les seuls éloges de ton hôte, tu devines

Ses envies que tu prends de court en t’y pliant

 

Puis, il commenta : « Une simple créature se montre aussi généreuse avec l’un de ses semblables, alors que devrions-nous penser du Créateur Tout-Puissant ? »[10]

 

Dans ce registre, nous avons cette prière imputée à Mûsâ : « Ô Allah, à Toi revient la louange, à Toi nous nous plaignons de notre sort, nous qui sommes à l’affût de Ton soutien et de Ton secours, et qui Te livrons entièrement notre confiance ! »

 

Nous retrouvons cette façon indirecte de solliciter l’aide divine dans les plaintes de Job : [Moi, je suis touché par le malheur, et Toi, Tu es le plus clément de tous les Miséricordieux].[11] Le prophète Ayyoub évoque son piteux état à son interlocuteur à qui il tresse les louanges pour susciter Sa compassion sans l’implorer directement. Cette décence, qui est une forme de politesse, s’impose parfois dans les rapports hiérarchiques entre le demandeur et celui qui pourvoit à son besoin. Soit il lui adresse directement sa requête (donne-moi à manger, guéris-moi, etc.) pour lui faire éventuellement pression, soit il passe par des moyens détournés (j’ai faim, je suis malade, etc.) pour lui communiquer son désarroi, son dénuement, son indigence en vue de réveiller chez lui la fibre émotionnelle, et d’attirer ses faveurs.

 

Pour le premier cas, la forme impérative prend tout son sens dans la situation où il existe un rapport de force entre l’auteur de la requête et son supérieur hiérarchique. Cette rivalité prend de l’ampleur à mesure que le dominant est lié par un intérêt commun avec le dominé qui exerce sur lui une espèce de chantage. En revanche, quand le rapport de force est inexistant dans la mesure où le demandeur est pauvre et démuni sous tous les points de vue et que le Roi qu’il sollicite est le Riche par excellence, la forme impérative n’a aucune connotation impétueuse. Au contraire, celle-ci exprime une véritable demande de charité empreinte d’humiliation et d’extrême détresse.

 

Il est plus éloquent d’afficher son indigence que, bien que plus expressif, de mendier. La demande verbale, qui est le reflet de la pensée, est plus expressive, car la parole est en adéquation avec les intentions. C’est pourquoi, cette forme d’invocation prend le pas sur l’autre. Cependant, l’impact des deux procédés conjugués est plus grand. La demande par les faits conjuguée à la demande verbale est plus efficace, car tous les ingrédients sont réunis : les faits qui impliquent la demande, et l’intention qui l’exprime ; soit la demande proprement dite et la raison qui justifie de l’assouvir.

 

La meilleure illustration est l’échange qui se déroula entre Abû Bakr (t) et son gendre à qui il fit la requête : « Apprends-moi une invocation que je formulerais dans mes prières.

  • Tu n’as qu’à dire : Ô Allah ! Je me suis tellement fais du tort à moi-même, et personne en dehors de Toi ne pardonne les péchés, alors, accorde-moi Ton pardon, et fais-moi miséricorde, Toi l’Absoluteur et le Tout-Miséricordieux ! »[12] Rapporté par el Bukhârî et Muslim.

 

Cette formule rend compte de la situation et du demandeur en quête de rédemption, et du Seigneur que Lui seul peut satisfaire. Elle inclut une demande explicite qu’elle fait suivre de la raison justifiant de l’assouvir (Allah est Absoluteur et Tout-Miséricordieux). Tous les ingrédients de la demande parfaite sont réunis.

 

Nombre de formules coraniques remplissent plus ou moins ces conditions, à l’image de cette incantation dont Mûsâ se fait l’écho : [Toi, Notre Protecteur, alors pardonne-nous et accueille-nous au sein de Ta Miséricorde, car Tu es le meilleur des absoluteurs].[13] Celle-ci fait état de la demande et de la qualité de Protecteur (attribuée à Dieu) qui justifie de l’exaucer.

 

Mais également : [Seigneur, je me suis fait du tort à moi-même, aussi pardonne-moi].[14] Ici, c’est la situation du demandeur qui est mise en avant, en plus de la demande.

 

Ou enfin : [Seigneur, je ne peux me passer de la grâce que Tu me prodigues au quotidien].[15] Moïse émet une demande dans les faits, non directement.

 

[1] Les prophètes ; 87

[2] Hûd ; 47

[3] Tâ-hâ ; 115-123

[4] La vache ; 37

[5] Les remparts ; 23

[6] Les récits ; 24

[7] Rapporté par Tirmidhî (n° 2926), et Dârimî à qui revient l’énoncé à un terme près (n° 3356), selon Abû Sa’îd el Khudrî (t), et rendu faible par el Albânî dans silsilat el ahâdîth e-dha’îfa (n° 1335).

[8] El Baïhaqî le fait effectivement remonté au Prophète dans shu’ab el îmân (1/414), mais venant directement de Mâlik ibn el Hârith sans passer par un Compagnon, il est donc mursal.

[9] Rapporté par e-Tirmidhî (3585) sous l’énoncé, avec un chainon manquant au niveau des Compagnons (mursal) : « La meilleure invocation est celle d’Arafa, et la meilleure formule que nous ayons prononcée les prophètes et moi ce jour-là est : lâ ilâh illâ Allah wahdahu lâ sharîka lahu, lahu el mulk wa lahu el hamd, wa huwa ‘alâ kulli shaïîn qadîr ! » Dans silsilat el ahâdîth e-sahîha (n° 1503), Sheïkh Albânî l’a jugé bon grâce à l’ensemble des hadîth-témoins qui viennent le renforcer.

[10] Rapporté par el Baïhaqî dans shu’ab el îmân (1/414).

[11] Les prophètes ; 87

[12] Rapporté par Bukhârî (n° 834), et Muslim (n° 2707).

[13] Les remparts ; 155

[14] Les récits ; 16

[15] Les récits ; 24

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