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2 avril 2014 3 02 /04 /avril /2014 15:25

La présence du Coran est-il suffisante pour l’iqâmat el hujja ?

Certains passages d’aimmat e-da-wa laissent à penser que la présence des textes (Coran et sunna) est suffisante pour établir la hujja contre les hommes. Nous avons développé ce sujet dans Les wahhabites taxent-ils de mécréants les ignorants musulmans sans faire de détail ? Ishâq ibn ‘Abd e-Rahmân est peut-être celui qui défend avec le plus de vigueur cette tendance. Néanmoins, certains éléments nous mènent à relativiser son discours, en plus de ceux que nous avons évoqués dans l’article cité plus haut.

  • Lui-même établit que la référence se confine dans le Coran, la sunna, et le consensus et que la parole d’un savant ne peut faire autorité.
  • Ce dernier rapporte des paroles de Mohammed ibn ‘Abd el Wahhab sur l’iqâma el hujja contre les adorateurs des tombes dans son propre livre où il ne voit pas le ‘udhr bi el jahl.[1] Or, comme nous l’avons vu, cela ne peut se faire que par l’intermédiaire des savants, ou à défaut d’en avoir, des personnes compétentes.
  • Il établit également qu’il règne un consensus d’aimmat e-da-wa sur la question à laquelle il adhère.[2] Or, nous avons vu que d’autres savants du Najd réclament un savoir minimum.
  • C’est ce qui nous pousse à conclure qu’il parle d’un contexte bien précis, et qui est celui de son époque dans les territoires où l’influence de la da’wa de son aïeul battait à son plein, contrairement à ses débuts. C’est ce qui peut notamment expliquer la confusion au premier abord que fait régner les textes du premier homme de la da’wa najdite lorsqu’on les confronte entre eux. Il est possible qu’ils relatent en réalité deux phases différentes de sa prédication ; soit avant et après qu’il ait établi les preuves célestes contre ces contemporains qui eurent accès à son message, bien qu’on peut les interpréter autrement wa Allah a’lam !
  • Une citation d’Ishâq ibn ‘Abd e-Rahmân vient conforter cette hypothèse. Celle-ci concorde exactement avec la conclusion que nous avons apportée dans l’article Éclaircissement. Voici ce qu’elle dit en parlant du fameux passage de tarîq el hijrataïn : « … ibn el Qaïyim fait uniquement exception à ceux qui n’ont pas accès à la vérité, bien qu’ils la recherchent activement. C’est de ces derniers dont fait allusion les textes des grands spécialistes comme Sheïkh el Islam et son élève. »[3] Il s’attaque ainsi au cœur des revendications d’ibn Jarsîs prétendant, en s’appuyant sur des textes de ces deux Imams, que tous les ignorants sans détail sont excusables. Ainsi, comme nous l’expliquions, l’ignorance n’est pas une excuse en elle-même, mais l’incapacité d’avoir accès à la vérité, à condition, bien sûr, de la rechercher.

D’autres savants, comme ibn Bâz et Mohammed ibn Ibrahim,[4] rejoignent Ishâq ibn ‘Abd e-Rahmân sur sa conception de la hujja. Une fatwâ de la lajna dâima va dans ce sens.[5] Notons qu’ibn Bâz parle de ceux qui se détournent de la vérité. En cela, il rejoint notre hypothèse sur ce point, wa Allah a’lam !

[1] Voir : hukm takfîr el mu’ayin Ishâq ibn ‘Abd e-Rahmân (p. 18)

[2] Idem. (p. 20)

[3] ‘aqîda el muwahhidîn wa e-radd ‘alâ e-dhullâl el mubtadi’în (p. 164).

[4] Voir respectivement : majmû’ fatâwâ wa maqâlât mutanawwi’a (4/26-27 et 7-136-140), et fatâwâ wa rasâil Mohammed ibn Ibrahim Âl e-Sheïkh (1/246).

[5] Fatâwâ e-lajna e-dâima (1/764-766).

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commentaires

A
Barakallahoufik
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M
wa fik baraka Allah !