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1 juillet 2015 3 01 /07 /juillet /2015 12:17

El Hijra

(Après avoir reprit l’âme de ceux qui se faisaient du tord à eux-mêmes, les anges leur disent : où étions-vous ? Ceux-ci répondent : nous étions faibles sur terre. Ils disent : la terre d’Allah n’était-elle pas assez vaste pour ne pas émigrer ? Ceux-là auront pour demeure la Géhenne et quelle bien mauvaise destinée est-elle ! Mise à part les gens faibles parmi les hommes, les femmes, et les enfants qui n’ont pas trouvé de moyen ni aucun chemin. Ceux-là, Allah peut leur pardonner ; Allah est certes Compatissant et Absoluteur. Quiconque émigre sur le chemin d’Allah trouvera sur terre beaucoup d’aisance et de largesses…)[1]

On posa la question à l’érudit el Winshirîsî, l’un des grands savants de Tlemcen du neuvième siècle au sujet de la Hidjra (émigration) des terres andalouses tombées aux mains des chrétiens. La population musulmane de la future Espagne a due se réfugier au Maghreb pour échapper au joug de l’envahisseur. Ne trouvant pas le pays d’accueil aussi prospère que la péninsule ibérique, certains ont éprouvé une certaine nostalgie des champs et des palais dans lesquels ils se pavanaient. Ils ont pour ainsi dire regretté d’avoir choisi l’exil et ont préféré presque retourner vivre sous la domination chrétienne plus attrayante à leurs yeux que le sol aride de l’Afrique du Nord. Voici en partie sa réponse :

Louange à Allah le Très-Haut et le Seul, que les Prières et le Salut d’Allah soient sur notre souverain et maître après Lui, Mohammed : En réponse à la question posée, en sachant qu’Allah (I) est le Garant de la réussite, je dis :

L’émigration d’un pays non musulman vers un pays musulman incombe à chacun jusqu’au Jour de la Résurrection. Il en est de même pour les pays où règne la débauche et la dépravation causée par la corruption ou les troubles. Le Messager d’Allah (r) a déclaré : « Le meilleur richesse du musulman risque de devenir un troupeau de moutons qu’il mènera en pâturage à la cime des montagnes et autour des points d’eau, dans l’espoir de sauver sa religion des troubles. » Rapporté par el Bukhârî, el Muwatta, Abou Dâwûd, et Nasâî.

Par ailleurs, Ashhab a rapporté selon Mâlik : « Personne ne doit vivre dans un endroit où règne la corruption. » l’auteur d’el ‘Arîdha[2] a souligné : « Si l’on posait la question : et s’il règne partout le même climat ? Nous pourrons répondre que l’individu doit opter pour le moindre mal. Par exemple, entre un pays non musulman et un pays musulman corrompu, il doit choisir ce dernier. S’il se trouve également dans un pays honnête mais pervers, il vaut mieux le quitter pour rejoindre un endroit corrompu mais chaste. En outre, un pays où la population enfreint les droits des hommes est meilleur qu’une région on l’on viole les droits d’Allah. »

Les arguments issus du Coran :

Les habitants de ce pays dont ce tyran – qu’Allah le maudisse – a pris les terres et s’est emparé des murs, ne sont pas dispensés de l’obligation d’émigrer, sauf si l’on peut concevoir qu’ils sont incapables de le faire à tous les niveaux et selon toutes les considérations, indépendamment du fait qu’ils baignaient dans la richesse de leur terre natale ; la Loi ne tient pas compte de telles revendications. Allah (Y) a en effet révélé : (Mise à part les gens faibles parmi les hommes, les femmes, et les enfants qui n’ont pas trouvé de moyen ni aucun chemin. Ceux-là, Allah peut leur pardonner ; Allah est certes Compatissant et Absoluteur).[3]

Ainsi, les personnes pardonnables et incapables de partir ne sont pas comparables à celles qui sont injustes envers elles-mêmes bien qu’elles avancent comme excuse au début du Verset : (Nous étions faibles sur terre). Si Allah (Y) ne l’a pas accepté, c’est parce qu’ils étaient en mesure d’émigrer d’une façon ou d’une autre. Par contre, Il a pardonné aux gens faibles qui ne pouvaient ni s’échapper ni trouver leur chemin à travers Ses dires : (Ceux-là, Allah peut leur pardonné). (’asâ (peut)) venant d’Allah est à prendre dans le sens de certainement.

La personne qui se dit faible au début du Verset est punissable car elle est en fait capable de partir par un moyen ou par un autre contrairement à celle dont l’excuse est justifiée pour n’avoir aucune possibilité d’émigrer. La personne condamnée à vivre dans ces régions et qui ne peut ni sauver sa religion ni trouver aucune issue pour s’échapper, faute de ne pouvoir le faire, elle est comparable à l’handicapé ou au prisonnier. Il est possible aussi qu’elle soit très malade ou physiquement très faible, dans ces conditions, il est à espérer qu’il lui soit pardonné. En cela, elle est comparable à celui qui a dû renier sa religion sous la contrainte. Elle doit toujours malgré tout, garder la ferme intention au fond du cœur et la volonté sincère de partir si l’occasion se présente et si elle a les moyens de le faire. Autrement dit, elle doit être sur le pied du départ à la première occasion.

Quant à celle qui peut émigrer d’une façon ou d’une autre, elle n’est pas excusable. Elle se cause du tord à elle-même en persistant à vivre en terre infidèle, conformément à ce que dévoilent les Versets et les Propos prophétiques sur le sujet. Allah (Y) révèle : (Ô croyants ! Ne prenez pas mes ennemis et les vôtres pour alliés en leur dévouant de l’affection alors qu’ils ont mécru à la vérité qui leur est venue…) jusqu’à Ses dires : (…celui qui le fait parmi vous, sera vraiment égaré du bon chemin).[4] (Ô croyants ! Ne choisissez pas un entourage en dehors des vôtres ; ils ne vous laissent aucun répit et aimeraient vous voir souffrir. S’ils affichent de la haine avec leur langue, leur cœur décèle bien pire encore. Nous vous avons montrés les signes (ou les Versets) si vous raisonnez vraiment).[5] (Les croyants ne doivent pas prendre en alliés les mécréants en dehors des croyants. Celui qui le fait n’aura aucun lien avec Allah sauf si vous cherchez à vous parer de leur mal. Allah vous met en garde contre Lui-même car c’est vers Lui que se fera le retour).[6] (Après avoir reprit l’âme de ceux qui se faisaient du tord à eux-mêmes, les anges leur disent : où étions-vous ? Ceux-ci répondent : nous étions faibles sur terre. Ils disent : la terre d’Allah n’était-elle pas assez vaste pour ne pas émigrer ? Ceux-là ont pour demeure la Géhenne et quelle bien mauvaise destinée est-elle ! Mise à part les gens faibles parmi les hommes, les femmes, et les enfants qui n’ont pas trouvé leur chemin ni aucun moyen. Ceux-là, Allah peut très bien leur pardonner ; Allah est certes Compatissant et Absoluteur).[7]

(Tu peux voir bon nombre d’entre eux se faire les alliés des mécréants. Le mal avancé par leur leurs mains est si ignoble ! Allah est en colère contre eux et ils reçoivent le châtiment éternel. S’ils avaient vraiment cru en Allah, au Prophète, et aux Versets qu’il a reçus, ils ne les auraient pas pris en alliés mais beaucoup d’entre eux sont des pervers).[8]

Les personnes injustes envers elles-mêmes citées dans le Verset précédent, correspondent à celles qui ont délaissé la Hidjra tout en étant capable de la faire comme le sous-entend la Parole d’Allah : (la terre d’Allah n’était-elle pas assez vaste pour ne pas émigrer). Elles se sont donc fait du tord à elles-mêmes en la négligeant et en restant au milieu des infidèles à gonfler leurs rangs. Concernant ceux dont les anges ont reprit l’âme dans le Verset en question, cela nous enseigne que la personne blâmée et condamnable est celle qui persiste à vivre au milieu d’eux. Par contre, après un repentir, si celle-ci venait à mourir, même en cours de route[9], dans la situation où l’ange lui reprenait l’âme en dehors de leur territoire, son repentir sera plus prompt à recevoir le pardon ; sinon elle aurait rendu l’âme en état d’injustice envers elle-même. La suite du Verset vient confirmer cela lorsque le Seigneur révèle : (quiconque sort de chez lui pour émigrer vers Allah et son Messager…) jusqu’à Ses dires : (… Allah est certes Tout Absoluteur et Tout Miséricordieux).[10]

Ces Versets coraniques sont tous ou tout au moins la plupart liés à cette question à l’exception de : (Tu peux voir bon nombre d’entre eux) qui est en rapport avec l’interdiction de s’allier aux mécréants. Quant au Verset : (Ô croyants ! Ne soyez pas les alliés des juifs et des chrétiens, les uns les autres. Quiconque parmi vous s'allie avec eux, est l'un d'entre eux. Certes, Allah ne guide pas la gente injuste).[11] Il ne laisse plus aucune place à toute ambiguïté concernant cette interdiction. C’est pourquoi, il est dit plus loin : (Ô croyant ! Ne prenez pas en alliés ceux qui prennent votre religion en dérision et pour un jeu, parmi ceux qui ont reçu le Livre avant vous et les mécréants. Et craignez Allah si vous êtes vraiment des croyants).[12]

La répétition des Versets de ce genre, ordonnés et construits de la même façon, ne peut que confirmer cette interdiction. Elle enlève toute ambiguïté qui peut se poser sur la question. Lorsque le sens est à la fois explicite et confirmé par le procédé de répétition, il ne règne plus aucune ambiguïté ni aucun doute. Ces Textes coraniques accompagnés des Propos prophétiques et du consensus incontestable sur la question, viennent conforter cette fameuse prohibition. Personne parmi les gens de la Qibla –attachés au Livre Illustre dont le faux ne peut venir ni devant lui ni derrière lui, c’est plutôt une révélation descendue d’un Dieu Sage et Loué (Digne d’éloges) – ne peut contester qu’il soit défendu de vivre au milieu des mécréants et de s’allier avec eux. Cette interdiction est reconnue de façon incontestable dans les préceptes de la religion comme l’interdiction de consommer de la viande morte, du sang, du porc, de commettre impunément un meurtre, et toute proscription équivalente entrant dans le cadre des cinq principes universels auxquels s’entendent à condamner toute confession et religion confondues. Quiconque vient contredire ce principe et lancer le débat parmi les gens résidents dans ces pays et ayant un penchant pour ses habitants, en soutenant qu’il est permit d’y vivre, en donnant moins d’importance à la gravité de la chose et en rendant son statut plus souple, est un vulgaire renégat et dissident. Leur allégation est réfutée d’emblé par des arguments qu’aucun musulman ne peut contester, comme elle est devancée par le consensus qu’il n’est possible de contredire ou de déroger.

Le chef de file des légistes, el Qâdhî Abû el Walîd ibn Rushd a précisé –qu’Allah lui fasse miséricorde – en introduction à son livre e-Tijâra ilâ Ardh el Harb : « L’obligation d’émigrer pour le croyant n’est pas abrogée ; celle-ci est toujours en vigueur et requise jusqu’au Jour de la Résurrection. Il incombe d’après l’unanimité des musulmans, à tout individu converti dans un pays en guerre, de ne pas y résider, étant donné qu’il est sous l’égide des lois païennes. Il doit donc s’exiler pour se rendre en terres musulmanes qui sont régies par ses lois. Le Messager d’Allah (r) a déclaré : je suis innocent de tout musulman vivant parmi les païens.

Par contre, il ne lui est pas interdit de revenir dans sa patrie, si celle-ci se rallie à la foi et à l’Islam, contrairement aux émigrés parmi les compagnons du Messager d’Allah (r) pour lesquels il n’était pas permit de retourner à la Mecque en raison des bienfaits qu’Allah leur a réservé en compensation à ce sacrifice. S’il incombe en regard des Textes du Coran, de la Sunna, et du consensus dit-il, à la personne convertie en terre ennemie, d’en sortir pour rejoindre le camp musulman ; il ne doit certes, pas héberger au milieu des païens ni résider parmi eux afin de ne pas être soumis à leurs lois ; Comment à fortiori pourrait-il être autorisé à quelqu’un d’entrer sur leur territoire soumis à leurs lois dans les transactions commerciales ou autre. Malik –qu’Allah lui fasse miséricorde – réprouvait que l’on puisse habiter dans un pays où l’on insulte la mémoire des anciens, que dire d’un pays où l’on renie l’adoration du Miséricordieux et où l’on adore les idoles ! Personne ne pourrait supporter cette situation si ce n’est tout musulman dont la foi est affectée. » Fin de citation.

Les arguments issus de la Tradition :

Quant aux preuves issues de la Tradition sur l’aspect illicite de cette résidence, nous pouvons recenser le Hadith où d’après e-Tirmidhî, le Prophète (r) a envoyé ses troupes à Khath’am. Certains des leurs ont cherché refuge dans la prière quand leur nombre s’est vu réduire très vite. Lorsque la nouvelle parvint aux oreilles du Prophète (r), il leur a enjoint de verser la moitié du prix du sang pour ensuite déclarer : « Je suis innocent de tout musulman vivant parmi les païens.

  • Comment cela ? Ont demandé les Compagnons.
  • Chacun ne doit pas voir le feu de l’autre a-t-il répondu. »[13]

Dans cet ordre, le Prophète a dit (r) : « N’habitez pas avec les païens et ne restez avec eux. Quiconque habite ou reste avec eux, compte parmi eux. »[14] Ces deux textes sont très explicites sur la question, de sorte que le sens ne peut échapper à nulle personne dont la vision est saine et dont le raisonnement est probe. Tous deux ont été certifiés dans le nectar des six références sur lesquelles tourne le moulin de l’Islam.

Les savants ont dit : aucun texte ne vient ni les contredire ni les abrogés ou ne serait-ce que leur donner un aspect spécifique. Leur implication est incontestable pour tout musulman. Cela suffit amplement pour s’en servir comme argument sans compter que les textes coraniques et les principes de la religion viennent les corroborer et témoigner en leur faveur.

D’après Abû Dâwûd dans ses Sunan, selon Mu’âwiya : j’ai entendu dire le Messager d’Allah (r) : « L’émigration sera valable tant qu’on aura droit au repentir, et le repentir sera valable tant que le soleil ne se lèvera pas en Occident. »[15] Si certains émigrés en terre d’Islam se plaignent d’avoir un mauvais niveau de vie, cette revendication vide de sens est complètement erronée. Personne ne peut se voir consentir de retourner dans un pays chrétien, et cela sous aucun prétexte. Le regret, les plaintes, et les lamentations concernant leur mauvaise qualité de vie et leur mélancolie, dont la question fait mention, de la part de certains individus qui ont dû quitter le sol ennemi pour rejoindre les frontières musulmanes, n’ont pas lieu d’être. De telles illusions sont entachées d’erreurs au regard de la pure législation. Il n’est pas possible d’avoir ce genre d’idées en tête pour les prendre en considération et en faire une obsession si ce n’est par manque de conviction ou il faudrait avoir perdu carrément la raison ou encore sa religion. Comment peut-on cogiter de telles pensées ? Peut-on invoquer un tel prétexte pour remettre la Hidjra en question ? Alors que le sol musulman –qu’Allah renforce sa bannière – accueille à bras ouverts le fort et le faible, le riche et le pauvre. En outre, la terre qu’Allah a rendu vaste peut très bien recevoir les victimes de ce choc infidèle, ce tonnerre chrétien à l’encontre de la religion, des femmes, et des enfants.

Les Compagnons parmi les nobles et l’élite (y) ont bien émigré en masse en Abyssinie pour sauver leur religion des persécutions des habitants païens de la Mecque. La compagnie sur la route de l’exode était nombreuse et noble. Il y avait dans les rangs Ja’far ibn Abî Tâlib, Abû Salama ibn ‘Abd el Asad, ‘Uthmân ibn ‘Affân, Abû ‘Ubaïda ibn el Jarrâh, alors que l’Ancienne Ethiopie était ce que nous savons.

D’autres ont émigré ailleurs. Ils ont délaissé patrie, richesse, femmes, pères, et enfants. Ils les ont abandonnés, affrontés, et combattus pour affirmer leur attachement à cette religion et leur détachement de ce bas monde. (…) Ainsi, si l’individu s’attache à ce genre d’allusion et s’il a perdu –qu’Allah nous préserve – la pensée saine, la raison, et la bonne compréhension, c’est la preuve qu’il se laisse dominer par son âme ignoble en préférant un vulgaire bienfait terrestre et insignifiant, à une œuvre pieuse et spirituelle mise en réserve. Quelle bien vilaine et vaine transaction ! L’auteur d’un tel sacrifice a tout perdu !

Ne se rend-t-il pas compte, rempli par le remord, d’être le dupe dans cette affaire ? Comment peut-il regretter de s’être séparé d’un territoire où l’on revendique la trinité, où l’on sonne les cloches, où l’on voue le culte à Satan, et où l’on renie le Tout Compatissant ? Le seul patrimoine de l’homme, c’est sa religion à l’origine de son salut immortel et de son bonheur éternel. Pour elle, on sacrifie son âme si précieuse et à fortiori sa richesse. Allah (Y) a révélé : (Ô croyant ! Vos enfants et vos richesses ne doivent pas vous distraire du rappel d’Allah. Ceux qui le font, ceux-là sont les perdants).[16]

Quiconque réside sur le sol chrétien a commis un grand péché et encourre un châtiment terrible bien qu’il n’éternise pas en Enfer, en ce qui concerne sa situation sur terre. Quant à sa situation dans l’au-delà, s’il a rendu l’âme après avoir passé jeunesse et vieillesse dans leur voisinage et leur entourage sans avoir eu l’idée de s’en aller ; ou sinon, bien qu’il soit effectivement parti, il serait revenu à terme en terre infidèle et se serait complait dans cette faute immense jusqu’au moment où la mort le surprenne –qu’Allah nous préserve –, la majorité des traditionalistes et la plupart des grandes références considèrent qu’il encoure le supplice du feu bien que son séjour soit écourté un jour.

Le statut concernant le musulman qui préfère l’horizon chrétien, vil dans ce monde et dans l’autre, au mépris de ses frontières, et ses remarques du genre : « C’est cela la terre d’accueil ? » pleines de mépris et d’ironie comme il est mentionné dans la question ; celles-ci dénotent un état d’esprit et de la religion de leur auteur, vraiment puéril. Un autre imbécile a osé dire à travers des paroles aussi ignobles que graves : « Si le Roi de Castille venait dans les parages, nous irions le rejoindre sans attendre, etc.» Il ne peut échapper à votre honneur, que ses deux sentiments sont aussi effroyables l’un l’autre. Ils trahissent tous deux une telle indécence et incorrection dans les propos. Personne ne peut se permettre de proférer de telles absurdités, si ce n’est un imbécile ayant perdu tous les sens –qu’Allah nous préserve –. Il aspire faire abstraction des Textes authentiques dans le sens et l’origine. Personne n’a osé s’opposer à cette prohibition à travers toutes les terres musulmanes habitées qui s’étendent du lever au coucher du soleil. Les prétextes avancés n’ont pourtant aucune considération aux yeux de la Loi ; ils n’ont ni queue ni tête. Ces prétextes ne peuvent qu’émaner d’un individu dont Satan s’est emparé du cœur pour lui faire oublier la saveur de la foi et sa douceur. L’auteur de ces piètres paroles, a précipité à l’encontre de sa mauvaise âme, le malheur garanti à court et à long terme. Quoi qu’il en soit, il n’est pas pire dans la faute, la perversité, l’animosité, l’abomination, l’exécration, la non pertinence, l’impertinence, que celui n’ayant carrément pas l’initiative d’émigrer. Il mérite tous les blâmes et les plus grands reproches pour s’être allié à l’ennemi détesté et implanté sur ses terres. Au pire, ces deux scélérats ont exprimé leur intention. Autrement dit, ils sont restés au stade de l’aspiration et de l’avide ambition sans passer aux actes. (…) fin de citation.

Il a dit entre autre en réponse à une autre question où il est précisé qu’un individu s’est mit au service de ses coreligionnaires en Andalousie conquise[17] :

Vivre sous l’autorité chrétienne empêche de pratiquer pleinement l’office de la prière :

Le rituel de la prière qui vient directement après l’attestation de foi dans les mérites, dans son importance, dans son expression et son élévation, ne peut se pratiquer pleinement voir s’imaginer sans qu’elle ne soit mise en évidence dans un climat de fierté ; loin de toute humiliation et de servitude en pleine demeure infidèle, au contact des pervers où elle s’expose à la perte, au mépris, à la moquerie, et à la dérision. Allah (Y) a révélé : (si vous appelez à la prière, il l’a prenne en raillerie et en dérision car ces gens-là n’ont pas leur raison).[18] Cette infraction doit aussi bien te suffire.

Le rituel de l’aumône est condamné : il ne peut échapper à toute personne sensée et scrupuleuse que de verser la Zakat au détenteur de l’autorité, compte parmi les piliers de l’Islam et les rites musulmans. Il ne peut échapper non plus qu’il est insensé de la remettre à des instances qui s’en servent contre nos frères, ce qui revient à dénigrer en fait toutes les dévotions légiférées.

Le rituel du jeûne est condamné : faut-il rappeler que le jeûne du mois de Ramadhan, purificateur des corps, incombe à tous. Il est astreint à la vision de la lune au début et à la fin du mois. Dans la plupart des cas, celui-ci se détermine par l’intermédiaire du témoignage qui ne peut être rendu compte qu’en présence du détenteur de l’autorité ou de ses adjoints. S’il n’y a ni Imam ni suppléant ni témoignage, par conséquence le doute plane sur l’entrée et la fin du mois conforme à l’usage musulman.

Cette résidence est un rempart au pèlerinage : bien que cette catégorie d’individus soit dispensée de ce rendre à la Maison Sacrée pour accomplir le Hadj car ils ne sont pas en mesure de le faire malgré leur responsabilité engagée. (…)

Nous pouvons ajouter en plus des éléments cités précédemment, une réalité très dure à entendre. Autrement dit, les habitants de ces pays-là s’exposent à l’humiliation et le dénigrement alors que le Prophète (r) nous enseigne : « Il ne convient pas pour un musulman de se dénigrer lui-même. »[19] Il a dit également : « La main haute vaut mieux que la main basse. »[20] Il y a notamment le mépris et la moquerie que ne peut supporter toute personne dont les sentiments sont nobles, si ce n’est dans des cas extrêmes. Sans compter les insultes et les atteintes à l’honneur que la personne doit endurer à défaut de ne pas se faire agresser ou se faire prendre son argent. Nul doute que la grandeur d’âme en pâtie. Il faut compter également que la personne est sans cesse confrontée à voir des choses indécentes qui polluent son horizon, à toucher des choses impures, ou à manger de la nourriture illicite ou pour le moins douteuse.

Il règne la peur que les chrétiens ne tiennent pas leur engagement : le Roi peut décider d’annuler tous ses engagements, de s’en prendre aux personnes, à leurs familles, à leurs enfants, et à leurs biens. Il est rapporté que ‘Omar ibn ‘Abd el ‘Azîz a formellement interdit de vivre dans la presqu’île andalouse bien qu’elle était à l’époque une enclave musulmane (en ayant conscience des mérites à garder les frontières). Les musulmans étaient pourtant en plein essor et au summum de la puissance. Les soldats et les renforts étaient plus que disponibles. Malgré cela, le Khalife de l’époque, dont les mérites, la piété, la droiture, et la dévotion pour son peuple ne sont plus à vanter, a craint pour ses troupes d’être prises à revers. Que dire de celui qui dans les bras de l’ennemi se jette corps et âmes, sans oublier en primes sa femme et ses enfants, alors que ce dernier est au summum de la force et de la domination. Il est en surnombre et ses renforts sont de surcroît à l’affût.

Son sort et ses espoirs dépendent de la fidélité de son ennemi envers ses promesses basées sur ses principes religieux. Si nous n’acceptons pas leur témoignage lorsque celui-ci les concerne, que dire s’il concerne notre propre sort. Comment pouvons-nous nous fier à leur prétendue honnêteté alors que la réalité témoigne du contraire, pour celui qui se penche sur les événements et qui sonde le monde.

L’individu se sent en danger pour lui-même sa femme, ses enfants, et ses biens : de la part des plus méchants parmi les gens médiocres et les criminels. Cela bien sûr, dans la mesure où le roi et ses administrateurs ne trahissent pas leurs engagements, mais l’expérience nous apprend malheureusement que le contraire se vérifie.

L’individu se sent en danger de mettre sa religion à l’épreuve : en admettant que les plus grands en soient épargné, il reste que les enfants, les gens inconscients, et les femmes faibles sont les plus exposés, si ces administrateurs ennemis et leurs démons tournaient leurs regards vers eux.

La chasteté des femmes est également mise à l’épreuve : comment un père, un frère, ou un cousin peut-il se sentir à l’abri de voir l’une de ses proches ne pas tomber sur l’un de leurs jeunes premiers. Il risque de la séduire et de séduire sa religion par-là même. Elle risque sous le charme et son emprise, de renier ses tuteurs et sa religion comme cela s’est produit pour Kunnat el Mu’tamid ibn ‘Ibâd, pour elle et ses enfants. Qu’Allah nous préserve du malheur qui suscite le bonheur de l’ennemi !

Il est à craindre avec le temps que leurs habitudes prennent l’ascendant sur les résidents musulmans : dans leur manières de vivre, la façon de parler, de s’habiller, et leurs mauvaises coutumes. Nous en avons un exemple à Avila et ailleurs où les habitants musulmans ont complètement perdu la langue arabe. Arriver à ce point, on ne peut que se détacher des rites qui s’y rattachent, sans parler des rites que l’on prononce verbalement malgré leur nombre et leur mérite immense.

Il est à craindre de voir dilapider son argent submergé par les charges lourdes et les impôts qui vous mettent à nu : l’individu se sent entourer des impôts des impies de toute part qu’il faut payer en une fois en raison de la nécessité temporaire ou bien en plusieurs fois en temps normal. Il est possible de les nouer avec un ruban d’excuses et d’explication vide, sans pourtant pouvoir émettre la moindre contestation ou les remettre en question, bien que leur manque de fondement et leur puérilité soient évidents. Il ne faut surtout pas attiser contre soi, leur haine latente, pouvant justifier la fin des traités et légitimer une agression contre les personnes, les femmes, et les enfants comme peut le constater tout observateur. Il est tout à fait plausible que le récolteur des impôts lui-même soit l’auteur de ces injustices ou autres, et pourrait même les récidiver. Fin de citation.[21]

En conclusion, l’auteur a fait un récapitulatif sur la question et a rappelé que personne ne pouvait échapper à l’interdiction de vivre dans un pays non musulman, sans exclure celle dont la présence est utile à ces coreligionnaires sur place…

Que les prières d’Allah et Son Salut soient sur Mohammed, ainsi que sur ses proches,

et tous ses Compagnons !

Traduit pour Islam.house par :

Karim ZENTICI

[1] Les femmes ; 98-99

[2] Autrement dit : ‘Arîdha el Ahwazi fi sharh e-Tirmidhî d’Abû Bakr Mohammed ibn el ‘Arabî.

[3] Les femmes ; 98-99

[4] L’éprouvée ; 1

[5] La famille de 'Imrân ; 118

[6] La famille de 'Imrân ; 28

[7] Les femmes ; 98-99

[8] Le Repas Céleste ; 80-81

[9] L’auteur fait certainement allusion à l’anecdote de l’homme qui voulait se repentir après avoir tué cent personnes comme le révèlent Sahîh el Bukhârî (3470) et Sahîh Muslim (2766). Ce Hadith nous apprend de nombreuses leçons. Nous pouvons évoquer notamment la réflexion de l’érudit ibn Hajar dans el Fath (517/6), où ce dernier précise : « Il nous renseigne sur les mérites à quitter une terre où l’individu commettait des péchés étant donné qu’en général il récidive. Soit le souvenir de ses mauvaises actions lui suscite à recommencer et le tente soit ses complices éventuels en contact avec lui incitent à le refaire. C’est pourquoi, le dernier homme lui a dit : « ne reviens pas dans ta ville car cet endroit est malsain. » Cela sous-entend que l’individu gagné par le sentiment du repentir doit se séparer du contexte auquel il était familier quand il vivait dans la débauche, pour complètement changer de vie et faire autre chose. »

Remarque : dans ce sens, nous avons le Propos où le Prophète a dit (r) : « Allah (Y) n’accepte pas le repentir du païen après avoir embrassé l’Islam s’il ne se sépare pas des païens pour rejoindre les musulmans. » rapporté par ibn Mâja avec une bonne chaîne narrative. Voir Irwâ el Ghalîl (1207). (N. du T.)

[10] Les femmes ; 100

[11] Le Repas Céleste ; 51

[12] Le Repas Céleste ; 57

[13] Ce Hadith rapporté sans l’ordre de verser la moitié du prix du sang est authentique comme le formule l’énoncé de Sahîh Sunan e-Tirmidhi. Voir Irwâ el Ghalîl (1207).

[14] Ce Hadith est faible avec cet énoncé mais il est authentique avec l’autre énoncé disant : « quiconque reste avec un païen et habite avec lui, est comme lui. » voir e-Sahîha (231/2).

[15] Rapporté par Abû Dâwûd dans Sahîh Sunan Abû Dâwûd (2166), e-Dârimî, e-Nasâî dans e-Sunan el Kubrâ, el Baïhaqî, Ahmed, et d’autres. Ce Hadith est authentique et recensé dans Irwâ el Ghalîl (1208).

[16] Les hypocrites ; 9

[17] Cette Fatwa et la précédente ont été compilées dans el Mi’yâr el Ma’rib wa el Jâmi’ el Mughrab ‘an Fatâwa ifriqya wa el Andalus wa el Maghrib.

[18] Le Repas Céleste ; 58

[19] Rapporté par e-Tirmidhî, ibn Mâja, Ahmed, et d’autres ; ce Hadith est authentique et recensé dans e-Sahîha (613).

[20] Rapporté par el Bukhârî 1327, Muslim, et d’autres.

[21] Extrait du livre el Fasl el Mubîn fi Mas-alat el Hidjra wa mufaraqat el Mushrikîn de Husaïn el ‘Awâsha.

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commentaires

M
Wa fik baraka Allah !<br /> <br /> Amin !<br /> <br /> Wa anta kadhalik !
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M
Wa 'aleikom salem wa rahmat Allah !<br /> <br /> Je vais bien, baraka fik !<br /> <br /> Plusieurs hadith vont dans ce sens, dont :<br /> <br /> وروى البخاري في صحيحه من حديث أنس بن مالك رضي الله عنه قال: كان النبي صلى الله عليه وسلم إذا غزا بنا قوماً لم يكن يغزو بنا حتى يصبح وينظر، فإن سمع النداء كف عنهم، وإن لم يسمع النداء أغار عليهم....<br /> وفي صحيح مسلم عن أنس رضي الله عنه قال: كان رسول الله صلى الله عليه وسلم يغير إذا طلع الفجر وكان يستمع الأذان، فإن سمع أذانا أمسك وإلا أغار.......
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S
BarakaAllah oufik akhi qu'Allah te récompense grandement
Y
http://dr-alawni.com/articles.php?show=197 <br /> Tafaddal akhi.<br /> Concernant l'adhan en france al hamdoulillah il est fait, mais est ce une obligation de le faire dehors ? <br /> Et en france, la majorité du shar3 est appliquées. Des ecoles islamiques ont etaient fondées, il existe meme des metiers char3i. <br /> Et puis l'islam monte petit a petit, les gens s’intéressent de plus en plus et il y a de plus en plus de convertis, si nous quittons ce pays qu'en sera t'il ? et sommes nous habilité a vivre dans ces pays ? Je connais enormement de frere et soeur qui reviennent des pays dit musulman pour les nombreuses injustice et l'insecurité qui y regne.. <br /> Je prend l'exemple de ma ville al hamdoulillah la majorité sont des convertis, et leur facon de pratiquer est plus en accord avec la sunna que mes cousins vivant au maroc (par exemple). <br /> Ce ne sont que des exemples certe, mais j'avoue que cela me laisse perplexe ! <br /> Je me pose beaucoup de question
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S
barakaAllah ou fik je vais bien j'irai voir dans les livres indiqués c'est intéressant qu'Allah te récomprense
S
pour les pays ou l'adhan est autorisé est ce qu'il est possible de pratiquer sa religion en public? je sais pas et tout ce que ca implique je sais pas si un pays autorise ça
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M
'ala kulli hal !<br /> <br /> Le sujet de l'adhan est long et l'intérêt de le faire à l'extérieur est multiple,<br /> <br /> L'injustice des pays arabes ne pèsent rien devant l'athéisme et la trinité qui règnent en France !<br /> <br /> Il faut voir loin, comme en Andalousie ou il n'existe plus aucune trace ou presque des anciens musulmans<br /> <br /> <br /> Ensuite, il faut distinguer entre el irada Allah el kawniya et el irada el shar'iya !<br /> <br /> S'il est interdit shar'an de rester en France, le fait est que sur le terrain bcps y resteront et pourront éventuellement faire profiter de la religion aux autres...<br /> <br /> En plus que dans toute chose, il y a des avantages et des inconvénients, et il faut regarder le côté prépondérant, en sachant que chacun voit la chose sous un angle et a son propre point de vue !<br /> <br /> Je dirais enfin, toute proportion gardée : inna Allah la yansur dinahu bi rajulin fajir !<br /> <br /> wa Allah a'lam !
S
pourquoi pas ca m'intéresse si tu px m'envoyer le lien je préfere en arabe justement. mais sur le fait que l'adhan n'est pas obligatoire tu es sur et certain? de plus je pense que cheikh al albani n'a cité que quelque exemples pour ne pas paraître trop long mais y en a surement d'autres mais pour l'adhan l'ifta à répondu ceci: Question: « En Grande Bretagne, il n’est pas permis d’appeler à la salat (adhan), si ce n’est a l’intérieur des mosquées, dans ce cas, les mouslims sont-ils considérés comme pécheurs s’ils se soumettent à cette loi anglaise?<br /> <br /> Le comité permanent de l’ifta حفظه الله a répondu:<br /> <br /> « Il n’est pas permis de résider dans un pays empêchant le mouslim de pratiquer sa religion en public, en conséquence, celui qui a la possibilité d’émigrer, qu’il le fasse dans un pays où il pourra pratiquer librement sa religion en public, et il pourra également s’entraider avec ses frères mouslims, et augmenter leur nombre, dans ce cas-là, il ne sera pas privé de subsistance car celui qui craint Allah, Il lui donnera une issue favorable. <br /> <br /> Par contre, ceux qui continuent à résider dans ce genre d’endroit, où le mouslim ne peut pas pratiquer sa religion librement en public, alors qu’il a la possibilité de faire la hijrah, ceux-là ont commis un péché, Allah تعالى a dit:<br /> <br /> إِنَّ الَّذِينَ تَوَفَّاهُمُ الْمَلَائِكَةُ ظَالِمِي أَنْفُسِهِمْ قَالُوا فِيمَ كُنْتُمْ قَالُوا كُنَّا مُسْتَضْعَفِينَ فِي الْأَرْضِ قَالُوا أَلَمْ تَكُنْ أَرْضُ اللَّهِ وَاسِعَةً فَتُهَاجِرُوا فِيهَا فَأُولَئِكَ مَأْوَاهُمْ جَهَنَّمُ وَسَاءَتْ مَصِيرًا<br /> « Ceux qui ont fait du tort à eux mêmes, les Anges enlèveront leurs âmes en disant: «Où en étiez-vous?» (à propos de votre religion)<br /> Ils répondront: «Nous étions impuissants sur terre.»<br /> Alors les Anges diront: «La terre d’Allah n’était-elle pas assez vaste pour vous permettre d’émigrer?» Voilà bien ceux dont le refuge est l’Enfer. Et quelle mauvaise destination!»<br /> <br /> (Fatawa lajna daimah n°2922) qu'en penses tu? mais Allahoua3lem je sais pas si il est autorisé de dire de l'adhan et du salam que ce sont des choses minimes même entre guillemet.
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