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26 mars 2019 2 26 /03 /mars /2019 10:22

 

 

Dialogue avec Karim Hanifi I/2

 

Coran, la première et ultime source en matière de critique de la Bible

 

Il est possible que le Livre saint des musulmans peigne les références originales judéo-chrétiennes sous un habit élogieux, non pour souligner leur inerrance, contrairement aux appréhensions non dites de notre spécialiste, mais pour marquer son excellence et sa prééminence. S’il est vrai que nous avons là la preuve que les véritables textes scripturaires de l’Ancien et du Nouveau Testament aient relativement survécu aux aléas du temps et aux erreurs de retranscription et de traduction, il n’en demeure pas moins qu’ils furent également l’objet de manipulation coupable de la part de scribes peu scrupuleux. Ainsi, le Coran ne se contente pas de les corroborer, mais, avant tout, il y sépare le bon grain de l’ivraie ; il les corrige des erreurs volontaires ou non qu’ils regorgent, il abroge éventuellement ses Lois, et surtout il entérine ses commandements constants et universels. Voici seize passages coraniques démontrant notre propos, et qui interpellent notre frère, qui, nous l’espérons, rectifiera son tir, car, nous ne jouissons pas du luxe de nous passer d’un pourfendeur aussi précieux contre nos contempteurs invétérés.

 

1- Le Verset du Chapitre La vache : (Nous avions déjà offert le Livre à Moïse à qui Nous avions fait succéder d’autres Messagers, tels que Jésus fils de Marie que Nous avions armé de signes éclatants grâce au soutien du Saint-Esprit. Alors jusqu’à quand accueillerez-vous les prophètes avec morgue, traitant les uns d’imposteurs et massacrant les autres, chaque fois que le message qu’ils vous apportent ne flatte pas vos caprices ?)[1] ; Le Coran a été mentionné ensuite en ces termes : (Ils eurent entre les mains un Livre venu du ciel corroborant leurs propres Écritures sur lesquelles ils se basaient pour invoquer le sauveur qui leur accorderait le triomphe sur les païens. Pourtant, dès son avènement, ils dénièrent le reconnaitre et renièrent son ministère, maudit soient ces infidèles !)[2]

 

2- Le Verset de la sourate La famille d‘Imrân : (Lui qui, en toute vérité, te révéla progressivement le Livre venu corroborer les anciennes Écritures telles que la Thora et l’Évangile qu’Il révéla).[3] Le Tout-Puissant a tout de suite après évoqué le Coran : (Auparavant en guise de bonne direction pour les hommes. Puis, il révéla le Livre du discernement).[4] Autrement dit le Coran comme l’a précisé Qatâda et e-Rabî’ ibn Anas dans l’exégèse d’ibn Kathîr. Rien ne sert de réfuter que cela voudrait dire qu’il serait cité à deux reprises comme nous allons l’expliquer prochainement si Dieu le veut !

 

3- [Nous révélâmes la Thora de laquelle émanent droiture et lumière, et à partir de laquelle les prophètes dévoués à Dieu font régner la justice sur les juifs, au même titre que les rabbins et les docteurs de la Loi, ces dignes témoins et gardiens de leur héritage ; et c’est Moi, et non les hommes que vous devez craindre ; alors, ne troquez pas mes commandements contre un vil prix, car qui n’applique pas la Loi révélée par Dieu est un infidèle][5] ; pour dire un peu plus loin : (Nous mimes sur leurs traces Jésus fils de Marie venu corroborer la Thora révélée avant lui. Nous lui transmîmes l’Évangile duquel émanent droiture et lumière en accord avec la Thora révélée auparavant, et revêtant droiture et exhortation à l’adresse des pieux • Que les adeptes de l’Évangile appliquent la loi divine qui y fut révélée, car qui n’applique pas la Loi révélée par Dieu est un pervers).[6]

 

Juste après avoir évoqué la Thora, le Très-Haut fait intervenir le Coran dans Son discours : (Nous te révélâmes, en toute vérité, le Livre venu corroborer les anciennes Écritures et faisant force d’autorité. Alors, appuie-toi dessus pour arbitrer les litiges que te soulèvent les fis d’Israël, et ne cède pas à leurs passions au dépend de la vérité qui y prévaut ; certes, à chacun d’entre vous, Nous avons assigné une Loi et une voix à suivre. Allah aurait très bien pu vous réunir sous l’égide d’une même nation, mais Il préféra vous éprouver pour voir l’usage de ce que chacun d’entre vous détient entre ses mains. Alors, faite montre d’émulation dans les œuvres pies, car c’est vers Allah que vous serez tous ramenés, et là, Il vous instruira sur l’objet de vos divergences).[7] En exégèse à ce Verset ibn Kathîr fait le commentaire suivant : « Le Très-Haut a d’abord évoqué le Livre révélé à Moïse Son Confident, la Thora qu’Il a couverte d’éloges, et à laquelle Il a ordonné de se soumettre à l’époque où elle était encore en vigueur. Puis, Il a cité l’Évangile dont Il a également vanté les vertus à l’endroit de ses partisans les enjoignant de le mettre en pratique et de suivre ses enseignements comme nous l’avons vu précédemment. Enfin, le Très-Haut en vient à citer le Coran Illustre qu’Il a descendu à Son serviteur et adorateur, le noble Messager. »

 

4- (Répond-leur : Qui donc a révélé le Livre à Moïse, duquel émane droiture et lumière pour les hommes, et que vous consignez sur des feuillets à destination du public tandis que vous en dissimulez une grande partie ? Et qui donc vous a enseigné ce que ni vous ni vos ancêtres n’aviez connaissance ? Réponds-leur : qui d’autre que Dieu ! Puis, laisse-les divaguer dans leurs vaines disputes).[8] Tout de suite derrière, il est fait référence au saint Coran : (Et à présent, voici révélé un Livre béni, venu corroboré les anciennes Écritures afin que tu avertisses la cité-Mère et ses alentours. Tous ceux qui croient au jour dernier ajoutent foi à ce Livre, et observent la prière avec assiduité).[9]

 

5- Dans le même chapitre, le Très-Haut révèle : (Puis, Nous avons offert à Moïse, en insigne récompense à l’égard des bienfaiteurs, le Livre qui expose toute chose en détail, et duquel émanent droiture et miséricorde pour inviter les enfants d’Israël à donner foi à la rencontre qui les attend avec Leur Seigneur • À présent, voici un Livre béni que Nous révélons, alors honorez ses Lois, et craignez Dieu dans l’espoir d’être touché par Sa Grâce).[10] Le grand exégète Mohammad Amîn Shanqîtî explique : « Nous avons évoqué la tendance de la part du Seigneur à faire référence au Coran et à la Thora ensemble. Ils sont en effet les deux Livres révélés les plus prestigieux, et les plus exhaustifs au niveau des lois, comme le précise le Seigneur : (le Livre qui expose toute chose en détail). Avec la révélation du Coran, Le Très-Haut propose le Livre le plus complet et le plus illustre, car Il y cumule le savoir des premières et des nouvelles générations. Par ailleurs, le Coran comporte des enseignements qui ne figuraient pas dans les livres antérieurs. C’est pourquoi, après avoir rappelé la révélation de la Thora à travers Ses dires : (Nous avons offert à Moïse, en insigne récompense à l’égard des bienfaiteurs), il a tout de suite après évoqué le Coran en disant : (À présent, voici un Livre béni que Nous révélons).

 

Ce procédé revient souvent dans le Livre sacré des musulmans,  comme ici : (Répond-leur : Qui donc a révélé le Livre à Moïse, duquel émane droiture et lumière pour les hommes, et que vous consignez sur des feuillets à destination du public tandis que vous en dissimulez une grande partie ? Et qui donc vous a enseigné ce que ni vous ni vos ancêtres n’aviez connaissance ? Réponds-leur : qui d’autre que Dieu ! Puis, laisse-les divaguer dans leurs vaines disputes).[11] Il a dit ensuite : (Et à présent, voici révélé un Livre béni, venu corroboré les anciennes Écritures).[12] Il a donc mentionné le Coran tout de suite après l’évocation de la Thora, à l’image de cet autre passage : (Auparavant, il y avait le Livre de Moïse qui constituait à la fois un guide et une miséricorde, et voici révélé en langue arabe) ; c’est-à-dire le Coran : (un Livre approbateur qui sert d’avertissement aux injustes, et qui annonce la bonne nouvelles aux bienfaiteurs)[13] ; (Et lorsque Nous mirent la vérité sous leurs yeux, ils objectèrent : « Si seulement cet homme qui se prétend prophète était l’auteur des mêmes signes que Moïse ! » Pourtant, ils accueillirent avec autant de rejet les enseignements de Moïse sous prétexte qu’ils avaient affaire à deux sortes de magies)[14] ; dans l’autre lecture : (à deux magiciens qui se soutiennent mutuellement).

 

Par ailleurs, les êtres du monde parallèle  font ce même rapprochement entre Moussa et Mohammed : [Et souviens-toi de ce groupe de djinns que nous dirigeâmes vers toi pour leur faire entendre le Coran ; une fois sur place, ils imposèrent le silence, et, la lecture terminée, ils retournèrent auprès des leurs pour les avertir • Ils s’écrièrent : Ô gens, nous venons d’entendre un Livre qui fut révélé après Moïse et venu corroborer les anciennes Écritures ; il guide vers la vérité et sur le droit chemin)[15] »[16]

 

6- (Ces gens-là sont-ils comparables à ceux que le Seigneur éclaire d’une preuve éclatante en accord avec la Parole d’un témoin venu corroboré le Livre de Moïse duquel émanent droite et miséricorde ?).[17] Ibn Kathîr explique : « c’est-à-dire que le Coran s’inscrit dans le temps après le Livre de Moussa qui incarne la Thora en l’occurrence. »

 

7- (Les messagers que Nous avons envoyés avant toi n’étaient que des hommes que Nous avons comblés de la Révélation ; vous n’avez qu’à interroger les détenteurs du Rappel au cas où cela vous aurait échappé).[18] Les détenteurs du rappel ne sont autres, selon l’exégèse notamment d’ibn ‘Abbas, que les docteurs des religions monothéistes antérieures. Ibn Kathîr entérine cette thèse. La suite du passage fait mention du Coran, cet autre Rappel : (Ces messagers étaient appuyés par des preuves éclatantes ainsi que les Écrits saints. Et à toi aussi Nous avons révélé le Rappel qui les éclaire sur le message afin de les pousser à la réflexion).[19]

 

8- (Nous avons octroyé à Moïse le Livre qui a servi pour les enfants d’Israël de guide leur enjoignant de ne prendre aucun protecteur en dehors de Moi).[20] Après avoir achevé le discours sur les Israélites, le Créateur des cieux et de la terre a tout de suite enchaîné sur le Coran qu’Il évoque en ces termes : (En vérité, ce Coran guide vers le chemin le plus droit, et il annonce aux croyants bienfaiteurs qu’une immense récompense leur est réservée).[21] Nous verrons plus loin qu’ibn  Taïmiya reprend cette idée dans son livre tafsîr Âyât ashkalat (1/424).

 

9- (Nous avons soutenu Moïse grâce à neuf miracles éclatants).[22] Après avoir achevé le discours autour de ces fameux signes, et de la réaction des Juifs qu’ils suscitèrent, le Livre saint poursuit : (Ce Coran, Nous te l’avons révélé progressivement afin que tu le récites aux hommes avec sérénité).[23]

 

10- (Nous avions déjà octroyé à Moïse et Aaron le Livre du discernement qui procure clarté et rappel à l’adresse des gens pieux).[24] Il l’a fait suivre de : (Et voila à présent le Coran, ce rappel béni qui fut révélé à votre intention, alors gardez-vous de le renier ?)[25] Ibn Kathîr fait remarquer – je cite : « Nous avons déjà souligné qu’Allah le Très-Haut réunit souvent dans un seul contexte les personnes de Moussa et de Mohammed (r) accompagnés de leur Livre respectif. » Il fait probablement allusion à son commentaire au sujet du Verset de la sourate Le bétail : (Puis, Nous avons offert à Moïse, en insigne récompense à l’égard des bienfaiteurs, le Livre qui expose toute chose en détail),[26] etc. Nous avons cité précédemment le commentaire de Shanqîtî au sujet de ces Versets, et l’allusion qu’ibn Kathîr fait à ce propos.

 

11- (De la même manière que Pharaon, Coré, et Hâman à qui pourtant Moïse avait apporté des signes éclatants, mais aveuglés par leur orgueil, ils n’allaient point échapper à Notre rigueur implacable)[27] ; Il a dit ensuite : (Récite le Livre qui te fut révélé, et observe la prière qui éloigne de la turpitude et du vice).[28]

 

12- (Évitez de polémiquer avec les adeptes du Livre sans respecter les règles de la convenance, à moins que vous n’ayez affaire à ceux d’entre eux qui font preuve d’injustice. Dites-leur : Nous croyons au Livre qui nous fut révélé, ainsi qu’au vôtre, Notre Dieu et le Vôtre ne font qu’un seul et même Dieu, Celui-là même à qui nous exprimons notre entière soumission).[29] Puis, Il poursuit : (C’est ainsi que Nous t’avons révélé le Livre à qui les détenteurs des Écritures ont donné foi, au même titre que certains membres de ton peuple, et seul un impie peut renier nos signes).[30]

 

13- (En vérité, Nous avons concédé aux enfants d’Israël le Livre, la Loi, et la prophétie. Nous leur avons prodigué de bonnes nourritures, et les avons élus par rapport au reste de l’Humanité).[31] Il l’a fait suivre par : (Ce Livre est une source de clarté pour les hommes, un guide, et une miséricorde pour les gens emprunts de certitude).[32] Ibn Kathîr certifie dans son exégèse qu’il s’agit du Coran.

 

14- (Dis-leur : s’il s’avère que ce Coran que vous reniez procède réellement de Dieu, qu’en diriez-vous, alors qu’un témoin parmi les enfants d’Israël atteste de sa conformité aux anciennes Écritures, et qu’il y adhère lui-même pendant que vous, vous restez figés dans votre orgueil ? C’est qu’Allah ne guide certainement pas la gente injuste).[33] Le Négus d’Abyssinie rend témoignage en faveur de la loi mohammadienne : « Par Dieu, c’est un seul et même flambeau qui anime cette loi et celle de Moïse. » Ibn Taïmiya l’a recensé dans sa compilation de fatwa (16/202).

 

15- (Auparavant, il y avait le Livre de Moïse qui constituait à la fois un guide et une miséricorde, et voici révélé en langue arabe un Livre approbateur qui sert d’avertissement aux injustes, et qui annonce la bonne nouvelles aux bienfaiteurs).[34] Nous avons cité précédemment le commentaire de Shanqîtî a propos de ce Verset.

 

16- Il dit encore au sujet des djinns : (Ils s’écrièrent : Ô gens, nous venons d’entendre un Livre qui fut révélé après Moïse et venu corroborer les anciennes Écritures ; il guide vers la vérité et sur le droit chemin).[35] Cette référence faite au Coran concerne la révélation descendue après celle de Moussa : elle a été faite après l’évocation du frère d’Aaron.

 

À suivre…

                     

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/

 

 

 

[1] La vache ; 87

[2] La vache ; 89

[3] La famille d‘Imrân ; 3

[4] La famille d‘Imrân ; 4

[5] Le Repas céleste ; 44

[6] Le Repas céleste ; 46-47

[7] Le Repas céleste ; 48

[8] Le bétail ; 91

[9] Le bétail ; 92

[10] Le bétail ; 154-155

[11] Le bétail ; 91

[12] Le bétail ; 92

[13] El Ahqâf ; 12

[14] Les récits ; 48

[15] El Ahqâf ; 29-30

[16] el ‘Udhb e-Namîr (2/602).

[17] Hûd ; 17

[18] Les abeilles ; 43

[19] Les abeilles ; 44

[20] Le voyage nocturne ; 2

[21] Le voyage nocturne ; 9

[22] Le voyage nocturne ; 101

[23] Le voyage nocturne ; 106

[24] Les Prophètes ; 48

[25] Les Prophètes ;

[26] Le bétail ; 154

[27] L’araignée ; 39

[28] L’araignée ; 45

[29] L’araignée ; 46

[30] L’araignée ; 47

[31] Les nations agenouillées ; 16

[32] Les nations agenouillées ; 20

[33] El Ahqâf ; 10

[34] El Ahqâf ; 12

[35] El Ahqâf ; 30

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commentaires

R
Merci beaucoup pour cet article très complet.
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