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26 décembre 2012 3 26 /12 /décembre /2012 09:09

2024 DSCN9542

 

 

Au nom d’Allah le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux 

 

La tawba d’Abû el Hasan

 (Partie 1)

 

Voir : el ashâ’ira fî mîzân ahl e-sunna (p. 713-726) de Faïsal el Jâsim.

 

L’ash’arisme est passé par plusieurs phases avant de devenir ce qu’il est aujourd’hui. Son fondateur lui-même s’est rallié à ibn Kullâb après avoir abandonné l’i’tizâl. À la fin de sa vie, toutefois, il emprunta la voie des anciens, sur les pas de l’Imam Ahmed. Il composa alors el ibâna qui inspira ibn ‘Asâkir dans son fameux tabyîn kadhb el muftarî en vue d’établir son crédo. Abû Bakr e-Sam’ânî fit la même chose en composant son livre el ‘itiqâd dans lequel il relate plusieurs passages d’el ibâna sans se tourner vers aucun autre écrit d’Abû el Hasan.[1] C’est sur cette dernière tendance que s’arrêta la pensée  d’el Ash’arî, comme en témoignent ces derniers livres tels que maqâlât el islâmiyîn et risâla ilâ ahl e-thaghr. Voici les raisons qui démontrent qu’il adhéra au traditionalisme avant de mourir :

 

Premièrement : de grands historiens à l’exemple d’ibn Kathîr connu pour sa vaste culture, parlent de cette troisième étape. Ce dernier nous apprend à ce sujet : « Ils mentionnent que Sheïkh Abû el Hasan el Ash’arî a connu trois phases dans sa vie :

La première : est celle de l’i’tizâl  qu’il abandonna de façon incontestable. Lors de sa deuxième phase : il reconnait les sept Attributs rationnels (e-Sifât el ‘aqliya) qui sont la Vie, le Savoir, la Puissance, la Volonté, l’Écoute, la Parole et la Vue. Il interprète les Attributs textuels (e-Sifât el khabariya) comme le Visage, les Mains, le Pied, le Sâq (la Jambe inférieure), etc. lors de sa troisième phase : il adhère à tous les Attributs sans les décrire (takyîf) ni les faire ressembler à la création (tashbîh) à la manière des anciens. Cette tendance est celle qu’il reprend dans el ibânaécrit à la fin de sa vie. »[2]

 

E-Dhahabî y fait allusion dans e-siar en disant : « L’auteur à dit : j’ai eu sous la main quatre ouvrages d’Abû el Hasan écrits sur la croyance (el usûl). Il y cite la tendance des anciens sur les Attributs au sujet desquels il explique : il faut les prendre comme ils sont venus. Puis, il confie : cette tendance est la mienne, j’y adhère sans faire d’interprétation (ta-wîl) »[3] il est même plus clair dans el ‘Arsh dans lequel il affirme : « El Ash’arî est né en 260 h. et mourut en 324 h. à Bassora – qu’Allah lui fasse miséricorde –. Il était mu’taziliteavant de se repentir. Il rejoignit les traditionnistes sur des points sur lesquels ils étaient en désaccord avec les mu’tazilites. Puis, il s’aligna sur la plupart des opinions des traditionnistes. C’est les points que nous avons vu et dans lesquels il rapporte dessus leur consensus. Il témoigne qu’il s’accorde dessus sur tous les points. Il est donc passé par trois phases : une phase où il était mu’tazilite, une phase où il était sunnî sur certains points du crédo, et une phase où il était sunnî sur la plupart du crédo… »[4]

 

Ibn Taïmiya fit allusion à cette mutation, avant nos deux historiens, à travers ces paroles : « El Ash’arî était un adepte de l’école mu’tazilite avant de se repentir. Il était en effet l’élève d’el Jubbâî avant de pencher pour la voie d’ibn Kullâb.  Il acquit par la suite les fondements du hadîthentre les mains de Zakariya e-Sâjî. Puis, en entrant à Bagdad, il prit d’autres enseignements auprès des hanbalites de la ville. C’est la dernière phase qu’il connut comme en témoignent ses ouvrages et ceux de ses adeptes après lui. »[5]

 

Plus tard, el Âlûsî dira : « … Il témoigne de la légitimité de la tendance des anciens (salafs) concernant les Versets ambigus, qui consiste à les prendre littéralement comme ils sont venus, en prenant la précaution d’éloigner Allah de toute imperfection (tanzîh) [Rien ne Lui ressemble],[6] comme le veut le consensus des trois premières générations, qui sont, aux yeux du Prophète(r), les meilleurs des hommes

 

Cette tendance illustre a gagné l’adhésion de plus d’un parmi les savants les plus illustres des dernières générations (khalafs)… dont notamment l’Imam Abû el Hasan el Ash’arî, qui revint à la fin de sa vie à cette tendance illustre, ou plus exactement à la tendance des anciens sur tous les points de la croyance. Dans son livre el ibâna, il est l’auteur des paroles suivantes : « L’opinion à laquelle nous adhérons et la religion à laquelle nous croyons, est celle qui consiste à s’accrocher au Livre d’Allah (U), à la Tradition de Son Prophète (r), et aux annales rapportées des Compagnons, de leurs Successeurs (Tâbi’în), et des grandes références du Hadîth. Nous nous retranchons derrière ces enseignements. L’opinion d’Abû ‘Abd Allah Ahmed ibn Hanbal –qu’Allah illumine son visage – est la nôtre, et celle de ses adversaires s’oppose à la nôtre. »[7]

 

Ce texte formule clairement qu’il a une croyance salafi. Comment en serait-il autrement, si l’on sait que l’Imam Ahmed est un l’un de ses plus grands étendards, c’est pourquoi, il l’a choisi spécialement (traduction approximative ndt.) parmi toutes les références du hadîth. Ainsi, les ash’arites ne sont pas en conformité avec la tendance de leur Imam à laquelle il adhéra à la fin de sa vie et qui consista à suivre le chemin des pieux prédécesseurs. Si au moins ils avaient pu se repentir tout comme lui et suivre le même chemin. »[8]

 

À suivre…

 

Traduit par :

Karim Zentici

    

 

[1]Voir : naqdh e-ta-sîs d’ibn Taïmiya (p. 85).

[2]Tabaqât el fuqahâ e-shâfi’iyîn (1/210) ; dans ittihâf e-sâda el muttaqîn (2/4), el murtadhâ e-Zubaïdî reprend ce passage sans le faire suivre par aucun commentaire.

[3]Siar a’lâm e-nubalâ (15/86).

[4]El ‘Arsh de Dhababî (p. 302-303).

[5]Majmû’ el fatâwa (3/228).

[6]La concertation ; 11

[7]  El Ibâna (p. 43)

[8]Gharâib el eghtirâb wa nuzhat el albâb fî e-dhahab wa el iqâma wa el îyâb (p. 385-386).

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commentaires

A
<br /> Ps: en relisant l'article à l'instant j'avais pas<br /> fais attention tu cites :<br /> <br /> <br /> E-Dhahabî y<br /> fait allusion dans e-siar en disant : « L’auteur à dit : j’ai eu sous la main quatre ouvrages d’Abû el Hasan écrits sur la croyance (el usûl).<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Il est possible qu'il fait allusion à :<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> maqâlât el islâmiyîn<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> El Ibâna<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> risâlat ilâ ahl e-thaghr<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> mas-ala el îmân hal huwa makhlûq aw ghaïr makhlûq<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> et peut-être el luma' :<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> http://ar.wikipedia.org/wiki/%D8%A3%D8%A8%D9%88_%D8%A7%D9%84%D8%AD%D8%B3%D9%86_%D8%A7%D9%84%D8%A3%D8%B4%D8%B9%D8%B1%D9%8A#.D9.85.D8.A4.D9.84.D9.81.D8.A7.D8.AA.D9.87<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> wa Allah a'lam !<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> Je partage !<br />
Répondre
M
<br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> jazaka Allah kheir !<br /> <br /> <br /> <br />