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9 février 2011 3 09 /02 /février /2011 20:41

 

Par Sheïkh Rabî’ ibn hâdî el Madkhali

Ancien directeur de la section Hadith à l’Université de Médine

 

 

L’autorité légiférée par Allah, et adhérée par les musulmans

 

Allah a révélé : (Les hommes ont l’autorité sur les femmes, pour la prépondérance qu’Allah confère les uns sur les autres, et pour les dépenses provenant de leur argent. Les vertueuses, résignées, protectrices en leur absence de ce qu’Allah a préservé. Celles dont vous craignez la rébellion, faites leur la morale, isolez-les de vos couches, et frappez-les (le cas échéant), si celles-ci se plient, alors vous devez les laisser).[1]

 

Ce Verset démontre un certain nombre de choses : notamment, Allah a décrété à l’homme la tutelle du couple ; autrement dit, l’autorité des hommes sur les femmes. Ensuite, Il en informa la cause qui n’est autre que la prépondérance de l’un par rapport à l’autre ; j’ai exposé ci-dessus les différents points de vue de cette prééminence. Il existe cependant une autre raison dans le domaine des dépenses, étant donné que les charges financières du foyer reviennent à l’homme, tout comme la dote du mariage est à ses frais. Ces dépenses ne peuvent matériellement être supportées par la conjointe, surtout à notre époque où ayant pris des formes variées, elles sont devenues un poids très lourd pour l’homme ; palaces, immobiliers composés de tapis, canapés, climatiseurs, téléphones, toutes les nécessités féminines qui n’ont pas de limites chez beaucoup d’entre elles.[2] Ce phénomène a eu pour résultat de noyer les hommes dans les dettes, ce qui sans aucun doute conforte leur autorité.

 

C’est pourquoi, le Seigneur Tout Puissant a ajouté ensuite : (Les vertueuses, résignées, protectrices en leur absence). Ainsi, la femme pieuse et éveillé est pleinement consciente de l’autorité de l’homme au regard de la place qu’Allah lui a privilégiée certes, mais aussi en raison de ses efforts énormes pour supporter les charges familiales dans le but de l’entretenir. Cette prise de conscience et ce sentiment noble, en parallèle à sa piété l’inclinent à la résignation, qui correspond à l’obéissance à son mari dans le respect et la considération. Elle éprouve et saisit au plus profond de son être, la place et le droit que son conjoint occupe. Cette noble compréhension l’a pousse également à préserver sa dignité, et celle de son mari. Son scrupule religieux et sa loyauté l’encouragent également à veiller sur les biens de son époux que ce soit en sa présence ou en son absence.

 

Il est possible de trouver une femme vertueuse dans une certaine mesure, mais dont la compréhension et l’intelligence est quelque peu faible. Elle est successible aussi de n’être pas très pieuse, et pour l’une des deux raisons, elle sera encline à la rébellion qui se traduit par de l’arrogance envers son conjoint et sa désobéissance, sans ne tenir compte de sa place dans le couple ni au niveau de ses droits ni au niveau de son autorité. Le cas échéant, l’homme peut usé de ses prérogatives et de son autorité, offerts par Allah (I). Il doit d’abord lui faire la morale, et lui faire prendre conscience de la crainte d’Allah et de Son châtiment à l’encontre de ce comportement illégitime. Il doit aussi lui rappeler les droits qu’il concède à son égard.

Si celle-ci revient à l’ordre, et se décide à nouveau d’obéir à son mari, c’est tant mieux. Sinon, il faudra passer à la seconde étape qui correspond à l’isolement dans la couche. Si celle-ci persiste dans l’erreur et dans sa rébellion, il est toujours possible d’avoir recours au dernier remède ; la corriger physiquement, sans toutefois être excessif ou violent. Si cela ne marche pas, on peut éventuellement avoir recours au dernier ressort ; le divorce pour lui, ou le rachat pour elle.

Tout ceci, sur la base de cette autorité offerte de la part d’un Dieu Créateur et Savant, à l’homme sur la femme. C’est du moins, ce qu’exprime ce texte céleste, c’est aussi ce que comprend tout musulman sensé, instruit de la langue du Coran et de la législation islamique.

 

L’érudit ibn Kathîr a évoqué en commentaire à ce Verset : « Le Très Haut révèle : (Les hommes ont l’autorité sur les femmes) c’est-à-dire qu’il est son régisseur, autrement dit son chef, son maître, et son dirigeant, son redresseur si celle-ci se tord. (pour la prépondérance qu’Allah confère les uns sur les autres) : car les hommes en général sont supérieurs aux femmes, et l’un entre eux en particulier est meilleur que l’une d’entre elle, c’est pourquoi la prophétie était spécifique aux mâles, comme le règne à l’échelon le plus haut conformément au Propos Prophétique : « Un peuple ayant une femme à sa tête, ne peut être heureux. » rapporté par el Bukhârî, d’après un Hadith d’Abû Bakra, selon son père. Dans cet ordre, il y a la fonction de juge ou autre. (et pour les dépenses provenant de leur argent) : autrement dit, la dote et les dépenses ménagères, et les soins imposée aux hommes à l’égard de leurs conjoints, par Allah à travers Son Livre ou la Tradition de Son Prophète. L’homme est donc supérieur en lui-même, comme il a la supériorité et la prépondérance sur la femme.

Il lui était approprié de ce fait d’avoir l’autorité sur elle, comme le Seigneur le dit (I) : (les hommes ayant un degré sur elle). ‘Ali ibn Abî Talha et ibn ‘Abbâs ont dit : (Les hommes ont l’autorité sur les femmes)  c’est-à-dire : qu’ils sont leurs supérieurs et leur responsables, autrement dit, elles doivent leur obéir dans les limites fixées par Allah (I). Leur devoir est d’être bienveillantes à l’égard de leur famille et vigilantes envers leur argent. Muqâtil, e-Suddî, et e-Dhahhâq ont dit la même chose. »[3]

 

Ensuite, il a exposé les propos prophétiques exprimant l’obligation à la femme d’obéir à son mari, et l’interdiction de lui désobéir. Il a cité entre autre : « Si j’avais ordonné à une personne de se prosterner devant une autre, j’aurais ordonné à la femme de se prosterner devant son mari. » Puis, il a commenté la fin du Verset en éclaircissant les sens du terme rébellion. L’accent fut porté sur la mise en isolement et la punition corporelle légitime ; dans un esprit de synthèse, nous ne pouvons retranscrire ses termes.

Cependant, j’aimerais dire à cette occasion que certaines femmes dernièrement ont exprimé certaines réticences à l’encontre du Hadith d’Abû Bakra, en se permettant même de critiquer Abû Bakra en personne, d’autres en ont tout au moins été dérangés ; ce comportement est vraiment de mauvais augure !

 

El Qurtubî a dit en commentaire à ce Verset : «Le premier point : (Les hommes ont l’autorité sur les femmes) : est de construction nominale signifiant qu’ils surviennent à leurs dépenses, et les protègent. D’autre part, ils comprennent des juges, des chefs, et des soldats ; des domaines dont elles sont exemptes. » Ensuite, il a mentionné les différentes versions formulant l’immunité de ce dernier ; s’il vient à frapper son épouse, il ne lui sera pas appliqué le talion.

 

Ensuite, il a dit : « Deuxièmement : ce Verset démontre le rôle d’éducation qu’il concède envers sa conjointe. Si cette dernière s’avère scrupuleuse des droits de son mari, il n’est pas concevable de lui mener la vie dure. Qawwâm (l’autorité): sur la racine de Fa’’âl, pour exprimer l’action amplifiée de Qiyâm, signifie prendre soin d’une chose, en ayant le monopole sur son regard, et en s’évertuant à la préserver. Les soins de l’homme à l’égard de sa femme sont à prendre dans ce sens. En l’occurrence, il doit la gérer, l’éduquer, la garder dans sa maison, et l’empêcher de s’exposer. Elle doit en échange consentir à lui obéir dans les limites de la Loi divine ; et cela, en raison de la prépondérance de l’homme, de ses dépenses, de son intelligence, de sa force dans le domaine de la guerre, de l’héritage, des notions de morale (prescrire le bien et proscrire le mal). » Il est parvenue ainsi dans son exégèse à dix huit points.[4]

 

L’érudit e-Sa’dî a commenté : « (Les hommes ont l’autorité sur les femmes) : ils ont l’autorité sur elles en leur imposant les droits d’Allah le Très Haut qui consistent à la soumettre à Ses obligations, et à la préserver de la corruption. Leur devoir est donc de leur imposer ces choses. Ils ont l’autorité sur elles également en subvenant à leurs dépenses, à leur habillement, et en lui fournissant un toit. Ensuite, il a spécifié la raison à l’origine de cette autorité en disant : (Les hommes ont l’autorité sur les femmes pour la prépondérance qu’Allah confère les uns sur les autres, et pour les dépenses provenant de leur argent), c’est-à-dire : en raison de la supériorité des hommes, et de leur prépondérance. Cette supériorité se vérifie à plusieurs niveaux :

Les fonctions de gouvernant sont spécifiques aux hommes, ainsi que la mission prophétique et la révélation. Il leur incombe particulièrement un certain nombre de rituels, comme la Guerre Sainte, les fêtes et les assemblées religieuses. Ils bénéficient aussi d’un esprit prépondérant, posé, patient, puissant contrairement aux femmes. Ils se caractérisent pour subvenir aux besoins de leurs s épouses, ou plus exactement ils ont à leur charge la plupart des dépenses du ménage, ce qui sur ce point les différencient de leur homonyme. Cela lève probablement le mystère de ces termes : (pour les dépenses) Si le complément est supprimé, c’est pour désigner la généralité des dépenses. Nous pouvons savoir ainsi qu’il est tel un gouvernant, un maître pour sa femme devenue chez lui un butin, une prisonnière, une servante. Sa fonction est donc d’entretenir les responsabilités qu’Allah (I) lui a conférées. Quant à elle, sa fonction est d’être fidèle aux ordres de son Seigneur et d’obéir à son mari. C’est pourquoi, Il a dit ensuite : (protectrices en leur absence) c’est-à-dire, obéissantes à leur époux ; même en leur absence, elles préservent leur honneur et leur argent. »[5]

 

(Restez dans vos demeures, et ne vous parez pas comme les païennes de la première époque).[6] En principe, elle doit rester chez elle ; celle-ci ne peut se passer de l’entretient de son mari et de sa protection aussi bien au foyer qu’en voyage. Si elle veut aller au marché ou ailleurs, elle a besoin d’un gardien contre les loups humains, qui se courbent et se sauvent à la vue de ce protecteur. S’il l’a voyaient seule, ils seraient à l’affût. Ils seraient tentés de s’approcher, et de bondir éventuellement pour certains sur cette proie facile. Au meilleur des cas, ils vont simplement se régaler des yeux. Tu peux dire la même chose au sujet du voyage ou plus.

 

Selon ibn ‘Abbâs (t), celui-ci a entendu dire le prophète (r) : « Un homme ne doit pas s’isolé avec une femme, et celle-ci ne doit pas voyager non plus sans mahram. Un homme s’est levé pour s’exclamer :

-               Ô Messager de Dieu ! Je me suis inscris pour telle expédition, alors que ma femme est partie au pèlerinage.

-               Rejoint ta femme, lui commanda-t-il, et accompagne-la au Hadj. »[7]

Ce Propos nous enseigne de préserver la dignité de la femme qu’elle soit chez elle ou en voyage ; aucun homme n’a le droit de rester seul avec elle, même s’il devait être l’un des compagnons, et elle l’une des leurs.

 

Nous pouvons constater comment le Prophète (r) a fait renoncer ce soldat au combat pour en faire un accompagnateur sur le chemin de la Mecque, bien que son épouse soit en sécurité en compagnie des chastes compagnons dont la foi et la noblesse ont atteint le summum. Sans compter qu’ils sont par sortis dans l’ambition suprême de remplir un rite illustre, le pèlerinage à la Maison Sacrée en l’occurrence. S’il y avait un contexte ou la femme était dispensée d’un tuteur pour voyager, celui-ci serait tout désigné. Ce Hadith suppose la présence indispensable d’un mahram pour la femme qui voyage dans la sécurité totale avant qu’elle ne le soit pour toute autre forme de voyage.

 

De nombreux propos prophétiques dont celui cité ci-dessus, ont été répertoriés sur la question. Nous pouvons recenser notamment le Hadith d’Abû Sa’îd selon lequel : « La femme ne doit pas voyager deux jours durant sans la présence d’un mahram ou de son mari. » Le prophète (r) a dit également : « Il n’est pas permis à une femme croyant en Allah et au jour du jugement dernier, de voyager la durée d’un jour et d’une nuit, sans la présence d’un mahram. »

 

Ces textes sont en vigueur depuis l’époque du Messager (r), des nobles Compagnons, et des Khalifes bien guidés jusqu’à nos jours. Si une femme était dispensée de cette restriction pour une courte distance, et à plus forte raison pour un long voyage, ce serait certainement ‘Âicha, la mère des croyants. Muslim nous rapporte ses paroles : « Cher Messager d’Allah ! Dis-je, les gens reviennent-ils avec deux récompenses, et moi avec une seule ? Dès lors, il ordonna à son frère ‘Abd e-Rahmân ibn Abû Bakr de l’amener à e-Tan’îm. Il m’a porté en croupe sur son chameau, poursuivit-elle. Quand je soulevais mon voile dit-elle en l’écartant du cou, il me tapait le pied comme pour faire avancer sa monture. Est-ce que tu vois quelqu’un ? Lui disais-je alors. En arrivant, j’ai prononcé la formule de la ‘Omra (petit pèlerinage). Au retour, nous avons rejoint le Messager d’Allah à el Hasaba. »

 

Ainsi, ‘Âicha, la mère des croyants, l’épouse du plus noble des hommes, la fille d’Abû Bakr le Véridique, dont le mérite par rapport aux autres femmes est comparable au Tharîd (pain trempé dans la soupe) par rapport aux autres plats, il ne lui a pas permis d’effectuer le parcours entre la Mecque et e-Tan’im, sans la présence d’un mahram. Pourtant il correspond à une distance de quatre miles tout en plus. Par ailleurs, elle a voyagé couvert du voile de la nuit  et du voile de sa tunique, en présence de son frère qui lui tapait le pied sous prétexte de frapper sa monture, quand celle-ci se découvrait.

 

E-Nawawî a commenté : « Il me tapait le pied exprès feintant de frapper sa monture. Cela signifie qu’il lui frappait le pied avec un bâton, un cailloux, ou autre quand elle se découvrait le visage en signe de jalousie (zèle) envers elle. Pourtant, elle lui disait : « Est-ce que tu vois quelqu’un ? » pour lui faire comprendre qu’il n’y a personne dans ce désert où nous sommes, je ne remarque la présence d’aucun étranger m’obligeant à me couvrir ainsi. »

 

Non seulement la distance est courte, mais en plus à l’ère du Prophète, il régnait un climat de sécurité, dans la société des Compagnons, la meilleure communauté possible. Nous pouvons constater avec quel esprit sensé et avec quelle mansuétude, elle endure le zèle de son frère. L’entretient du foyer est accordé à l’homme par honneur envers lui en raison de sa force, de sa virilité, et de son courage.

 

La femme a toujours été, et l’est toujours d’ailleurs faible dans sa raison et faible dans sa religion, incapable de se suffire à elle-même, en commençant au niveau de ses propres besoins, pour lesquels la présence d’une force virile tant en voyage que chez elle, se fait la plus pressente. Elle a sans cesse besoin de soin et de protection en voyage comme chez elle, sinon elle se ferait dévorer par les loups humains parmi les pervers et les scélérats.

 

La tutelle qui n’est autre que l’autorité est un droit légiféré par Allah (I), et de surcroît une



[1] Les femmes ; 34

[2] Le discours s’adresse notamment à la femme saoudienne. (N. du T.)

[3] L’exégèse d’Ibn Kathîr ; 1/503.

[4] El Jâmi’ li Ahkâm el Corân (5/168-169).

[5] L’exégèse de e-Sa’dî (p. 177).

[6] Les coalisés ; 33

[7] Rapporté par el Bukhârî et Muslim.

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