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26 avril 2017 3 26 /04 /avril /2017 12:47

La Mecque, la terre de la nouvelle alliance

(Partie 3)

Nous allons recenser dans les lignes suivantes quelques surnoms de la Mecque dont plusieurs Textes scripturaires font mentions, non qu’il soit interdit d’en trouver ailleurs, mais cela leur donne plus de poids. Il y a notamment :

 

1- Mekka : Le Coran mentionne ce nom dans le Verset suivant : (C’est Lui qui vous a épargné de leurs mains et qui les ont épargné des vôtres au cœur de Mekka après qu’Il vous a fait triomphé d’eux…).[1] Mekka est le nom le plus connu et le plus répandu. Celui-ci figure souvent dans la Tradition prophétique. Or, les opinions divergent concernant le sens étymologique de ce terme. Selon une hypothèse, il signifierait à l’origine éteindre l’ardeur des tyrans ; une autre hypothèse avance qu’il aurait le sens de chasser le pervers de son enceinte ; selon une troisième hypothèse, cette contrée fut désigné ainsi, car elle attire le cœur des hommes de la même façon que le petit de la chamelle vide les mamelles de sa mère. D’autres hypothèses sont avancées concernant l’origine du vocable « Mekka » qui sert à désigner les contours de cette contrée.

 

2- Bekka : dans le Verset suivant : (Le premier temple édifié aux hommes, qui se trouve à Bekka, est bénit et est un guide pour l’humanité).[2] Il voudrait dire la même chose que Mekka selon une hypothèse, mais d’autres opinions assument qu’il a un sens différent. Il désignerait en effet pour certains savants l’endroit où le Temple est situé. D’autres avancent qu’il désigne le Temple lui-même et la Mosquée Sacrée, ou la « Maison d’Allah » et ses alentours, ou encore le périmètre entre les deux sommets de la région. Plusieurs thèses peuvent expliquer la raison pour laquelle la Ville fut baptisée ainsi :

  • ce serait en raison de la foule immense qui s’y entasse ;
  • celle-ci réduirait à néant le cou des tyrans ;
  • celle-ci rabaisserait le zèle des orgueilleux.

 

3- Um el Qurâ : la « Mère des cités » apparaît dans le Verset : (Voici un Livre que Nous avons descendu, bénit, et venant confirmé le Livre révélé avant lui et afin que tu mettes en garde la Mère des cités et ses alentours…).[3] Le Très-Haut révèle par ailleurs : (Ainsi, Nous t’avons révélé une lecture (coran) en arabe afin que tu mettes en garde la Mère des cités et ses alentours…).[4] Ni e-Tabarî ni ibn Kathîr n’ont évoqué une objection éventuelle qui viendrait s’opposer au consensus autour de l’opinion disant qu’il s’agit ici de la Mecque. La divergence porte cependant sur la raison pour laquelle la Ville Sainte fut surnommée ainsi, notamment :

  • la Mecque serait l’endroit au-dessus duquel la terre fut étendue au début de la création ;
  • celle-ci est la direction vers laquelle se tournent tous les peuples ;
  • c’est la plus illustre ville de la terre ;
  • il s’y trouve en son sein  la « Maison d’Allah » ; l’usage veut que la ville où le roi élit résidence et où il installe son palais principale a plus d’importance que tout autre endroit. En cela, elle prend le statut de capitale ou de ville-mère en raison de sa prépondérance par rapport à ses provinces.

 

La première raison évoqué ci-dessus réclame une preuve textuelle venant l’appuyer. Nous verrons plus loin qu’il n’existe aucun texte authentique sur la question.[5] Quant aux autres hypothèses, celles-ci ne posent pas problème bien qu’il soit plus adéquat de les prendre toutes autant qu’elles sont en considération si l’on sait qu’elles ne se contredisent pas les unes les autres.

 

3- El Balad (pays) : le Très-Haut révèle en effet : (J’en jure par ce pays • Ce pays qui te fut désacralisé).[6] Ibn Jarîr a fait le commentaire suivant : « Le Très-Haut déclare : Je jure Ô Mohammed, par ce pays sacré qui est la Mecque ! Les exégètes ont avancé la même interprétation de ce Verset. »[7] Il a ensuite cité une série d’annales allant dans ce sens. La Mecque fut appelé « le Pays » qui a un sens général, pour exprimer son importance de la même façon que l’algenid (thariya) fut appelé l’Étoile.[8] Cette cité est donc à la tête de toutes les cités, car le terme balad prend dans la Langue le sens de sadr (qui signifie être à la tête de ndt.).[9]

 

4- El Balda (ville) : Allah révèle : (Il me fut simplement ordonné d’adorer le Seigneur de cette ville qu’Il a rendu sacrée).[10] Dans la Langue, el balad et el balda sont synonymes bien que certaines hypothèses soutiennent que le « pays » à un sens plus vaste que celui de « ville » qui serait en fait une partie d’el Balad.[11]

 

5- El Balad el amîn (le pays paisible) : comme nous l’apprend le Verset : (et ce pays paisible).[12] Ibn Jarîr souligne : « Ce pays paisible est épargné de se faire attaquer ou envahir par ses ennemis. Une autre hypothèse avance que paisible (amîn) à le sens ici d’abri, de refuge (âmin). » Il poursuit ensuite : « Le « pays paisible » fait allusion à la Mecque ; les exégètes ont eu la même interprétation que la nôtre. »[13]

 

7- El Masjid el Harâm : la « Mosquée Sacrée » est évoquée dans le Livre saint à quinze différents endroits que nous pouvons répertorier en quatre sous-ensembles :

  1. Certains passages désignent la Ka’ba ;
  2. D’autres parlent de la Mosquée et de ses alentours ;
  3. D’autres parlent de tout le territoire sacré ;
  4. D’autres enfin font allusion à la ville de La Mecque.[14]

 

Ce Verset notamment évoque La Mecque : (Gloire à Celui qui a fait voyager de nuit Son serviteur de la Mosquée Sacrée à la Mosquée el Aqsa dont nous avons béni les alentours).[15] Selon une autre opinion cependant, il s’agirait exclusivement du Temple Sacré.

 

8- Ma’âd (destin, rendez-vous) : le Tout-Puissant déclare : (Celui qui T’a prescrit le Coran va te ramener vers un certain destin).[16] Les avis des spécialistes divergent sur le sens du terme ma’âd ; il ferait allusion à la mort, au Jour de la Résurrection, au Paradis, ou à la Mecque.[17]

Ibn ‘Abbâs (t), entre autres, a sur la question plusieurs opinions au sujet desquelles ibn Kathîr fait le point en disant : « La façon dont nous pouvons accorder entre ces différentes opinions consiste à dire qu’ibn ‘Abbâs fait parfois allusion au retour du Prophète (r) à la Mecque qui correspond à la Grande Conquête que lui-même considère comme un signe annonçant la mort prochaine de son cousin. C’est par exemple l’interprétation qu’il fait du Verset : (Quand viendra la victoire d’Allah et la Conquête).[18] »[19]

 

9- El Qaria (la Citée) : le Très-Haut révèle : (Allah donne en exemple une citée paisible et tranquille).[20] Selon certains exégètes, il s’agirait de Mekka qui était une contrée paisible ; alors qu’à ses alentours, les hommes se déchiraient, quiconque entrait en son sein était en paix.

 

L’auteur a dit : le terme « citée » n’est pas précédé par un article défini bien qu’il désigne la Mecque ; devenu un nom propre, il ne peut correspondre dans ce contexte à une citée quelconque.

 

10- El Haram : selon Abû Qatâda, le Messager d’Allah (r) a imploré Dieu en ces termes : « Ô Allah ! Ibrahim Ton Prophète et Ami a invoqué en faveur des habitants de la Mecque… » Il a continué plus loin (en parlant de Médine) : « Ô Allah ! Je l’ai rendu sacré entre ses deux plaques volcaniques comme Ibrahim a rendu sacré el Haram. »[21] Les différents noms de la Mecque que nous venons de recenser sont puisés des Textes du Coran et de la sunna bien que certains d’entre font l’objet d’une divergence. Il est possible toutefois d’en dénombrer plus, en sachant qu’elle fut « baptisée » par d’autres noms à l’exemple d’el Bâssa, e-Nâssa, e-Nassâsa, el Hâtima, Salâh, el Muqaddasa, Um Rûh, etc.

 

[1] La Grande Conquête ; 24

[2] La famille d‘Imrân ; 96

[3] La famille d‘Imrân ; 92

[4] La concertation ; 7

[5] Plusieurs hadith et annales dont l’authenticité est plus qu’hypothétique vont dans ce sens. Voir : Fadhâil Makka du D. Mohammed Ghabbân (1/456-471).

[6] Le pays ; 1, 2

[7] Jâmi’ el bayân (30/193).

[8] Voir : Lisân el ‘arab (3/94).

[9] Voir : el qamûs el muhît (p. 343).

[10] Les fourmis ; 9

[11] Voir : Lisân el ‘arab (3/94).

[12] Le figuier ; 3

[13] Jâmi’ el bayân (30/341-342).

[14] Voir : Tahdhîb el asmâ wa el lughât (3/152).

[15] Le voyage nocturne ; 1

[16] Les récits ; 85

[17] Voir : Jâmi’ el bayân (15/3-5).

[18] La Conquête ; 1

[19] Tafsîr ibn Kathîr (3/403).

[20] Les abeilles ; 112

 

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