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22 août 2019 4 22 /08 /août /2019 11:30

Le retour de Jésus est lié à l’histoire du sosie 1/2

 

L’Enfer est pavé de bonnes intentions.

 

Qui veut la gloire se distingue des autres…

 

Selon ses propres aveux, Karim Hanifi, alias Jean le parisien, n’est pas un pieux. En général, les polémistes ne font pas bon ménage avec la piété. S’il est possible de l’expliquer d’un point de vue purement physiologique (ou psychologique), les textes scripturaires de l’Islam, mais aussi les illustres prédécesseurs décrivent ce phénomène anthropologique, notamment : [Et Ibn Mariam fut donné en exemple, et là ton peuple se mit à le railler • Ils protestèrent : nos divinités ne valent-elles pas mieux que lui ? Cette vile comparaison, venant de querelleurs opiniâtres, avaient pour seule ambition de déclencher une polémique • Jésus n’est qu’un simple serviteur qui fut comblé par Notre grâce, et dont Nous fîmes un exemple dans les rangs des tribus d’Israël].[1]

 

Abû Umâma (t) est l’auteur d’une narration qu’il impute au Prophète (r) : « Chaque peuple qui s’égare de la vérité est enclin à la polémique. » Puis, il récita le Verset : [Cette vile comparaison, venant de querelleurs opiniâtres, avaient pour seule ambition de déclencher une polémique].[2]

 

Un jour, el Hasan, qui avait entendu un groupe polémiquer, s’exclama : « Quand ces gens-là se sont lassés de l’adoration, ils sont devenus plus enclins à la parole et de moins en moins enclins au scrupule religieux. C’est ce qui les a poussés à parler. »[3]

 

Selon ‘Âisha – qu’Allah l’agrée –, le Messager d’Allah (r) a dit : « Le querelleur acharné est  le pire des hommes auprès d’Allah. »[4]

 

Alors, attention à ne passer de Abou Jidâl à Abou Dajjâl !

 

Voir : http://mizab.over-blog.com/2019/07/karim-hanifi-crucifie-sur-l-autel-du-reformisme-neo-rationaliste-1/4.html

 

Ibn Taïmiya à la rescousse de Karim qui le fait passer pourtant pour un affabulateur

 

Un article précédent démontre qu’ibn Taïmiya ne jette pas l’anathème sur les musulmans qui donnent foi, bien que cela soit moins évident pour le second point, à la conservation de la Bible, et à la crucifixion du Christ.[5] Il y a une corrélation étroite entre ces deux articles du crédo si l’on sait que la crucifixion repose sur le postulat que la Bible fut conservée. C’est d’ailleurs ce que cherche à démontrer éperdument et impunément Karim Hanfi avec l’histoire de la crucifixion, mais aussi celle qui a une dimension symbolique très proche chez les chrétiens, de l’enfant-sacrifice. Finalement, il suffit de démontrer que la Bible est falsifiée pour faire tomber le château de cartes que notre « pôle parisien » a monté depuis des lustres. Or, de grands spécialistes indistinctement du NT et de l’AT écroulent ce fragile édifice à l’image de Bruce Metzger, et de son co-auteur le Professeur émérite Bart Erhman pour ne citer que le plus renommé, mais surtout le spécialiste mondial de la critique du NT Eldon Jay Epp. Pour l’AT, nous avons les deux grandes sommités en la matière Emmanuel Tov, et Richard Friedman. Même des chercheurs chrétiens à l’esprit très sectaire tels que Daniel Wallace fait l’aveu, peut-être et même sûrement par dépit, que la Bible est irrécupérable au niveau de sa supposée conservation, alors que notre ami Sirugue veut nous refourguer ce que les occidentaux n’osent même plus avancer de peur du ridicule ! Il faut croire que Romain n’a pas froid aux yeux. Même des activistes chrétiens connus pour leur islamophobie exacerbée, à l’image de Jay Smith et de David Wood s’en remettent à l’évidence. Désormais, la question, bien trop risquée, n’est plus de se demander si les écritures néotestamentaires sont intactes, mais bel et bien s’il est possible de reconstituer la vulgate originale. Bien sûr, la réponse est non, mais cela ne coûte rien d’essayer pour alimenter les espoirs à la source de la vie. L’autre problématique à laquelle sont confrontés les chercheurs, élément aggravant, est de savoir si cette falsification, dont le postulat est acquis, a une quelconque incidence sur le dogme trinitaire. Bien sûr, la réponse est oui, bien que ce dernier point soit plus difficile à démontrer, et c’est d’ailleurs sur ce point qu’excelle notre ami dont la démonstration tend vers un syncrétisme.

 

Malheureusement, aux dires du D. Sami Ameri, la littérature francophone est beaucoup moins fournie sur ce thème. Il y a bien ce trop maigre Manuel de critique textuelle du Nouveau Testament s’inspirant des travaux de Léon Vaganay, qui reste insuffisant pour modifier les idées opiniâtres d’un Hanifi incrédule.[6] D’ailleurs, il est tentant pour un parvenu de plagier les thèses anglo-saxonnes afin de berner ses ouailles en détresse. D’autres domaines illustrent cette domination culturelle, en témoignent les grossiers plagiats de l’humoriste judéo-marocain Gad Elmaleh.

 

Je concède aisément que Karim soit l’auteur de ses propres conclusions, et c’est même là tout le problème venant d’un autodidacte ambitieux, nous avons pointé du doigt l’étrange similitude entre les siennes et celle du chercheur chrétien Gabriel Said Reynolds sur la position coranique vis-à-vis de la crucifixion. Bien sûr, Karim dément, tout comme Gad Elmaleh qui a pourtant été pris la main dans le sac. Et, fait troublant, la ressemblance ne s’arrête pas là, puisque ce fameux Reynolds rejoint l’idée que le Coran n’est pas explicite sur la manipulation matérielle de la Bible. Pour Reynolds, « dans aucun de ces exemples, le Coran n’insiste pour dire que des passages de la Bible ont été réécrits ou que des livres de la Bible ont été détruits et remplacés par de fausses écritures »[7]

 

Aux yeux de ce dernier, il n’existe pas de raison impérieuse d'associer le tahrîf coranique à une modification des lettres. Au lieu de cela, la phrase yuharrifuna l-kalima 'an mawädi'ihi semble impliquer de détourner ou de déplacer des mots de leur lieux ou contextes. En d'autres termes, le Coran prévoit une falsification des Écritures impliquant une lecture ou une explication des Écritures en dehors de leur contexte, la non suppression des mots  (sic) et leur réécriture. Ainsi, conclut Reynolds, nous pourrions être d’accord avec le point soulevé par Ignazio di Matteo en réponse à Ignaz Goldziher il y a plusieurs années, disant qu’il n'y a aucune raison impérieuse de penser que l'idée coranique de tahrîf implique l’altération textuelle.

 

On ne peut être plus clair. Ainsi, sans remettre en question l’honnêteté intellectuelle de notre bête de travail, il y a chez nos deux propagandistes syncrétistes la même thématique :

  • La conservation de la Bible = Jésus crucifiée selon le Coran.
  •  La conservation de la Bible = Isaac, l’enfant sacrifice selon le Coran.[8]

 

On voit bien la volonté de séparer les musulmans de leur patrimoine. Là encore, décidemment, c’est notre héros ibn ‘Abbâs qui vient trucider les allégations de notre cheval de Troie sur la supposée conservation de la Bible, alors voici comment le grand Exégète du Coran les fustige à travers une narration fiable, citée par l’inébranlable Bukhârî qui relate le discours d’ibn ‘Abbâs : « Écoutez braves gens, s’écria-t-il à son public ! Comment pouvez-vous encore vous renseigner auprès des adeptes des Écritures, alors que le Livre qui fut révélé à votre Prophète vous rapporte des nouvelles fraiches du ciel que vous lisez au quotidien, et qui, vous le concevez aisément, n’a jamais été déformé ! En revanche, Allah vous a informé que les Juifs et les chrétiens ont changé la Parole de Dieu, en Lui imputant les Écritures qu’ils ont mensongèrement manipulées afin de les troquer contre un vil prix. »[9]

 

Quoi qu’il en soit, Karim met en avant l’argument qu’historiquement, il y a un quasi consensus sur la crucifixion,[10] mais, Karim, personne ne remet en question l’évènement, puisque la thèse musulman soutient le sosie, réfléchis ! En outre, une fois établie l’idée que la Bible n’est pas fiable pour reconstituer les faits, il reste que les éléments présents ne sont pas forcément en faveur des pro crucifixion, un article l’a démontré par le passé. Celui-ci se base sur les travaux des deux chercheurs, à travers leur essai Jésus selon Mahomet, Gérard Mordillat et Jérôme Prieur qu’on ne peut soupçonner de complaisance vis-à-vis des adeptes de la dernière religion révélée.[11]

 

Si cela est clair, ibn Taïmiya ne remet pas en question les témoignages sur la résurrection du Christ, mais il les explique par la présence d’un démon ayant pris forme humaine.[12] Cette hypothèse n’est pas aussi farfelue qu’elle n’y parait au premier abord, puisque certains témoignages font transpirer l’idée qu’on n’avait pas à faire à un fantôme pour exprimer que la suspicion était de taille, bien qu’elle soit tout aussi valable pour exprimer l’étonnement des témoins face au spectacle du ressuscité. En outre, les Écritures elles-mêmes n’excluent pas la possibilité que Satan se transforme pour revêtir l’habit des vertueux. Un passage de la Bible va dans ce sens : « Et cela n’est pas étonnant, puisque Satan lui-même se déguise en ange de lumière. » (2 Corinthiens, 11 : 14).

 

L’orientalisme reconnait la réalité anthropologique de la narration communément transmise

 

Les réformistes déguisés, à l’image d’Islam ibn Ahmed, et de son pieux élève Karim Hanifi cachent mal leur malaise envers l’eschatologie islamique, notamment envers l’Antéchrist dont l’avènement est étroitement lié avec le retour de Christ puisque, lui-même, se chargera de le terrasser. Ces tartuffes imposteurs, mal inspirés, sont confrontés à l’obstacle infranchissable de la valeur irréfutable de ces prophéties communément transmises. Les orientalistes eux-mêmes, furent confrontés à cette difficulté qu’ils pallient tant bien que mal à coup de contorsions, de distorsions et de tergiversations digne d’un Scapin des grands soirs.[13] Je vais en donner l’exemple ici avec la narration des « sept lettres » qui posent tant problème à un chercheur très sérieux, en la personne de François Déroche. Il faut dire qu’il est tombé sur un os !

 

 « Le Coran fut révélé de sept manières. » Le chercheur ‘Abd el ‘Azî Qârî a mené une étude exhaustive de ce hadîth tant au niveau de sa chaîne narrative que de sa signification dans les milieux spécialistes. Hadîth el ahruf e-sab’, qui est le titre de cette étude, nous apprend en substance qu’il règne encore aujourd’hui une énorme énigme sur l’interprétation des « sept lectures ». Mohammed Amîn Shanqîtî, l’un des plus grands exégèses des temps modernes fera l’aveu qu’il n’est jamais parvenu à la déchiffrer. C’est d’ailleurs paradoxalement la clef qui met à mal la thèse orientaliste, car pour jeter le discrédit sur ces « sept lettres », il faut déjà savoir à quoi celles-ci correspondent. Ce qui en soi est un miracle. Pourtant, les islamologues nous ont habitués à inverser les rôles, là où le Coran montre sa splendeur, ils y voient des failles. Une chose est sûre est qu’ils sont passés maitres dans l’art de la suspicion et des insufflations fallacieuses en vue de déstabiliser les musulmans les plus crédules qu’ils savent incultes en la matière. L’autre volet de cette recherche porte sur l’analyse technique du texte en question. Il en ressort, mais est-ce étonnant, qu’il soit communément transmis et admis par les spécialistes. Celui-ci est répertorié par pratiquement tous les recueils de hadîth. Il fut rapporté, en effet, par Bukhârî, Muslim, Tirmidhî, Nasâî dans son sunan, mais aussi dans ‘amal el yawm wa el laïla, Abû Dâwûd, Mâlik, ibn Hibbân, el Qâsim ibn Sallâm, Abû Dâwûd e-Tiyâlisî, Ahmed, Abû Ya’lâ, Abd e-Razzâq, ibn Abî Shaïba, Tabarânî, Tahâwî avec de nombreuses versions dans mushkirat el âthâr, Tabarî, el Baïhaqî, et el Hâkim.

En outre, dans fadhâil el Qur-ân, ibn Kathîr a enregistré ses différentes voies narratives, et ibn Hajar s’est chargé d’en faire l’explication, tout comme ibn Qutaïba, et Daïnûrî.

Il fut également l’objet d’une analyse approfondie de la par de ‘Ijlî, Abû Shâma, et ibn el Jazarî.

Dans sa chaîne narrative, nous trouvons en amont des Compagnons illustres tels que trois des Califes ‘Omar, ‘Uthmân, ‘Alî, Ubaï ibn Ka’b, ‘Abd Allah ibn Mas’ûd, Abû Huraïra, Mu’adh ibn Jabal, Hishâm ibn Hakîm ibn Hizâm, ibn ‘Abbâs, el ‘Amr ibn el ‘Âs, Hudhaïfa ibn el Yamân, ‘Ubâda ibn Sâmit, Sulaïmân ibn Sard el Khuzâ’î, Abû Bakra el Ansârî, Abû Talha el Ansârî, Anas ibn Mâlik comme le rapporte Ubaï, Samura ibn Jundub, Abû Juhaïb el Ansârî, ‘Abd e-Rahmân ibn ‘Awf, et même une femme Ayyûb.

Il fut rapporté également par l’intermédiaire d’Abd e-Rahmân ibn ‘Abd el Qârî, el Muswar ibn Makhrama (si on s’en tient à l’hypothèse qu’il compte parmi les Compagnons).

Nombreux sont les successeurs de la première génération et les grandes références de la religion qui ont narré ce hadîth grâce à une multitude de voies et de chaines narratives.

La seule histoire qui opposa Omar à Hishâm nous est parvenue grâce à trois voies narratives (ce point à lui tout seul démonte la thèse du spécialiste numéro un mondial de la canonisation du Coran) ; l’une venant de l’Imâm Mohammed ibn Shihâb Zuhrî sur lequel François Déroche a jeté son dévolu, qui l’a entendu de ‘Urwa ibn Zubaïr, qui l’a lui-même entendu d’Abd e-Rahmân ibn ‘Abd el Qârî. Il est rapporté également d’après ibn Shihâb, selon l’Imâm Mâlik, selon ‘Uqaïr ibn Khâlid, selon Ma’mar ibn Râshid el Azdî, selon Yûnas ibn Yazîd, le captif de Mu’âwiya, ‘Abd e-Rahmân ibn ‘Abd el ‘Azîz el Ansârî, Fulaïh ibn Sulaïmân el Khuzâ’î, et Shu’ab ibn Abî Hamza.

La seconde voie passe par Ishâq ibn ‘Abd Allah ibn Abî Talha, selon son père, selon son grand-père, selon ‘Omar ibn el Khattâb.

La dernière voie, qui elle est faible, part de ‘Ubaïd Allah ibn ‘Omar, selon Nâfi’, selon ibn ‘Omar, selon son père ‘Omar.

El Bukhârî le fait remonter à Abd e-Rahmân ibn ‘Abd el Qârî et el Muswar ibn Makhrama, pour lequel nous l’avons vu son affiliation aux Compagnons est controversée, qui le rapportent directement d’Omar.

 

À suivre…

                     

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/

 

[1] Les ornements ; 58-59

[2] Rapporté par Ahmed (n° 22164), e-Tirmidhî (n° 3253), et ibn Mâja (n° 48).

[3] Rapporté par Abû Nu’aïm dans hiliyat el awliyâ (2/157).

[4] Rapporté par el Bukhârî (n° 2457), et Muslim (n° 2668).

[6] Est-ce pour me réfuter, mais récemment, Karim a cherché à nuancer grossièrement les déclarations de Jérôme sur les errements des scribes, et on voit bien ici ce qu’il en est réellement.

[7] Gabriel Said Reynolds, « On the Qurʾanic Accusation of Scriptural Falsification (taḥrīf) and Christian Anti-Jewish Polemic », Journal of the American Oriental Society, vol. 130, no 2, 2010, p. 189–202

[8] Il serait intéressant de comparer les thèses de Karim Hanifi avec celle du spécialiste chrétien du NT Philip Comfort.

[9] Narration rapportée par Bukhârî (n° 2539).

[10] Karim avance aussi l’argument, non moins absurde, qu’il existe un consensus judéo-chrétien sur la désignation d’Isaac pour l’enfant-sacrifice.

[12] Karim connait très bien cette thèse puisque je lui ai transmis, non pas en mains propres, mais personnellement, l’article qui le suggère, ce qui a certainement dû lui donner des ailes puisque désormais ibn Taïmiya couvre ses arrières au cas où des zélés téméraires s’aviseraient à le vouer aux gémonies.

[13] Karim Hanifi parle de distorsion linguistique pour el wafa, alors que, le comble, il n'est même pas arabophone. Il fait penser à, toute proportion gardée, Guillaume Dye qui se fend de thèses farfelues sur le Coran, alors qu'il sait à peine lire l'arabe.

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