Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
15 octobre 2011 6 15 /10 /octobre /2011 15:23

 

 terre

L’Islam : la religion universelle

 

Que les Prières et les Salutations d’Allah soient sur notre Prophète Mohammed ainsi que sur sa famille et tous ses Compagnons ! 

 

Voir : el ‘Adl fî Sharî’a el Islam wa laïsa fî e-Dîmuqrâtiya el Maz’ûma de Sheïkh ‘Abd el Muhsin el ‘Abbâd.

 

Avec l’avènement de Mohammed (r), l’humanité est sortie des ténèbres dans lesquelles elle était plongée. L’apôtre d’une religion parfaite, il est l’homme par lequel le Seigneur clôt la prophétie et parachève Son Message aux terriens parmi les humains et les Djinn. Ses enseignements s’étendent à tous les recoins de la terre et jusqu’à la fin des temps. Il incombe aux musulmans de se référer et de mettre en pratique la Loi révélée au Sceau des prophètes. Ils ne doivent pas se tourner vers les différentes législations humaines qui en regard de leur caractère déficient ne sont pas en mesure de répondre à tous les problèmes que rencontrent leurs sociétés et par-là même de rivaliser avec la Révélation immuable d’Allah. Avec leurs perpétuels ajustements, elles trahissent une imperfection manifeste.

 

La Loi musulmane est juste et elle prône le summum de la justice ; tout ce qu’elle peut interdire est nuisible à l’homme. Elle ne néglige aucune forme de droit et englobe à la fois les droits du Seigneur, de la créature et des hommes en général. Depuis plus de quatorze siècles, elle tient compte des droits de l’homme, au cours de sa vie et après sa mort. Elle prend en considération les droits des parents, des enfants, des époux, des voisins, des amis, des riches, des pauvres, et des musulmans en général. Elle prend en compte également les droits des non musulmans sur ses adeptes en les conviant à l’Islam et à sortir des ténèbres vers la lumière. Il faut notamment avoir un bon comportement envers eux. Elle expose en détail tous les droits de l’héritage et tient compte également des droits de l’animal. À notre époque certes, certains revendiquent avec force les droits de l’homme comme si le sujet était nouveau. Ils se donnent la mission de les défendre mais ils le font selon leurs propres impulsions en fixant et en abrogeant les lois à leur guise. Ils défendent les droits qu’ils ont envi de défendre. Ce comportement est caractéristique à l’attitude du plus fort envers le plus faible, du puissant envers le dominé. Or, ces droits humains qu’ils codifient sont déficients contrairement à la Législation parfaite et permanente qui émane du Seigneur de l’univers.

 

La concertation (Shûra) est établie par les textes scripturaires de l’Islam qui s’incarnent dans le Coran, la Sunna (Tradition prophétique) et l’usage des compagnons et des anciens en général. Allah révèle à ce sujet : (et consulte-les sur la chose),[1] (Ils fondent leur décision sur la concertation).[2] Les légistes divergent sur la question de savoir si la concertation du Messager d’Allah (r) avec les Compagnons fut d’ordre impérative ou simplement indicative. Ibn Kathîr ne se prononcent pas sur le sujet dans son Tafsîr (exégèse), mais ibn Hajar estime dans Fath el Bârî qu’il lui fut recommandé de consulter ses Compagnons sur des points où il n’a reçu aucune révélation, mais qu’il n’était pas obligé de se soumettre à leurs avis. Cela concernait le plus souvent le domaine de la guerre.[3] La concertation se situe avant la prise de décision comme l’indique la suite du premier Verset précédemment cité : (Mais lorsque tu te décides, alors remets-toi-en à Allah). [4] Le chef d’état concerte uniquement les responsables soit de l’autorité religieuse soit de l’autorité politique sur des points, comme nous le rappelons, où il n’existe aucun texte. Il n’y a donc aucune comparaison à faire avec le système démocratique[5] que malheureusement bon nombre de musulmans importent d’ailleurs. Celui-ci fonctionne sur l’élection par le peuple d’une chambre des députés qui détient la prérogative de légiférer des lois non inspirées de la religion. Par ailleurs, les lois établies par la chambre des députés ont une valeur impérative non indicative.

 

Il y a deux façons d’élire le souverain dans l’Islam : soit les responsables de l’autorité s’accordent de façon unanime sur le choix du khalife comme ce fut le cas pour Abû Bakr et ‘Ali soit le Khalife en place désigne son successeur comme l’a fait Abû Bakr pour ‘Umar. Quant à ‘Uthmân, il fut élu sur la décision de six têtes pensantes de l’état que ‘Umar avait désigné.  Or, si quelqu’un prend le pouvoir par la force, il devient le chef d’état incontestable des musulmans. Une fois le pouvoir en place, il est donc illégitime de se rebeller contre lui. Par contre, dans le système de la démocratie, le pouvoir s’obtient par la constitution d’un parti politique en faveur duquel les citoyens votent. Après le partage du scrutin, le candidat ayant le plus de voix est désigné président. Or, ce procédé est contraire à l’Islam pour plusieurs raisons :

 

1-              Le système du vote aboutit à la division de la société en partis, alors que l’Islam prône l’unité et bannit la divergence.

2-              Dans un système soi-disant démocratique, le pouvoir législatif est aux mains d’une partie du peuple alors que dans l’Islam il appartient exclusivement au Tout-Puissant. il est néanmoins possible d’établir certains codes en vue d’organiser la vie en société dans la mesure où ils ne s’opposent ni au Coran ni à la Sunna.

3-              L’accès au pouvoir s’obtient grâce à la majorité des votes mais nous avons vu qu’en Islam seuls les personnes compétentes sont à mêmes de faire un choix aussi important qu’est celui de désigner le chef d’état.

4-              Dans le système démocratique, chaque candidat met tout-en-œuvre pour accéder au pouvoir alors que l’islam interdit formellement de solliciter toute responsabilité ; en sachant que le choix d’un responsable est fondé sur sa compétence non sur son envie avide de le devenir ni sur la concurrence acharnée des uns et des autres. Les candidats dépensent des sommes énormes pour se faire élire. Comme pour les jeux de hasard, à la fin du vote, il y a des gagnants et des perdants. En outre, les candidats influencent la décision des citoyens à travers des promesses alléchantes.

5-              Ce système humain est basé sur la liberté absolue d’expression alors qu’en Islam cette liberté est astreinte aux limites imposées par la dernière des religions.

6-              Ce système est basé sur l’égalité absolue entre l’homme et la femme, sans tenir compte des particularités propres à chacun. Bien qu’en Islam, ils soient effectivement égaux dans la plupart des lois, il n’en demeure pas moins des différences cruciales entre les deux sexes dans des domaines tels que l’héritage, l’affranchissement, le témoignage, le prix du sang, la ‘Aqîqa (faussement appelé baptême) ; la prière en assemblée est imposée aux hommes indépendamment des femmes et il est permis aux femmes de porter de la soie ou de l’or contrairement aux hommes, etc.

7-              L’émancipation de la femme engendre la corruption de la société. La femme autant que l’homme doit se conformer aux enseignements prescrits par la religion musulmane qui lui garantissent une vie heureuse sur terre et le bonheur éternel.

 

Alors que certains intellectuels occidentaux hommes et femmes se plaignent de la dégradation des mœurs et de la décadence dans leurs sociétés respectives,[6] certains écrivains musulmans font de la mixité, leur cheval de bataille.

 

La démocratie octroie notamment à la femme de s’ériger à la tête d’un état, alors que l’islam lui interdit strictement l’accès à la moindre responsabilité étatique. Elle n’a même pas le droit de participer à l’élection d’un homme avant de pouvoir elle-même être éligible ! Voici un certain nombre de preuves démontrant que la femme ne peut prétendre à la moindre fonction de responsabilité de l’état avant de pouvoir aspirer à la plus haute :

 

1-               Allah (U) révèle : (Nous avons avant toi, uniquement envoyé des hommes parmi les gens des cités à qui Nous avons offert la Révélation),[7] (Les hommes ont l’autorité sur les femmes, pour la prépondérance qu’Allah confère les uns sur les autres, et pour les dépenses provenant de leur argent),[8] (mais les hommes ont un degré au-dessus elles).[9]

2-               Selon Abû Bakra, le Prophète (r) a déclaré : « Un peuple ne sera pas heureux s’il est gouverné par une femme. »[10]

3-               La Législation musulmane impose à la femme de se voiler devant les hommes et de ne pas se mélanger à la gente masculine.

4-               Il est également interdit à la femme de voyager sans tuteur et de rester seule avec un étranger.

5-               Le chef de l’état doit en principe présider la prière en assemblée, ce qui est strictement impossible si c’est une femme.

6-               Par nature, la femme est émotive et physiquement faible. L’homme plus fort, est capable de mieux endurer la difficulté.

7-               Dans l’histoire musulmane, aucune femme n’a jamais tenu les rênes du pouvoir ni même la moindre fonction liée au pouvoir comme celle de juge ou d’émir à la tête d’une localité.[11]

8-               Il n’est pas permis à la femme de prendre la haute fonction du pouvoir à l’unanimité des savants musulmans comme le relate notamment ibn Hazm.[12]

 

À une époque où les valeurs sont inversées, comment un homme peut-il accepter d’inverser les rôles et de se mettre sous l’autorité d’une femme qui se présente devant lui sous ses plus beaux attraits et avec sa boîte de maquillage sur son bureau !

 

Malheureusement, bon nombre de musulmans à notre époque se détournent de la lumière et du bonheur que leur offre la dernière des religions. Ils se tournent plutôt vers les ténèbres dans lesquels sont plongées les autres civilisations, dans des domaines aussi vastes que la sociologie, la pédagogie, l’éducation, l’économie, et la politique. C’est pourquoi, ils jouent le rôle du dominé et ils ne se seront jamais heureux ni en paix sans revenir vers la lumière de la Révélation. Ils doivent de surcroît s’éloigner des soi-disant réformes que promettent des doctrines telles que la démocratie ou autre…

 

Que les Prières et les Salutations d’Allah soient sur notre Prophète Mohammed ainsi que sur sa famille et tous ses Compagnons ! 

 

Traduit pour Islam.house par :

Karim ZENTICI

 

     



[1] La famille de ‘Imrân ; 159

[2] La concertation ; 38

[3] Voir : Fath el Bârî (13/339).

[4] La famille de ‘Imrân ; 159

[5] Le terme démocratie provient du grec dêmos signifiant peuple et kratos signifiant pouvoir ; c’est le pouvoir du peuple et par le peuple. En cela, ce système de gouvernement s’oppose catégoriquement à l’Islam à deux niveaux. Dans le mode d’élection des dirigeants qui en Islam ne revient pas à tout le peuple et dans la législation des lois qui dans l’islam est un droit exclusif au Seigneur de l’univers (sauf concernant les détails du fonctionnement d’une société sur lesquels il n’existe aucun texte scripturaire précis). Ce deuxième principe s’oppose à l’Islam de façon plus cruciale car il remet en cause le fondement même sur lequel cette religion repose et qui s’incarne dans la Révélation. Voir : Haqîqa e-Dîmuqrâtiya de Sheïkh Mohammed Amân el Jâmî. (N. du T.).

[6] Voir : Les dangers dus à la participation de la femme dans le monde des hommes de Sheïkh ibn Bâz.

[7] Yûsaf ; 109

[8] Les femmes ; 34

[9] La vache ; 228

[10] Rapporté par el Bukhârî (4420, 7099), Ahmed dans son Musnad (20402, 20474, 20477), e-Nasâî (5388), et e-Tirmidhî (2262). L’auteur répond dans un écrit à part à l’allégation disant que ce Hadith est faible (voir : e-Difâ’ ‘an e-Sahâbî Abû Bakra wa el Istidlâl li man’ Wilâyat e-Nisâ ‘ala e-Rijâl).

[11] Voir : el Mughnî d’ibn Qudâma qui est mort en 620 de l’Hégire.

[12] Voir : el Fisal (4/179), Sharh e-Sunna d’el Baghawî (10/77), et Adhwa el Baïyân d’e-Shanqîtî (1/55).

Partager cet article
Repost0
4 mai 2011 3 04 /05 /mai /2011 16:30

img-news-25-8-2009-499-8

Dans moins de deux semaines, sera organisée une série de conférence avec pour participants les grands savants d’Arabie Saoudite sur le thème de « l’unité des musulmans » ou « l’unité nationale » ; nous vous donnerons les détails des conférences un peu plus tard, mais dès à présent, voici le lien de l’évènement :


http://saif.af.org.sa/


Le lien du site organisateur


http://af.org.sa/


Le lien de la page facebook


http://www.facebook.com/klmah


Pour tout renseignement, téléphoner au :               00966 (1) 4859111      

Partager cet article
Repost0
9 février 2011 3 09 /02 /février /2011 07:45

 

 

 

Au Nom d’Allah, le Très-Miséricordieux, le Tout-Miséricordieux. Louange à Allah le Seigneur de l’Univers ! Que le Salut et les Prières d’Allah soient sur le maître des premières et des dernières générations, notre maître et notre Prophète Mohammed, ainsi que sur sa famille, ses Compagnons, et tous ceux qui suivent leur voie et qui s’accrochent à leur tradition jusqu’au Jour des comptes ! 

 

Le monde est fou : jour après jour, la nature se détériore par la main de l’homme. Chaque jour est une étape supplémentaire vers l’autodestruction. Cancer, SIDA, catastrophes naturelles, menace nucléaire permanente, disparition de certaines espèces animales et végétales, changement climatique, dépravation des mœurs et pollution sont autant de fléaux qui s’abattent singulièrement sur notre quotidien. Le responsable est tout désigné bien que rien n’indique que le phénomène prenne une courbe inverse. Impuissant, l’homme assiste à sa perdition. Doué de raison, il est à la fois le témoin et la victime de cette trajectoire tragique que prend le cours de l’humanité. Mais, car il y a un « mais », chaque maladie à son remède et la première étape de la guérison consiste à cerner les symptômes.

 

Tout ce qui se passe dans le royaume de Dieu, en sachant que tout Lui appartient, est soumis à Sa Volonté.[1] Dans Son infinie sagesse et Son infinie justice, Il décrète que tous les malheurs qui surviennent aux hommes sont les fruits de leurs actes. Ces derniers vacillent entre Sa Miséricorde, que suscitent leurs bonnes œuvres, et Son Courroux, que suscitent leurs péchés. Plus ils se soumettent au chemin qu’Il leur a dicté à travers Sa Loi, plus ils jouissent des bienfaits de ce bas monde et plus ils sont épargnés par les malheurs ; sans compter la récompense immense qui les attend dans l’au-delà. Il leur facilite toute bonne chose et soumet la nature à leur service. Le bonheur peut ainsi régner dans leurs sociétés différentes. Allah (U) révèle : [Si les gens des cités avaient cru et s’ils avaient été pieux, Nous leur aurions comblé des bénédictions du ciel et de la terre, mais ils ont voulu démentir Nos Signes ; nous les avons alors frappés pour ce qu’ils œuvraient].[2] Il déclare également en parlant des juifs et des chrétiens : [S’ils avaient appliqué la Thora et l’Évangile et ce que Nous leur avons révélé, ils auraient trouvé leur nourriture au-dessus d’eux et dessous leurs pieds].[3]

 

Seuls les péchés viennent troublés l’harmonie dans laquelle ils se complaisent, comme le souligne les Versets : [Chacun, Nous l’avons frappé en raison de ses péchés],[4] [Tout malheur qui vous survient est le fruit de vos actes bien que, pour beaucoup d’entre eux, Il n’en tienne pas compte],[5] [Et lorsque vous furent atteint par un malheur, vous-mêmes aviez auparavant infligé le double aux païens, vous dites : « Comment cela a-t-il pu nous arriver ?» Dis : Cela est venu de vous-mêmes],[6] [Tout bien qui t’atteint provient d’Allah et tout mal qui t’atteint provient de toi],[7] [S’il y en a parmi vous qui battirent retraite le jour où les deux armées s’affrontèrent, c’est que Satan les fit trébucher à cause de certains de leurs actes],[8] [ou qu’Il les fasse chavirer à cause de leurs actesbien que, pour beaucoup d’entre eux, Il n’en tienne pas compte],[9] [Si un malheur leur survient à cause de ce que leurs mains ont avancé… l’homme est vraiment ingrat].[10]

 

Selon ‘Abd Allah ibn ‘Omar, un jour, le Messager d’Allah (r) s’est présenté à nous pour nous déclarer : « Vous, les muhâjirîns (les émigrés mecquois ndt.) ! Il y a cinq malheurs qui peuvent vous atteindre, et j’implore Allah de vous en préserver : toute communauté où la perversion fait son apparition et où elle se répand ouvertement, celle-ci est frappée par la peste et par les maux qui furent inconnus chez ses ancêtres[11] ; quand elle diminue le poids et la mesure, elle est frappée par la pénurie, la misère extrême et la tyrannie des sultans ; quand elle ne verse pas la zakât, elle se voit interdire la pluie ; si ce n’était par compassion envers les animaux, elle ne la recevrait plus ; quand elle ne respecte pas le pacte d’Allah et celui de Son Messager, elle est envahie par un envahisseur étranger qui s’empare d’une partie de ses richesses[12] ; quand ses chefs ne gouvernent pas d’après le Livre d’Allah et s’ils se détournent de la Révélation, Allah leur fait goûter les guerres intestines. »[13]

 

Il existe deux sortes de punition célestes :

 

1- Les punitions qui relèvent de la Loi universelle d’Allah :    

 

Elles se traduisent par la pauvreté, l’inflation, la sécheresse, la tyrannie des sultans, les invasions armées, la corruption des biens et des enfants. Elles correspondent également à la peur et aux soucis qui s’installent dans les cœurs, mais aussi aux tremblements de terre, aux inondations, aux éboulements de terrain, etc. Le Verset suivant nous apprend que la pauvreté, la sécheresse et la diminution des richesses sont le résultat des péchés. Le Très-Haut révèle en effet : [Nous avons infligé aux gens de Pharaon la pénurie et la diminution des richesses, ainsi allaient-ils se remettre en question][14] On retrouve la punition divine dans la corruption des biens et des enfants dans le Verset : [Ne sois pas ébloui par leurs biens et leurs enfants. Allah désire seulement les châtier par leur intermédiaire dans ce bas monde et que leur âme leur soit extirpée à l’état de mécréance].[15] Concernant les « catastrophes naturelles », le Très-Haut révèle : [Chacun, Nous l’avons frappé en raison de ses péchés ; Nous avons envoyé à certains un vent destructeur ; d’autres furent frappés par un cri foudroyant ; d’autres, Nous les avons engloutis sous terre, et d’autres enfin, Nous les avons engloutis sous les eaux. Allah n’était point injuste contre eux, mais c’est contre eux-mêmes qu’ils furent injustes].[16] Au demeurant, la plus terrible des punitions, c’est de se voir retirer la foi, et du bon chemin ; et d’avoir un savoir stérile. Allah dit à ce sujet : [et pour avoir dit : « nos cœurs sont enveloppés. » Allah les a plutôt scellés en raison de leur mécréance ; ainsi, ils ne croient que très peu].[17] [Nous retournons leur cœur et leur regard comme ils n’y avaient pas cru la première fois, et nous les laissons sombrer dans leur rébellion].[18] [Lorsqu’ils s’égarèrent, Allah égara leur cœur ; certes, Allah ne guide point les pervers].[19]

 

Par : Karim Zentici

 

 



[1] À partir d’ici, le passage est extrait de Kama takûnû yuwalla ‘alaïkom de Sheïkh ‘Abd el Mâlik Ramadhânî (p. 21-31).

[2] El A’râf ; 96

[3] Le Repas Céleste ; 66

[4] L’araignée ; 40

[5] La concertation ; 30

[6] La famille de ‘Imrân ; 165

[7] Les femmes ; 79

[8] La famille de ‘Imrân ; 155

[9] La concertation ; 30

[10] La concertation ; 48

[11]Comme la syphilis et plus récemment le SIDA (N. du T.).

[12]C’est exactement ce qui se produit actuellement en Afghanistan et en Iraq ! (N. du T.).

[13]Rapporté par le recueil d’ibn Mâja (4019) ; sheïkh el Albânî l’a authentifié dans sa correction de ce dernier.

[14] El A’râf ; 130

[15] Le repentir ; 55

[16] L’araignée ; 40

[17] Les femmes ; 155

[18] Le bétail ; 110

[19] Les rangs ; 5

Partager cet article
Repost0
9 février 2011 3 09 /02 /février /2011 07:44

 

 

 

Ibn el Qaïyim a dit : « La personne au courant de la situation et des mécanismes du monde est consciente que la dégradation qui règne dans le temps, la nature, chez les animaux, et chez les hommes est provoquée par certains événements. Depuis toujours, les œuvres des fils d’Adam qui se rebellent contre les messagers d’Allah sont à l’origine de la dégradation à grande échelle qu’ils subissent ; maladie, peste, pénurie, aridité, privation ou diminution de l’abondance et des fruits de la terre sont autant de fléaux qui les frappent en chaînes. Si ton savoir est limité dans ce domaine, contente-toi alors du Verset : [La corruption s’est répandue sur la terre et la mer en raison des péchés des hommes].[1] Compare entre ce Verset et la situation dans le monde, tu te rendras compte pour quelle raison les fruits, les récoltes et les animaux subissent-ils constamment des fléaux ! Comment ces fléaux sont-ils à l’origine d’autres fléaux qui s’enchaînent les uns à la suite des autres ?

 

Toutes les fois que les hommes font régner la perversité et l’injustice, Leur Seigneur leur envoie des fléaux qui s’abattent sur leur nourriture, les fruits, le temps, l’eau, leur personne et leur santé. Toute sorte de calamités qui incarnent leurs actes. Auparavant, les graines de blé étaient beaucoup plus grosses qu’aujourd’hui. Selon l’Imam Ahmed, avec sa propre chaîne narrative, on trouva dans les réserves d’un émir de la dynastie omeyyade, un sac de blé dont les graines étaient aussi grosses qu’un noyau de datte et sur lequel était inscrit :ces graines poussaient à l’époque où régnait la justice. L’Imam Ahmed recense cette annale dans son recueil el Musnad à la suite d’un hadîth qu’il rapporte.[2]

 

La plupart des maladies et des grands fléaux qui règnent aujourd’hui sont les traces des punitions célestes qui touchèrent les civilisations anciennes. Ils sont aujourd’hui à l’affut de ceux qui les imitent dans la façon de gouverner et de faire régner la loi et la justice. Le Prophète (r) fait allusion à ce phénomène en parlant de la peste au sujet de laquelle il déclare : « Elle est la trace de l’infamie ou de la punition qui fut envoyée aux enfants d’Israël. »[3] En outre, Allah fit s’abattre un vent foudroyant contre un peuple pendant sept nuits et huit jours. Désormais, la trace de ce vent ou d’autres vents de ce genre nous rappellent cet évènement et nous servent de leçon.

 

Allah (I) a fait que les œuvres des pieux et des pervers se répercutent inévitablement sur le monde. Ceux qui se privent de faire le bien, l’aumône, et de verset la zakât sont privés de la pluie et sont éprouvés par la pénurie et la sécheresse. Les peuples où les miséreux sont traités injustement, qui trichent dans le poids et la mesure, et où le fort s’acharne contre le faible, ils sont éprouvés par des tyrans qui n’ont aucune pitié envers leurs sujets et qui ne font pas profiter des largesses qu’on leur réclame. En fait, ils incarnent les actes de leurs sujets qui se manifestent dans leur tyrannie. D’autres fois, ce sont les maladies collectives qui incarnent leurs actes, ou encore les peurs et les douleurs qui tracassent leur esprit en permanence. Ils peuvent également être privés des bénédictions du ciel et de la terre. Parfois, ils sont harcelés par les démons qui les entrainent droit vers la punition céleste, afin que se vérifie sur eux le Décret divin, et que chacun soit guidé vers son destin.

 

L’homme sensé promène son regard à travers tous les coins de la terre pour vérifier cela. Il peut voir ainsi les lieux où la justice et la sagesse d’Allah se sont manifestées. Dès lors, il se rend compte que seuls les prophètes et leurs adeptes suivent le chemin de la délivrance. Quant au reste de l’humanité, ils sont voués à la ruine et se dirigent vers la demeure de la perdition. Allah atteint toujours ce qu’Il veut, personne ne peut contester Son Jugement et s’opposer à Sa Volonté. Certes, Il est Celui qui concède la réussite ! »[4]

 

2- Les punitions qui relèvent de la Loi textuelle d’Allah :     

 

Dans le sens où le Très-Haut peut interdire à un peuple pervers des jouissances qui leur étaient licites. Il révèle à ce sujet : [Et aux adeptes du judaïsme, Nous leur avons interdit la viande d’animaux à sabots, la graisse de bœuf et de mouton, excepté celle du dos et des entrailles, et celle qui est mêlée aux os ; Nous les avons punis ainsi pour leur iniquité, certes, Nous sommes véridique].[5] Allah nous informe qu’Il leur a interdit certaines choses en punition à leur iniquité qui correspond à l’injustice ; cette interdiction frappe les animaux à sabot fendu comme le chameau.[6] Il leur a également interdit la graisse des bovins et des ovins,[7] sauf celle du dos, des entrailles et celle mêlée aux os. Au début, ils avaient le droit d’en consommer, puis cela leur fut abrogé en raison de leurs mauvais actes. En voici la preuve : [En raison de l’injustice des adeptes du judaïsme, Nous leur avons interdit les bonnes choses qui leur furent auparavant autorisé et pour avoir énormément détourné du chemin d’Allah • Et pour avoir pratiqué l’usure qui leur était pourtant interdite, et pour avoir injustement mangé les biens d’autrui ; Nous avons réservé aux mécréants parmi eux un châtiment douloureux].[8]

 

L’un des exemples est l’histoire que relate la sourate la vache, et qui dépeint la mauvaise volonté dont firent preuve les enfants d’Israël lorsqu’il leur fut enjoint de tuer une vache. Au départ, n’importe quel animal aurait pu faire l’affaire, mais leur hésitation qui se traduisait à travers des questions agaçantes et un scrupule affecté a rendu la chose bien plus difficile. En punition à leur obstination, Allah les accabla en effet de conditions que la bête à immoler devait remplir. Ibn ‘Abbâs explique à ce sujet : « S’ils s’étaient contentés de n’importe quelle bête, l’affaire aurait été réglée, mais comme ils insistèrent Allah leur accabla de conditions. »[9]

Autrement dit, Allah leur assigna une tâche plus lourde en leur imposant des conditions compliquées dont la bête devait se doter. Cela, en punition à leurs péchés et plus particulièrement pour avoir joué les fortes têtes face au Décret divin…

 

Gloire à Toi Ô Allah ! Et à Toi les louanges ! J’atteste qu’il n’y a d’autre dieu (digne d’être adoré) en dehors de Toi ! J’implore Ton pardon et me repens à Toi !

 

Par : Karim Zentici  



[1] Les Romains ; 41

[2]Voir : el Musnad (2/296) ; ce hadîth est également rapporté par ibn Ma’în dans son Târîkh (3897), et par ibn Abî Shaïba (35164).

[3]Rapporté par e-Tirmidhî (1065) avec une chaîne narrative authentique.

[4] Zâd el ma’âd (4/362).

[5] Le bétail ; 146

[6]L’Ancien Testament dresse une liste des animaux ayant des sabots à ne pas consommer, dont notamment le porc qui a le sabot fendu (voir : le Lévitique ; 11.3-8 et Deutéronome ; 14.7-8).

[7]Voir : le Lévitique ; 7.22-25

[8] Les femmes ; 160-161

Remarque : l’Ancien Testament proscrit le prêt à intérêt entre israélites (voir : Exode ; 22.24, le Lévitique ; 25.36-37, et Deutéronome ; 23.20-21). Or, contrairement à la Bible, le Coran ne fait pas la distinction entre un Juif et un non-juif, car, dans tous les cas, l’usure est une forme d’injustice wa Allah a’lam !

[9]Cette annale est jugée hasan (bonne) ; elle est rapportée par ibn Jarîr dans son tafsîr (2/98), et ibn kathîr l’a authentifiée dans son exégèse. 

Partager cet article
Repost0
8 février 2011 2 08 /02 /février /2011 07:38

 

Voir : el ‘Adl fî Sharî’a el Islam wa laïsa fî e-Dîmuqrâtiya el Maz’ûma de Sheïkh ‘Abd el Muhsin el ‘Abbâd.

 

Louange à Allah le Seigneur de l’univers. Il nous a agréé l’Islam comme religion et Il a fait de nous des musulmans. Il nous a parfait de Ses bienfaits et nous a parachevé notre religion. J’atteste qu’il n’y de dieu (digne d’être adoré) en dehors d’Allah, Seul et sans associé. Le Dieu des premiers et des derniers hommes. Ce Dieu qui maintient les cieux et la terre. Et j’atteste que Mohammed est Son serviteur et Son Messager. Il l’a envoyé par miséricorde envers l’humanité. Ô Allah ! Que Ta Prière, Ton Salut et Ta Bénédiction soient sur lui ! Ainsi que sur sa noble famille, ses Compagnons bienheureux et resplendissants, et tous leurs fidèles successeurs jusqu’au Jour des Comptes !

 

Les bienfaits d’Allah envers Ses créatures sont innombrables. Il les a sorti du néant et leur a fait don de toute sorte de jouissances. Il leur a offert un corps sain et la sécurité au milieu des leurs. Il pourvoit à leurs besoins, Il leur répand la richesse, etc. Au demeurant, le plus grand bienfait qu’Il leur a offert, c’est de leur avoir envoyé des nobles messagers. Ces derniers ont la mission de les guider vers la vérité et de les sortir des ténèbres pour les mener à la lumière. Allah révèle : [Nous avons envoyé à chaque communauté un messager (leur disant) : adorez Allah et détournez-vous du Taghût].[1] [Nous n’avons pas envoyé de messager avant toi sans lui révéler qu’il n’y a d’autre dieu que Moi, alors adorez-Moi].[2] [Il fait descendre l’Esprit par les anges sous Son ordre sur qui Il veut parmi Ses serviteurs auxquels Il dit : avertissez qu’il n’y d’autre dieu que Moi, alors craignez-Moi].[3]

 

Allah a parachevé la prophétie avec l’avènement de notre Prophète Mohammed. Son message à la fois complet et éternel s’adresse à tous. Sa mission est donc en vigueur jusqu’à la fin des temps. Celle-ci concerne à la fois les hommes et les génies et elle est complète dans le sens où elle n’accuse aucun manque. Allah révèle en effet : (Aujourd’hui, Je vous ai parachevé votre religion, Je vous ai parfait de Mes Bienfaits, et je vous ai agréé l’Islam comme religion).[4] Le Messager d’Allah (e) nous apprend quant à lui : « Par Celui qui détient l’âme de Mohammed entre Ses Mains ! Quiconque dans cette communauté qu’il soit juif ou chrétien entend parler de moi et ne croit pas avant de mourir au message que j’ai reçu, comptera parmi les gens de l’Enfer. »[5] La communauté dont fait mention ce Hadith correspond à celle à qui s’adresse son prêche (Umma e-Da’wa).[6] Elle englobe ainsi tous les hommes et les Djinns depuis son avènement jusqu’à la fin du monde. Quiconque croit en lui entrera au Paradis et l’Enfer est désigné à quiconque mécroit en lui. Le Prophète affirme à propos de Moussa que les juifs prétendent suivre : « Si Moussa était vivant, il ne lui appartiendrait que de me suivre. »[7] Il affirme également à propos de Jésus que les chrétiens prétendre suivre : « Par Celui qui détient mon âme entre Ses Mains ! Ibn Mariam va bientôt descendre parmi vous ; il sera un homme sage et équitable. Il va briser la croix, tuer le porc, lever le tribut, et distribuer tellement d’argent qu’il ne trouvera personne pour l’accepter. »[8]

 

Il incombe d’appliquer la loi musulmane

 

Allah a imposé aux musulmans d’appliquer la Législation que le noble Messager nous a apportée. Allah déclare à ce sujet : [Puis, Nous t’avons mis sur le chemin de la Loi ; suis-le donc et ne suis pas les passions de ceux qui ne savent pas • Ils ne peuvent nullement te protéger contre Allah. Les injustes sont les alliés les uns des autres tandis qu’Allah est l’Allié des gens pieux].[9] [Suivez les enseignements qui vous sont descendus de votre Seigneur et ne suivez pas des élus en dehors de Lui, mais vous ne vous rappelez que très peu].[10] [Ô croyants ! Obéissez à Allah, obéissez au Messager, et aux gouverneurs parmi vous. Si vous avez le moindre litige, alors ramenez-le à Allah et au Messager si vous croyez vraiment en Allah et au Jour Dernier ; cela vaut mieux pour vous et aura de meilleures conséquences].[11] [Si vous avez la moindre divergence, son jugement revient à Allah].[12] [Celui qui suit ma direction ne sera ni égaré ni malheureux Mais celui qui se détourne de Mon rappel, il aura une vie malheureuse et Nous le ressusciterons aveugle le Jour de la Résurrection • Il dira : Seigneur ! Pourquoi m’as-Tu ressuscité aveugle, moi qui voyait auparavant • Ainsi te sont venues Nos Signes mais tu t’en es détourné. De la même façon aujourd’hui tu es oublié • C’est Ainsi que Nous rétribuons tout transgresseur et celui qui ne croyait pas aux Signes (ou Versets) de Son Seigneur, alors que le châtiment de l’au-delà est plus dur et bien plus long].[13] [Est-ce les jugements de l’ère païenne qu’ils veulent ? Allah ne détient-Il pas le meilleur jugement pour les gens qui en sont convaincus].[14] [Par Allah ! Ils ne peuvent prétendre à la foi tant qu’ils ne te soulèveront pas leurs litiges et qu’ils n’éprouvent aucune gène face à ton jugement en s’y soumettant totalement].[15]

 

Les musulmans doivent donc appliquer la Sharî’a et revenir à celle-ci pour régler leurs litiges. Ils doivent délaisser les législations humaines car la Sharî’a est une Révélation venant d’Allah le Sage (ou le Juge) et le Savant. Sa Loi veille à l’intérêt des créatures dans ce monde et la vie future. Elle fut descendue par Allah qui se caractérise par les Attributs parfaits et qui est épargné de tout défaut. Celle-ci est permanente et elle va durer jusqu’au jour où Allah fera hériter la terre et ses occupants. Quant aux législations humaines, elles sont aussi défectueuses que leurs auteurs. Elles sont soumises aux fluctuations et aux changements. La différence qui existe entre la Législation divine et les différentes législations humaines est la même que celle entre le Créateur et Ses créatures.

 

La Législation musulmane est juste et elle prône la justice

 

La Législation musulmane est juste en elle-même et elle prône la justice. Allah déclare au sujet du premier élément : [La Parole de Ton Seigneur s’est avérée en toute vérité et en toute justice ; rien ne peut changer Ses Paroles, Il est certes l’Entendant et le Savant].[16] Autrement dit, Ses informations sont véridiques et Ses lois sont justes. Ibn Kathîr affirme en commentaire à ce Verset : « Qatâda a dit : « Il est véridique dans Ses Paroles et Juste dans Ses Lois. » Il dit la vérité dans ce qu’Il informe et Il est juste dans ce qu’Il ordonne. Ses informations sont toutes vraies et elles ne sont sujettes à aucun doute ni à aucune suspicion. Ses obligations incarnent le summum de la justice et Ses interdictions portent uniquement sur des choses qui sont mauvaises et qui engendrent le mal, comme le révèle le Verset : [Il leur ordonne le bien et leur interdit le mal].[17] »

 

Quant au deuxième élément, la religion prône la justice et interdit l’injustice dans de nombreux Verset dont notamment : [Allah ordonne la justice et la bienfaisance et de donner à ses proches. Il interdit la perversité, le mal et l’animosité. Il vous fait un sermon ainsi allez-vous vous rappelez].[18] Ibn Kathîr a fait le commentaire suivant : « Allah informe qu’Il ordonne à Ses serviteurs la justice, l’équité, et l’égalité. Il leur recommande en outre d’être bienfaisants comme dans le Verset : (Si vous devez punir, faites subir la même chose que l’on vous a fait subir mais si vous voulez patienter, cela vaut mieux d’être patients).[19] [Il faut rendre un mal par un mal identique, mais celui qui pardonne et qui s’arrange, trouvera sa récompense auprès d’Allah].[20] [Les blessures tombent sous la loi du Talion, mais à celui qui veut en faire une aumône, cela lui vaudra une expiation].[21] Biens d’autres Versets ordonnent la justice et recommande la vertu. » Dans Ahkâm el Qur-ân, ibn el ‘Arabî souligne quant à lui au niveau de ce Verset : « La justice que le serviteur doit rendre à Son Seigneur, c’est de sacrifier ses propres intérêts à ses devoirs envers Lui. Il doit faire passer la Satisfaction d’Allah avant ses passions. Cela consiste à s’éloigner des interdictions et de se soumettre aux obligations. Quant à la justice qu’il doit faire preuve envers lui-même, cela consiste à défendre son âme de sombrer dans la perdition comme le souligne le Verset [et qui défend son âme contre les passions].[22] Il faut en plus renoncer à convoiter les biens de ses partisans et être toujours contenté (dans toutes les situations et dans tous les sens du terme ndt.). Quant à la justice qu’il doit faire preuve envers les hommes, cela consiste à leur prodiguer le bon conseil, à ne chercher en aucun cas à les trahir, et à être objectif envers soi à tous les niveaux. Il ne faut porter préjudice à personne ni par les paroles ni par les actes, ni ouvertement ni en secret. Cela ne doit même pas traverser l’esprit. Il incombe également de patienter face aux préjudices que l’on peut subir de leur part. Le moindre que l’on puisse faire, c’est de rester objectif envers soi et de ne porter préjudice à personne. » Après avoir rapporté ces paroles, el Qurtubî commenta : « Voici en détail en quoi consiste la justice ; il faut être juste et bienfaisant. »

 

Le Hadith suivant réunit les trois niveaux de justice dont fait mention l’extrait précédent. Le Prophète (e) déclare en effet : « Crains Allah où que tu sois, et fais suivre une mauvaise action par une bonne action qui l’effacera, et aie un bon comportement avec les gens. »[23] Dans ce sens, nous avons le Verset dans la sourate les femmes : [Ô croyants ! Faites régner la justice, et soyez les témoins d’Allah même envers vous-mêmes, vos parents et vos proches. Que l’un d’eux soit riche ou pauvre, Allah passe avant eux. Ne suivez pas les passions au détriment de la justice. Que vous fassiez un faux témoignage ou que vous vous en détourniez, Allah sait parfaitement ce que vous faites].[24] Dans la sourate le Repas céleste, Allah déclare : [Ô croyants ! Soyez les témoins d’Allah et faites régner la justice. Que vous portiez de l’aversion envers certains gens ne doit pas vous pousser à l’injustice. Soyez juste, vous tendrez ainsi à la piété ! Craignez Allah car Allah sait parfaitement ce que vous faites].[25] Dans la même sourate, il est dit également : [Que vous portiez de l’aversion envers certains gens qui vous ont défendu d’entrer dans la mosquée sacrée ne doit point vous pousser à l’injustice].[26] Dans tous ces Versets, Allah ordonne à Ses serviteurs l’équité qui correspond à la justice envers les proches et les moins proches, les amis et les ennemis. Il ne s’agit pas d’être conciliant avec quelqu’un sous prétexte d’avoir des sentiments envers lui ni d’être injuste envers lui sous prétexte d’avoir de l’aversion envers lui. Ibn Kathîr fait remarquer en explication au dernier Verset cité : « C’est-à-dire que l’aversion que vous portez contre des gens ne doit pas vous poussez à délaisser la justice, car faire régner la justice incombe à chacun quelle que soit la situation. Un ancien affirme à cet effet : « Celui qui dans ses relations avec toi désobéit Allah ne doit pas t’empêcher d’obéir à Allah dans tes relations avec lui ; car c’est avec justice que furent établis les cieux et la terre. » »

 

Dans cet ordre, nous avons également le Verset disant : [Rendez le poids et la mesure en toute justice. Nous n’imposons rien à une âme au-dessus de ses forces. Si vous devez témoigner, alors soyez juste même à l’encontre d’un proche].[27] Ibn Kathîr a dit : « Le Très-Haut ordonne d’être juste dans les paroles et les actes aussi bien envers un proche qu’envers une personne éloignée. Allah impose la justice à chacun à tout moment et dans toutes les situations. » Allah révèle également : [Allah vous ordonne de rendre le dépôt à leur ayant droits et de juger en toute justice lorsque vous jugez entre les gens. Allah vous exhorte à la meilleure des choses, Allah est certes Entendant et Voyant].[28] Autrement dit, Allah vous ordonne de restituer les dépôts, de juger équitablement entre les gens et de se soumettre en général à Sa législation illustre qui offre des lois parfaites et complètes.

 

Traduit pour Islam.house par :

Karim ZENTICI  

 

       



[1] Les abeilles ; 36

[2] Les prophètes ; 25

[3] Les abeilles ; 2

[4] Le Repas Céleste ; 3

[5] Rapporté par Muslim (153).

[6] Celle-ci vient en parallèle à la communauté qui a répondu à son prêche (Umma el Istijâba). (N. du T.).

[7] Ibn Hajar el ‘Asqâlânî a mentionné les différentes voies de ce Hadîth dans  Fath el Bârî (13/525). Celles-ci accusent certaines anomalies mais selon l’auteur, en les regroupant toutes elles démontrent que ce  Hadîth a une origine. Sheïkh el Albânî l’a considéré bon dans Irwâ el Ghalîl (1589). [Il l’a authentifié également dans Zhilâl el Janna (50) ndt.].

[8] Rapporté par el Bukhârî (2222) à qui revient l’énoncé et Muslim (155), selon Abû Huraïra.

[9] L’agenouillée ; 18-19

[10] El A’râf ; 3

[11] Les femmes ; 59

[12] La concertation ; 10

[13] Ta-Ha ; 123-127

[14] Le Repas Céleste ; 50

[15] Les femmes ; 65

[16] Le bétail ; 115

[17] El A’râf ; 157

[18] Les abeilles ; 90

[19] Les abeilles ; 126

[20] La concertation ; 40

[21] Le Repas Céleste ; 45

[22] E-Nâzi’ât ; 40

[23] Rapporté selon Abû Dharr (t) par e-Tirmidhî (1987) qui a fait le commentaire suivant : « Hadith bon et authentique. »

[24] Les femmes ; 135

[25] Le Repas Céleste ; 8

[26] Le Repas Céleste ; 2

[27] Le bétail ; 152

[28] Les femmes ; 58

Partager cet article
Repost0
8 février 2011 2 08 /02 /février /2011 07:37

 

 

 


 

Voir : el ‘Adl fî Sharî’a el Islam wa laïsa fî e-Dîmuqrâtiya el Maz’ûma de Sheïkh ‘Abd el Muhsin el ‘Abbâd.

 

Les gens justes sont louables et méritent la récompense ;

Les gens injustes sont blâmables et méritent le châtiment

 

Ainsi, la législation musulmane ordonne la justice et interdit l’injustice. En parallèle, elle fait les éloges des gens justes qui méritent la récompense et elle blâme les injustes qui encourent le châtiment. Allah (U) a dit : [Parmi le peuple de Moussa, il y en a qui sont guidés sur (ou qui appellent à) la vérité grâce à laquelle ils observent la justice].[1] [Parmi Nos créatures, il y en a qui sont guidés sur (ou qui appellent à) la vérité grâce à laquelle ils observent la justice].[2] [Allah donne l’exemple de deux hommes ; l’un est muet incapable de rien faire et qui repose sur son maître. Quoi qu’il puisse lui ordonner, il ne rapporte aucun bien. Est-il semblable à celui qui ordonne la justice au moment où il se trouve sur un chemin droit ?][3] Dans le Verset suivant, le Très-Haut vante les mérites des justes : [Soyez justes car Allah aime les justes].[4] Un autre Verset condamne les injustes en ces termes : [Quant aux injustes, ils seront les aliments de la Géhenne].[5]

 

D’après el Bukhârî et Muslim, selon Abû Huraïra (t), le Prophète a déclaré : « Il y aura sept catégories d’individus qu’Allah abritera sous l’ombre de Son Trône le jour où il n’y aura d’autre ombre que la sienne : un gouverneur juste, etc. »[6] Dans le recueil e-Sahîh de Muslim, selon ‘Iyâdh ibn Himâr (t), le Prophète (e) a dit : « Il y a trois catégories d’individus au Paradis : un sultan juste qui donne l’aumône et qui fait les choses avec succès ; un homme compatissant et sensible envers ses proches et tout musulman ; et un homme chaste, père de plusieurs enfants, et qui recherche la chasteté. »[7] D’après Muslim également, selon ‘Abd Allah ibn ‘Amr (t), le Messager d’Allah (e) affirme : « Les gens justes auprès d’Allah seront sur des chaires de lumière à la droite du Miséricordieux (U), en sachant qu’Il a deux Mains droites. Ce sont ceux qui sont justes dans leur jugement, avec leur famille et toute personne sous leur autorité. »[8] D’après e-Sunan d’e-Tirmidhî avec une chaîne narrative authentique, selon Abû Huraïra, le Messager d’Allah déclare : « Allah déteste quatre catégories d’hommes dont notamment un gouverneur injuste. »[9]

 

La justice prônée par l’Islam intègre tous les droits de l’hommeHHHuH 

 

La législation musulmane qu’Allah le Sage et le Compétent a révélée à Son noble Messager Mohammed (e) englobe tous les droits possibles. Elle prend en compte les droits que la personne doit au Seigneur, à elle-même et à tous les hommes. Nous avons vu il y a peu à travers les paroles de l’Imam ibn el ‘Arabî que la Sharî’a comprenait ses trois formes de droits qu’il incombe à chaque musulman de respecter. Cette religion est ainsi intégrale et suffisante car elle respecte les droits de chacun : de Dieu, de l’individu et d’autrui. Elle provient du Créateur des hommes et répond à tous leurs besoins petits ou grands. Avant de quitter ce monde, le Prophète (e) a orienté sa communauté vers tout le bien possible et il l’a mise en garde contre tout le mal possible. L’Imam ibn el Qaïyam explique à ce sujet dans I’lâm el Mawqi’în : « Ce principe est l’un des plus utiles et des importants qui soit. Il est fondé sur une « lettre ». Autrement dit, la mission de Mohammed (e) englobe tout ce que les hommes ont besoin dans le domaine de la connaissance, du savoir et des œuvres. Il a fait en sorte que sa communauté ne dépende pas d’un autre après lui. Elle a simplement besoin qu’on lui rapporte ses enseignements. Ainsi, sa mission est globale et gardée à deux niveaux. En cela, elle n’est sujette à aucune particularisation. Elle est globale du point de vue de son origine (le Messager) et elle est globale si on considère les besoins de ceux à qui elle est destinée dans les domaines essentiels et subsidiaires de la religion. Sa mission est donc à la fois intégrale, suffisante, et générale (dans le sens où elle s’adresse à tous les hommes et les Djinns ndt.). Elle n’a besoin d’aucun complément extérieur. Nul ne peut véritablement croire en Mohammed (e) sans reconnaître que son message est global à ces deux niveaux.

 

D’une part, tout musulman responsable ne peut se passer de ses enseignements. D’autre part, la vérité dont sa communauté a besoin au niveau du savoir et des œuvres ne sort pas de ses enseignements. Avant de mourir, il n’a pas laissé un oiseau battre des ailes dans le ciel sans qu’il en informe les membres de sa communauté. Il leur a tout appris, même la façon de faire ses besoins. Il leur a appris comment se conduire au moment des rapports sexuels, de dormir, de se lever, de s’asseoir, de manger, de boire, de monter sa monture, et d’en descendre. Il leur a expliqué comment faire lors d’un voyage ou en ville. Il faut adopter une conduite pour chaque situation : quand il s’agit de se taire ou de parler, de s’isoler ou de se mélanger aux autres, quand on est riche ou pauvre, malade ou en bonne santé. Il leur a montré toutes les lois qui concernent la vie et la mort. Il leur a décrit le Trône, le Marchepied, les anges, les Djinns, l’Enfer, le Paradis, le Jour de la Résurrection et tous les événements qui s’y rattachent comme s’ils y assistaient. Il leur a fait découvrir de la meilleure façon leur divinité et leur Dieu comme s’ils Le voyaient devant leurs yeux, de Ses nobles Attributs et de Sa Majesté. Il leur a fait connaître les prophètes et leurs différents peuples, les aventures qu’ils ont vécues avec eux et ce qu’ils ont subi de leur part, comme s’ils étaient au milieu d’eux. Il leur a montré toutes les voies du bien et du mal qu’elles soient évidentes ou subtiles, comme aucun prophète ne l’avait fait avant lui. Il leur a parlé (e) des événements autour de la mort et du Barzakh (le monde intermédiaire entre la vie terrestre et la vie éternelle ndt.) dans lequel à la fois l’âme et le corps connaissent soit les jouissances soit le châtiment, comme aucun autre prophète n’en a parlé.

 

Il leur a exposé en détail les questions liées à l’unicité divine, la prophétie, et la résurrection (l’eschatologie ndt.), en réfutant ainsi toutes les sectes mécréantes et égarées. Nous n’avons plus besoin de personne après lui pour nous présenter ces sujets. Le seul travail à faire, c’est soit de les rapporter littéralement de leur auteur soit de donner certaines précisions qui pourraient échapper à l’entendement de certains. Il leur a enseigné les ruses et les techniques de guerre capables d’offrir la victoire. Il suffit de les apprendre, de bien les assimiler, et de les appliquer convenablement pour ne plus craindre aucun ennemi. Il les a éclairés également sur les ruses d’Iblîs et sur les procédés qu’il utilise contre eux. Il leur a montré comment éviter ses pièges et se protéger contre lui, de sorte qu’il n’y a plus rien à ajouter à ses paroles. Il les a familiarisé avec les états de l’âme en faisant leur description et en mettant en garde contre leurs pièges et embûches, de sorte qu’il n’ont besoin de plus personne après lui pour le leur expliquer. Il leur a enseigné également certains choses liées à leur vie mondaine ; s’ils les apprenaient et les mettaient en pratique ils s’épanouiraient matériellement.

En gros, il leur apporta tout le bonheur tant dans ce monde que dans l’au-delà. Allah leur a dispensé de s’en remettre à personne d’autre. Comment penser dès lors que sa législation –que le monde n’a jamais connue de plus parfaite – soit incomplète ? Qu’elle ait besoin d’une politique, d’une réalité, ou d’une pensée extérieure à la sienne pour la compléter ? Se mettre ce genre d’idée à l’esprit revient à croire qu’il est possible de s’en remettre à un autre prophète que Mohammed après lui ! La raison ayant poussé certaines personnes à avoir ce genre d’idée, c’est qu’elles connaissent très mal la religion qu’il a proposée aux hommes. Il leur manque la compréhension qu’Allah a permis d’avoir à ses compagnons. Ces derniers se sont contentés de ses enseignements et se sont passés de tout autre chose. C’est pourquoi, ils conquirent les cœurs et les terres et ils dirent : tel est le pacte que notre Prophète nous a promis et voici le notre que nous vous promettons. »

 

La législation musulmane qui remonte à plus de quatorze siècles prend en considération les droits de l’Homme. Ces fameux droits entrent dans le domaine de la justice qui la caractérise. Les nobles Versets précédemment cités et dans lesquels Allah ordonne la justice à Ses serviteurs croyants envers le proche et le moins proche, l’ami et l’ennemi, font globalement allusion à ces droits. Dans les détails, la Sharî’a expose les droits de chacun au cours de la vie et après la mort. Elle enjoint de les remplir pleinement et de la meilleure façon. Elle énonce en détail les droits réciproques des conjoints, des parents, des enfants, des proches, des voisins, des amis, des fréquentations, des riches, des pauvres, et des musulmans en général. Le Verset dit des dix droits formule en partie les droits que l’on doit rendre à chacun. Allah (U) révèle en effet : [Adorez Allah sans rien Lui associer et soyez bienfaisants envers les parents, les proches, les orphelins, les démunis, les voisins apparentés ou éloignés, le compagnon de voyage, le voyageur, et les esclaves que vous avez sous la main. Allah n’aime pas tout orgueilleux et vaniteux].[10] Dans la sourate le Bétail, Il déclare : [Dis : Venez que je vous récite ce que Votre Seigneur vous interdit : ne Lui associer rien et soyez bienfaisants envers les parents. Ne tuez pas vos enfants par crainte de la pauvreté, Nous pourvoyons à vos besoins et aux leurs. Ne vous approchez pas de la perversité qu’elle soit connue ou caché, et ne tuez pas l’âme qu’Allah a rendue sacrée si ce n’est de plein droit. Voici ce qu’Allah vous recommande ; ainsi allez-vous saisir • Ne vous approchez pas des biens de l’orphelin si ce n’est de la meilleure façon, jusqu’à qu’il devienne mûr. Rendez le poids et la mesure en toute justice. Nous n’imposons rien à une âme au-dessus de ses forces. Si vous devez témoigner, soyez juste même à l’encontre d’un proche et respectez vos engagements envers Allah. Voici ce qu’Allah vous recommande ; ainsi allez-vous vous rappeler • Voici Mon Chemin qui est droit alors empruntez-le et ne suivez pas les sentiers qui vous feront dévier de sa voie. Voici ce qu’Allah vous recommande ; ainsi allez-vous Le craindre].[11]

 

Dans la sourate l’ascension nocturne, il est dit : (Ne voue pas un autre dieu avec Allah sinon tu seras blâmé et abandonné Ton Seigneur a décrété de n’adorer que Lui et d’être bienfaisants envers les parents. Si ces derniers ou l’un d’entre eux atteint un âge avancé, alors ne lui dis pas : « ouf ! » et n’élève pas la voix sur eux • Baisse-leur plutôt l’aile de la miséricorde et dis : « Seigneur ! Fais-leur Miséricorde comme ils m’ont élevé petit ! » • Votre Seigneur connaît mieux ce qu’il y a en vous. Si vous êtes vertueux, Il est certes Absoluteur envers ceux qui reviennent à Lui • Et donne ses droits à ton proche, ainsi qu’aux pauvres et aux voyageurs, mais ne soit pas gaspilleur • Car les gaspilleurs sont les frères des démons et Satan était ingrat envers Son Seigneur • Si tu te détournes d’eux dans l’espoir de recevoir plus tard une Miséricorde de la part de Ton Seigneur, dis-leur au moins des paroles douces • Ne garde pas la main serrée à ton cou et ne l’ouvre pas entièrement non plus sinon tu en seras blâmé et éreinté • Allah étend ou réduit Ses bienfaits à qui Il veut ; Il est au sujet de Ses serviteurs Connaisseur et Clairvoyant • Ne tuez pas vos enfants par crainte de l’indigence, Nous pourvoyons à leurs besoins et aux vôtres. Les tuer, c’est commettre une faute immense • N’approchez pas l’adultère qui est un acte pervers et c’est emprunté un mauvais chemin  • Ne tuez pas l’âme qu’Allah a rendu sacrée si ce n’est de plein droit. À quiconque est tué injustement, Nous avons donné autorité à son proche. Qu’il n’exagère pas dans sa vengeance car en vérité il est assisté • Ne vous approchez pas des biens de l’orphelin si ce n’est de la meilleure façon, jusqu’à qu’il devienne mûr. Et tenez vos engagements car vous serez interrogés sur vos engagements • Donnez une juste mesure quand vous mesurez et pesez avec une juste balance ; cela vaut mieux pour vous et aura de meilleures conséquences • Ne parle pas sur ce dont tu n’as point connaissance, car l’ouïe, la vue et le cœur seront interrogés • Ne marche pas sur terre avec arrogance car tu ne serais fendre le sol ni atteindre les montagnes • Toutes ses mauvaises choses étaient auprès d’Allah détestables • Voici une partie de la sagesse que Ton Seigneur T’as révélée. Ne voue pas un autre dieu avec Allah sinon tu seras dans la Géhenne méprisé et banni).[12]

 

Traduit pour Islam.house par :

Karim ZENTICI 

 



[1] El A’râf ; 159

[2] El A’râf ; 181

[3] Les abeilles ; 76

[4] Les appartements ; 9

[5] Les génies ; 15

[6] Rapporté par el Bukhârî (660) et Muslim (1031).

[7] Rapporté par Muslim (2865).

[8] Rappporté par Muslim (1827).

[9] Rapporté par e-Tirmidhî (2576).

[10] Les femmes ; 36

[11] Le bétail ; 151-153

[12] Le voyage nocturne ; 22-39

Partager cet article
Repost0
8 février 2011 2 08 /02 /février /2011 07:36

 

 

 

 

Voir : el ‘Adl fî Sharî’a el Islam wa laïsa fî e-Dîmuqrâtiya el Maz’ûma de Sheïkh ‘Abd el Muhsin el ‘Abbâd.

 

Par le biais des deux moyens d’élection précédemment cités, les deux meilleurs Khalifes que l’Islam n’a jamais connus furent désignés. ‘Alî (t) fut nommé au Khalifat de la même façon qu’Abû Bakr (t). Quant à ‘Uthmân, il fut élu sur la décision de six têtes pensantes de l’état qu‘Omar (t) avait désignées juste avant sa mort. Au cours de sa vie, le Messager (e) a fait état des mérites de ses quatre futurs successeurs. Il affirme en effet selon el ‘Irbâdh ibn Sâriya (t) : « Tenez-vous à ma tradition et à la tradition des nobles Khalifes bien guidés. Attachez-vous-y et prenez-les par les molaires. Prenez garde aux inventions car toute invention est innovation et toute innovation est égarement. »[1]

Un Hadith rapporté par Safîna nous apprend quant à lui : « La succession (Khalifat) prophétique durera trente ans. Puis, Allah donnera la royauté (ou Sa royauté) à qui il veut. »[2] Le premier et le meilleur roi musulman fut Mu’âwiya (t).[3] Après les quatre Khalifes, l’usage voulait que le souverain en place élise son successeur. Le Prophète (e) a prédit également au sujet de ses quatre successeurs et des huit souverains de la dynastie omeyyade : « L’Islam restera fort et puissant jusqu’à la fin du douzième Khalife. »[4] C’est au cours de cette période qu’eurent lieu les conquêtes. Les frontières musulmanes s’étendirent vers l’Inde et la région du Sind,[5] et d’Est en Ouest de la Chine jusqu’à l’Océan Atlantique.

 

Si quelqu’un s’empare du pouvoir par la force, il devient le chef des musulmans incontesté. Une fois le pouvoir en place et que l’ordre est rétabli, il est illégitime de se rebeller contre lui. Les musulmans lui doivent donc obéissance. Ce fut le cas pour le premier Khalife abbasside qui s’insurgea contre le dernier souverain omeyyade. L’Imam Ahmed souligne dans sa profession de foi, comme le relève e-Lâlakâî dans son recueil e-Sunna : « Quiconque se rebelle contre le chef des musulmans divise les rangs des musulmans et s’oppose aux annales venant du Messager d’Allah (e) sur la question. Cela dans la mesure où les sujets se sont réunis autour de leur chef et où ils lui reconnaissent l’autorité de n’importe quelle façon qu’il ait pu la prendre ; soit par consentement soit par la force. Si un tel dissident meurt, il le sera à l’état de l’ère païenne. Il est interdit à quiconque de prendre les armes contre le sultan et de s’insurger contre lui. L’auteur d’une telle action est un vulgaire innovateur qui n’est ni conforme à la Sunna ni sur la bonne voie. »[6]

 

Au sujet du Hadith : « Celui qui parmi vous voit une chose chez son émir qui lui déplait doit patienter, car quiconque vient à mourir alors qu’il s’est séparé de la communauté d’un empan meurt d’une mort païenne. » El Hâfizh ibn Hajar donne l’explication suivante : « Ibn Battâl a dit : « Ce Hadith est un preuve qu’il ne faut pas se rebeller contre le gouverneur en place même s’il est injuste. Les légistes s’accordent à dire qu’il incombe d’obéir au sultan qui a pris le pouvoir par la force et de faire le Djihad derrière lui. Il vaut mieux lui obéir que de se rebeller contre lui car la soumission permet de préserver le sang des musulmans et de garder les rangs paisibles. Pour conforter leur tendance, ils prennent le Hadith précédemment cité et autre en argument. La seule exception à leurs yeux, c’est que le souverain commette une apostasie incontestable. Le cas échéant, il est interdit de lui obéir. Il incombe plutôt de prendre les armes contre lui pour celui qui en aurait les moyens comme le dénote le Hadith suivant. »[7] Il fait allusion à l’annale de ‘Ubâda ibn e-Sâmit disant : « Nous faisons l’allégeance d’obéir à notre Imam que ce soit de notre plein gré ou non, dans la facilité et la difficulté, ou qu’il s’arroge des privilèges à nos dépends. Nous ne contestons pas l’autorité en place sauf si nous constatons un acte de mécréance incontestable qu’une preuve venant d’Allah vient vérifier. »

 

La façon de parvenir au pouvoir dans le système démocratique

 

Dans le système de la prétendue démocratie, le pouvoir s’obtient par la constitution d’un parti politique en faveur duquel les citoyens votent. Ces derniers choisissent un candidat de leur choix. Après le partage du scrutin, le candidat ayant le plus de voix est désigné président. Or, ce procédé que certains musulmans ont importé d’ailleurs est contraire à l’Islam pour plusieurs raisons :

 

Premièrement : Le système du vote aboutit à la division de la société en partis, alors que l’Islam prône l’unité et bannit la divergence. Allah (U) révèle : [Accrochez-vous tous ensembles à la corde d’Allah et ne vous divisez point],[8] et : [Ne soyez pas comme ceux qui se sont divisés et qui ont divergé après que leur soient venues les preuves évidentes].[9] [Ceux qui se sont divisés pour se scinder en schismes. Tu n’as aucun lien avec eux. Leur sort revient plutôt à Allah. Il les informera ensuite de ce qu’ils faisaient sur terre].[10] [Ne soyez pas comme les païens • Ceux qui ont divisés leur religion pour se scinder en schismes ; chaque parti se contente de ses acquis].[11] [Tu ne peux trouver des gens croyants en Allah et au Jour Dernier avoir de l’affection pour ceux qui s’opposent à Allah et à Son Messager, quand bien même ils seraient leurs pères, leurs fils, leurs frères ou leurs familles. Ceux-là, Allah leur inscrit la foi dans leur cœur et Il les assiste d’un Esprit venant de Lui. Il les fait entrer dans des jardins sous lesquels coulent des rivières et où ils demeurent à jamais. Allah les agrée et eux l’agréent • Ceux-là constituent le parti d’Allah • le parti d’Allah n’est-il pas le bienheureux !][12] [Voici Mon chemin qui est droit alors empruntez-le et ne suivez pas les sentiers qui vous feront dévier de sa voie. Voici ce qu’Allah vous recommande ; ainsi allez-vous Le craindre].[13]

 

Le Messager d’Allah (e) déclare : « Allah vous agrée trois choses et Il ne vous agrée pas trois choses : Il agrée que vous L’adoriez sans rien Lui associer, que vous vous accrochiez tous ensemble à Sa Corde sans vous diviser. Il n’agrée pas les on-dit, que vous multipliiez les questions et que vous gaspilliez vos biens. »[14] Ainsi, la soi-disant démocratie s’oppose aux principes de l’Islam étant donné qu’elle est basée sur le schisme et la division.

 

Deuxièmement : Dans un système soi-disant démocratique, le pouvoir législatif est aux mains d’une partie du peuple alors que dans l’Islam il appartient exclusivement au Tout-Puissant. Quant au Messager (e), son rôle est de transmettre la Révélation.[15] Allah révèle : [Il ne parle pas de ses propres pulsions • mais il est inspiré par la Révélation].[16] [Quand Allah et Son Messager décide d’une chose, il n’appartient pas à tout croyant et à toute croyante de faire un choix les concernant. Quiconque désobéit à Allah et à Son Messager, sombre ainsi dans un égarement manifeste].[17] (Quiconque se rebelle à Sa Loi doit se méfier de ne pas subir une tentation ou un châtiment terrible).[18] [Les enseignements que le Messager vous offre, prenez-les et ce qu’il vous interdit, abstenez-vous-en et craignez Allah car Allah a le châtiment terrible].[19] [Puis, Nous t’avons mis sur le chemin de la Loi ; suis-le donc et ne suis pas les passions de ceux qui ne savent pas • Ils ne peuvent nullement te protéger contre Allah. Les injustes sont les alliés les uns des autres tandis qu’Allah est l’Allié des gens pieux].[20][Ou bien ont-ils des associés qui leur légifèrent des lois de la religion sans n’avoir reçu aucun consentement d’Allah !][21]

 

Il est néanmoins possible d’établir certains codes en vue d’organiser la vie en société dans la mesure où ils ne s’opposent ni au Coran ni à la Sunna. Dans un système soi-disant démocratique, le pouvoir législatif est aux mains d’un certain groupe élu par le peuple et que les membres vont représenter au Parlement. Les lois qu’ils promulguent à leur guise ne se fondent sur aucune religion. Pourtant, depuis l’avènement de notre Prophète Mohammed (e), l’Islam est la seule religion convenable comme le souligne le Verset : [Toute religion désirée par quiconque autre que l’Islam, ne lui sera pas accepté et il comptera dans l’au-delà parmi les perdants].[22] Le Prophète (e) dit à ce sujet : « Par Celui qui détient mon âme entre Ses Mains ! Quiconque dans cette communauté qu’il soit juif ou chrétien entend parler de moi et ne croit pas au message que j’ai reçu avant de mourir, comptera parmi les gens de l’Enfer. »[23]

 

Troisièmement : L’accès au pouvoir s’obtient grâce à la majorité des votes mais nous avons vu que l’Islam tolère deux façons de désigner le chef d’état ; soit les responsables de l’autorité s’accordent de façon unanime sur le choix du khalife soit le Khalife en place désigne lui-même son successeur. Il ne revient pas à n’importe qui dans la religion musulmane de désigner le gouverneur suprême. Cette tâche revient uniquement aux sages et aux savants qui sont les responsables de l’autorité. Un simple citoyen ne fait que suivre leurs décisions. Quant au mode d’élection dans un système démocratique, il est fonction du nombre de voix que les candidats obtiennent. Il ne fait aucune différence entre les personnes compétentes et le simple citoyen. Si les gens bas (dans le sens moral du terme ndt.) constituent la majorité des votants, ils vont forcément choisir quelqu’un comme eux, car comme il est dit les oiseaux de même race se cherchent entre eux. Autrement dit, les faucons avec les faucons, les vautours avec les vautours, les hiboux avec les hiboux, etc.

 

Quatrièmement : Dans le système démocratique, chaque candidat met tout-en-œuvre pour accéder au pouvoir. Dans l’Islam, la moindre fonction de responsabilité réclame d’avoir pour seule ambition de défendre et d’établir la religion d’Allah. C’est pourquoi, il interdit formellement à ses adeptes susceptibles de manquer à leurs devoirs, de solliciter toute responsabilité. Quiconque aspire à la moindre fonction doit se la voir refusée.  ‘Abd e-Rahmân ibn Samura (t) raconte à ce sujet : « Le Messager d’Allah (e) m’a dit : « Hé ‘Abd e-Rahmân ! Ne sollicite pas l’autorité. Si tu la reçois après l’avoir demandée, tu seras livré à ton sort mais si tu la reçois sans l’avoir demandée tu seras assisté dans ta fonction. » »[24] D’après les recueils e-Sahîh d’el Bukhârî et de Muslim également, selon Abû Mûsâ el Ash’arî (t), je suis entré avec deux de mes cousins chez le Prophète (e). L’un deux demanda : « Ô Messager d’Allah ! Investis-nous à la tête d’une des provinces qu’Allah (U) a mis sous ton autorité ! » Le deuxième formula la même demande. Le Prophète (e) répondit dès lors : « Par Allah ! Nous n’offrons aucune fonction à celui qui la réclame ou qui la désire. »[25] Ce Hadith nous enseigne que le Prophète (e) a refusé d’investir ses deux hommes de l’autorité étant donné qu’ils l’avaient réclamée. Certaines voies de ce Hadith recensé dans les recueils d’el Bukhârî et Muslim précisent que le Messager (e) investit Abû Mûsâ el Ash’arî à la tête du Yémen, lui qui s’était abstenu de faire la moindre demande.

 

Quant au système démocratique, celui-ci est basé sur le multipartisme et la concurrence acharnée des uns et des autres en vue d’accéder aux fonctions de l’autorité. Les candidats au pouvoir vont jusqu’à investir des sommes énormes en vue de se faire élire. Comme pour les jeux de hasard, à la fin du vote, il y a des gagnants et des perdants. En outre, les candidats influencent le choix des citoyens à travers des promesses alléchantes.

 

Traduit pour Islam.house par :

Karim ZENTICI 

 



[1] Rapporté par Abû Dâwûd (4607) et e-Tirmidhî (2676) qui fit le commentaire suivant : « Ce Hadith est bon et authentique. »

[2] Rapporté par Abû Dâwûd (4646) et d’autres. Ce Hadith est authentique ; Sheïkh el Albânî le recense d’après neuf références différentes.

[3] L’auteur a consacré une Risâla sur les mérites du noble Compagnons Mu’âwiya (t) et qui s’intitule Min Aqwâl el Munsifîn fî e-Sahâbî el Khalîfa Mu’âwiya (N du T.).

[4] Rapporté par Muslim (1821).

[5] L’Indus ou anciennement le Sindhu est un fleuve de l’Asie méridionale. Il prend sa source dans l’Himalaya et se jette dans la mer d’Oman (ou mer d’Arabie) près de Karachi. Long de 3180 km, il coule pour la moitié à travers le Pakistan en passant en amont par le Cachemire. (N du T.).

[6] E-Sunna d’e-Lâlakâî (1/161).

[7] Fath el Bârî (13/7).

[8] La famille de ‘Imrân ; 103

[9] La famille de ‘Imrân ; 105

[10] Les troupeaux ; 159

[11] Les romains ; 32

[12] La polémique ; 22

[13] Le bétail ; 151-153

[14] Rapporté par Muslim (1715), selon Abû Huraïra ().

[15] Il prend le nom de législateur dans le sens où il transmet les lois aux hommes, mais il n’en est pas l’auteur (N. du T.)

[16] Les astres ; 3

[17] Les coalisés ; 36

[18] La lumière ; 63

[19] Le rassemblement ; 7

[20] L’agenouillée ; 18-19

[21] La concertation ; 21

[22] La famille de ‘Imrân ; 85

[23] Rapporté par Muslim (153) comme nous l’avons déjà vu.

[24] Rapporté par el Bukhârî (6622) et Muslim (1652).

[25] Rapporté par el Bukhârî (7149) et Muslim (1733).

Partager cet article
Repost0
8 février 2011 2 08 /02 /février /2011 07:36

 

 

 

 

 

Voir : el ‘Adl fî Sharî’a el Islam wa laïsa fî e-Dîmuqrâtiya el Maz’ûma de Sheïkh ‘Abd el Muhsin el ‘Abbâd.

 

La Sharî’a reconnaît même des droits aux non musulmans. Ses adeptes ont le devoir en effet de les inviter à embrasser l’Islam, de les guider sur le droit chemin, et de les sortir des ténèbres pour les mener à la lumière. Ils doivent en outre avoir un bon comportement envers eux. Allah (U) révèle notamment : [Allah ne vous interdit pas d’être bons et justes envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour votre religion et qui ne vous ont pas chassés de vos maisons ; Allah aime les justes • Allah vous interdit seulement de vous faire les alliés de ceux qui vous ont combattus, qui vous ont chassés ou qui ont contribué à vous chasser de vos maisons. Quiconque s’en font les alliés, ce sont eux les injustes].[1] Le Prophète (e) a déclaré à ‘Alî lors de la conquête de Khaïbar : « Ensuite, invite-les à l’Islam et informe-les des droits d’Allah qui s’y trouve. Par Allah ! Qu’Allah guide par toi un seul homme, vaut mieux pour toi que la meilleure des richesses (mot-à-mot : qu’un chameau roux ndt.) »[2]

 

La législation musulmane ne se contente pas d’exhorter à respecter les droits des vivants. Cependant, elle prend également en considération les droits du mort à travers les lois de l’héritage comme le formule le Coran au début et à la fin de la sourate les femmes. En outre, le Prophète (e) déclare : « Allah rend chaque droit à ses ayant droits. Il ne peut donc y avoir de testament en l’honneur d’un héritier. »[3] L’Islam a préconisé les droits de l’Homme mais aussi ceux des animaux bien avant la civilisation actuelle. Pourtant, certains de nos contemporains s’érigent en défenseurs invétérés des droits de l’Homme, comme si nous avions à faire à une innovation du vingtième siècle. Ils en font leur cheval de bataille certes, mais ils les choisissent à leur guise. C’est pourquoi, ils ferment impunément les yeux sur ceux qui ne vont pas dans leurs intérêts. Ils font paradoxalement preuves d’intransigeance quant il s’agit de défendre certaines causes. Ce comportement est caractéristique à l’attitude du plus fort envers le plus faible, du puissant envers le dominé. Or, les droits de l’Homme qu’ils instaurent sont aussi déficients qu’eux. Par contre, ceux que la Sharî’a légifère sont parfaits et amplement suffisants. Ils remplissent tout ce que les hommes ont vraiment besoin étant donné qu’ils émanent d’un Dieu Sage et Savant.

 

La concertation dans l’Islam

 

La concertation (Shûra) est établie par les textes scripturaires de l’Islam qui s’incarnent dans le Coran, la Sunna (Tradition prophétique) et l’usage des compagnons et des anciens en général. Allah révèle à ce sujet : (et consulte-les sur la chose).[4] Il informe dans le Verset suivant que les croyants se concertent les uns les autres : (Ils soumettent leur décision à la concertation).[5] La sourate qui contient ce Verset se nomme la concertation. Ibn Kathîr –qu’Allah lui fasse miséricorde -  souligne dans son Tafsîr (exégèse) que les Fuqaha (les légistes) ont des avis différents au sujet de savoir si le Messager d’Allah (r) concertait ses Compagnons car cela lui fut imposé ou bien simplement recommandé dans le sens où il cherchait à leur faire plaisir. Ibn Kathîr ne se prononce pas sur la question. Ibn Hajar estime pour sa part, qu’il lui fut recommandé de consulter ses Compagnons sur des points où il n’a reçu aucune révélation, mais qu’il n’était pas obligé de se soumettre à leur avis. Cela concernait le plus souvent le domaine de la guerre.[6]

 

Dans son recueil  e-Sahîh,el Bukhârî fait remarquer : « Chapitre : Allah (I) révèle : (Ils soumettent leur décision à la concertation) (et consulte-les sur la chose). La concertation se situe avant la prise de décision comme l’indique la suite de ce Verset : (Mais lorsque tu te décides, alors remets-toi-en à Allah). Ainsi, lorsque le Messager (e) prenait une décision, il n’appartenait à personne d’intervenir dans le dessein d’Allah et de Son Messager. Le Prophète (e) consulta ses Compagnons avant la bataille d’Uhûd pour savoir s’ils devaient sortir à la rencontre de l’ennemi ou bien les attendre dans l’enceinte de la ville. Ces derniers lui suggérèrent de faire sortir son armée. Dès lors, déterminé à sortir, il revêtit son armure.

Or, les Compagnons changèrent d’avis, mais une fois qu’il avait pris sa résolution, il n’allait plus revenir en arrière. Il leur expliqua en effet : « Il n’appartient pas à un Prophète après avoir habiller son armure de la reposer jusqu’à ce qu’Allah prononce Sa sentence. » Il a également consulté ‘Alî et Usâma au sujet des propos calomniateurs dont ‘Âisha fut victime… »

 

Il poursuit plus loin : « Les successeurs du Prophète (e) consultaient après sa mort, les savants dignes de confiance sur des choses licites dans le but de choisir la solution la plus souple. Cependant, si le Coran et la Sunna offraient la moindre indication sur le sujet, ils ne se tournaient vers aucune autre référence. En cela, ils ne faisaient que se conformer au Prophète (e). Quand Abû Bakr voulut lancer une expédition punitive à l’encontre des tribus dissidentes qui refusaient de verser la Zakât (l’aumône), ‘Omar s’écria : « Comment peux-tu les combattre alors que le Messager d’Allah a dit : J’ai reçu l’ordre de combattre les hommes jusqu’à ce qu’ils attestent qu’il n’y d’autre dieu qu’Allah. S’ils l’attestent, ils auront ainsi épargnés contre moi leur sang et leurs biens sauf ce que le droit en réclame.

-               Par Allah ! S’exclama le deuxième Khalife, Je combattrais tous ceux qui veulent séparer ce que le Messager d’Allah (e) a uni. »

‘Omar s’inclina alors devant son choix. Abû Bakr n’a absolument pas eu recourt à la concertation. Il avait entre les mains une loi venant du Messager (e) au sujet de ceux qui veulent séparer entre la prière et la Zakât. Ils voulaient ainsi transformer les lois de la religion. Le Prophète (e) proclama à ce sujet : « Tuer quiconque change de religion. » Les lecteurs choisis parmi les jeûnes et les vieux constituaient les membres de la concertation à l’époque de ‘Omar qui avait la particularité de strictement se conformer au Livre d’Allah. »

    

Ce chapitre est le dernier que l’Imam el Bukhârî a mentionné dans le livre el I’tisâm bi el Kitâb wa el Sunna de son recueil e-Sahîh. Pour soutenir que ‘Omar consultait ces fameux lecteurs, l’auteur s’inspire d’une parole qu’il impute à ibn ‘Abbâs à travers sa propre chaîne narrative.[7] Dans Fath el Bârî, le Hâfizh ibn Hajar souligne à ce sujet : « De nombreuses annales démontrent que les successeurs du Prophète (e) concertaient leur entourage. Abû Bakr notamment a eu recourt à la concertation quant il a s’agit de combattre les tribus apostates (Ahl e-Ridda). L’auteur y fait allusion. Par ailleurs, d’après el Baïhaqî, avec une chaîne narrative authentique, selon Maïmûn ibn Mihrân, lorsqu’Abû Bakr rencontrait un problème, il examinait le Livre d’Allah. S’il y trouvait la réponse, il s’en servait pour fonder son jugement. Sinon, il se tournait vers la Sunna (Tradition) du Messager d’Allah (e). S’il n’y trouvait rien, il sortait dehors pour demander aux musulmans si l’un d’eux détenait une annale prophétique sur le sujet. Quant il épuisait tous ses moyens, il convoquait les chefs musulmans, leurs savants et leurs conseillers. ‘Omar faisait la même chose à son époque… »[8]

Ainsi, la concertation a lieu en cas d’absence de Texte sur une question déterminée. S’il existe cependant un texte du Coran ou de la Sunna sur la question, il est inadmissible de ne pas les utiliser. L’Imam Shâfî’î dénote en effet : « Dans le cas où quelqu’un trouve une Sunna du Messager d’Allah (e), il lui incombe à l’unanimité des musulmans de ne se tourner vers la parole de personne d’autre. »[9] Il est également l’auteur des paroles suivantes : « Le gouverneur enjoint la concertation dans le but que ses conseillers lui rappellent une chose qui lui aurait échappée et qu’ils lui désigne la preuve qui ne lui vint pas à l’esprit. Ce n’est pas en vue de suivre aveuglément les paroles du conseiller. Allah n’a conféré cette prérogative à personne après Son Messager (e). »[10] Ibn el Mundhir affirme à ce sujet : « Quand il existe un texte certifié venant du Messager d’Allah (e), il est inutile de se tourner vers personne d’autre. »[11]

 

La Sunna nous offre également d’autres exemples qu’el Bukhârî n’a pas proposé dans le passage précédemment cité. Le Prophète (e) a notamment consulté ses Compagnons le jour où ils projetèrent d’intercepter la caravane d’Abû Sufiân.[12] Il les a ensuite concerté (e) au sujet des prisonniers de la bataille de Badr.[13]

 

Les textes précédemment cités nous offrent les enseignements suivants :

 

1-               La concertation est établie par le Coran, la Sunna, l’usage des Compagnons et de leurs fidèles successeurs. La concertation est même le titre d’une sourate du Coran.

2-               La concertation concerne exclusivement des points où il n’existe aucun texte du Coran et de la Sunna. S’il existe un texte quelconque sur une question donné, il ne faut se tourner vers rien d’autre. Allah (U) révèle à cet effet : [Quand Allah et Son Messager décide d’une chose, il n’appartient pas à tout croyant ou toute croyante de faire un choix les concernant. Quiconque désobéit à Allah et à Son Messager, sombre ainsi dans un égarement manifeste].[14]

3-              L’Imam choisit les membres qu’il consulte parmi les chefs et les savants.

4-              Le chef de État n’est pas obligé de suivre l’avis de ses conseillers.

    Voici donc les fondements sur lesquels repose la concertation dans l’Islam. Il n’y a donc aucune comparaison à faire avec le système démocratique[15] que malheureusement bon nombre de musulmans importent d’ailleurs. Celui-ci fonctionne sur l’élection par le peuple d’une chambre des députés qui détient la prérogative de légiférer des lois non inspirées de la religion. Par ailleurs, les lois établies par cette fameuse chambre ont une valeur impérative non indicative.

 

Les différentes façons d’obtenir le Khalifat

 

Il y a deux façons d’élire le souverain dans l’Islam : soit les responsables de l’autorité s’accordent de façon unanime sur le choix du khalife soit le Khalife en place désigne son successeur. Abû Bakr et ‘Umar furent chacun élus par l’un de ses deux modes d’élection. Concernant la première façon, il faut savoir que l’élite des Muhâjirîns et des Ansârs (y) se sont accordés à faire allégeance à Abû Bakr. Ils représentent les responsables de l’autorité (Ahl el Hill wa el ‘Aqd). Ils se réunirent à Saqîfa Banû Sâ’ida. La « cérémonie » d’allégeance se poursuivit ensuite dans la mosquée du Prophète (e). Le choix s’arrêta sur Abû Bakr (t) conformément aux prédictions du Prophète disant : « Allah et les croyants ne daignent choisir qu’Abû Bakr. »[16] Le meilleur homme (e) projetait de désigner la succession au premier Khalife de l’Islam par écrit. Cependant, il laissa tomber l’idée étant donné qu’Allah lui dévoila que les cœurs des croyants allaient tous penchés vers Abû Bakr (t). Allah daignait ne choisir que ce dernier et les croyants firent le même choix. Quant à la deuxième forme d’élection dans l’Islam, celle-ci concerne la nomination de ‘Omar par son prédécesseur.

 

Traduit pour Islam.house par :

Karim ZENTICI  



[1]L’éprouvée ; 8-9

[2] Rapporté par el Bukhârî (3701) et Muslim (2407), selon Sahl ibn Sa’d (t).

[3] Hadith authentique. Il est rapporté par un certain nombre de Compagnons (y) ; voir : Irwâ el Ghalîl (1655).

[4] La famille de ‘Imrân ; 159

[5] La concertation ; 38

[6] Voir : Fath el Bârî (13/339).

[7] Hadith № 7286. 

[8] Fath el Bârî (13/342).

[9] Ibn el Qaïyam lui impute cette parole dans e-Rûh (395-396).

[10] Ibn Hajar les lui impute dans Fath el Bârî (13/342).

[11] El Qurtubî lui attribue cette annale dans son exégèse (3/96).

[12] Rapporté par Muslim (1779).

[13] Rapporté par Muslim (1763).

[14] Les coalisés ; 36

[15] Le terme démocratie provient du grec dêmos signifiant peuple et kratos signifiant pouvoir ; c’est le pouvoir du peuple et par le peuple. En cela, ce système de gouvernement s’oppose catégoriquement à l’Islam à deux niveaux. Dans le mode d’élection des dirigeants qui en Islam ne revient pas à tout le peuple et dans la législation des lois qui dans l’islam est un droit exclusif au Seigneur de l’univers (sauf concernant les détails du fonctionnement d’une société sur lesquels il n’existe aucun texte scripturaire précis). Ce deuxième principe s’oppose à l’Islam de façon plus cruciale car il remet en cause le fondement même sur lequel cette religion repose et qui s’incarne dans la Révélation. Voir : Haqîqa e-Dîmuqrâtiya de Sheïkh Mohammed Amân el Jâmî. (N. du T.).

[16] Rapporté par el Bukhârî (5666) et Muslim (2378), selon ‘Âisha.

Partager cet article
Repost0